alcibiade
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Posté le: Mar Déc 01, 2009 12:00 pm Sujet du message: Les théories du Nouveau Roman
Que pensez-vous de ces théories ? Pour ceux qui écrivent, avez-vous tendance
à écrire dans ce cadre ou non ?
Les principales thèses du Nouveau Roman sont les suivantes :
1) Mort du héros de roman : les Nouveaux Romanciers refusent le personnage
traditionnel riche ou pauvre, ayant son caractère propre, appartenant à une
classe sociale déterminée... Chez les Nouveaux Romanciers on ne rencontre
plus de personnage individualisé. Ils refusent de faire un analyse
approfondie du personnage en démontant le mécanisme de sa conscience. Les
noms propres ne sont plus que de simples supports (dans certains Nouveaux
Romans on ne découvre plus que de simples initiales).
2) Abolition de l’intrigue classique : ils ne veulent plus raconter une
suite d’événements ordonnés selon certaines conventions traditionnelles.
Ils ne veulent plus construire une histoire dont les épisodes se succèdent
avec cohérence. Le nouveau romancier présente encore des événements, mais
ceux-ci ne sont plus groupés dans un enchaînement temporel traditionnel :
les Nouveaux Romanciers refusent donc l’ordre strict de chronologie
linéaire traditionnelle. D’une certaine façon on peut dire que le
désordre instauré par les Nouveaux Romanciers reproduit le désordre de
notre vie : ils refusent de répondre aux questions de l’homme qui, il faut
le dire, est parfois est un peu perdu dans la vie courante, dans la mesure où
il n’obtient pas toujours les réponses aux nombreuses questions qu’il se
pose !
3) Refus de la littérature engagée : les nouveaux romanciers ne veulent rien
expliquer, rien démontrer (en cela ils s’opposent par exemple à Sartre qui
est un des meilleurs représentants de la littérature engagée).
4) Les Nouveaux Romanciers veulent lutter contre les conventions romanesques
traditionnelles. Pour ne citer qu’un exemple, l’on peut citer la technique
de la description. Dans le roman traditionnel les significations sont données
: un écrivain traditionnel décrira par exemple un personnage qui met la main
sur l’épaule d’un autre personnage en ajoutant une signification ( il
écrira par exemple : « En toute amitié, Paul mit sa main sur l’épaule de
Pierre »). Dans le Nouveau Roman on décrira la main sur une épaule sans
donner la signification du geste. C’est le lecteur qui pourra voir dans tel
ou tel geste telle ou telle signification.
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Criterium
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Posté le: Mar Déc 01, 2009 13:47 pm Sujet du message:
Chacun de ces points est louable, c'est leur réalisation qui peut tout aussi
bien être géniale que catastrophique (le point 1 étant le plus facile à
rater, à mon avis, le point 4 le moins).
Moi ce qui me gêne, c'est plutôt que j'aie l'impression que chacun, avec ses
amis, vient sur le devant de la scène et adopte un discours comme quoi il va
tout chambouler, lui adjoint une dénomination pompeuse (arbitrairement...
surréalisme – Nouveau Roman – spatialisme – Nouvelle Fiction, etc.) qui
trop souvent ne sert que de masque. Mais bon, il y a sûrement des
chefs-d'œuvre dans chacun de ces styles – c'est juste que leur
dénomination est floue et leur caractérisation vaine.
