La conscience et les passions

Emy00 · Petit nouveau Inscrit le: 07 Oct 2009 Messages: 7

Bonjour !
J'ai un texte d'Alain dans lequel je ne comprends pas exactement une phrase.

C'est celle-ci :

"Celui qui suit la passion n'a point de passion"

Pouvez vous m'aider svp, merci d'avance ! Smile

Criterium · Posté le: Mer Oct 07, 2009 12:59 pm Sujet du message:

Quelles sont tes premières pistes?
Fleurs

Emy00 · Petit nouveau Inscrit le: 07 Oct 2009 Messages: 7

Justement, je n'en ai aucune idée. J'ai lu et relu le texte d'Alain et je n'arrive toujours pas à saisir le sens de la phrase Sad

Lyriss · Posté le: Mer Oct 07, 2009 13:11 pm Sujet du message:

Comme ça, cette phrase n'a effectivement aucun sens, ou plus précisément, elle est suffisamment flou pour en avoir une infinité (ce qui revient au même).

Il nous faudrait le texte intégral.

Emy00 · Petit nouveau Inscrit le: 07 Oct 2009 Messages: 7

C'est vrai, j'aurais du commencer par là !
Voilà le texte :

"Les animaux, autant que l'on peut deviner, n'ont point de passions. Un animal mord ou s'enfuit selon l'occasion , je ne dirais pas qu'il connaît la colère ou la peur, car rien ne laisse soupçonner qu'il veuille résister à l'une ou l'autre, ni qu'il se sente vaincu par l'une ou par l'autre. Or c'est aussi pour la même raison que je suppose qu'ils n'ont point de conscience. Remarquez que ce qui se fait par l'homme sans hésitation, sans doute de soi, sans blâme de soi, est aussi sans conscience. Conscience suppose arrêt, scrupule, division ou conflit entre soi et soi. Il arrive que, dans les terreurs paniques, l'homme est emporté comme une chose, sans hésitation, sans délibération, sans égard d'aucune sorte. Il ne sait plus alors ce qu'il fait. Mais observez les actions habituelles tant qu'elles ne rencontrent pas d'obstacles, nous ne savons pas non plus ce que nous faisons. Le réveil vient toujours avec le doute , il ne s'en sépare point. De même celui qui suit la passion n'a point de passion. La colère, le désir, la peur, ne sont plus alors que des mouvements."

Alain

Lyriss · Posté le: Mer Oct 07, 2009 13:32 pm Sujet du message:

Hmmm, il me semble qu’en fait cette phrase suggère deux définitions de la passion. La première est la passion dans le sens philosophique des affectes psychologique récurrents tel que l’amour, la peur, la colère … tandis que la deuxième suggère la définition plus humaniste qui définie la passion comme l’accomplissement absolue de la conscience dans une tache donnée visant a uen élévation du moi.

La phrase peut alors ce comprendre ainsi : celui qui suis ces affectes primaires sans les traiter a travers le doute de la raison et de la conscience n’exalte ni son moi, ni une discipline, ni l’humanité, il a autant de volonté qu’une petite feuille dans un grand torrent.

Maintenant un exemple : celui qui aime par coup de foudre, suivant aveuglément le bouillonnement de son chœur et sans se poser la moindre question n’éprouve pas de passion amoureuse.

Tandis que celui qui ayant subit un coup de foudre a remis en doute ce sentiment soudain et absurde pour s’intéresser a l’objet de ce coup de foudre, vit une vraie passion amoureuse.

Dans le premier cas, l’individu aime sa passion, dans le second cas il aime l’objet de sa passion. Ce détachement induit par le doute est la différence entre les deux définitions de la passion selon moi.

Mais a voir, ca me semble quand même assez tiré par les cheveux lol

Emy00 · Petit nouveau Inscrit le: 07 Oct 2009 Messages: 7

Si c'est ça, j'y vois déjà un peu plus clair !
Merci de ton aide Very Happy

parcoeur · Membre Inscrit le: 17 Aoû 2008 Messages: 116

Effectivement, si je suit une passion, celle-ci n'a plus de réalité intrinsèque car elle s'est annulée par le fait même qu'elle fait désormais parti de moi. Mon être le plus intime a annulé la force existentielle de ma passion car il l'a incorporé en lui-même. Comme les animaux, j'ai assimilé la puissance de l'instinct, du mouvement. Je me suis libéré de toute sorte d'aliénation, de tout déterminisme.

