Méphistophélès
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Posté le: Jeu Mar 12, 2009 20:49 pm Sujet du message: La morsure du vampire
La morsure du vampire
Entre érotisme et cannibalisme; l'envie qui
nous mange.
Je suis récemment allé voir Twilight au cinéma, un film réalisé par
Catherine Hardwicke, et une scène m'a particulièrement marqué. Le vampire,
tenant entre ses mains la victime dont il est épris, fait mine de planter ses
crocs dans la gorge de cette dernière, quand, pris de remord, il
s'interrompt, et la morsure se change en baiser. Cette action rend compte
pleinement de la figure du vampire: le vampire n'est pas un monstre, ce n'est
pas un être d'horreur comme tendrait à le souligner cette très mauvaise
série télévisée qu'est Buffy; aux antipodes, le vampire est une créature
foncièrement érotique. Distinguons d'emblée l'orque, le gobelin et toutes
leurs déclinaisons extraites en droite ligne du récit d'heroic fantasy, et
le vampire. Les premièrs appartiennent à un folklore pour enfant, ils sont
monolithiques et grotesques, ils sont méchants ou repentis, ce ne sont ni
plus ni moins que des humains affublés de masques exotiques. Les seconds en
revanche sont désincarnés, nus, leur monstruosité est moins dans leur
apparence que dans la tension qu'ils symbolisent entre des pulsions violentes
et contradictoires; ce sont des fantasmes, des allégories, ce qui les range
clairement dans la catégorie interdit aux moins de 18 ans. Le vampire est
être de charme et de séduction - mais non de luxure - il séduit en se
refusant toujours au rapport charnel. L'érotique du vampire tient en trois
points.
- Le regard tout d'abord: il est cet oeil perçant et invisible qui observe
sans être vu, qui surprend sa victime dans l'intimité de son lit, mais qui
aime aussi à se montrer, à se mettre en scène, sortant du brouillard ou se
métamorphosant en public; exhibitionnisme et voyeurisme: le vampire est un
être de regard, outil par lequel il séduit, il "fascine" sa victime.
- La présence: le vampire est un être pudique et désincarné. Froid,
distant, insaisissable, la frigidité de son caractère suggère un certain
renoncement à la matière, au charnel, c'est-à-dire à l'humain. Le corps du
vampire est une enveloppe morte, débile, qui ne demande qu'à se changer en
poussière. Le vampire n'est qu'idée, il n'est que fantasme: image d'un amour
idéal et civilisé, qui n'est pas si éloigné de l'amour courtois (les
amants à jamais séparés par la nécessité vivent un amour platonique et
parfait). Le vampire est par essence cet "amant lointain", celui qui ne vient
de nulle part, et dont la présence est si diaphane qu'il n'a pas même de
reflet dans le miroir. Absent lorsqu'il vous regarde, il n'a de forme que pour
embrasser. Ce n'est pas un être violent, et j'ai tout de suite à l'esprit la
figure de Nosferatu: des gestes lents et délicats, une minceur extrême, il
n'exerce aucune force sur le monde qui l'entoure et dans lequel il passe comme
une ombre. Le vampire intéragit avec son environnement par le geste, la
parole, le regard, et non par la force de ses muscles.
- Si l'aboutissement du rapport sexuel est l'orgasme, l'aboutissement du
rapport érotique est sans conteste le baiser. Le baiser du vampire est
néanmoins tout à fait ambigu: il est à la fois acte de tendresse, signe
d'un amour consenti, connexion intime entre deux êtres, et morsure. Le
vampire se définit non pas comme celui qui tue, il est celui qui mord. C'est
un symbole très beau et très fort. Le verbe "mordre" s'il n'est pas le plus
violent de notre langue, est sans doute le plus suggestif, parce que le point
de violence ne se situe pas dans une zone annexe de notre corps (la jambe, le
poing, l'arme que l'on tient et qui est extérieure à nous, que l'on peut
jeter) mais dans une zone très sensible, la bouche, qui est ouverture vers le
dedans, qui est organe de la parole, de la civilisation. La bouche fait partie
du visage et par là même la bouche a visage humain. Tuer par la morsure cela
a quelque chose d'extrêment snobinard et de terrifiant à la fois, parce que
la bouche revêt aussi une autre fonction, plus triviale, elle est organe de
l'ingestion. Je t'aime et je te mange, je t'aime parce que je te mange.