Donc je recopie Wikipédia sans honte pour bien prévenir que "Nouveau Roman"
ne désigne en principe pas ce qui sort actuellement en nouveaux romans, mais
un courant du milieu du XXème siècle.
wikipe-tan! a
écrit: | Le nouveau roman est un
mouvement littéraire des années 1942-1970, regroupant quelques écrivains
appartenant principalement aux Éditions de Minuit. Le terme fut créé, avec
un sens négatif, par le critique Émile Henriot dans un article du journal le
Monde du 22 mai 1957, pour critiquer le roman la Jalousie, d'Alain
Robbe-Grillet. Le terme sera exploité à la fois par des revues littéraires
désireuses de créer de l'actualité ainsi que par Alain Robbe-Grillet qui
souhaitait promouvoir les auteurs qu'il réunissait autour de lui, aux
Éditions de Minuit, où il était conseiller éditorial. Il précède de peu
la Nouvelle Vague qui nait en octobre de la même
année |
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Marah
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Posté le: Mar Déc 01, 2009 15:18 pm Sujet du message:
En Belgique, la littérature engagée n'éxiste pas. Dans les écoles, on
apprend rien de cela. Donc pour moi un texte trop littéraire est illisible,
indigeste voir incompréhensible. Car je n'ai appris aucun de ces codes. La
philosophie non plus n'éxiste pas en belgique
vive la littérature populaire
mais quel pays de merde.
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Criterium
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Posté le: Mar Déc 01, 2009 15:59 pm Sujet du message:
Mais... un texte populaire peut être littéraire, un texte populaire peut
être engagé, un texte populaire peut être philosophique... et puis un texte
littéraire peut être lisible, justement un texte illisible n'est souvent pas
très intéressant ni littéraire... et puis la Belgique n'a rien à voir avec
tout cela, non?
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School Bully
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Posté le: Mar Déc 01, 2009 16:44 pm Sujet du message:
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Marah
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Posté le: Mar Déc 01, 2009 16:47 pm Sujet du message:
Criterium a
écrit: | Mais... un texte
populaire peut être littéraire, un texte populaire peut être engagé, un
texte populaire peut être philosophique... et puis un texte littéraire peut
être lisible, justement un texte illisible n'est souvent pas très
intéressant ni littéraire... et puis la Belgique n'a rien à voir avec tout
cela, non?
|
l'enseignement en Belgique c'est un gros tas
de merde. A part boire et manger une frite andalouse je ne vois pas ce
qui il y a de cool ici
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School Bully
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Posté le: Mar Déc 01, 2009 17:05 pm Sujet du message:
Marah a
écrit: |
Criterium a écrit: |
Mais... un texte populaire peut être littéraire, un texte
populaire peut être engagé, un texte populaire peut être philosophique...
et puis un texte littéraire peut être lisible, justement un texte illisible
n'est souvent pas très intéressant ni littéraire... et puis la Belgique n'a
rien à voir avec tout cela, non?
|
l'enseignement en Belgique c'est un gros tas
de merde. A part boire et manger une frite andalouse je ne vois pas ce
qui il y a de cool ici |
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alcibiade
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Posté le: Mer Déc 02, 2009 14:13 pm Sujet du message:
Citation: | l'enseignement en Belgique c'est un gros tas de merde. A part
boire et manger une frite andalouse je ne vois pas ce qui il y a de cool
ici |
Euh, y a quand même des universités comme Louvain qui ne sont pas de la
merde, faut pas délirer non plus
Citation: | Moi
ce qui me gêne, c'est plutôt que j'aie l'impression que chacun, avec ses
amis, vient sur le devant de la scène et adopte un discours comme quoi il va
tout chambouler, lui adjoint une dénomination pompeuse (arbitrairement...
surréalisme – Nouveau Roman – spatialisme – Nouvelle Fiction, etc.) qui
trop souvent ne sert que de masque. |
Moi non plus je n'aime pas trop ce phénomène. D'ailleurs, n'est-ce pas
mettre un cadre bien génant et limitatif pour l'art ?
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Invité
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Posté le: Mar Jan 05, 2010 22:55 pm Sujet du message: Re: Les théories du Nouveau Roman
alcibiade a
écrit: |
2) Abolition de l’intrigue classique : ils ne veulent plus raconter une
suite d’événements ordonnés selon certaines conventions traditionnelles.
