Origine des croisades


Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Forum pour jeunes -> Religion, Spiritualité, Paranormal

chiron
Actif
Actif


Sexe: Sexe:Masculin

Inscrit le: 07 Nov 2005
Messages: 1191

Message Posté le: Mar Sep 15, 2009 23:51 pm    Sujet du message: Origine des croisades
Bonjour à tous,

Cette discussion provient d'une disgression du topic sur les legislatives avant les présidentielles (http://www.genaisse.com/forums/viewtopic-37164-20.html)

Romulus a écrit:
alcibiade a écrit:
Maintenant, est-ce que le croisé moyen pensait plutot à libérer le tombeau du christ ou à ouvrir des routes commerciales ?

En effet de nombreuses personnes y allaient sans doute dans un but religieux, c'est pour ça que je parle d'instrumentalisation. Notes bien que je ne cherche pas à dédouaner l'Eglise (celle de l'époque au moins) de sa responsabilité dans les croisades. Mais dès lors qu'on perçoit un enjeux de pouvoir, c'est toujours bien pratique d'invoquer un enjeux spirituel pour envoyer d'autres gens se faire tuer pour toi.


Je crois qu'on n'a pas les mêmes lectures mais le sujet est intéressant.

En effet, je ne crois pas que Richard coeur de Lion, St Louis ou encore Barberousse se sont déplacés pour des routes commerciales, impossibles avec leurs pays en ce temps.

De plus, les seuls qui y aient gagné des routes commerciales sont les Vénitiens, qui ont négocié en 1202 l'accès aux ports du Nil contre un non convoyage de chevaliers vers l'Egyptel, Venise dont le doge Dandolo réussit à détourner une croisade vers Zara (port concurrent de Venise) puis sur Constantinople.

Les croisades: un défouloir pour délinquants ?
Un ami m'avait parlé d'un "concile" d'historiens qui se serait réuni il y a vingt ans à ce sujet. La thèse retenue était que les croisades ont été ordonnées pour lutter contre la criminalité sur les routes commerciales européennes, afin de promettre des fiefs à des cadets guerriers ou de l'action à des chevaliers.

Une forte croissance démographique
Les croisades se sont déroulées de 1096 à 1291. Or la France vers 850 compte 5 millions d'habitants et vers 1200 près de 16 millions. Sous Louis VIII, des villes se créent autour des châteaux, des Universités prestigieuses se forment comme à Paris le quartier Latin (où l'on parle à l'époque uniquement le latin).
Je crois que cet essort créé alors des cadets nobles désargentés, des chevaliers de profession (pas forcément nobles car une loi début XIIIème établit l'hérédité des chevaliers) ainsi que de nombreux miséreux.

Une Eglise qui devient puissante et écoutée dans un monde d'insécurité
De plus l'Eglise devient alors puissante et peut imposer les "paix de Dieu" au Xème et XIème siécles, c'est à dire de maîtriser l'usage de la violence. De 975 à 1010, l'Eglise ne cesse de réunir des conciles pour se faire rendre ses biens saisis par les laïcs, ce qui prouve l'insécurité de l'époque.
Voici quelques passages d'un serment de paix établi par l'évêque de Beauvais, Guérin, en 1023-1025, à l'usage des chevaliers, qui tend à démontrer à la fois l'insécurité ambiante et la puissance de l'Eglise :

Citation:

Je n'envahirai une église d'aucune façon...
Je n'attaquerai pas le clerc ou le moine s'ils ne portent pas les armes du monde, ni celui qui marche avec eux sans lance ni bouclier...
Je ne prendrai pas le boeuf, la vache, le porc, le mouton, l'agneau, la chèvre, l'âne, le fagot qu'il porte, la jument et son poulain non dressé. Je ne saisirai pas le paysan ni la paysanne, les sergents ou les marchands; je ne leur prendrai pas leurs deniers, je ne les contraindrai pas à la rançon; je ne les ruinerai pas, en leur prenant leur avoir sous le prétexte de la guerre de leur seigneur, et je ne les fouetterai pas pour leur enlever leur subsistance...
Je n'incendierai ni n'abattrai les maisons, à moins que je n'y trouve un chevalier, mon ennemi, ou un voleur; à moins aussi qu'elles ne soient jointes à un château qui soit bien un château...
Je n'attaquerai pas les femmes nobles, ni ceux qui circuleront avec elles, en l'absence de leur mari, à moins que je ne les trouve commettant quelque méfait contre moi de leur propre mouvement; j'observerai la même attitude envers les veuves et les moniales...(*).


Mais au XIIème siécle, Cluny avec ses 2000 prieurés est une véritable multinationale. L'ordre cistercien, fondé en opposition sur le voeu de pauvreté, fournira 96 évêques au XIIème siécle.
Bernard de Clairveaux, le maître spirituel des cisterciens a énormément prêché contre les cathares en langedoc et pour le seconde croisade.

Ainsi Urbain II, un clunisien souhaitait moraliser la chevalerie, éradiquer la violence et mettre fin aux guerres privées entre seigneurs féodaux, brutales, incessantes et cruelles.
C'est ce même Urbain II qui va appeler à la première croisade le 27 novembre 1095 au concile de Clermont.

A plus et vous lire,
Tommy Angello
Administrateur
Administrateur


Sexe: Sexe:Masculin

Inscrit le: 05 Sep 2006
Messages: 4354
Localisation: dans ton cpu

Message Posté le: Jeu Oct 15, 2009 23:26 pm    Sujet du message:
Ce topic mérite de vivre, je vais donc vous copier coller un récit fort intéressant d'un des seuls mecs qui connaisse quelque chose à l'histoire et que je connaisse moi.



Memento mori, il y a 700 ans, les Templiers

Introduction
S'il est un groupe qui a appelé bien des fantasmes, c'est bien l'ordre des Templiers.
Ordre religieux, mais guerrier, créancier des puissants, arrêté, jugé et détruit, mais renaissant, sans cesse dans les sectes, les livres et l'imagerie populaire.

Qui étaient les Templiers ?
Pourquoi vivaient-ils, pourquoi sont-ils morts ?
Où est passé leur trésor et a t’il seulement existé ?
Que sont devenu les survivants, et quel rapport avec nos sectes moderne ?

Voila de nombreuses questions auquel nous allons essayer de répondre !
Dans un premier temps, nous nous intéressons à la terre sainte, son histoire dans l'Histoire et comment ont commencé les croisades.
Ensuite viendra l'ordre lui même, sa création, son fonctionnement et son fameux trésor, et sa fin, sous le joug de Philippe le bel.

le concile cadavérique (897)
Formose est un archeveque saint et plein de bonté mais qui se retrouve un jour pris dans un de ces scandales que connaît Rome à cette époque.
devant les accusations et craignant pour sa vie, il décide de fuir Rome, ce qui le fait passer, automatiquement du statu de victime au statu de complice (seuls les complices fuient) !
et voila notre bon Formose excommunié, un peu involontairement, ce qui, pour un saint-homme est fort gênant !

le scandale se tarissant, les réels auteurs de l'exaction ayant été arrêté, Formose décide de revenir dans la communauté des chrétiens et, pour obtenir sa ré-habilitation, jure de ne jamais revenir dans Rome et ne plus briguer de charges ecclésiastiques, petite concession s'il en est, pour etre réintégré dans la communauté des croyants !

Après la mort du pape Jean VIII en 882, et l'effondrement de l'empire carolingien, l'aristocratie romaine cherche par tous les moyens à contrôler la papauté ce qui lui permet, indirectement de contrôler l'élection de l'empereur du saint empire romain germanique.
Malgré sa préférence pour Arnulf de Carinthie (bâtard de Carloman), le pape Étienne V est contraint (par l'aristocratie italienne, donc) de couronner Guy de Spolète, empereur d'Italie.
À la mort de Guy de Spolète (894), le pape a changé. et, lorsqu'il s'est s'agit de le remplacer, on a choisit un saint homme, éloigné depuis des années, notre bon Formose !
dans la mesure où il a juré de ne pas s'approcher de Rome, on a décidé d'annuler cette promesse, puis on l'a invité à venir, puis forcé parce qu'il ne voulait décidément pas rentrer !

Le pape Formose, qui a succédé à Étienne V, doit couronner le fils de Guy, Lambert de Spolète, empereur. Mais lorsque Guy de Spolète meurt en 896, Formose, rompt l'alliance de la papauté avec les Spolètes et couronne Arnulf de Carinthie. Il se libère ainsi de la tutelle de l'aristocratie romaine.
et vous pouvez l'imaginer, c'est assez mal vécu par ces derniers !

Les Spolétains quittent donc Rome assez en colère, mais leur vengeance arrive car en 897, Formose meurt à son tour.
En 897, les Spolétains reviennent donc à Rome, décidés de se venger et obligent Étienne VI (qui vient de succéder à Boniface VI, éphémère successeur de Formose), à organiser un jugement posthume, que l'on a appelé le concile cadavérique.

on va donc déterrer Formose, lui enlever son linceul (qui est décrit comme « collant à la peau »), lui remettre ses habits de pape, le poser dans la chaire du pape, lui adjoindre un vicaire terrorisé pour « parler à sa place » et le juger pour s'être déjugé, il avait promis de ne plus revenir à Rome et de ne plus briguer de charges ecclésiastiques (or, Pape, c'est une charge ecclésiastique, vous en conviendrez), vous vous rappelez (vous vous rappelez aussi que cette promesse avait été levée, mais on a juste oublié de s'en souvenir à l'époque).

le jugement est sans appel, le pape Formose est destitué, puis rayé des listes des papes, ses 3 doigts servant à bénir la foule sont coupés, ces même trois doigts qui ont béni Arnulf de Carinthie lorsqu'il est devenu empereur... ce qui a pour effet immédiat d'annuler aussi la nomination de ce même Arnulf de Carinthie, comme quoi, le hasard fait bien les choses !

puis son cadavre est jeté dans le Tibre.

tout cela ne portera pas bonheur au pape suivant (Étienne VI) qui devra faire face à une émeute populaire, car Formose avait été bien apprécié de la foule ! (Étienne VI finira étranglé dans une prison).
le corps de Formose est retrouvé puis les successeurs d'Étienne VI le réhabilitent et le corps repêché est inhumé dans la basilique Saint-Pierre. La légende veut que, sur le passage du corps, les statues des saints se soient inclinées pour le saluer.

mais si le concile cadavérique est passé, la guerre entre Spolétains et Formosiens se prolonge bien après la mort d'Étienne VI.
Aucun de ses successeurs ne parvient à apaiser les troubles :
- Léon V est jeté en prison et assassiné (903) par l'antipape Christophore.
- Ce dernier qui s'appuie sur les Formosiens est à son tour renversé (904) par Serge III qui s'appuie sur les Spolétains.
- Un concile casse à nouveau les ordinations de Formose.

