Chii
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Posté le: Mer Oct 28, 2009 23:23 pm Sujet du message: La vida Loca ... Christian Poveda.
Je ne sais pas si il y a deja un sujet sur ce thème mais je me lance ...
Citation: | Dix-huit. Un chiffre qui désigne un des principaux maras, des
gangs ultra-violents implantés du sud des États-Unis jusqu’en Amérique
centrale. En guerre perpétuelle contre la police et contre les gangs rivaux,
nourris de la misère endémique, ils sèment la terreur et fragilisent la
démocratie. Christian Poveda a posé sa caméra à la Campanera, quartier où
vit une bande d’une cinquantaine de jeunes salvadoriens membres de la 18. Le
documentaire ne débordera de ce quartier que pour de rares et sinistres
escapades : cimetière, tribunal, commissariat, hôpital.
En se focalisant sur ce petit groupe avec lequel il a vécu toute une année,
Poveda se détourne de la fascination médiatique morbide qui accumule les
faits divers aussi sanglants qu’édifiants. Il s’écarte aussi de
l’approche explicative et dépassionnée des sociologues et des historiens.
Il
l’expliquait lui même: « Mon intention de base n’était pas de faire un
film sur les gangs mais de comprendre et de rencontrer des jeunes qui
intègrent ces gangs, de connaître, de voir l’aspect humain de ces gangs
. Je voulais essayer de comprendre pourquoi des enfants de 12 ans intègrent
un gang et deviennent des assassins.». Sans négliger les aspects politiques
et sociaux qu’il connaît par cœur1, tel le photographe qu’il est, il
dresse donc avant tout des portraits : El Bambam, Little Crazy, la Liro,
Spider, la Chucky… autant de jeunes pris dans cette invraisemblable « vie
folle ».
Une vie folle passée dans ce quartier de la Campanera d’où ils ne peuvent
sortir en sécurité, traqués par la police et le gang rival des MS13. Une
vie d’une violence inouïe jusqu’à une mort précoce pour nombre
d’entre eux. Mais bel et bien une vie, aussi courte et folle soit-elle,
comme en témoigne l’incroyable solidarité liant les membres de la 18, les
quelques scènes familiales, ou encore un étrange anniversaire. Trempés dans
le crime jusqu’aux os, fiers et vengeurs, désespérés et seuls, Poveda
filme ces déclassés avec toute son empathie. Avec espoir quand il montre les
fragiles projets de réinsertion dans une boulangerie ou par la religion. Avec
colère également quand il pointe l’inefficacité des politiques
répressives gouvernementales.
C’est cette passion qu’a Poveda pour ces déclassés qui fait tout
l’intérêt du documentaire. Sans elle, l’intelligence de la construction,
la photographie impeccable, la judicieuse musique de Rocca2 n’auraient servi
à rien. Car c’est elle qui lui fait gagner leur confiance pour aller
beaucoup plus loin que les autres films sur des sujets équivalents3, tels le
décevant Young Yakuza de Jean-Pierre Limosin sur la mafia japonaise, ou
l’honorable Carlitos Medellin de Jean-Stéphane Sauvaire sur la violence
dans la banlieue de cette ville colombienne. Tous tentent une plongée dans le
réel, mais seul La Vida Loca évite les interviews convenues, les voix-off
explicatives, les commentaires donneurs de leçon4. De cette plongée sans
protection, faut-il le rappeler, Poveda n’est pas revenu, assassiné le 2
septembre dernier d’une balle dans la tête dans le nord de la capitale
salvadorienne, vraisemblablement par un membre de la 18.
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La vida Loca est un film d'une rare beauté, à regarder de préférence en
Vostfr ( je ne sais meme pas si il est sorti en VF)
Un film que je conseille mais qui, helas, passe dans de très rare salle ...
Qui l'a vu ?
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