Ils ne veulent plus construire une histoire dont les épisodes se succèdent
avec cohérence. Le nouveau romancier présente encore des événements, mais
ceux-ci ne sont plus groupés dans un enchaînement temporel traditionnel :
les Nouveaux Romanciers refusent donc l’ordre strict de chronologie
linéaire traditionnelle. D’une certaine façon on peut dire que le
désordre instauré par les Nouveaux Romanciers reproduit le désordre de
notre vie : ils refusent de répondre aux questions de l’homme qui, il faut
le dire, est parfois est un peu perdu dans la vie courante, dans la mesure où
il n’obtient pas toujours les réponses aux nombreuses questions qu’il se
pose !
. |
ça fait un bail que je ne suis pas venue ici. Mais je te réponds car le
Nouveau Roman fait partie de mes sujets favoris, donc je pense m'y connaître
un peu.
J'ai relevé ces deux points car ils sont erronés. Il s'agit de
considérations fausses qu'a plaqué l'histoire littéraire sur le Nouveau
Roman. Or, le nouveau roman n'a qu'une ambition esthétique, ce ne sont que
jeux sur la narration. Aucune considération sur une éventuelle
interprétation. L'enjeu n'est pas là, mais alors pas du tout. Il s'agit de
textes purement formels à décoder pour le lecteur (c'est en ce sens que le
lecteur participe au nouveau roman : on ne lui demande ni d'imaginer, ni
d'interpréter, mais de lire minutieusement uniquement ce qu'il y a d'écrit
sur la page)
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Invité
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Posté le: Mar Jan 05, 2010 23:12 pm Sujet du message:
Oui, le Nouveau Roman, ce n'était pas une ligne de conduite particulière. A
la base, ils se sont retrouvés grâce à leur éditeur commun (les Editions
de Minuit), et on a catalogué leur style comme un mouvement littéraire. Mais
y'a rien de plus éloigné qu'un Duras et un Robbe-Grillet, qu'on met pourtant
ensemble dans ce fourre-tout.
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Invité
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Posté le: Mar Jan 05, 2010 23:16 pm Sujet du message:
c'est évident !
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oeildenuit
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Posté le: Mar Jan 05, 2010 23:26 pm Sujet du message:
J'ai toujours eu dû mal à concevoir l'existence de "courants".
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Invité
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Posté le: Mer Jan 06, 2010 15:45 pm Sujet du message:
ça peut se concevoir tout de même, lorsqu'ils sont très marqués : je pense
au romantisme par exemple, ou aux décadents.
Mais ici, il s'agit plus d'une révolution narrative, qui continue toujours
d'ailleurs...
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Invité
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Posté le: Mer Jan 06, 2010 18:59 pm Sujet du message:
lilith888 a
écrit: | ça peut se concevoir
tout de même, lorsqu'ils sont très marqués : je pense au romantisme par
exemple, ou aux décadents. |
Voilà. Y'a aussi le réalisme qui n'a pas cessé d'être en mouvement pour
donner le naturalisme. Mais si on prend Zola, Hardy, Balzac, c'est difficile
de nier ce qui les rapproche.
Idem pour les Lumières. Il y a des idées fortes, des partis pris
stylistiques communs à certains groupes d'auteurs qui font qu'on peut les
inclure dans un mouvement particulier (et souvent, pas uniquement
littéraire). Ce n'est plus le cas depuis le 20è siècle.
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Marah
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Posté le: Mer Jan 06, 2010 20:24 pm Sujet du message:
Une bonne histoire bien mise en scène c'est déja bien!
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Invité
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Posté le: Mer Jan 06, 2010 21:11 pm Sujet du message:
oui enfin, là, c'est pas du tout le sujet...
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Fromthesouth
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Posté le: Mer Jan 06, 2010 21:51 pm Sujet du message:
Je me suis vraiment régalée à vous lire, mais qu'est ce que j'ai ris à la
fin !!!
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