Curieux mélange de civilisation et d'animalité: l'amour est quelque part
entre les deux. Celui qui mord ne se contente pas d'infliger une blessure, il
vide la proie de son sang, en extrait tout ce qui peut se rapprocher de près
ou de loin à du vivant, il l'assimile de l'intérieur à la manière d'une
mante religieuse, il en fait son repas. Boire du sang ce n'est pas seulement
priver sa proie d'un ingrédient essentiel à sa survie, c'est s'accaparer son
fluide vital, sa force, son énergie, son âme enfin; je vois cela comme la
forme maximale de l'abandon et de la dépossession d'un être. Nous
connaissons d'ailleurs plus ou moins ces mythes curieux qui gravitent autour
du sang: boire du sang humain rend immortel, confère des capacités
surhumaines.
Sur cette hésitation entre le baiser et la morsure, entre l'érotisme et la
sustentation, il est intéressant de jeter un oeil aux mots qui reviennent le
plus souvent dans ce genre de fictions: la demoiselle est une "proie", le
vampire a "faim", mais il n'a faim que des plus belles, que des plus chastes,
la demoiselle n'est donc pas seulement un "repas", elle aussi un partenaire
amoureux. Le jeu de mot prend alors tout son intérêt: j'ai faim de toi, j'ai
faim de ton corps, au sens propre comme au figuré. Je reviens très
rapidement sur l'idée d'orgasme parce que c'est un motif très éclairant.
Mordre, n'est-ce pas en soi une forme d'orgasme ? La morsure figure la
pénétration, ici par par le croc, dans une zone sensible et dénudée,
tantôt exposée tantôt masquée par la chevelure, espace érotique par
excellence. C'est une aspiration à l'union des êtres, invitation à n'être
plus qu'un, la vieille image de la bête à deux dos: je te prends, tu es en
moi, tu es à moi. Plaisir extatique enfin qui est aussi bien celui de la
victime se vidant de son sang que du vampire satisfaisant enfin une pulsion
qu'il avait refoulée à l'occasion du jeu amoureux. Plaisir qui transcende
tout, devant lequel tout doit plier, et le bien et le mal, plaisir après
lequel il n'y a plus rien, sinon le vide angoissant d'une existence
immortelle, le sentiment d'une déception à venir, une fois l'acte consommé,
et la perspective du prochain orgasme.
Le vampire est un jouisseur absolu et sans condition, très proche du libertin
chez Sade - nous ne serons d'ailleurs pas étonné de trouver des scènes de
vampirismes chez ce dernier. Le vampire, de manière assez paradoxale, figure
aussi bien la difficulté d'aimer - car les amours du vampire sont toujours
malheureuses - que l'impossibilité de jouir, dans un monde où les plaisirs
ne sont que pulsions, pulsions devant lesquelles on peut céder, mais que l'on
ne peut satisfaire. Le vampire espère toujours mordre pour la dernière fois,
c'est pourquoi sa victime doit être la plus belle, la plus noble, la plus
divine créature de cette terre. Mais la vie du vampire ressemble finalement
à celle du libertin ou du philosophe sadien, qui se berce de grands mots, de
grandes passions, mais dont la vie n'est qu'un éternel recommencement.