La terre sainte, de -100 aux croisades
Les juifs
On ignore de la date exact d’arrivée des juifs dans la future Israël. La Torah ou l’ancien testament nous raconte l’histoire de divers peuples, sémites, qui se seraient enfuit d’Egypte, aurait conquis divers places fortes puis se serait installé finalement, en phagocytant les peuplades aux alentours.

A cette époque, le Juif monothéiste est minoritaire dans la population grandement polythéiste ou chamaniques, mais on ne sait pas grand chose sur les autres populations.

Les romains
L’empire romain a atteint une limite au nord et commence à empiéter sur le moyen orient dès Jules César. C’est, en effet, pour protéger son royaume qui est en train de disparaître que Cléopatre va se donner à César, puis à Marc-Antoine, pour finir par de suicider.

Vers l’an 0, la terre des juifs, ainsi que toutes les terres qui l’entoure sont sous domination romaine. Cette domination n’est qu’imparfaite pour les raisons suivantes :
Rome a toujours eu une technique pour pacifier les tribus conquises " la romanisation ".
- ne pas emprisonner les chefs mais prendre leurs enfants en otage.
- montrer aux enfants la vie à la romaine, tellement mieux
- rendre les enfants romanisés, ou mieux encore, les envoyer commander les légions romaines sur place
- construire une ville tout confort et attirer sur place les chefs
- une fois les chefs romanisés, le reste suit.

cela a marché avec les gaulois, et la plus part des peuples conquis, sauf les peuples refusant catégoriquement (par exemple les germains qui, en 4 après JC vont détruire deux légions (la XVIIème et la XVIIIème) et la ville qu'on leur avait construit un an plus tard), ou les peuples ayant déjà de grosses villes.
Et il se trouve que Jérusalem est une grosse ville !

Durant le premier siècle, donc, il va y avoir de nombreuses rebellions des juifs, rebellions qui seront écrasées l’une après l’autre, jusqu’à la dernière en 77 où les Zealotes décident de se suicider, eux et leur famille entière, plutôt que de tomber vivant aux mains des romains.

A la fin du premier siècle, le Temple de Jérusalem est détruit, son trésor a servit à construire le grand cirque à Rome.

Vers 320, il se passe un élément important pour la chrétienté, l’empereur se convertit au christianisme !
Jusqu’à cet instant, les chrétiens, considérés comme une secte juive, avaient servis de soupape contre la colère populaire (comme lors de l’incendie de Rome, sous Néron), ou de nourriture pour les lions. Ainsi est-il étrange de voir Constantin se convertir ainsi !

Le christianisme devient peu après religion d’état, puis de tout l’empire.

Les byzantins

Ce même empereur va avoir un autre rôle important dans notre histoire : il va fonder Byzance, ou du moins Constantinople.
Constatant que l’empire est devenu trop grand pour être gouverné de Rome, Constantin va décider de prendre un petit village nommé Byzance pour en faire la capitale de l’empire d’orient, sous le nom de Constantinople.

Constantinople (vite renommée Byzance) va survivre à l’écroulement de Rome (en 476), la monté des peuples germaniques et des slaves.

Vers le début du 8ème siècle, la religion de la terre sainte est officiellement la religion chrétienne. Officiellement, parce que Byzance n’a jamais eu assez de soldat pour tenir le pays, et ne sera pas en mesure d’arrêter le déferlement musulman qui va commencer à partir de l’an 700 (l’Egire).

Les musulmans
Les Arabes sont des sémites, comme les juifs. Ils sont plutôt originaire de la péninsule arabique, et ont originellement une religion semblable aux autres sémites : chamanisme, polythéisme. C’est après l’arrivée de Mahomet que les arabes, devenus musulmans, vont conquérir le reste du moyen orient.
L’analyse du Coran indique qu’il s’est construit pour lutter contre les ennemi de Mahomet, les polythéistes. Dans cette optique, les autres monothéistes, chrétiens et juifs, sont considérés comme amis, Jésus étant intégré sous le nom d’Issa dans la religion Musulmane.

Q u o t e:
Les noms de Mahomet
Mohammed, Muhammad (deux graphies différentes du même nom)
Memet (turc)
Mahomet (européen, depuis le turc)
Baphomet (en Langue d’Oc, le nom de la tête coupée, soit-disant adoré par les Templiers)



C’est pourquoi, après les violences de la conquête, les Arabes vont observer une relative bienveillance vis à vis des chrétiens, leur imposant un impôt pour le fait d’être infidèles (Dhimmi) mais leur laissant la liberté de culte.

(Habile diplomate, Charlemagne, vers l’an 800 parvient à se faire considérer, par Harou-al-rachid, le calife de Bagdad, comme protecteur des chrétiens et surtout du saint Sépulcre, le lieu où avait été enterré Jésus.
Le statu quo va durer 200 ans, ponctués de pèlerinages des chrétiens vers la terre sainte..

Au début du XIème siècle, la Palestine passe sous domination du calife fâtimide égyptien qui va changer cette politique.
En 1009, les autorités islamiques de Syrie décrètent le sac de Jérusalem et la destruction du Saint Sépulcre, mais tant que Byzance tenait bon, les pèlerinages ne se sont pas arrêtés. Cela ne dura pas.
En 1071, les troupes, les troupes de l’empereur Byzantin Alexis Comnène sont mis en déroute par les turcs à Manzikert et les turcs entrent dans la terre sainte. En cette même année, Byzance est obligé de résister (avec des difficulté) à une invasion normande.
Byzance est à genou, il n’a d’autres choix que d’appeler à l’aide le frère ennemi : l’occident.

Les européens
En Europe, au moment où commencent les croisades, une révolution s’achève. Le chevalier, tel que nous le connaissons dans les romans n’existe pas encore, il est en cours d’évolution, mais il a atteint un stade d’évolution suffisant pour la croisade.

Pour comprendre cette évolution, il faut revenir à la base, germanique, de la cavalerie lourde, puis suivre son évolution :
Vers l’an 200, lorsque le roi désire partir en guerre, chaque membre de la tribu possédant assez de terre doit partir avec lui. L’unité de base de surface pour récolter assez d’argent pour acquérir l’équipement de guerrier est nommé le tonlieu. Tout homme libre ne possédant pas assez de surface doit s’allier à un (ou plusieurs) autre(s) homme(s) libre(s) pour faire partir un combattant.

Vers l’an 800 (époque de charlemagne), l’équipement a augmenté en pris et la surface est passé à 5 tonlieux. Forcément, petit à petit, apparaît une caste de combattant professionnels, payés par les paysans pour combattre à leur place. Vers 800 également arrive en Europe l’étrier, nécessaire à la charge à la lance couchée.
Vers l’an 950 et 1000, ces guerriers, nommés « miles », sont devenus incontrôlables et se livrent a des exactions d’autant plus intolérable qu’il n’existe plus de pouvoir centralisé assez fort pour les en empêcher (l’autorité carolingienne s’étant effondrée).

Entre le Xéme et le XIIéme siècle, les seigneurs locaux s'adjoignent les services des milites.
Pour garder le chevalier à ses cotés, le seigneur va lui donner de l'argent d’abord, puis des terres. Charge lui sera donné de la défendre et défendre également son seigneur.
Ces chevaliers, vassaux de vassaux seront nommés “ vavasseurs ”, ils forment l'arrière-ban du roi. Les chevaliers dépendant directement du roi (ou d'un seigneur assez riche pour se passer du roi) seront membre du ban et donc nommés bannerets.
Enfin, les chevaliers errants n'ont pas de seigneurs attitrés et passent leur vie à la guerre.

Aux alentours du XIIéme siècle, la chevalerie est un groupe d'élite. Elle regroupe des guerriers professionnels aux passions dévastatrices : ils pillent les églises et les villages et les seigneurs n'ont pas d'autre possibilité que les engager - et les garder calmes - ou les combattre.

Vers 989 (concile de Charroux), devant la vacance du pouvoir royal, l'église reprend petit à petit en main ces guerriers.
Pour cela, elle va édicter des règles strictes pour empêcher les dégâts occasionnés :
- interdiction est faite d'attaquer et rançonner les églises et les démunis (989)
- puis l'interdiction est étendue aux personnes non armées ou démunies (les paysans par exemple)
- christianisation de l'adoubement
- interdiction d'user d'armes certains jours (du vendredi soir au lundi matin puis incluant les vendredi et lundi, il a même été proposé du mercredi soir au lundi soir)

Ces interdictions, renouvelés souvent (preuve du relatif manque d'efficacité de la mesure) sont nommés trêve de Dieu (1027, concile d'Elne), puis paix de Dieu.

Vers l’an 1100 (début des croisade), les « miles » rentrent dans le rang petit à petit et comme l’Europe s’apaise, il convient d’occuper ces gens ailleurs. On va donc leur proposer de sauver leur âme en allant libérer le tombeau du Christ.

