les débats sur internet à la télé


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Tommy Angello
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Message Posté le: Dim Oct 11, 2009 15:52 pm    Sujet du message: les débats sur internet à la télé
Ce midi j'etait chez mes parents. Ils ont une télé.Ca fait bizarre. Une seule chaine non lénifiante: un pseudo débat ou tout le monde crie sur la polémique a la mode, ici internet et le dernier film en salle sans rien de polémique dedans.

Quatre ou cinq anti-internet libre contre un ou deux modérés: C'est une constante, le choix des participants est toujours très orienté. Il se fait que pour certaines personnes isolées de l'information, les médias traditionnels sont la seule source de culture. Forcément une telle représentation influence. Je ne sais pas qui à décidé de distribuer les invitations



Tout le monde parle en même temps:
Oui ben quelle idée d'inviter des connards dans un débat aussi. Qu'on dise ce qu'on veut, le meilleur support pour des discutions intelligentes et constructives, c'est le forum, ou à deux la correspondance.



Inversion du role de big brother: ces personnes sont gênées que les informations circulent librement et qu'elles ne puissent plus avoir une personnalité médiatique radicalement différente de leur vraie caractère.
Immaginez que ces personnes qui veulent controler toutes les informations pour etre sur que ce qu'ils veulent que l'on sache soit disponible et que ce qu'ils ne veulent pas que l'on sache soit occultées reprennent le mouvement comparant l'élite en place à la littérature du genre et la redirige contre internet. Bien sur c'est oublier que le droit à l'image existe déja et que leurs atteintes à la vie privée peuvent etre retirer sur simple demande à l'hébergeur, ce qui est toujours fait et rapidement.

Est que ca vous gène si une vidéo de vous parlant de politique arrive sur youtube? Pourtant certaines personnalités médiatique semblent hurler au complot populaire. Double discourt? Honte de ses opinions?

et d'autres trucs encore que j'ai oublié et dont je préfère ne pas me souvenir. Mon indécrottable optimisme quand à l'etre humain en soufrait trop.
Eponine
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Message Posté le: Lun Oct 12, 2009 17:25 pm    Sujet du message:
En parlant de ça, tiens, j'ai lu une chronique d'Attali justement sur ce contraste vis à vis de Big Brother. D'un côté, on s'horrifie lorsqu'on parle d'Edvige, de caméras de surveillance dans la rue ou autres moyens de nous "pister". De l'autre, on trouve parfaitement normal que les politiques soient filmés dans leurs moindres faits et gestes, on se délecte des vidéos polémiques qui en ressortent, on crie au scandale pour des faits dont, de toute façon, nous nous doutions très clairement et qui sont bien évidemment totalement sortis de leur contexte.

Soit on est contre Big Brother, soit on est contre, mais c'est pas "moi, je suis pour, mais seulement quand ça touche les autres". C'est un comportement d'absurde crétin, et le pire, c'est que c'est ceux là même qui se réclament dotés d'un très fort esprit critique et d'une grande intelligence. Cherchez l'erreur.
Tommy Angello
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Message Posté le: Lun Oct 12, 2009 17:47 pm    Sujet du message:
...dans leurs moindres faits et gestes de leur vie publique. La précision est importantes car il sagit bien de personnages publiques qui ont fait ce choix. Ca leur arrive aussi dans la vie privée mais c'est le fait de paparzzis entretenus par les magasines pepoles, ne mélangeons pas tout. Encore que certains ne peuvent pas se passer de tout mélanger parce que ce sont leur seul argument.

Libre circulation des informations et contrôle total des informations sont antagonistes. On ne peut pas etre pour les deux, quoique tu en pense.
Eponine
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Message Posté le: Lun Oct 12, 2009 17:54 pm    Sujet du message:
J'estime que quand je me promène dans la rue, je suis aussi dans la vie publique. Où est la différence ? Je suis un personnage lambda et donc j'ai le droit d'être odieuse ?
Tommy Angello
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Message Posté le: Lun Oct 12, 2009 18:45 pm    Sujet du message:
Les vidéos de personnages lambdas sont bien plus nombreuses que celles des politiques, certes moins vues en proportions. Il se fait que si tu te retrouve sur youtube tu passera totalement inaperçue et tu ne le saura même pas. En plus il y aura surement moins de monde qui verrons la vidéoe que de monde présent sur place. C'est pas ce que j'appelle un problème.

