La mélancolie.


Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Forum pour jeunes -> Poésie

oeildenuit
Suprème actif
Suprème actif


Sexe: Sexe:Masculin

Inscrit le: 30 Sep 2007
Messages: 6380
Localisation: Aix en provence

Message Posté le: Mar Juin 16, 2009 13:32 pm    Sujet du message: La mélancolie.
Parce que ça faisait longtemps... Smile


La mélancolie.


Ami, mon spleen à moi c'est la mélancolie
Une larme rieuse Ô c'est une avanie
C'est l'écueil invisible et c'est un éclat terne
Quand les rivages gris consumment le flambeau
L'écorce rabougrie, couverte par les flots
Dieu que le nuit m'effraie sans amour, sans lanterne.

Les soirs de beuveries c'est un relent acide
Une larme embrumée, un auditeur placide.
Crépuscule en dentelle c'est une pluie qui crache
Qui mouille les esprits, qui mouille les campagnes
Quand on ferme les yeux, un pays de cocagne
Une attente obscurcie, tisane de bourrache.

Aux confins de l'été, cette mer de misère
Cet océan glacial étrange reverbère.
Les néons craquelés, les tristes souterrains
Sussurent que le temps n'a qu'un oeil, qu'un espoir
Que la mélancolie c'est avoir peur du noir.
Les longs sanglots du temps à l'aurore d'airain.

L'horizon paresseux, tristesse versatile
Comme une pluie gercée, un brouillard volatil
L'automne qui serpente au milieu de nos vagues
A l'âme et aux chardons; Enfin ! c'est un pays
Morne et plat : un pays, sans histoire et sans vie
Quand la mélancolie vogue, vague, et divague.

L'automne nous rappelle un soleil indécis
Le ciel en aquarelle est zébré de manies.
Enlacé par le gris, le bleu pâle s'élague
Dans le temple figé le sanglot est monarque
Quand le coeur est trop lourd pour porter des remarques
Et la mélancolie danse comme une vague.
Criterium
Suprème actif
Suprème actif



Age: 39
Inscrit le: 08 Sep 2008
Messages: 4223
Localisation: ailleurs

Message Posté le: Mar Juin 16, 2009 18:45 pm    Sujet du message: Re: La mélancolie.
Papillon
oeildenuit a écrit:
Ami, mon spleen à moi c'est la mélancolie
Une larme rieuse Ô c'est une avanie
C'est l'écueil invisible et c'est un éclat terne
Quand les rivages gris consumment le flambeau
L'écorce rabougrie, couverte par les flots
Dieu que le nuit m'effraie sans amour, sans lanterne.

J'aime beaucoup le premier vers, pas du tout le deuxième; Papillon
Sinon j'avais lu tout à l'heure le poème et je n'avais pas du tout compris cette strophe; en la relisant, ça me semble plus clair, je vois mieux la succession de métaphores sur l'homme mélancolique à l'écorce rabougrie, l'espoir éteint - consumé, la nuit sentimentale.

oeildenuit a écrit:
Les soirs de beuveries c'est un relent acide
Une larme embrumée, un auditeur placide.
Crépuscule en dentelle c'est une pluie qui crache
Qui mouille les esprits, qui mouille les campagnes
Quand on ferme les yeux, un pays de cocagne
Une attente obscurcie, tisane de bourrache.

Celui-là je l'aime beaucoup, ça évoque un souvenir nauséux des soirées passées seul à plusieurs, l'auditeur placide c'est tout à fait ce que l'on ressent, embrumé, l'esprit mouillé comme un sous-bois: autant de crasse, autant d'insectes... le relent acide de la gerbe du matin.

oeildenuit a écrit:
Aux confins de l'été, cette mer de misère
Cet océan glacial étrange reverbère.
Les néons craquelés, les tristes souterrains
Sussurent que le temps n'a qu'un oeil, qu'un espoir
Que la mélancolie c'est avoir peur du noir.
Les longs sanglots du temps à l'aurore d'airain.

Pour celui-là, j'ai la sensation que l'image reste indécise; la mention d'été et de mer me fait penser à la solitude blafarde du blême mélancolique, observant ses congénères bronzés, s'amuser de riens sur la plage : la sensation des outsiders; mais le milieu de la strophe m'évoque plutôt les bouches du métro parisien, lieu où l'on se sent reclus, à 2h du mat' en fin de soirée arrosée.

oeildenuit a écrit:
L'horizon paresseux, tristesse versatile
Comme une pluie gercée, un brouillard volatil
L'automne qui serpente au milieu de nos vagues
A l'âme et aux chardons; Enfin ! c'est un pays
Morne et plat : un pays, sans histoire et sans vie
Quand la mélancolie vogue, vague, et divague.

J'aime bien celui-là aussi: on a l'impression que le regard se porte au loin. Le narrateur ne parle plus de son environnement immédiat, mais du temps, de l'horizon, de son pays: le mot qui vient à l'esprit, c'est nostalgie. J'aime beaucoup ces images de solitude face à un paysage beau, morne, stable, puissant, moquant la solitude du frêle humain le contemplant.

oeildenuit a écrit:
L'automne nous rappelle un soleil indécis
Le ciel en aquarelle est zébré de manies.
Enlacé par le gris, le bleu pâle s'élague
Dans le temple figé le sanglot est monarque
Quand le coeur est trop lourd pour porter des remarques
Et la mélancolie danse comme une vague.

Comme pour le premier la première fois que je l'ai lu, j'ai du mal à saisir celui-là; il commence avec une intéressante utilisation des couleurs: automne, aquarelle, zébré, gris, bleu, pâle... un tableau un peu triste, mais soit. Par contre, je ne comprends pas le temple figé. Quant à la fin, je pense qu'on peut trouver une meilleure chute - à moins que ce ne soit moi qui ne comprenne ce que tu voulais dire par les deux derniers vers.
oeildenuit
Suprème actif
Suprème actif


Sexe: Sexe:Masculin

Inscrit le: 30 Sep 2007
Messages: 6380
Localisation: Aix en provence

Message Posté le: Mar Juin 23, 2009 16:16 pm    Sujet du message:
Merci crit pour cette critique très etoffée.
Je le commenterai plus tard, les idées claires.

Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Forum pour jeunes -> Poésie