La croisade

Vers 1085, le pape Grégoire meurt avant de voir la réalisation de sa grande œuvre : venir en aide à Byzance.
Son successeur, Urbain II, décide de réunir tous les seigneurs d’Europe en 1095 en vue de préparer un n-ième concile portant sur la « Paix de Dieu ». Mais en guise de « Paix de Dieux », il va leur faire une toute autre proposition : libérer la terre sainte.
Bien sûr, pour motiver encore ces guerriers, il leur promettra également que les trésors et les terres conquises leur seront attribués.
Partout dans l’europe se forment, spontanément, des mouvements qui vont se joindre à la croisade et conquérir la terre promise. Cette croisade eut alors comme cri de ralliement « Dieu le veut ! » et tous ceux qui prirent part à la croisade furent marqués par le signe de la croix, devenant ainsi les croisés. Cette action aboutit le 15 juillet 1099 à la prise de Jérusalem par les troupes chrétiennes de Godefroy de Bouillon.

En ce qui concerne les mentalités, il y a également une évolution car l'église, après l'avoir combattu, “ légalise ” le chevalier et la violence qu'il représente. C’est donc dans cette ambiance de « Miles Christi » que naissent les Templiers, nous allons maintenant voir comment cela a eu lieu.

la suite... de la création de l'ordre au début des ennuis

La création de l'ordre

Le roi de Jerusalem, Baudouin Ier, puis son successeur Baudouin II, succédant à Godefroi de Bouillon (duc de lorraine) se trouve confronté à un grave problème : la plus part des chevaliers s’en sont retournés une fois la terre sainte prise (environ 6 sur 10 selon les sources). Ainsi voit-il d’un bon oeil la milice qu’est en train de monter un certain Hugues de Payns !
Cette milice loge, pour le moment, à proximité de la Grande Mosquée d’al-Aqsa, située elle même près du Temple de Salomon. La mosquée est habitée par des chanoines, nommés chanoines du Temples, et reçoit, comme frères convert, une bande de chevaliers, pas tout à fait ecclésiastique et plus tout à fait dans le siècle, non plus.

Hugues de Payns, homme d’un certain age, veuf, se sent attiré par la vie monastique, mais a décidé de passer sa vie à protéger les pélerins qui reviennent en masse vers Jerusalem. Il va décider ses 9 compagnons à entrer en religion, en prononçant vers 1120 les trois voeux monastiques – obéissance, pauvreté, chasteté – devant le patriarche de Jerusalem, qui leur confie officiellement la mission de combattre pour protéger les pélerins.
A partir de là, et sous la pression de Baudouin II, les donations commencent, et en particulier un palais près du Temple de Salomon. On commence à appeler les membres de la confrérie « Militia Salomonica Templi », puis plus tard « Fratres Templi » ou encore «Templarii ».

Les Templiers ont un nom, il leur faut un statu.

St Bernard et le statu des Templiers
Pour comprendre l’incohérence même associée à la notion de moine soldat, il faut s’intéresser aux règles de droit successives.

On parles toujours de la loi du talion (« un œil pour un œil, une dent pour une dent ») comme quelque chose de négatif, mais cette loi est en fait une révolution. Avant que cette loi ne soit édictée, la loi en cas de règlement de compte était plutôt la loi du plus fort : « on me crève un œil, je tue tout le monde ». la loi du talion, donc, doit être vu comme un moyen de limiter des vendettas et autres sur-enchère, en proportionnant la réponse à l’attaque.

Par dessus cela, vient se greffer le christianisme qui dit que « si on te frappe sur la joue gauche, tend la droite ». La doctrine chrétienne est donc basée sur la non violence, et c’est cette doctrine qui va pousser les premiers chrétiens à refuser de s’enrôler dans l’armée romaine, par exemple.

Si on suit cette idée de non violence, un moine ne peut, donc, pas être un soldat !
Cependant, nous l’avons vu, la religion chrétienne a modifié son point de vu lors de la croisade ; mais il n’empêche que ce reproche leur sera fait pendant un certain temps.

Toujours dans son objectif de créer une milice de moines armés, Hugues va tenter de demander de l’aide au prieur de la grande chartreuse, en 1128. ce dernier lui fera la réponse suivante : « ce n’est pas contre les adversaires de chair et de sang que nous devons lutter, mais contre les Principautés, contre les Puissances, contre les Régisseurs de ce monde de tenèbre, contre les Esprits du mal qui habitent les espaces célestes » (Epitre de Saint Paul aux Ephesiens).
Cette réponse ne peut guère aider le futur Templier car elle émane d’une personne n’ayant jamais combattu, et encore moins affronté les musulmans au comportement particulièrement horrible vis à vis des Dhimmi (traîné sur le sol, tiré par un cheval, exécution publique, conversion forcée…).

Huges de Payns va alors se tourner vers un mystique, le futur Saint Bernard, qui, comprenant l’urgence de la situation, va rédiger une charte définissant ce qu’est un Templier. Il ne reste qu’à la faire accepter par le Pape et là se pose un dernier problème.

Depuis quelques années, déjà, il y a deux papes, ou plutôt, un antipape (Innocent II, destitué par la curie romaine, mais qui refuse d’abdiquer) et un pape (Anaclète II, élu après la destitution d’Innocent II). Cette situation, qui va se répéter de nombreuses fois dans l'histoire du vatican, est essentiellement dû à la politique interne de Rome (on en a eu un exemple avec le concile cadavérique) et plonge à chaque fois la chrétienté dans le chaos.
Bernard est du coté d’Innocent II, réfugié en France, mais ce dernier n’a aucun pouvoir. Le futur saint va alors manœuvrer pour qu’Innocent II retrouve son trône pontifical.

En récompense, l'antipape Innocent II, qui n'a pas encore retrouvé ses droits, va officialiser cette milice du Christ, sous le nom de Templiers, lors du concile de Troyes, le 13 janvier 1129, et, afin d’éviter la récupération par les puissants de ces guerriers, les lier définitivement au pape. Personne, à part lui ne pourra leur donner d’ordre, charge à eux de s’occuper de la défense de la terre sainte.
Et, vers la fin de 1138, après la mort d’Anaclète, l'antipape retrouve enfin son trone, ce qui finit d'officialiser la création de l'ordre.

Enfin, lors du concile de Paris de 1147, le pape Eugène III décide d’accorder aux Templiers le privilège de porter une croix d’étoffe rouge cousue sur l’épaule droite pour rendre irrémédiablement reconnaissable leur vocation au martyre.

La vie quotidienne des Templiers et la vie monastique
« L'Éloge de la Nouvelle Milice (De laude novae militiae) » est une lettre que saint Bernard de Clairvaux envoya à Hugues de Payns, dont le titre complet était « Liber ad milites Templi de laude novae militiae. »
Bernard y souligne l'originalité du nouvel ordre : le même homme se consacre autant au combat spirituel qu'aux combats dans le monde.
De plus, ce texte contenait un passage important où saint Bernard expliquait pourquoi les Templiers avaient le droit de tuer un être humain : « Le chevalier du Christ donne la mort en toute sécurité et la reçoit dans une sécurité plus grande encore. […] Lors donc qu'il tue un malfaiteur, il n'est point homicide mais malicide. […] La mort qu'il donne est le profit de Jésus-Christ, et celle qu'il reçoit, le sien propre. […] "
Bernard fait donc bien l'éloge de la Nouvelle Milice, mais non sans nuances et précautions... Tous ceci trace un portrait volontairement idéal du soldat du Christ, afin de le donner comme un modèle qui sera toujours à atteindre.

Si les templiers sont bien des moines, ils sont également des soldats.
Cette distinction va provoquer de profondes modifications par rapport aux autres rêgles :
Le templier est idéalement un homme veuf, noble et suffisamment âgé. En effet, un jeune homme n’est pas sûr s’il est pris trop jeune, les gamineries ne sont pas de mises dans une caserne
Le templier est pauvre, au sens qu’il vit humblement. Il ne possédera que 4 deniers au maximum, tout dépassement sera considéré comme un vol.
Le templier ne cour pas les honneurs pour lui même, mais pour le Temple. C’est à dire qu’il ne cherchera pas à se mettre en avant, mais au contraire fera tout pour qu’à travers lui, c’est l’ordre des templiers qui soit loué
Le templier ne chasse pas, n’a pas les cheveux longs, le fait pas de tournois… bref aucune des activités normales des nobles.
Le templier ne se mortifie pas, il mange sainement, ne se prive pas et doit prier assis… bref il doit être près physiquement à chaque instant, il ne doit pas s’épuiser.

Ces règles, plus divers autres vont former un groupe homogène, capable de se sacrifier, capable de rester sous le feu ennemi debout alors que les autres fuient, remplaçant un frère mort par son propre corps…

Bien évidemment, Saint Bernard ne se fait pas d’illusion sur la parfaite tenue des troupes, et il va prendre soin d’ajouter qu’il est nécessaire de tester les nouvelles recrues…

Un curieux rituel !

Au moins un siècle avant leur tragique disparition, un curieux rituel d’entrée, de test, apparaît dans l’admission des jeunes recrues.
Après avoir fait promettre de défendre le christ, l’intronisateur officiel se retirait et entrait un second et ce dernier se livrait sur la recrue à un espèce de bizutage.
Tout d’abord, ils échangeaient le baisé de paix, rituellement sur la bouche comme tous les ordres monastique, mais aussi sur le ventre et sur les fesses. Cette action, et celles qui suivaient avait pour objectif de tester la capacité d’obéissance des jeunes recrues.

Une fois passé à l’acte, on l’amenait dans une pièce à part, là, un crucifie au sol. On lui demandait cracher dessus, ou de marcher dessus. Pour la jeune recrue, le monde s’écroulait, il venait de se donner à Dieu et voilà qu’il devait le renier aussitôt.
Certains crachent à coté, d’autres refusent, on les menaces, on leur met une épée sous la gorge, on les emprisonne, on les bats…
Complètement choqué, la jeune recrue se voit alors obligé d’accepter l’homosexualité, dans le cas où un de ses frères ne pourrait se retenir.