Qu'on fasse un problème à l'information parce qu'un ministre veut cacher qu'il est cultivé comme un pilier de comptoir et con comme un manche, oui c'est grave. Nous somme dans un pays ou l'on elit plus les hommes que les idées. Si en plus de ne présenter que le présentable des idées on le fait pour les hommes, il reste quoi?
Eponine
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Message Posté le: Lun Oct 12, 2009 19:17 pm    Sujet du message:
Je n'ai jamais eu la chance d'élire un ministre, malheureusement. Et je ne suis pas sûre que je serais bien plus compétente que ceux qui ont ce droit. Du moins, comme toujours, ça dépendrait des points de vue.
Tommy Angello
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Message Posté le: Lun Oct 12, 2009 21:16 pm    Sujet du message:
Chercher ceux qui ont la compétence pour etre ministre et pas ceux qui apporterons le plus lourd soutient au prez et au parti (ou casserons le plus en face) ca donne un avantage considérable.

Est que tu pense sérieusement que le débat autour d'un contrôle d'état sur le seul média libre est institué par les trois clampins gênés de leurs propres opinions?
Eponine
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Message Posté le: Mer Oct 14, 2009 19:28 pm    Sujet du message:
Internet est une bonne chose. Mais aussi une mauvaise par certains aspects. C'est bien beau de vouloir la liberté à tout prix, mais ce prix est justement trop élevé parfois. Je ne crois pas qu'un peu de régulation serait néfaste. Après, évidemment, je ne parle pas de contrôle absolu.
Tommy Angello
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Message Posté le: Mer Oct 14, 2009 20:35 pm    Sujet du message:
De la régulation il y en a déjà beaucoup. Dans certains cas trop. Si tu veut je t'explique par mp une régulation qui s'est produite récemment sur ce forum.

Prenons un cas connu, les photos de manaudou par exemple. Avec une poignée d'envoyeurs de mails organisée et l'autocensure des sites, il fallait se lever tot si on voulais les voir. C'est un cas extreme bien sur.

L'autre cas extrême c'est la régulation qui n'a de compte a rendre a personne. Je dois te faire un exposé sur ce que ca permet? L'expérience montre que c'est exactement ce qui se produit dans toutes les formes de régulations qui n'ont pas de compte a rendre.
Eponine
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Message Posté le: Jeu Oct 15, 2009 18:00 pm    Sujet du message:
La régulation existe oui. Mais si tu prends le cas de Genaisse, c'est tout simplement car le site appartient à un privé qui a établi des règles et qui demande à ce qu'elles soient respectées. Des forums où ça insulte, où ça fait du hors sujet à tous niveaux, sur tout et n'importe, où ça fait preuve de racisme, de sexisme ou tout autre chose non tolérée ici, il y en a plein sur le net. La régulation n'existe qu'à partir du moment où quelqu'un, à son niveau, le décide.

Quant à Manaudou, la seule raison qui a poussé tous les sites à vite enlever ces photos, c'est le risque de poursuites vu qu'ils s'attaquaient à quelqu'un de célèbre.

Et quand je dis qu'il faut de régulation, je parle d'une régulation claire, où chacun pourrait comprendre les raisons. Pas un n'importe quoi où tout le monde régule à sa manière. Une sorte de code de déontologie du net. Pour que nos gamins ne tombent pas sur des sites de cul en un clin d'oeil ou que les délinquants arrêtent de profiter du net pour trouver des proies à violer, ou que des terroristes évitent de tomber sur des sites expliquant comment fabriquer une bombe.
Tommy Angello
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Message Posté le: Jeu Oct 22, 2009 12:51 pm    Sujet du message:
Je pense que cet article peut donner un nouveau fond à ce débat.

marianne2.fr a écrit:

Et si Internet remettait en cause le magistère des intellectuels médiatiques ? C'est la thèse défendue par le blogueur Enikao, passionné par les nouvelles technologies.


