Test de parenté


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Monsieur Patate
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Message Posté le: Mar Jan 06, 2009 13:34 pm    Sujet du message: Test de parenté
Coucou à tous. J'ai soudainement envie de vous exposer un petit soucis qui jalonne ma petite vie (c'est d'ailleurs la raison pour laquelle je me suis inscrit sur le fofo) et qui concerne les tests de paternité pour l'occasion.


Comme beaucoup de monde je suis né sans père. Disons que mon existance est le fruit du hasard, non souhaitée mais bien présente. Celui qui aurait pu jouer le role de père pour l'occasion est rentré voir sa femme et ma mère, en personne courageuse, a pris ses responsabilités. Jusque là point d'ironie.

Cependant le manque d'une autorité paternelle et virile est quelque chose qu'on remarque assez vite et vers mes 16 je décidai de le retrouver. Après tout je connaissais son nom et son lieu de résidence. La curiosité, comprenez, le besoin de savoir d'où l'on vient.
J'ai vu.

Aujourd'hui, six ans plus tard donc, je souhaite le mettre en face de ses actes afin d'établir sa paternité. La première raison est de faire la lumière sur ce point (en grand adepte de La Vérité Qui Tâche), la deuxième est que je veux lui faire ravaler ses paroles selon lesquelles "t'es sûre que c'est mon fils ?" qui irritent un peu les oreilles (je ne l'ai vu qu'une fois). Mon but n'est pas de lui faire cracher une pension ou quelque argent que ce soit, bien que ça ne serait pas de refus mais juste savoir réellement d'où je viens.

J'ai commencé à chercher les procédures et il n'y en a qu'une : une autorisation juridique est nécessaire pour pratiquer ce genre de test, cependant l'accord du présumé coupable est sine qua non.
Et c'est là que fais appel à vous. Je suis une grosse bille dans tout ce qui est droit et j'aimerais savoir comment se passent ce genre de procédure, je suppose qu'il faut un avocat, et vu que je suis issu d'un milieu modeste savez-vous combien ça coûte ? J'ai vu que le test vaut 300€ environ seul, à combien ça peut se chiffrer ?
Ensuite j'en ai discuté avec ma mère et elle n'est pas sûre que ce soit lui à exactement 100% (le risque zéro n'existant pas). Savez-vous ce qui se passe en cas d'erreur sur la personne (si le test est négatif) ?
Enfin avez-vous déjà eu recours à ça, et si oui qu'en retirez-vous ? Si non qu'en pensez-vous ?


Merci de votre participation sérieuse, si participation il y a (je l'espère).
Lucinda
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Message Posté le: Mar Jan 06, 2009 14:36 pm    Sujet du message:
Il y a des personnes sur terre qui naissent sans leur père, d'autres qui regrettent d'avoir connu le leur. Je fais partie de la deuxième catégorie de personne. Mon père n'a jamais vraiment joué son rôle de père auprès de moi, et pourtant, je vivais chaque jour à ses côtés. Voilà déjà 7 longues années que je ne vis plus sous son toit, et je n'arrive cependant pas à me détacher de ce que je pensais être dans la possibilité de recevoir : de l'affection paternelle.

As-tu réellement envie de savoir si l'homme que tu as trouvé abject est bien ton père ? Qu'est-ce que cela va t'apporter ? A priori, je dirais : des désillusions. Dans le meilleur des cas, tu arriveras à faire abstraction de ta démarche, tu sauras que c'est lui, point. Dans le pire des cas, tu te surprendras à essayer de le connaitre, et de te faire accepter comme son enfant auprès de lui pour avoir la présence paternelle qui t'a manqué.

Cet homme-là a tout évidence souhaité ne pas te connaître avant même que tu naisses, et ta maman a fait le choix de te garder malgré ce que cela impliquait. Il me paraît donc plus ou moins malhonnête de ta part de lui imposer ton existence.


Quand on y réfléchit, toi et moi avons eu le même manque tout au long de notre vie. Moi j'avais la possibilité de le combler, mais mon père l'a refusé. Toi tu n'avais pas cette possibilité, mais le résultat est le même, la déception en moins.

Je te conseillerais de ne rien faire, et de vivre ta vie telle qu'elle est actuellement, plutôt que de t'attirer de nouveaux poids sur la conscience. Mais les conseils sont faciles quand on ne le vit pas... Si seulement je pouvais appliquer mes propres conseils à mon cas, ma vie serait plus légère.
Monsieur Patate
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Message Posté le: Jeu Jan 08, 2009 01:43 am    Sujet du message:
Hum, je ne m'attendais pas à être percé à jour si vite. Ni même à l'être. Et ta réponse me chamboule un peu, mais il semble que ce soit enfin ordonné.