Dans l’ombre, des gens observent, car ils savent bien ce que signifie tout cela, c’est ce que feront subir les musulmans en cas de capture. Les recrues qui acceptent tout de suite sont aptes à obéir quoi qu’il arrive, ceux qui refusent quitte à en mourir seront des meneurs d’hommes exceptionnels, et de profonds défenseur de la foi, ceux qui acceptent en se faisant prier resteront en arrière car trop faible.

Bien sûr, le rituel s’adapte, et on voit certains intronisateur proposer à des jeunes particulièrement forts de mettre leur main devant le crucifie pour le protéger, et s’abstiennent de faire subir la suite du rituel…

L’important, finalement, est de tester les jeunes, de tester leur courage et leur foi.

L’ennuis, c’est que les jeunes recrues, choquées vont aller se confesser aux prêtres du village voisin, et que forcément, les rumeurs commencent à se répendre..

L'aspect financier
Lorsqu’Innocent II a reconnu officiellement les Templiers, il leur a accordé un pouvoir spécial qui était celui de détenir de l’argent, à condition que cet argent serve à financer le combat en terre sainte.

En ces années du XIème et XIIème siècle, la fortune est essentiellement terrienne, et quand un seigneur décide de faire un dont, lorsqu’il décide de devenir Templier (parfois même juste avant de mourir), il donnera des terres au Temple.
Si le Templier ne peut posséder que 4 deniers sur lui, l’Ordre, lui, devient alors un riche propriétaire terrien, terres qu’il fait donc fructifier pour financer la croisade et la défense de la terre sainte.

Sous l’impact d’Innocent III, le Temple va prendre un rôle de banque, pour le Vatican d’abord puis pour les puissants ensuite.
Le roi de France va bientôt leur donner les rênes des finances du Royaume, en faisant construire la grande tour du Temple en plein Paris.

Enfin, l’ordre va proposer un système de prêt sur gage (le prêt est interdit à quiconque, sauf les Templiers, depuis 1197), moyennant un dont (ce qui était interdit aux autres éléments de la société), ou encore un service de transport de fond sécurisé, l’argent (qui ne leur appartient pas, est transporté par les Templiers jusqu’en terre sainte).

-----------
au milieu du XIIéme siècle, lors de la première croisade de St Louis, le frère du roi est capturé par les musulmans qui en demandent une rançon gigantesque.
Le roi se tourne alors vers les Templiers qui gardent les coffres des transport de fond, et leur demande de lui donner l’argent immédiatement. Les Templiers refusent catégoriquement pour deux raisons : l’argent ne leur appartient pas, il s’agit juste d’un transport, leur règle leur interdit de prêter de l’argent à des gens extérieur au Temple sans la permission de leur supérieur. Hélas le grand maitre Guillaume de Sonnac a été blessé à mort lors d’une bataille et il n’y a personne pour le remplacer.
Le mode d’élection étant assez long, le Maréchal Templier Raynaud de Vischer propose une solution qui permet à tout le monde de garder la face. Il propose au roi que ce dernier vole l’argent mis en gage, ce que ne pourraient empêcher les Templiers présents, charge à lui de rembourser ensuite le Temple avec une partie du trésors royal entreposé au Temple à Paris.
------

il est évident qu’une telle quantité de richesses, ainsi que les privilèges associés va faire des envieux.

La fin de l'ordre

La perte de la terre sainte, la perte de la mission
La terre sainte ne restera pas chrétienne. Successivement, les croisés vont perdre Jérusalem (face à Al-Malik an-Nâsir Salâh ad-Dîn Yûsuf, Salaheddine ou Saladin (1138-1193) en 1187), puis toutes les autres villes chrétiennes. Les différentes croisades n’y pourront rien (l’une d’entre elles va même être détournée par les vénitiens et causer la perte de confiance définitive entre catholique et orthodoxes, en 1204).

Vers la fin du XIIIème siècle, le royaume d’outremer n’est plus réduit qu’à un micro état de 4 places fortes, qui finira par disparaître en 1291, avec la prise de Saint Jean D’Acre.

La perte successives de ces places fortes s’accompagne, systématiquement, du massacre des Templiers et Hospitaliers présents. Les musulmans, en effet, sont terrifiés par les moines soldats « race immonde, la pire parmi les infidèles », qu’ils jugent invincibles et fanatiques. Chaque fois qu’ils prendront un de ces derniers, ils tenteront de la faire abjurer sa foi, cracher ou marcher sur la croix, avant de le tuer de la manière la plus horrible possible.

En 1187, lorsque tombe Jérusalem et surtout Hattin (1179), tombe aussi toute l’élite des Templiers. Le grand maître, ainsi que tous ses seconds sont morts en défendant la ville, ou assassinés en détention, et l’ordre a du mal à s’en remettre. Pour permettre un rapide retour en état de l’ordre, le pape de l’époque, Innocent III, décide de ré-orienter l’ordre dans des fonctions bancaires (on l’a vu), mais aussi de diminuer la difficulté des conditions d’entrée. Pourront, désormais, devenir Templier une personne excommuniée, à condition qu’elle se soit amendée, on ouvre également aux bourgeois...
Petit à petit, l’ambiance change dans les rangs, même si l’impact d’une telle décision est d’abord bénéfique, puisque les Templiers tiendront la terre sainte pendant encore un siècle.

Quoi qu’il en soit, la terre sainte est perdue en 1291 et les Templiers se replient sur Chypre, en espérant, toujours, repartir à l’assaut.
Les critiques, jusqu’alors peu nombreuses étant donné la réputation des Templiers, commencent à sortir, on parle d’humiliations, d’homosexualité et d’hérésie.

Devant la perte de réputation, devant la perte de l’efficacité, le Pape Nicolas IV, décide de réunir les Templiers avec un autre ordre de moines soldats, les hospitaliers. La mort du pape en 1292 arrête net cette idée, les deux papes suivant auront bien d’autres choses à penser, on va le voir, et le projet est oublié pendant quelques années encore.

En 1292, également, Jacques de Molay est élu grand maître du Temple, et il ne peut que constater la perte de la mission des Templiers.
Il ne peut, également, que s'inquiéter des rumeurs, il a bien raison.



La géopolitique du début du XIVème siècle, Philippe le Bel et la papauté

Lorsque meurt Nicolas IV en 1292, la papauté est, une fois de plus, dans une situation délicate. Le Pape Nicolas a pris parti pour des cardinaux et a bouché la carrière d’autres, ceux de la famille Colonna, ce qui a provoqué de nombreux remous dans l’Eglise.
Devant la réputation du Pape décédé, la Curie décide d’élire un Pape Saint, quitte à ce que ses capacité politiques soient moindre.
Joachim de Flore, est donc nommé Pape en 1292 sous le nom de Célestin V, dés le début, on le nomme le « Pape Angélique » tellement sa réputation est grande. Hélas, la sainteté ne lui évite pas de faire confiance à de mauvaises personnes et la Curie en arrive bientôt à la conclusion qu’il faut s’en débarrasser.
Célestin V va démissionner en 1294 pour être remplacé par Benedetto Caetani, Boniface VIII, un compromis acceptable mais qui ne contentait que peu la famille des Colonna, et le Roi de France, Philippe le Bel.

Constatant que les caisses de la papauté sont vides, le Pape demande une contribution de toute la chrétienté. Le trésors est tel qu’il sera attaqué sur le chemin de Rome par des membres de la famille Colonna.
Le pape convoque immédiatement les deux cardinaux Colonna qui refusent de se rendre, éditant même le « Manifeste de Lunghezza » dénonçant les malversations qui ont eu lieu lors de l’élection de Boniface, ce qui remettait en cause sa légitimité.

Sur ce, entre en jeu Philippe le Bel…
En 1294, le Roi de France attaque le territoire anglais de Gascogne. La guerre qui s’éternise coûte cher aux deux rois qui se voient obligé de lever un impôt sur leur royaume, y compris le clergé, ce qui, jusque là ne s’était jamais vu.
Il faut dire que Philippe le Bel est en train de mettre en place un nouveau style de royauté, la royauté de droit divin :
Se déclarant descendant de Clovis, oint du saint Chrême, défenseur de la foi et de la chrétienté, il entend régner sur tous, le clergé y compris, ceux qui vivent en France. Ce mouvement en est encore à ses débuts et aboutira, à l’issus de la guerre de 100 ans à la monarchie absolue en France et à l’anglicanisme en Angleterre.
Evidement, le pape n’est guère heureux de ce point de vu et voit d’un très mauvais œil la ponction d’argent que le Roi a effectué sur l’église.

Philippe le Bel va ré-activer l’opposition au Pape en la personne des Colonna afin de le déstabiliser. Boniface cherche alors l’apaisement en béatifiant Saint Louis, grand père de Philippe le bel et en lui donnant le droit, lorsque le royaume est grandement menacé, de ponctionner l’église.
Puis Boniface va demander 12 000 florins d’or au Temple et à l’Hôpital afin de financer la guerre contre les Colonna, cet acte aura des conséquences.

L’apaisement échoue lorsque les services du Pape insultent le Roi de France, le traitant de « Grand Duc », cet oiseau magnifique, mais qui ne peut que regarder ses interlocuteurs, sans parler, et la bataille larvée reprend.
S’emparant pleinement de la thèse Colonna, utilisant le penchant du Pape pour le luxe, et des paroles prononcées en privé, Philippe le Bel et ses juristes construisent une image du Pape complètement déformée, d’autant plus aisée que Boniface arrive immédiatement après un Pape Angélique, l’amenant à lui faire tenir des propos proche de l’hérésie !
Le « Grand Duc » affronte donc le « Pape Sorcier » !