Il y a quelque chose de commun dans les déclarations publiques et médiatiques de personnes bien connues et bien en vues comme Dominique Wolton ou Alain Finkielkraut, pour ne prendre que ces deux références récentes. D’une part, ils apparaissent comme largement déclassés dans les débats à propos d’Internet où on les convoque pour porter un “regard d’intellectuel”, comme on convoque un auteur dans une dissertation de philosophie (on le fait parler sans le comprendre ni l’analyser). D’autre part ils portent des attaques ou soulèvent des critiques qui présentent d’étranges similitudes, qui ne peuvent devoir leur ressemblance qu’à la seule méconnaissance.

Soit il y a des préjugés préétablis sur Internet qui errent dans la conscience collective et ils s’en font banalement l’écho (pour des “penseurs”, c’est une faute, et même grave), soit ils ont un intérêt particulier à produire le même discours. Cette idée traînait ici et là sans trouver les mots, c’est un billet de Thierry Crouzet qui a joué pour moi le rôle de déclencheur dans cette réflexion.

Qu’une partie de l’élite intellectuelle, forgée à la méthode du rat de bibliothèque et de l’analyse assidue, soit en retard sur l’appropriation des nouvelles technologies n’est pas un scoop. Comme une large partie du personnel politique, elle n’a pas adopté les moyens de communication, d’interaction, de partage et de consommation de nombreux français. En réalité, les charges répétées contre Internet (parmi les dernières, Jacques Séguéla pour qui le Net est une « saloperie » qui peut ruiner la réputation d’une personne en une seconde) ne sont pas un hasard et il y a une raison de fond.

Quand l'intelligentsia perd sa surface d'exposition médiatique
Le problème des intellectuels officiels, reconnus et présentés comme tels (au point de faire rire nos amis américains comme le moquait Bill Maher en parlant d'intellectuels publics, une intelligentsia adoubée par le public à qui les faiseurs de célébrité n’ont donné que cet os à ronger) est ailleurs, et il est bien de l’ordre de la survie. Car comme toute structure vivante, organisation ou caste, ce qui existe a vocation à survivre et à se perpétuer. C’est le processus vital classique : nourriture, reproduction, lutte contre la mort. Une certaine élite n’y coupe pas.

Pour certains intellectuels et experts médiatiques, la présence dans les médias est leur raison d’être, au sens marketing du terme. Qu’on leur retire chroniques, plateaux et tribunes, ils ne seront plus grand chose. Si cela peut sembler impromptu d’introduire en France la notion de marketing dans les sphères intellectuelles, il est tout de même notoire que certaines élites maîtris(ai)ent bien leur personnal branding, quand bien même ils s’en défendraient. Les prises de positions sont parfois moins une conviction profonde qu’un positionnement. Pour exister, il faut se poser contre, nuancer, en somme se définir par rapport au marché existant.

La précision intellectuel « médiatique » est importante pour le distinguer de l’intellectuel qui produit, cherche, entre dans le dur, doute, change d’avis, à l’inverse de celui qui a choisi son positionnement marketing et s’y tient mordicus.
Au fond, ce qui effraie tant cette intelligentsia, c’est l’amoindrissement de sa surface médiatique. Les médias classiques sont allés piocher dans le nouveau vivier d’esprits vifs, différents et moins connus qu’est Internet. Cela permet de varier les plaisir en n’invitant pas que des têtes connues depuis 30 ans, mais aussi d’avoir des avis ou des regards bien plus intéressants parce qu’il s’agit de personnes immergées et non pas extérieures à leur objet d’analyse. Ceux qui avaient fait de leur métier l’expertise médiatique, une expertise toute relative puisqu’elle est dépendante d’une " , voient donc leur surface d’exposition médiatique grignotée.

Pour des gens qui accaparent les médias depuis quelques décennies, on comprend que c’est problématique sur le front de l’ego, ça ressemble à une bonne gifle. Pire, c’est surtout un fond de commerce qui sombre. L’intellectuel médiatique, drapé dans sa superbe de penseur et capable de défendre un point de vue sans fondement (Finkielkraut n’hésita pas à assassiner dans Le Monde la Palme d’Or 1995, Underground, qualifiant l’œuvre d’Emir Kusturica de propagande panserbe avant de reconnaître, par la suite, après avoir vu le film, avoir été un peu injuste ) dépend des médias pour entretenir son image, faire la promotion de ses productions (livre, étude, documentaire), en somme justifier son existence. Si des petits nouveaux marchent sur leurs plate-bandes, leur survie et leur épanouissement sont en péril.