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Invité
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Posté le: Jeu Mar 12, 2009 22:32 pm Sujet du message:
Méphistophélès a
écrit: |
- Le regard tout d'abord: il est cet œil perçant et
invisible. |
J'ai eu beaucoup de plaisir à lire ton article. J'ai eu la chance de voir
Twilight aujourd'hui et j'ai émis plusieurs hypothèses au sujet du regard de
Edward Cullen.
Premièrement, au tout début du film, durant la seconde prise au cour de
biologie quand Edward parle à Bella, ces yeux changes de couleur mais
qu'après un court laps de temps.
Est-ce par difficulté de ne pas pouvoir lire en elle ?
Est-ce le début du sentiment amoureux ?
Est-ce un moyen de la mettre sur la piste ?
Aussi, dans ton article on retrouve un portrait exact du vampire que je n'ai
pas l'impression d'avoir retrouvé dans Twilight, j'ai plutôt vu deux types
de vampires, ceux qui se nourrissent exclusivement de sang d'animaux et qui
font office de " gentil " car le sang humain les faisant rentrer dans une
transe dangereuse, pouvant les amener à faire de grossières bêtises (
notamment le fait que le docteur, père adoptif de Edward, tue sa femme dans
le flashback de 1918 quand Edward raconte à Bella ses débuts dans le
vampirisme et sa conversion, due à la grippe espagnole)
Après, il y a ceux qui se nourrissent uniquement de sang humain ( cf. le
groupe de trois qu'on remarque véritablement lors de la partie de baseball
durant la tempête).
Puis cette fixation sur l'odeur, ce qui me frappe, c'est que le vampire, avec
sa fausse enveloppe, son masque qu'il porte quand il n'est pas au soleil lui
accorde un parfum délicat et envoutant. Effectivement, quand tu parles du
charme, le vampire s'en doit d'en dégager pour faire son oeuvre, mais dans le
film, Bella à elle aussi une odeur particulière qui attire pareillement les
deux types de vampires. Bizarre.
Enfin, je suis plus entrain de parler du film que des vampires, mythe qui
apparemment de nos jours, fascine encore.
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Monsieur Patate
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Posté le: Jeu Mar 12, 2009 23:31 pm Sujet du message:
Regard intéressant sur le vampirisme, j'avoue n'avoir j'amais fait le
rapprochement. Merci.
Un détail, je ne suis pas sûr que les mantes religieuses "assimilent de
l'intérieur", m'enfin.
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Rixehoney
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Posté le: Ven Mar 13, 2009 00:22 am Sujet du message:
Quoi de mieux qu'une dentition de vampire pour croquer la pomme.
Tu nous as écrit quelque chose d'intéressant, d'autant plus que le vampire
est une figure fascinante. Il y a cependant un aspect manquant sur l'érotisme
et la faim chez le vampire que j'aurai aimé que tu développes: le goût. Le
vampire est à la fois un Caïn, un chasseur, et un épicurien de la
gourmandise, qui agit selon trois mobiles: la jalousie, la chasse et le
plaisir. Il me semblait logique de rapprocher l'érotisme et le plaisir du
goût puisque motif de la faim il y a. Au plaisir de te lire.
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massilia
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Posté le: Ven Mar 13, 2009 03:17 am Sujet du message:
Ce qu'il y a de fascinant chez les vampires ,pour ma part , c'est d'etre mis
au rang de nourriture !! Ca ,n'arriverait pas dans le cercle de la chaine
allimentaire !
Et puis toute ses versions de vampire ! On ne sait meme plus laquel est la
bonne version!
Pour moi le vampire de base : Il craind la lumiere du jour car les rayons du
soleil le brule ! Tu le repousse avec des gousses d'ail Tu le tue
avec un pieu enfoncé dans le coeur ou en les aspergeant d'eau benite . Il
n'ont pas de reflet dans un mirroir . Et occasionnellement il se transforme en
chauve souris !! Il te tue en buvant ton sang! Il te transforme en vampire en
te sucant le sang et en te faisant boire le sien apres !