Excédé, le Pape prononce une bulle excommuniant le Roi de France (« Super Petri Solio », qui aurait dû être publiée le 8 septembre 1303), ce qui l’empêchera de mener à bien son projet de se présenter comme le chef de l’église de France. Le Roi réagit immédiatement en tentant d’enlever le Pape, le 7 septembre, un jour avant la publication de la bulle !
La population d’Anagni, la ville où résidait le pape s’interpose, le pape est libre, mais meurt le 11 septembre des conséquences de cette « nuit d’Anagni ».

La bulle d’excommunication n’est pas annulée, mais elle n’est pas publiée non plus, elle restera comme une épée de Damoclès au dessus de la tête de Philippe le bel jusqu’à la fin de sa vie.

Le successeur de Boniface, Nicolas Boccasini (Benoit XI) tenta une réconciliation avec le roi de France et les Colonna, il mourût moins d’un an après être monté sur le trône, empoisonné.

En 1305, après de nombreuses tractations, le français Bertrand de Got accède au trône pontifical sous le nom de Clément V, forcé par Philippe le bel de se faire introniser Pape à Lyon.
Lors de cette même intronisation, Philippe le Bel parlera au Pape nouvellement élu de grave problème au niveau de la réputation des templiers, il lui dira qu’on murmure même le mot « d’hérésie » à leur égard. Le Pape n’y prêtera pas attention, pas encore.

Le problème de la papauté étant, pour le moment, réglé, Philippe le Bel a déjà tourné son regard vers un autre problème :
La guerre entre la France et l’Angleterre, qui va dégénérer en guerre de 100 ans, continue à coûter une fortune au Roi (dans ce but, il taxera, entre autre, les Lombards en 1307 et 1309, ou les juifs avant de les expulser). Ce dernier tente de couper l’or des pièces de monnaie en y ajoutant un alliage. Cette escroquerie est découverte et le Roi forcé (en 1306) de s’enfermer dans la Grande Tour du Temple, là où est entreposé l’argent des templiers.
Philippe le Bel connaît bien l’étendu des fonds templiers, vu qu’une bonne partie de ces derniers viennent de la trésorerie royale, mais le fait d’être confronté à tant d’argent, alors qu’il en manquait a peut-être déclenché chez lui des envies.
Plus sûrement, le fait d’avoir une société armée (évaluée à quinze mille hommes dont mille cinq cents chevaliers entraînés au combat, force entièrement dévouée au pape), supra-nationale, non soumis à lui, capable d’alimenter le Pape - son ennemi – en argent (on l’a vu avec les 12 000 florins d’or) a dû l’inquiéter dans son projet d’unifier la France, laïquement et spirituellement sous son nom.
On ne peut exclure, enfin, qu’en bon chrétien, il ai décidé d’intervenir dans cet ordre à la réputation de plus en plus sulfureuse…

Toujours est-il que Philippe le Bel décide de contrôler le temple, il tente de se faire élire grand maître, tout en restant roi de France, mais on le lui refuse, alors, il choisit une autre voie.

Le Temple en 1307

En 1307, le temple a désormais deux visages.
Le premier, on le connaît, est militaire, il descend des premiers templiers. Il est basé à chypre et projette de reprendre la terre sainte, son chef en est Jacques de Molay.

Le second est financier.
Depuis la création du temple, des bourgeois avaient été admis à des postes subalternes, comme intendants ou comptables. Le temps passant, le temple devenant de plus en plus riche, la fonction de gestion de l’argent a pris une part de plus en plus importante.
Quand les papes et les rois ont commencé à donner la gestion de leurs trésoreries au temple (en 1146 pour la France), le Roi de France a fait construire une gigantesque tour, la « grande tour du temple », pour y entreposer ces trésors.
Le chef de cette partie, logiquement sous la direction du grand maître est le Visiteur de France Hugues de Payraud.

Les services de Philippe le Bel, menés par Guillaume de Nogaret, vont se rapprocher de ce Hugues de Payraud (sans qu’on sache vraiment s’ils avaient agis par menace, s’ils l’avaient acheté ou s’ils lui avait promis un rôle plus important dans le futur temple remanié).
On le voit déjà signer la condamnation de Boniface, puis il accorde à Philippe le Bel un prêt de 300 000 florins d’or (le budget annuel d’une république comme Venise) qui a déjà vidé une bonne partie des coffres du temple.

Le grand maître réagit en condamnant le trésorier du temple, et en suspectant Hugues de Payraud, mais Philippe le Bel fera des pressions sur le Pape pour que ces condamnations soient levées.
Sentant que le pouvoir lui échappe, sentant que les rumeurs d’hérésies qui fleurissent çà et là risquent d’entacher l’honneur du Temple, Jacques de Molay décide de demander au Pape une enquête pontificale sur l’Ordre, afin de repartir sur de bonne bases.

Le Pape, de son coté subit de plus en plus la pressions des services du Roi de France et commence à se poser des questions : et si, effectivement, l’hérésie avait frappé l’ordre le plus prestigieux de la chrétienté ?
Vers la moitié de l’an 1307 (le 24 août), il fait venir le Grand Maître en Europe, lui demande une copie de la charte de fondation de l’ordre puis préviens le Roi de France qu’il est sur le point de commencer une enquête sur le sujet, et que ce dernier peut donc arrêter de colporter des rumeurs. Sa stratégie, à ce moment est de reprendre la fusion entre les Templiers et les Hospitaliers afin de créer un nouvel Ordre (l’Ordre du Saint Esprit) et repartir à la Croisade !

Le Roi de France ne veut pas d’un ordre unifié qui lui échappe, et voilà que le Pape propose de refabriquer un nouvel outil, encore plus performant que l’ancien !
Il veut un Ordre qui lui obéisse, qui soit à sa merci, ou plus d’ordre du tout.

Mais le Pape est malade, d’une maladie qui l’emportera quelques 7 années plus tard, et doit, d’urgence commencer une cure de deux mois, pendant laquelle il sera injoignable, et il commet l’erreur de le dire au services du Roi de France…

Philippe le bel va lui envoyer le Visiteur de France, Hugues de Payraud, qui va raconter comment, lors de son arrivée chez les Templiers, il a dû cracher sur la croix, embrasser les fesses d’un supérieur et qu’on lui a proposé des relations homosexuelles.

Le Pape ne l’écoute pas, sa cure l’épuise, il refuse de traiter le problème Templier tout de suite. Alors les services du Roi de France vont utiliser la maladie du Pape pour lancer, il y a un peu plus de 700 ans, le plus fabuleux bras de fer de la fin du moyen âge.

L'arrestation

Le 14 septembre, le Roi et ses services ont construit une image du Temple déformée. Ils ont exploité la moindre rumeur, réunit les témoignages (au moins une dizaine d’espions sont infiltrés chez les templiers), mis tout ensemble en un portrait cohérent : Les templiers, du premier jusqu’au dernier, sont coupables d’avoir renoncé à Dieu, de cracher sur la croix, et d’autres faits hérétiques.
Dans la journée du 14, donc, toutes les autorités du royaume reçoivent l’ordre de procéder à l’arrestation de la totalité des templiers pour dans un mois, pour le 13 octobre 1307.

Il reste cependant un point à régler : le Roi n’a pas l’autorité suffisante pour juger un ordre directement sous l’administration du Pape !
Pas lui, mais d’autres si, car depuis les 200 ans que durent le Temple, certaines règles ont changées. L’hérésie a récemment frappé la chrétienté, les Cathares ont fait des émules et pour les combattre on a créé l’Inquisition ; et l’Inquisition a droit d’intervention sur tous les corps religieux de la chrétienté. Si, il y a un siècle, ce droit d’intervention ne posait pas de problème, tellement les templiers paraissaient inatteignable, ce droit, temporaire mais qui n’a jamais été révoqué, va se révéler très intéressant pour le procès qui va suivre.

Le 13 octobre, dans la journée, la totalité des Templiers de France vont se trouver arrété (seul une poignée arrivera à s’enfuir), dont toute la hiérarchie, le grand maître Jacques de Molay et le Visiteur de France Hugues de Payraud, désormais inutile.
A partir de là, les services royaux entament une course de vitesse avec le pape, encore inatteignable, car en cure.

Les services inquisitoriaux, menés par Guillaume de Paris, Grand Inquisiteur de France, est persuadé de ne juger que quelques hérétiques, il n’a pas l’autorité de juger l’ordre en entier. Ils amènent donc les templiers présents à s’accuser, sous la torture, des hérésies inventées par les services royaux. La déposition est faite devant les théologiens de la Sorbonne (afin de donner une valeur religieuse au procès, qui manquait encore) le 25 octobre. Ce jour là, le chef des services du roi, Guillaume de Nogaret, annonça l’existence d’une demande de Jacques de Molay à tous les templiers de confesser leurs crimes. Cette demande, dont la réalité n’a jamais été prouvée, même à l’époque, permet au tribunaux d’inquisition de recueillir des témoignages très nombreux, c’est bien tout l’ordre qui est contaminé et non juste quelques dignitaires !

Comprenant qu’il s’était fait piéger, Hugues de Payraud tente de protéger ses frères, mais il est trop compromis, et plus personne ne l’écoute. Le grand inquisiteur comprenant qu’il sort de sa juridiction tente de ré-orienter la procédure, et c’est à ce moment là que le pape Clément V revient de sa cure.

L’intervention du Pape, le pacte de Chinon

Lorsque le Pape apprend ce qui vient de se passer, il réunit en urgence la Curie à Poitiers. L’acte commis par le Roi est un affront pour l’épiscopat pour deux raisons :
Tout d’abord, un roi laïc se permet de juger un ordre religieux, qui plus est dépendant directement du Pape ! Philippe le Bel est donc toujours dans sa position de regrouper le pouvoir religieux sur sa tête, au dépend du pape.
Ensuite, parce que la Curie est coupée en plusieurs factions, dont une très importante qui se sent très proche du Roi de France.