Des intellectuels en perruque
Curieusement, avec des airs d’indépendance, ils ont quelque chose des musiciens en perruque, attachés à un mécène et travaillant à la commande. Eux seuls sont des intellectuels reconnus parce qu’ils en ont fait leur métier et parce qu’ils sont sous le regard du public (ce qui ne constitue pourtant pas un diplôme), les autres ne sont que de petits amateurs à reléguer au rang d’efforts plaisants mais insuffisants. La perruque joue ainsi le symbole de la soumission autant que de distinction, d’adoption parmi les grands et les puissants. A ceci près que le maître de ces intellectuels en perruque n’est pas un riche mécène mais les médias de masse qui leur offre visibilité et leur confèrent existence et légitimité. Sans eux, ils n’existeraient pas au-delà d’un petit cercle d’initiés, comme hélas de trop nombreux chercheurs aux trouvailles et questionnement pourtant passionnants.

Comme mentionné en introduction, cette élite en déliquescence ne pratique pas Internet et n’en comprend ni les codes, ni les habitudes, ni les pratiques, ni les enjeux. Aussi, elle ne maîtrise pas du tout sa présence sur Internet car elle n’y est pas proactive : pas de site personnel vraiment animé, pas de blog ou de profil Facebook, et sans doute pas d’expérience numérique personnelle, les on-dit et les étonnements de l’entourage leur suffisement peut-être. Pour des professionnels du personnal branding, avouons que rater le virage de la e-reputation est bien dommage…
Il ne subsiste donc d’eux en ligne que des passages vidéo de coups de gueule dans les émissions où ces intellectuels de plateaux sont invités, assortis bien souvent de commentaires désobligeants, ainsi que des billets rageurs ou parodiques. Le ressentiment de ces intellectuels envers cette plèbe lyncheuse qui les moque plus ou moins violemment est donc en partie compréhensible quand c’est là leur seul prisme de lecture (narcissique, d’ailleurs), bien que ce soit finalement le lot de toute personne publique. Sauf que juste là, seules les célébrités et les politiques avaient fait les frais des moqueries, dans la presse people par exemple.

Les intellectuels en perruque critiquent un éventuel nivellement par le bas, sous-entendu un égalitarisme dangereux pour la pensée d’élite. Mais qui ose, aujourd’hui encore, dire que tout se vaut sur Internet ? Pour des centaines de commentaires sans intérêt ou orduriers, pour des dizaines de Skyblogs adolescents adorables de mièvrerie, d’atermoiements et de fautes d’orthographe, il y a aussi des analystes intéressants, des artistes, des photographes de talents, des poètes. Tout comme pour des centaines d’étudiants en sociologie assez moyens dans leurs capacités et leur intérêt pour la chose il y a quelques esprits affûtés capables de mener à bout des réflexions avancées. Il faut être d’une naïveté sans borne pour croire ou faire croire que l’égalité d’accès ou l’égalité des chances apporte une égalité de fait. Le fantasme égalitariste n’est qu’une vaine menace, il ressort toujours des figures parmi d’autres, c’est déjà le cas sur Internet et ne pas le savoir est une erreur quand on affirme le contraire. C’est bien Eolas qui a plusieurs milliers de visites quotidiennes, pas Kevin67.

Internet: l'embryon d'une réflexion commune ?

Internet, lie de la pensée ? La qualité existe, et s’il est difficile de la définir de manière générale elle se reconnaît tout de même, de manière objective. Seulement l’irruption du discours de la vie quotidienne, du langage quotidien, de la bassesse quotidienne choque certaines personnes. Comme Coluche choqua quand il introduisit dans les années 80, à sa manière gouailleuse, le langage des zincs et des marchés dans de grands médias. Il s’en trouva pour s’offusquer de la grossièreté des propos, alors qu’il ne s’agissait que vulgarité, au sens de populaire. Le quotidien des petites gens crevait le petit écran, c’était un coup de poing à la bien-pensance.