Emy00 Petit nouveau Inscrit le: 07 Oct 2009 Messages: 7	Posté le: Mer Oct 07, 2009 12:57 pm Sujet du message: La conscience et les passions Bonjour ! J'ai un texte d'Alain dans lequel je ne comprends pas exactement une phrase. C'est celle-ci : "Celui qui suit la passion n'a point de passion" Pouvez vous m'aider svp, merci d'avance !
Criterium Suprème actif Age: 39 Inscrit le: 08 Sep 2008 Messages: 4223 Localisation: ailleurs	Posté le: Mer Oct 07, 2009 12:59 pm Sujet du message: Quelles sont tes premières pistes?
Emy00 Petit nouveau Inscrit le: 07 Oct 2009 Messages: 7	Posté le: Mer Oct 07, 2009 13:09 pm Sujet du message: Justement, je n'en ai aucune idée. J'ai lu et relu le texte d'Alain et je n'arrive toujours pas à saisir le sens de la phrase
Lyriss Habitué(e) Sexe: Inscrit le: 20 Mar 2008 Messages: 10770 Localisation: Grenoble	Posté le: Mer Oct 07, 2009 13:11 pm Sujet du message: Comme ça, cette phrase n'a effectivement aucun sens, ou plus précisément, elle est suffisamment flou pour en avoir une infinité (ce qui revient au même). Il nous faudrait le texte intégral.
Emy00 Petit nouveau Inscrit le: 07 Oct 2009 Messages: 7	Posté le: Mer Oct 07, 2009 13:17 pm Sujet du message: C'est vrai, j'aurais du commencer par là ! Voilà le texte : "Les animaux, autant que l'on peut deviner, n'ont point de passions. Un animal mord ou s'enfuit selon l'occasion , je ne dirais pas qu'il connaît la colère ou la peur, car rien ne laisse soupçonner qu'il veuille résister à l'une ou l'autre, ni qu'il se sente vaincu par l'une ou par l'autre. Or c'est aussi pour la même raison que je suppose qu'ils n'ont point de conscience. Remarquez que ce qui se fait par l'homme sans hésitation, sans doute de soi, sans blâme de soi, est aussi sans conscience. Conscience suppose arrêt, scrupule, division ou conflit entre soi et soi. Il arrive que, dans les terreurs paniques, l'homme est emporté comme une chose, sans hésitation, sans délibération, sans égard d'aucune sorte. Il ne sait plus alors ce qu'il fait. Mais observez les actions habituelles tant qu'elles ne rencontrent pas d'obstacles, nous ne savons pas non plus ce que nous faisons. Le réveil vient toujours avec le doute , il ne s'en sépare point. De même celui qui suit la passion n'a point de passion. La colère, le désir, la peur, ne sont plus alors que des mouvements." Alain
Lyriss Habitué(e) Sexe: Inscrit le: 20 Mar 2008 Messages: 10770 Localisation: Grenoble	Posté le: Mer Oct 07, 2009 13:32 pm Sujet du message: Hmmm, il me semble qu’en fait cette phrase suggère deux définitions de la passion. La première est la passion dans le sens philosophique des affectes psychologique récurrents tel que l’amour, la peur, la colère … tandis que la deuxième suggère la définition plus humaniste qui définie la passion comme l’accomplissement absolue de la conscience dans une tache donnée visant a uen élévation du moi. La phrase peut alors ce comprendre ainsi : celui qui suis ces affectes primaires sans les traiter a travers le doute de la raison et de la conscience n’exalte ni son moi, ni une discipline, ni l’humanité, il a autant de volonté qu’une petite feuille dans un grand torrent. Maintenant un exemple : celui qui aime par coup de foudre, suivant aveuglément le bouillonnement de son chœur et sans se poser la moindre question n’éprouve pas de passion amoureuse. Tandis que celui qui ayant subit un coup de foudre a remis en doute ce sentiment soudain et absurde pour s’intéresser a l’objet de ce coup de foudre, vit une vraie passion amoureuse. Dans le premier cas, l’individu aime sa passion, dans le second cas il aime l’objet de sa passion. Ce détachement induit par le doute est la différence entre les deux définitions de la passion selon moi. Mais a voir, ca me semble quand même assez tiré par les cheveux lol
Emy00 Petit nouveau Inscrit le: 07 Oct 2009 Messages: 7	Posté le: Mer Oct 07, 2009 13:41 pm Sujet du message: Si c'est ça, j'y vois déjà un peu plus clair ! Merci de ton aide
parcoeur Membre Inscrit le: 17 Aoû 2008 Messages: 116	Posté le: Jeu Oct 15, 2009 18:36 pm Sujet du message: Effectivement, si je suit une passion, celle-ci n'a plus de réalité intrinsèque car elle s'est annulée par le fait même qu'elle fait désormais parti de moi. Mon être le plus intime a annulé la force existentielle de ma passion car il l'a incorporé en lui-même. Comme les animaux, j'ai assimilé la puissance de l'instinct, du mouvement. Je me suis libéré de toute sorte d'aliénation, de tout déterminisme.