Clément décide donc de fulminer (faire paraître) une bulle papale déclarant qu’il désire rencontrer les chefs du temple. Pour cela, il envoie le cardinal Bérenger Frédol (neveux du pape, canoniste renommé et qui a mené une enquête sur les abus des tribunaux d’inquisition) et le cardinal Etienne de Suisy (qui fut vice chancelier de la couronne) à Paris.
Mais les services royaux les interceptent et vont leur refuser l’accès aux maîtres. A la place, on leur présente les théologiens de la Sorbonne qui vont leur répéter ce qu’ils ont entendu des aveux de Jacques de Molay. Ils n’en entendront pas plus et rentreront chez le pape sans d’autres informations.
Pour ce dernier, cette mission est un camouflet. Non seulement le Roi n’a pas obéit aux directives papales, mais voilà que la Curie se coupe en deux, entre ceux, alliés du Roi de France qui veulent paralyser son action et ceux, anti-Roi de France qui veulent une réaction violente.
Cependant, la force n’est pas du coté du Pape, bien seul face à la totalité de la force militaire de la première nation d’Europe.

Quelques temps plus tard, Jacques II, roi d’Aragon, fait parvenir une demande curieuse au pape ; il demande de pouvoir récupérer les terres templières, dans le cas où le procès mené en France provoquerait leur dissolution. Les vautours commencent à tourner autour des templiers.
Désireux de protéger les terres des pilleurs, désireux également de protéger les hommes eux même en les empêchant de se faire arrêter par le pouvoir laic, comme en France, le 22 novembre, le Pape demande que soit arrêtés les templiers de toute l’Europe par les tribunaux ecclésiastiques (et non plus royaux) et que leur terre soient saisies. À l'exception de ceux retenus en France, tous les templiers passent donc sous la juridiction épicospale.

Le 27 décembre, les deux cardinaux sont de retour à Paris, avec pour mission, une nouvelle fois, de rencontrer les chefs du temple. Pour ajouter du poids dans la balance, ils ont l’ordre d’excommunier Philippe le Bel si ce dernier empêche l’entrevue…
Entre les deux visites des cardinaux, la résistance des templiers s’est organisée et on raconte que lorsqu’enfin, le 27 décembre, ils rencontrent Jacques de Molay, ce dernier demande à être entendu sur la place de Notre Dame de Paris. Là il montre les traces de la torture et déclare que tout ce qu’il a dit avait été obtenu sous la contrainte et qu’il n’y avait rien de juste.

Devant ce qui apparaît de plus en plus comme un procès politique, Clément V lève les droits du tribunal inquisitorial, en condamne la torture, il interdit toute interrogation des templiers qu’il réaffirme comme étant sous son autorité. Puis il demande au Roi de France de lui livrer des templiers, dont les chefs, afin de mener sa propre enquête.

Le printemps 1308 est l’objet de tractation entre la couronne de France et la couronne pontificale. Les service du Roi de France, guillaume de Nogaret en tête, vont brusquer le Pape, lui rappelant la fameuse nuit de d’Anagni, lui rappelant qu’il n’est pas immortel, et même qu’il est malade et que ses neveux subiront les conséquences de ses actes, on parle d’hérésie, on va même lui inventer une liaison avec une belle comtesse, mais cette dernière ne réside pas à la Curie… Le pape commence à agiter de plus en plus souvent la menace de l’excommunication !

Rien n’y fait et le Roi de France est obligé, en juin 1308, finalement, de livrer les templiers au pape.
Un mélange de templiers, de chef du temple et d’autres excommuniés part donc de Paris, mais au trois quart du voyage, à Chinon, les chefs sont enlevés du groupe, l’excuse officielle étant qu’ils étaient trop malade pour chevaucher.

Bon grès, mal grès, le Pape commence son enquête. Entre le 28 juin et le 2 juillet 1308, Clément V préside une commission de cardinaux représentatif des différents courants de la Curie, on y trouve même un Colonna de triste mémoire.
Les conclusions de l’enquête sont les suivantes :
- l’ordre n’est pas hérétique, il s’agit du point essentiel
- les reproches qu’on leur fait sont réels mais ne sont qu’un rituel d’entrée dans l’ordre
- les templiers se sont excommuniés eux même en le pratiquant et en n’en référant pas aux instances supérieures

les templiers présents sont donc amenés à demander pardon de leurs actes, puis on lève l’excommunication les concernant, ils redeviennent intouchables.

Pour le pape, les templiers nécessitent d’être réformés, il n’a pas oublié le projet de fusion avec les hospitaliers et compte bien sur ce procès pour arriver à ses fins.

Le 10 juillet, le pape clément ré-itère son absolution des templiers présent, le 20, Philippe le Bel quitte Poitiers en laissant sur place ses espions, le 12 août paraît une bulle papale nommée « Faciens misericordiam » déclarant que le problème des chefs templiers et du temple lui même serait discuté lors qu’un concile, tenu dans 2 ans. Entre-temps, l’effectif du temple restera sous l’autorité du roi, mais dépendra du Pape qui interdit de les interroger.
Et le lendemain, le 13 aout 1308, le pape déclare ouverte la période d’été, période pendant laquelle il ne se passera rien, les services des uns et des autres étant alors en sommeil.

Pour le Roi de France, la situation est assez bonne. Bien sûr, le temple n’est pas jugé, mais il est réduit à néant. Les chefs du temple, toujours excommuniés et toujours suspectés d'hérésie, sont sous sa coupe, mais il ne peut les juger. Il ne reste plus qu’à apaiser la situation et à réunir de nouvelles preuves, il a deux ans pour se faire.

Mais, cette fois, c’est au Pape de prendre de vitesse le Roi de France. A peine la déclaration de la pause de l’été faite qu’il envoie secrètement à Chinon trois cardinaux – Bérenger Frédol, Etienne de Suisy et Landolfo Brancacci – avec ordre de retrouver les maîtres du temple et de leur proposer un marché.

Les services du Roi de France sont pris de vitesse et au moment où ils commencent à réagir, la rencontre a eu lieu. Après d’âpres discussions, Jacques de Molay a accepté la refonte du Temple et il a été absout de son excommunication et des accusations d’hérésies (le 20 août 1308). Vite, on modifie la bulle « Faciens misericordiam » en incluant dans la liste des sauvés le maître et les autres dignitaires, et on triche sur la date de parution (on l’antidate de 8 jours) pour empêcher toute contestation royale

Le temple est sauvé, ses maîtres à nouveau pardonnés, il va être refondu dans un nouvel ordre, sans doute commandé par un templier, Philippe le Bel a perdu…

La réplique du roi de France va être terrible.

Le Temple ou l’Eglise !

En Octobre 1308, le pape Clément V, de plus en plus épuisé par la maladie est encore heureux d’avoir battu le Roi de France. Son bonheur est soudainement gâché quand il apprend que ce dernier vient de condamner et brûler l’évêque Guichard de Troyes pour sorcellerie.
Il s’agit là d’un cas très grave car Philippe le Bel n’a même plus tenté de se donner une excuse religieuse en passant par l’inquisition. Le Roi, laïc, de France vient de faire le travail normalement révolu au pouvoir ecclésiastique. De plus, Clément V avait, lui même, absout Guichard, et l’action du Roi est une atteinte aux décisions du Pape.

Quelques temps plus tard, le Pape apprend que le roi fabrique un grand bûché afin de brûler un autre hérétique, il apprend aussi qu’il a demandé qu’on déterre Boniface, le pape considéré un temps comme sorcier.
L'objectif ne fait aucun doute, Philippe le Bel projète de renouveler le concile cadavérique avec le corps vieux de 5 ans de Boniface. Il projète de le juger, de le brûler et surtout de le faire savoir à tous.

A ce moment là, le plan du Roi apparaît dans tout son terrible éclat au Pape, il ne lui laisse plus que trois choix :

Le premier choix serait de venir en aide au précédent pape, mais se serait une erreur. En effet, qui, à part un hérétique voudrait aider un autre hérétique ? dans ce cas, la puissance militaire de France fondrait sur les faibles forces épiscopales et Clément finirait avec son prédécesseur, sur un bûché.

Le second choix serait de ne rien faire, mais c’est là que toute la porté du piège apparaît ! que penserait l’opinion publique (le terme est un anachronisme bien sûr) si on leur présentait l’église ainsi : un pape hérétique, un évêque hérétique, et, bien sûr, un ordre hérétique !
Philippe le bel est sur le point de faire éclater la chrétienté, renverser le pape et s’installer à la place !
À la suite de cela, la curie éclaterait, tous les pays, les un après les autre, rejeteraient l'autorité du pape et il en serait fini du catholicisme.

Le troisième choix, celui qui sera choisit, celui qui ne reste plus que le seul valable, c’est abandonner l’ordre du temple, tout en sauvant les hommes, les templiers.

En aout 1309, le Pape envoie une lettre à tous les évêques ayant sous leur autorité des templiers, avec l’ordre de commencer les procès. Normalement, ces procès aurait dû commencer depuis longtemps, mais le pape n’avait pas spécialement pressé le mouvement. Là, devant la pression du Roi, il ne peut faire autrement que de relancer la machine.
Par humanité, ce ne sera pas l’inquisition qui s’occupera de mener les interrogatoires, elle n’interviendra que très ponctuellement ! le Pape est persuadé que l’ordre n’est pas hérétique.

Selon les régions, les résultats vont du meurtre d’innocent, la torture, des actes de violence, la calomnie sur les territoires tenus par la France, à l’acquittement, comme à Chypre.
On vit même un chapelain, Pierre de Bologne, juriste éminant, dénoncer ces procès et toutes les irrégularités qu’ils connaissaient, mais il disparût dans une prison et la résistance disparût avec lui.

Il ne resta bientôt plus que des hommes brisés, incapable de tenir une arme pour défendre la chrétienté comme ils l’avaient, un jour, il y a bien longtemps, juré.