La version classique quoi
Apres certains ont fait des folies avec l'image des vampires ! Ils ont voulu
faire de cette creature quelque chose de moin bestiale : Un vampire avec une
ame (dans buffy et angel notament) Un vampire qui ne meurt pas lorsqu'il est
exposé a la lumiere du soleil ! Un autre dont la peau brille sous les rayons
du soleil . Un vampire qui frequente la civilisation tout a fait normalement ,
il peut meme se permettre de travailler ou d'aller a l'ecole .
Pourquoi chercher a nous faire croire que le vampire d'aujourd'hui pourrait
etre cette personne d'apparence anodine qui est assise a coté de vous ?
Il est loin de temps "d'entretien avec un vampire" ou de "dracula"
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La Bête
Silver Mercure
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Posté le: Ven Mar 13, 2009 08:07 am Sujet du message:
Rixehoney a
écrit: | un épicurien de la
gourmandise |
explicite, parce que ça me semble paradoxal comme expression.
Citation: | Pourquoi chercher a nous faire croire que le vampire
d'aujourd'hui pourrait etre cette personne d'apparence anodine qui est assise
a coté de vous ? |
parce que de nos jours, plus personne n'a peur de la nuit et on est rassuré
sur à peu près tout, alors pour rester le danger insidieux et la créature
redoutable qu'il représente, le vampire se voit conférer à l'occasion des
pouvoirs supplémentaires ou la possibilité de surgir n'importe quand et
d'être n'importe qui.
Méphisto, c'est marrant, j'aurais pas pensé à faire un parallèle avec
l'amant lointain, c'est un point de vue intéressant.
il est innaccessible, mais toujours sur le point de frapper, finalement c'est
très juste, la confrontation absence-présence (puis par extension, c'est
logique pour un un mort-vivant)
intéressant article, me donne envie de relire Dracula, depuis le temps.
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oeildenuit
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Posté le: Ven Mar 13, 2009 11:01 am Sujet du message:
Article excellent que je relirai plus tard car il mérite une lecture plus
approfondie.
En revanche que l'on fasse de ce bouquin et de ce film une étude quasi
mystique du vampire dans une oeuvre de mauvaise qualité entre un Anne rice
mal revisité, un côté fleur bleue irritant sans oublier l'inévitable
penchant gothique à la Virginie despentes, en pire, ça devient lourd.
Je comprends mieux maintenant pourquoi les livres ne subissent pas la crise.
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Criterium
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Posté le: Ven Mar 13, 2009 11:06 am Sujet du message:
Méphistophélès est de retour
L'érotisme du vampire m'a toujours paru être la version un peu plus snob, un
peu plus édulcorée et dématérialisée de l'érotisme du cannibalisme. A ce
sujet, le livre de Martin Monestier ("Cannibales") en dit beaucoup; une
communion de chair, l'un dans l'estomac de l'autre, quel contact pourrait
être plus intime que celui-ci? L'envie irrésistible qu'on certains d'être
mangés, tout comme ils étaient "mangés" de bisous dans leur enfance - le
vocabulaire, à lui seul, regorge d'expressions sensuelles sur le thème de la
nourriture. Je te mangerai toute crue. Je bois à tes lèvres... Et sinon,
d'où vient ce succulent pain toasté au jambon-gruyère, que l'on nomme
"croque-monsieur"?
D'ailleurs, vampires ou cannibales, de telles faims sont très régulièrement
appliquées dans la réalité, dépassant leur stade de fantasme: et il y a
tellement de cas, que je ne vous citerais que celui d'Issei Sagawa, un
japonais ayant fait scandale dans les années 80, lorsqu'il dévora son amie
hollandaise dans son studio parisien, durant plusieurs jours. Déclaré
irresponsable par la justice française, il bénéficia d'un non-lieu, et il
ne fut pas poursuivi au Japon, où il devint une star. La sensualité que l'on
vît à son acte l'amena même à tourner dans de nombreuses oeuvres
pornographiques.