Oui je l'avoue, la chose que je voulais la première fois que je l'ai appelé était l'affection d'un père, mes origines semblant beaucoup moins importantes.
Et à vrai dire la façon dont il m'a parlé ne m'a pas semblé abjecte. Ni même bonne. J'étais comme hypnotisé, obnubilé. Il me qualifiait d'adultérin et j'acquiésçais sans ciller, buvant ses paroles, considérant ce jour comme un grand jour.
Puis il est reparti et j'ai compris qu'il ne souhaitait pas me revoir.

Cependant c'était 6 ans plus tôt, et bien que je ne sois pas un modèle de maturité ni même de stabilité je pense avoir grandi depuis et fait un bout de chemin.
Tu me fais penser à une fille que j'ai rencontré il y a quelques années sur Toulouse, elle disait avoir vécu avec un mauvais père. Et un jour elle me dit "franchement qu'est-ce qui est mieux : un mauvais père ou un père absent ?". Et en bonne pâte molle je lui donnai la réponse qu'elle attendait, en pensant le contraire.
Maintenant j'ai l'intime conviction que classer les douleurs ne sert à rien : si l'on souffre trouver quelqu'un de plus malheureux ne nous apportera pas un bonheur durable. Je peux tirer un trait sur quelqu'un, mais j'ai au moins besoin d'une dernière confrontation, d'être sûr de son identité.

D'où l'idée du test de paternité, pour que le doute soit définitivement écarté. Je déteste vivre dans le doute, ça m'empêche de dormir.
J'ai peur de la réponse pour deux raisons. La première est que si le test est négatif il aurait subit tout ça pour rien, et surtout je lui en aurait voulu toute mon enfance alors qu'il serait innocent (enfin adultère, mais va trouver quelqu'un de parfait). La deuxième, et c'est là où tu m'a découvert c'est qu'il reste peut-être une part d'espoir, enfouie loin. Espoir envers lui mais surtout envers ses enfants qui sont, si paternité, mes frères et soeurs. Autant de choses que je saurai en faisant ce test.

Quoi qu'il en soit j'ai encore plus de 5 mois pour y réfléchir puisque j'ai quitté le sol français pour cette durée. En espérant que ça suffira.


Et j'aimerais revenir sur ce que tu as écrit : en quoi serait-il malhonnête de faire ce test ? Je ne veux pas lui imposer ma présence, juste savoir qui il est. Ma mère lui a promis de ne jamais rien engager contre lui, mais pas moi (c'est idiot mais c'est vrai) et je crois que c'est légitime. J'avoue que le côté éthique de la démarche me tracasse.

Merci beaucoup, tu m'aides réellement.
Pache
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Message Posté le: Jeu Jan 08, 2009 02:39 am    Sujet du message:
Nous enfants, avons nous le recul nécessaire pour juger un père, et pas n'importe lequel, le notre ; juger à quel point il peut être bon ou mauvais, voire absent. Sur quels critères nous basons nous pour établir cela ? Sur une idée reçue socialement édictée de la famille idéale.

Pour trouver un certain bonheur il faut savoir rompre avec ces schèmes éculés.
Un père qui n'arrive pas à exprimer d'affection, que l'on voit deux fois par ans parcequ'il a refait sa vie avec une autre, fondé une autre famille, et qu'il ne sait pas nécessairement tenir tête à celle-ci. Est-ce un mauvais père ?
Se retrouver ponctuellement, pour passer quelques journées à ne rien dire, à ne pas se voir, tels des inconnus, pourtant d'une même famille. Est-ce la marque d'un d'un père absent, d'un mauvais père ?
À cela, non, je ne pense pas, c'est mon père, c'est ainsi, je l'apprécie comme tel, avec ses qualités et ses défauts.

Je fanstasme sur les séries américaines aux familles idéalisées, mais pour rien au monde ne n'échangerai la mienne. C'est cela qui fait mon identité.

Ainsi, j'essaie d'appréhender au mieux ta situation Mr Patate, car je ne ferai pas l'affront de dire que "je comprends", car cette situation est singulière au demeurant.
Vivre sans savoir est un fardeau qui semble autrement plus lourd que vivre en connaissance de cause. Ne serait-ce que dans la construction de l'identité.
Bien que celle-ci soit constante, elle a surtout lieu dans les plus jeunes âges de la vie. À 22 ans, tu devrais pouvoir commencer à "vivre par toi même", faire tes propres expériences, sans avoir nécessairement besoin de te retourner.