Un dernier problème se pose avant la résolution de ce conflit, que faire des chefs, absout de leurs crimes et abusivement retenus par le Roi de France, et surtout que faire de l’ordre ?

La fin de l’ordre ?

Le 22 Mars 1312, un grand concile se tint à Viennes, il avait pour bût d’en finir avec la question des templiers.
A la vue des résultats des procès, il était clair qu’il n’y avait aucune hérésie chez eux, mais il était clair aussi que la présence armée du Roi de France biaiserait le débat.
Courageusement, la Curie ne va pas décider la dissolution de l’ordre, sans doute reste-t’il le vieux rêve de le reformer, et de repartir à la croisade !

Le Temple ne fut que temporairement suspendu, ses membres dispersé, avec la possibilité de rejoindre un autre ordre de moine soldat comme les hospitaliers.
Les terres furent données aux hospitaliers, justement, avec la mission de les faire fructifier pour financer une prochaine croisade, les hospitaliers s’installèrent à Chypre, puis plus tard à Malte, et existent toujours, de nos jours sous le nom « d’Ordre de Malte ».

Les chefs de ce qui fut un jour nommé les « templiers » vivent encore 2 ans sans aucun contact avec le monde extérieur, le jour de la prononciation de leur peine approche.
En 1313, le Pape Clément V obtient du Roi Philippe le Bel de commuer l’exécution des templiers en prison à vie, ce dernier accepte, peut-être par pitié pour le vieux souverain pontife, tellement malade qu’il crache du sang et qui a déjà faillit, à plusieurs reprise, mourir.

Le 22 décembre 1313, la commission pontificale se réunit pour statuer de leur sort à Paris, mais le 11 (ou 1Cool mars 1314, le jour même de l’énoncé du jugement, les accusés se rebellent, reviennent sur leurs décisions, accusent le Pape de les avoir abandonné !
Se faisant, ils reconnaissaient avoir mentit à l’inquisition, et sont déclarés relaps.

Pour Philippe le Bel, c’en est trop, il fait enlever les maîtres et les brûle vivant sur l’île au vache (ou l’île aux juifs), juste au bout de l’île Saint Louis, en face de Notre Dame de Paris (au pied de l’actuel pont neuf, qui n’existait pas à l’époque). Avec eux disparurent les templiers.

Le pape mourut de sa maladie quelques jours plus tard (le 20 avril), Philippe le Bel le suivit dans la tombe quelques mois après (d’une attaque cérébrale lors d’une partie de chasse, le 29 novembre).

Conclusion

Mais que sont devenus les biens ?
dans la soirée du 13 octobre, la plus part des Templiers sont arrêté, leur terres prises (et données en grande partie au pape pour le calmer, on l’a vu).
bref, Philippe le Bel a arrêté tout le monde, a mis la main sur les terres et les sous, il a tout gagné... mais en fait non, car des sous, on raconte qu’il n'y en a pas tant que cela !

où est donc passé ce fameux trésor ? en fait, à l'époque, on ne se pose pas la question ! tout simplement parce qu'on sait ce qu'est devenu les monnaies sonnantes et trébuchantes : elles se sont toutes évaporées pour financer la guerre (surtout vers la fin), ou alors elles ont été prêtées à des seigneurs, qui, comme par hasard, ont été les premiers à demander la disparition des templiers.
bref, l’argent qui restait a été entièrement capté par Philippe le Bel, mais tout le monde le sait à l'époque, et ça ne choque personne puisque ce n'est pas forcément pour cette raison que l'ordre a été détruit.

le temps passe sur cela, les Templiers, Saladin et Philippe le bel sont oubliés petit à petit (les Templiers seront diabolisés encore un petit peu puisque Rabelais utilise des expressions comme "boire comme un Templier" dans ses œuvres).

arrive le XIXème siècle et, on re-découvre le moyen age...
à cette époque, la figure romantique de ces chevaliers, moines mais exécutés pour hérésie, innocent de la méchanceté des puissants, bon et gentil (je vous disais qu'on ré-inventait le moyen age) fait envie, et on revient sur cet histoire de trésor.
on constate que la veille de l'arrestation une charrette a quitté le Temple principal, c'est dans les procès verbaux des hommes du roi de France, on sait même ce qu'elle contient, elle contient le trésor d'un des chevalier du Temple, alors on se met a rêver...
et si ce n'était pas 1 mais 3 charrettes...
et si ce n'était pas un vague trésor, mais LE trésor...
et si...

quelques temps plus tard (on est au milieu de la seconde guerre mondiale), un cantonnier déclare avoir vu, sous le château de Gisor, une grande chapelle avec 9 coffres énormes de plusieurs mètres cubes, emplis d'or, mais il n'a pas pu les remonter à cause des allemands... bien évidement, il a du reboucher l'entrée et ne se rappelle plus où elle se trouvait...
attiré par la nouvelle, le ministre de la culture de l'époque, André Malraux, fait faire des fouilles par l'armée, détruit une bonne partie du donjon (qui est maintenant cerclé d'acier pour l'empêcher de s'effondrer) et ne trouve rien... honteux, on oublie tout cela, mais la légende est lancée...
c'est l'armée qui a cherché justement pour éviter qu'on ne parle...
on a trouvé, mais on ne veut pas parler...
on, on, on...

la réalité, elle est tout autre...
en 1307, Gisors est une prison royale, elle est tenue par les hommes même qui ont l'ordre d'arrêter les Templiers, ces derniers n'y sont donc pas allé, sauf en tant que prisonniers.
de plus un calcul des quantités supposées d'or montre que c'est des coffres de plusieurs centaines de tonnes qu'il à fallu descendre dans une hypothétique chapelle souterraine et même les moyens modernes n'y arriveraient qu'avec difficulté...
bref, l'histoire est belle, mais elle est fausse.

mais il reste une dernière question : c'est quoi un “trésor”, au moyen age ?

vous vous rappelez, un chevalier a évacué un trésor la veille de l'arrestation, mais à cette époque, que nomme-t’on trésor ?
à l'époque, un "trésor", c'est une série d'éléments religieux, ciboires, hosties, mais surtout des reliques, des morceaux de saints, des véritables bouts de la vraie croix...

donc si le fameux trésor des Templiers existe, il est très probable qu'il ne soit qu'un tas de morceau de saints desséchés, des pierres d'anciennes bâtisses ou des morceaux de bois...
tas d'une valeur religieuse inestimable, d'une valeur archéologique non négligeable, mais monnaitairement assez nulle...

Mais que voulait Philippe le Bel ?
Dans la littérature, tout comme dans ce texte, il est laissé entendre que le roi Philippe le bel a planifié la disparition des templiers dès les années 1300.
On est, ceci dit, parfaitement en droit de se demander quel était l'objectif premier du roi !

Un faisceau de présomptions ont tendance à montrer que le roi voulait plutôt contrôler le temple, remplacer jacques de molay par le visiteur de France.

Sans doute est-ce la guerre larvée avec le pape, et le retour trop rapide de clément quittant sa cure qui aura précipité le mouvement !

Une autre question se pose au sujet de philippe le bel : que maitrisait-il du processus ?
Au pire moment de la bataille contre boniface, le roi avait été nommé le " grand duc ", un oiseau magnifique, mais passif.
De plus en plus d'historiens pensent qu'en effet, après la mort de sa femme qu'il aimait beaucoup, le roi a commencé à déléguer de plus en plus de ses pouvoirs à ses conseillés, ce qui signifierait que les services ont peut-être agis librement sur bien des points de l’affaire.

Alors finalement, on ne sera jamais quelle a été la part exacte de l'implication du roi dans la disparition tragique des templiers.
Il reste bien des axes de recherche sur ces gens pour lesquels tout et son contraire a été dit !

La légende commence…

selon Geoffroy de Paris, chroniqueur de l'époque dont on ignore s’il a assisté à l’execution, le grand maître aurait maudit le Pape, le Roi et tous les autres en ces termes :
« Dieu sait qui a tort et a péché, et le malheur s'abattra bientôt sur ceux qui nous condamnent à tort. Dieu vengera notre mort. Seigneur, sachez que, en vérité, tous ceux qui nous sont contraires par nous auront à souffrir. »

or il se trouve que le pape, puis le Roi vont mourir presque aussitôt après la mort du maître et des autres templiers.
Si nous savons que cette mort n’a rien à voir avec cette malédiction, les gens à l’époque furent choqués de cette coïncidence et la légende de la vengeance postume commença à apparaître.

Puis elle fût oubliée.

Au XIXème siècle, toujours, la malédiction s’est transformée, et on raconte qu’elle a pris la forme suivante :
«Clément, juge inique et cruel bourreau, je t'assigne à comparaître, dans quarante jours, devant le tribunal de Dieu ! Et toi aussi, roi Philippe !»

Bien, sûr, la partie « quarante jours » est inventée, d’autant plus que Philippe le Bel mettra plus de temps que cela à mourir, mais cette formule choque encore plus les esprits.
Dans ce cas, que dire de la version de Druon (pour les rois maudits » :
« Pape Clément, chevalier Guillaume de Nogaret, roi Philippe, avant un an, je vous cite à comparaître au tribunal de Dieu. Maudits, vous serez tous maudits, jusqu'à la treizième génération de vos races. »

vous le comprenez, rien de tout cela n’est juste, la mortalité d’un roi de France est extrême au moyen age (son espérance de vie est inférieure à celle de ses paysans) du fait des complots et autres poisons et assassinats.
Mais cela n’empêche pas de rêver, n’est ce pas ?

Encore quelques mots
L'ordre du temple est-il vraiment mort ?
En 1312, clément en a prononcé la suspension momentanée, cette suspension n'a jamais été déclarée définitive !

Actuellement, le temple existe toujours, c'est un ordre suspendu, excommunié, donc sorti de la communauté des croyants, qui ne compte plus aucun membres.