L’arrogance des intellectuels en perruque se justifiait peut-être auparavant par l’exigence intellectuelle, par un savoir reconnu, une puissance mentale. Il faut apprendre à reconnaître que ce n’est pas un acquis qui dure ad vitam aeternam, et que lorsque la rigueur n’est plus assurée (les idioties publiquement proférées de Finkielkraut, Wolton ou Séguéla récemment à propos d’Internet, origine de nombreux maux de la société), quand la pensée s’est fanée ou perdue dans un passéisme nostalgique voire pleurnichard, la parole de l’intelligentsia présomptueuse ne vaut pas mieux que celle de la foule avec laquelle elle comptait prendre distance. Pour ceux qui critiquaient le nivellement par le bas, on peut dire qu’ils ne relèvent pas spécialement le niveau.

Que l’on se comprenne bien : il ne me semble pas faire partie d’une meute aux abois venue pour l’odeur du sang. Il n’est pas question de rentrer dans une attaque frontale même s’il me faut reconnaître une aversion personnelle pour les trois cas cités ici. Ils se sont très bien ridiculisés tout seuls comme des grands. Et ils ne sont pas des parangons de probité en la matière car ils ont participé, eux aussi, à des lynchages médiatiques. Plus posément, je ne comprends toujours pas au nom de quoi on continue à leur donner la parole, si ce n’est que ce sont des figures rassurantes pour le public et qu’ils ont certainement des appuis et des amis pour continuer à occuper cet espace médiatique. Cela ne veut pas dire qu’ils aient toujours tort dans leurs prises de position ou dans leurs analyse non plus (lire à ce sujet les échanges chez Narvic ). Simplement il me semble qu’ils ne constituent plus des références.

En revanche, ce qui me paraît intéressant, c’est la naissance d’autre chose : des personnes participent à la réflexion commune, l’enrichissent voire la coordonnent sans que cela soit leur métier. En somme, des gens capables de s’investir sans dépendre du succès médiatique de cette réflexion pour continuer à exister, à vivre. Il y a là quelque chose de désintéressé qui est plus profitable parce que ces experts-là (Maître Eolas , Authueil, diner's room, Koz , Narvic …) le font avec leurs tripes, ça aura du succès ou non, ça intéressera ou non. Le calcul n’est pas le même que pour une personne dont c’est la carrière qui est en jeu à chaque apparition.

Les privilèges de l'intelligentsia surclassée
Tout comme une grande série d’artistes libres ont fait leur premier pas sans mécène à partir de la fin du XVIIIème siècle. Si certains ont eu faim, il faut aussi reconnaître que leurs oeuvres, libres, ont aussi marqué un profond renouvellement et un foisonnement créatif, dans lequel il y eut du bon et du moins bon. On peut comprendre que cela choque certains conservatismes qui veulent aller contre une force sociale puissante, appelons ça esprit du temps ou changement sociologique de fond. Il est simplement cocasse que ces intellectuels en perruque se parent de démocratie et viennent à la défendre sur tous les fronts en la mettant à toutes les sauces, sauf dans un seul domaine : celui des idées.

Le sens de l’histoire va, dans les pays occidentaux en tout cas, vers une circulation plus importante et plus dense des idées, plus libre, et désormais plus ouverte avec un canal étrange qui permet à certains talents de trouver un média porte-voix : Internet. Quand l’intelligentsia surclassée veut préserver des privilèges qui n’ont plus lieu d’être parce que les gens, les pratiques et le savoir ont changé, sans pouvoir justifier ce traitement d’exception, il est temps de s’adapter et de retirer la perruque.

D’une certaine manière, la réappropriation de la pensée, de la réflexion et du dialogue intelligent me fait penser à un retour à la démocratie directe par rapport à la démocratie représentative. Se passant des intermédiaires, certaines personnes ont choisi d’entrer dans le débat d’idées, en échangeant véritablement avec de nombreux interlocuteurs, sans pression du maintien de leur statut. La culture de l’Agora n’est pas celle du Parlement et la tension entre les deux traditions est bien palpable dans l’affrontement entre certaines élites et d’autres voix. Reconnaissons à l’Agora quelques avantages : il est bien plus engageant de pouvoir interagir directement que de rester passif face à un discours d’intellectuel isolé et coupé du monde. De même, pour un nombre croissant de personnes, naviguer, choisir son information en ligne est plus passionnant que de rester figé face à l’étrange lucarne ou au poste radio.


La j'ai pas le temps mais je le commenterais surement plus tard.

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