Citons encore le cas récent de ces deux allemands qui s'étaient donnés
rendez-vous, passèrent un accord comme quoi l'un mangerait l'autre, en guise
de conclusion à l'amour charnel... en guise d'orgasme? Pourrait-on dire,
après avoir lu Méphisto.
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Méphistophélès
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Posté le: Ven Mar 13, 2009 12:13 pm Sujet du message:
Pas le temps de tout lire, je suis en retard, je repasserai, juste deux
choses. Mon commentaire c'est assez peu inspiré de Twilight au final: un
nosferatu sous les traits d'un jeune adolescent, c'est un brin contradictoire,
il va sans dire que Twilight n'est pas ma référance première dans le
domaine du récit de vampire, mais il m'a donné l'idée de cet article.
Deuxièmement, je sens une pointe d'ironie chez Sepul: il faut avouer que je
m'amuse beaucoup à me saisir des sujets en apparence les moins sérieux, les
moins propices à la réflexion. On me reprochera facilement de parler de
voyeurisme chez Racine ou de tartiner trois pages sur un film grand public.
C'est mon trip'. Je crois beaucoup au pouvoir que nous avons de métamorphoser
le monde dans lequel nous évoluons par le regard, et le vampire est, je
crois, l'une de ces grandes figures fantasmatiques qui hantent l'imaginaire
collectif.
Je file.
PS: Savez-vous comment se nourrit la mante religieuse ? A l'issu du jeu
amoureux, elle commence par trancher la tête de son époux, puis enfonce son
petit museau dans le cou de ce dernier afin de le vider de sa substance en ne
laissant que l'enveloppe. Ca a quelque chose de vampirique.
Dernière édition par Méphistophélès le Ven Mar 13, 2009 19:43 pm; édité 1 fois
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K
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Posté le: Ven Mar 13, 2009 18:52 pm Sujet du message:
Méphistophélès a
écrit: | Préférance
|
A l'exception de cette unique erreur, que je ne relève que parce que je suis
extrêmement mesquin (d'autant plus que je sais fort bien que tu as écrit
dans l'urgence), c'est absolument brillant. j'aimerais être capable d'être
aussi éclairé quand l'envie me prend d'écrire sur une bêtise.
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Invité
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Posté le: Sam Mar 14, 2009 15:05 pm Sujet du message: Re: La morsure du vampire
Méphistophélès a
écrit: | et une scène m'a particulièrement marquée. |
Celle-ci t'as échappé K. Je te
respecte beaucoup Méphistophélès,
mais je ressens un certain plaisir à recenser ces fautes d'inattention . Fin du
hors-sujet.
Cet angle de vue des vampires, plutôt humain, étrangement est souvent caché
dans l'ombre, en effet. Vampire désigne originellement une chauve-souris
d'Amérique du Sud se nourrissant du sang des mammifères. Aussi ingénieux
qu'est l'esprit humain, on recopia l'exemple à l'échelle humaine. Cet animal
répugnant d'innombrables sujets fit qu'on les assimile à des sangsues
constamment assoiffées obstinées à l'éradication de l'humanité.
Dracula, orientée "Entre l'amour et la mort", reprit par Bruno
PELLETIER accompagné de 9 artistes Québécois sous forme de drame musicale,
témoigne la facette tendre et affectueuse du vampire. En voici le synopsis:
"Très librement inspiré du roman de Bram Stoker, le spectacle Dracula - Entre l'amour et la mort retrace
le parcours d'un prince-guerrier entre le Moyen-Âge et le début du 21è
siècle. Par amour pour une femme soupçonnée de porter ce qu'on dit être
"le fléau du diable", le prince accepte la damnation éternelle. L'assassinat
de sa bien-aimée le fait toutefois sombrer dans le désespoir. Condamné à
errer dans l'éternité, il cherche sans relâche l'âme de celle pour qui il
a tout sacrifié... et sans qui il ne trouva le repos."