Seul un pape peut révoquer un édit d'un autre pape, alors il est très probable que les templiers, les vrais templiers, ne soient pas près de revenir !
maya11
De passage
De passage


Sexe: Sexe:Masculin
Age: 44
Inscrit le: 15 Sep 2009
Messages: 49

Message Posté le: Mer Oct 21, 2009 22:00 pm    Sujet du message:
j'ai une petite question
ce qui se passe maintenant en irak et palistine et tout c'est pas croisade ?
Marah
Suprème actif
Suprème actif


Sexe: Sexe:Féminin

Inscrit le: 19 Oct 2009
Messages: 4133

Message Posté le: Mer Oct 21, 2009 22:01 pm    Sujet du message:
le but n'est pas idéologique mais économique... ça al'air tres interessant je vais lire...
maya11
De passage
De passage


Sexe: Sexe:Masculin
Age: 44
Inscrit le: 15 Sep 2009
Messages: 49

Message Posté le: Mer Oct 21, 2009 23:09 pm    Sujet du message:
haaa je vois que tu fais bien attention a ton histoire ! le but est de kasé la religion musulmane pour ouvrir la route en juifes ! les chrétien son mis dacord avec juifes ! pour cassé l'islam

je te invite a lire ce qui passé a une date apres que les chérien son batu par saladin ......lorsque l'europ ont envoyé des enfant pour liberé kodes alors ces enfant crois que un enfant a fais un reve que jesu demande aux enfant de faire liberé ... et apres l'iglise a poussé ca et apres ces anfant sont monté sur un bateau pour que se trouve vendu sur les port comme des esclave !
essyé de lire ca ! je ne sais pas si tommy vas ecrire ca !
alcibiade
Suprème actif
Suprème actif


Sexe: Sexe:Masculin
Age: 35
Inscrit le: 06 Juin 2007
Messages: 6608

Message Posté le: Lun Oct 26, 2009 14:58 pm    Sujet du message:
Mais bondieu apprends à écrire avant de donner des leçons, c'est illisible.
chiron
Actif
Actif


Sexe: Sexe:Masculin

Inscrit le: 07 Nov 2005
Messages: 1191

Message Posté le: Ven Oct 30, 2009 02:48 am    Sujet du message:
maya11 a écrit:
haaa je vois que tu fais bien attention a ton histoire ! le but est de kasé la religion musulmane pour ouvrir la route en juifes ! les chrétien son mis dacord avec juifes ! pour cassé l'islam


Je ne crois pas que l'idée est de "casser l'Islam", mais plutôt de faire l'unité de la nation américaine, voire de "l'occident" au sens du discours américain en diabolisant l'islam. Tout comme Sarkozy me semble vouloir faire l'unité des français contre des non citoyens pour étouffer toute agitation sociale. Bien évidemment, il nous faut nous battre contre ses politiques et geopolitiques racistes.

Au début, je trouvais que le terme de nouvelle croisade était exagéré. Mais à la réflexion, il ne l'est pas tant du point de vue du monde arabe - qui ses ent à juste titre victime d'une agression - que du point de vue des américains et de leurs satellites, France comprise. De plus nous y envoyons les "déliquants des guerres" comme nos soldats, diplomates et hommes d'affaire.

Citation:

je te invite a lire ce qui passé a une date apres que les chérien son batu par saladin ......

Au temps de Saladin, (qui devient vizir d'Egypte suite à la mort de son oncle Chirkouh en mars 1169), les francs de seconde et troisième génération avaient bien évolué vis à vis de la première (1097)voire s'opposaient aux nouveaux francs arrivant.

Je crois que le choc des arabes vis à vis des premiers barbares francs a été bien pire que des gars de la campagne à l'arrivée de caillera du 9-3:
Citation:

[Oussama Ibn Mounqidh]: (1)

L’Emir Oussama Ibn Mounquidh, Chroniqueur à Damas, et grand spécialiste des questions franques, nous laisse au début du XII° siècle énormément de témoignages sur la vie des francs en terre dite « sainte ». Il faut dire que les francs sont beaucoup moins évolués que les arabes dans énormément de domaines, et notamment en médecine...

Un jour, raconte-t-il, le gouverneur franc de Mouneitra, dans le mont Liban, écrivit à mon oncle Soultan, émir de Chayzar, pour le prier de lui envoyer un médecin pour soigner quelques cas urgents. Mon oncle choisit un médecin chrétien de chez nous nommé Thabet. Celui-ci ne s'absenta que quelques jours, puis il revint vers nous. Nous étions tous très curieux de savoir comment il avait pu obtenir aussi vite la guérison des malades, et nous le pressâmes de questions. Thabet répondit :
« On a fait venir devant moi un chevalier qui avait un abcès à la jambe et une femme atteinte de consomption. Je mis un emplâtre au chevalier ; la tumeur s'ouvrit et s'améliora. A la femme, je prescrivis une diète pour lui rafraîchir le tempérament. »

Mais un médecin franc arriva alors et dit : « Cet homme ne sait pas les soigner ! » Et, s'adressant au chevalier, il lui demanda : « Que préfères-tu, vivre avec une seule jambe ou mourir avec les deux ? » Le patient ayant répondu qu'il aimait mieux vivre avec une seule jambe, le médecin ordonna :
« Amenez-moi un chevalier solide avec une hache bien aiguisée. » Je vis bientôt arriver le chevalier et la hache. Le médecin franc plaça la jambe sur un billot de bois en disant au nouveau venu : « Donne un bon coup de hache pour la couper net !»

Sous mes yeux, l'homme assena à la jambe un premier coup, puis, comme elle était toujours attachée, il la frappa une seconde fois. La moelle de la jambe gicla et le blessé mourut à l'instant même, Quant à la femme, le médecin franc l'examina et dit : « Elle a dans la tête un démon qui est amoureux d'elle. Coupez-lui les cheveux ! » On les lui coupa.
La femme recommença alors à manger leur nourriture avec de l'ail et de la moutarde, ce qui aggrava la consomption. « C'est donc que le diable est entré dans la tête », affirma leur médecin. Et, saisissant un rasoir, il lui fit une incision en forme de croix, fit apparaître l'os de la tête et le frotta avec du sel. La femme mourut sur-le-champ. Je demandai alors : « Vous n'avez plus besoin de moi ? » Ils me dirent que non, et je m'en revins après avoir appris sur la médecine des Franj bien des choses que j'ignorais.


Mais les pires faits rapportés viennent de francs eux-même, comme
Citation:

Albert d'Aix à la bataille de Maara:
"Les nôtres ne répugnaient pas à manger non seulement des turcs et des sarrasins tués mais aussi des chiens! "
ou Raoul de Caen: "A Maara les nôtres faisient bouillir des paiens adultes dans les marmites. Ils fixaient les enfants sur des broches et les dévoraient grillés".
(1)


Mais l'horreur au temps des croisaes n'est pas uniquement du côté franc. Ainsi le vieux de la montagne et maître de la secte des batanis ou assassins, Hassan as Sabbah envoyaient ses tueurs contre tout ennemis de sa secte (1090).


Citation:

lorsque l'europ ont envoyé des enfant pour liberé kodes alors ces enfant crois que un enfant a fais un reve que jesu demande aux enfant de faire liberé ... et apres l'iglise a poussé ca et apres ces anfant sont monté sur un bateau pour que se trouve vendu sur les port comme des esclave !
essyé de lire ca ! je ne sais pas si tommy vas ecrire ca !


En fait il y a eu je crois deux croisades des enfants. Celle dont tu parles était vers 1211-1212, menée par un garçon du nom de Nicolas de Cologne lequel a rassemblé plusieurs milliers d'enfants pour s'embarquer pour la terre sainte, après avoir eu des visions. Ils furent trahis par des armateurs marseillais et italiens lequels en vendirent 700 comme esclaves aux arabes.

Mais il y eut un phénomène bien pire avec les pastoureaux en 1251, menés par le "Maître de Hongrie". Environ 60,000 , ils envahirent Paris et se battirent contre les étudiants, à Tours ils saccagèrent des monastères.
Au début bon enant et vivant de charité, ils passèrent au pillages et viols. Le Maitre de Hongrie fut tué et les pastoureaux chassés par ordre de la reine Blanche de Castille, mère de St Louis. (2)



Mais sur les croisades, la principale raison des succès des francs était la division du monde arabes, dû à l'absence de notion d'état voire même plutôt de lois de succession. Chaque mort d'un Emir d'une grande ville remettait complètement en cause toutes les alliances et les victoires arabes le temps qu'un nouvel Emir s'impose à cette ville.

Les européens ont pu profiter des grandes connaissances arabes sur les mathématiques, la médecine et la redécouverte de manuscrits grecs qui vont être une des causes de la renaissance italienne.


(1) voir le très bon bouquin dAmin Maalouf: les croisades vues par les arabes, ed j'ai lu.

(2) cf La Reine Blanche de Régine Pernoud
Marah
Suprème actif
Suprème actif


Sexe: Sexe:Féminin

Inscrit le: 19 Oct 2009
Messages: 4133

Message Posté le: Ven Oct 30, 2009 02:58 am    Sujet du message:
je crois que le monsieur est passé sur la chaise electrique
XxLuciolexX
Suprème actif
Suprème actif


Sexe: Sexe:Masculin
Age: 38
Inscrit le: 21 Fév 2008
Messages: 3449
Localisation: Lille

Message Posté le: Ven Oct 30, 2009 22:45 pm    Sujet du message:
Un tableau que j'aime bien qui représente l'annonce de la création des croisades.

alcibiade
Suprème actif
Suprème actif


Sexe: Sexe:Masculin
Age: 35
Inscrit le: 06 Juin 2007
Messages: 6608

Message Posté le: Dim Nov 08, 2009 19:43 pm    Sujet du message:
Il est superbe en effet.

Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Forum pour jeunes -> Religion, Spiritualité, Paranormal