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Méphistophélès
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Posté le: Sam Mar 14, 2009 15:17 pm Sujet du message:
Une scène m'a marqué.
Au passé composé, avec l'auxiliaire "avoir", le verbe s'accorde en genre et
en nombre avec le COD si et seulement si le COD est placé avant le verbe.
Dans le cas présent, le COD de la phrase est le pronom personnel élidé de
première personne "m' ", ce pronom est masculin singulier puisqu'il renvoie
au locuteur, je dois donc mettre le participe passé "marqué" au masculin
singulier: cela donne "marqué, et non "marquée". Ce n'est pas la pièce qui
est marquée, c'est moi qui suis marqué. Je t'accorde que la règle est un
peu difficile.
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Invité
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Posté le: Sam Mar 14, 2009 15:36 pm Sujet du message:
Mince, j'ai oublié que l'accord se faisait avec le C.O.D ...
voilà ce qui arrive lorsqu'on n'étudie plus la langue française. Toutes mes
excuses messire.
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Méphistophélès
Suprème actif
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Posté le: Sam Mar 14, 2009 15:56 pm Sujet du message:
Tu me fais mon commentaire sur la Ballade des
dames du temps jadis pour lundi, et c'est oublié.
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Invité
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Posté le: Sam Mar 14, 2009 16:02 pm Sujet du message:
Emmenez-moi ça grand maître, cela me changera les idées .
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La Bête
Silver Mercure
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Posté le: Sam Mar 14, 2009 21:48 pm Sujet du message:
miosotys a
écrit: | Mince, j'ai oublié que
l'accord se faisait avec le C.O.D ... voilà ce qui arrive lorsqu'on n'étudie
plus la langue française. Toutes mes excuses messire. |
suffisait de se demander "qu'est-ce qui est marqué ?" pour voir rapidement
avec quoi il fallait accorder.
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Méphistophélès
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Posté le: Dim Mar 15, 2009 11:16 am Sujet du message:
Tienes miedo perderme despues ?
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K
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Posté le: Dim Mar 15, 2009 17:42 pm Sujet du message:
AH.
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Invité
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Posté le: Dim Mar 15, 2009 18:24 pm Sujet du message:
La Bête a
écrit: | suffisait de se
demander "qu'est-ce qui est marqué ?" pour voir rapidement avec quoi il
fallait accorder. |
Evidemment que je savais localiser tous les éléments de la phrase (et en
l'occurence, la question est "QUI est marqué ?"). Seulement une phrase telle
que "La fleur que tu m'as offerte" m'a fait douter. Elle implique que "m'"
soit une fille, d'où l'accord sur ce dernier et non "La fleur".
N'étant pas Français, je n'ai pas de suite pigé instinctivement ce qui
était juste.
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Criterium
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Posté le: Sam Jan 09, 2010 22:28 pm Sujet du message:
J'aimerais faire remonter ce topic pour plusieurs raisons, non seulement
remettre à l'actualité un article très intéressant qui méritait d'être
relu et non pas juste abandonné dans les tréfonds d'un forum Internet,
également montrer que Méphistophélès, c'était quelqu'un de bien, et puis
compléter mon commentaire, avec du recul, avec une autre clé de lecture que
celle du cannibalisme ou de l'amant lointain : celle de l'érotisation du
vampire psychologique.
Ça se disjoint un peu du dernier paragraphe sur les héros sadiens, en cela
qu'au d'un libertin du XVIIIe je m'imagine les subtils rapports de forces
entre personnes, et à la démarche tout à fait similaire des vampires
psychologiques dans les choix de proies, les grands voiles, les approches
nocturnes, et la morsure comme but et point culminant de la démarche,
cueillette d'une cerise qui en serait un condensé rouge-sang.
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