Concernant la problématique du test de paternité, ton père t'a écarté dès le début, te considérant comme issu d'un adultère, refusant de le reconnaître. Peut être peux tu lui demander de reconsidérer cela, lui expliquer à quel point cela peut compter pour toi.
Mais considère aussi l'intrusivité de cette démarche, il a sa vie, celle là même dont il n'a pas souhaité que tu fasses parti. Tu n'as pas réellement de droit sur sa vie, pas plus qu'il n'en a sur la tienne.
L'assignation en justice apparaît donc comme le fait de le mettre au pied du mur. Bien que tu puisses n'avoir aucun scrupules envers celui qui n'en aurait eu aucun envers toi auparavant.

Tu as encore 5 mois avant de rentrer au pays visiblement, mets les à contribution pour savoir ce que tu désires exactement. Quelles sont tes attentes vis-à-vis de cette personne, et si tu penses qu'elle pourra y répondre, tout en pensant aux autres cas de figure.
Vois si tu te sens suffisamment accompli pour continuer sans cette information, et si tel n'est pas le cas, qu'est-ce que qu'il te manque pour avancer. Je pense que ces pistes de réflexion pourraient aider.

Bon courage ;p

PS: Pour ce qui est du coût, considère qu'un avocat de qualité facture 220€ HT de l'heure, tu peux toujours trouver moins cher, mais les prix ne descendent pas en dessous de 100€ de l'heure. Intenter une action en justice est très chère.
oeildenuit
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Message Posté le: Jeu Jan 08, 2009 10:15 am    Sujet du message:
Intenter une action est chère, mais ça dépend de l'affaire traitée, du temps que l'avocat passe dessus, etc... et en plus tu as la possibilité de toucher L' AJ.
Mais le problème c'est que pour ton cas, je crains qu'il faille une demande de la mère pour obtenir le droit de faire ce genre de test, mais j'en sais rien donc renseigne toi.
siwa
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Message Posté le: Jeu Jan 08, 2009 12:03 pm    Sujet du message:
Concernant l'aspect législatif...

Citation:
Selon la loi du 6 août 2004 relative à la bioéthique, "l'examen des caractéristiques génétiques d'une personne ne peut être entrepris qu'à des fins médicales ou de recherche scientifique". Le texte poursuit dans son article 16 : "Le consentement exprès de la personne doit être recueilli par écrit préalablement à la réalisation de l'examen, après qu'elle a été dûment informée de sa nature et de sa finalité. Le consentement mentionne la finalité de l'examen. Il est révocable sans forme et à tout moment". Le non-respect de la loi est "puni d'un an d'emprisonnement et de 15.000 euros d'amende"(article 226-28 du Code pénal). Les progrès de la science permettent aujourd'hui de déterminer avec certitude le père d'un enfant grâce l'une des deux méthodes suivantes : l'examen comparé des sangs ou l'identification par les empreintes génétiques (test ADN), de l'enfant et du père supposé.

La loi française impose qu'un juge ordonne ce test et qu'un expert soit nommé pour procéder à ce test. En effet, seules sont habilitées à procéder à des identifications par empreintes génétiques les personnes ayant fait l'objet d'un agrément dans les conditions fixées par décret du 6 février 1997 et inscrites sur une liste d'experts judiciaires. Cette recherche en paternité doit s'inscrire dans le cadre d'une action judiciaire relative à la filiation (établissement ou contestation) ou à l'obtention ou à la suppression de subsides. (article16-11 du code civil, introduit par la loi du 29 juillet 1994)

Le consentement de l'intéressé doit être préalablement et expressément recueilli, mais il n'est pas possible d'obliger les personnes concernées à se soumettre à ce test, toutefois Cependant, la loi prévoit que le juge pourra tirer les conséquences d'un refus de se soumettre à un test de paternité. Par exemple, si une femme prouve qu'elle a eu une relation suivie avec un homme durant la période de conception de l'enfant et désigne cet homme comme étant le père, dans le cas où ce dernier refuserait de faire le test de paternité, le juge considèrera qu'il s'agit d'un aveu permettant de le déclarer père de l'enfant. Dès lors, il devra assumer ses obligations légales de père : participer à l'entretien et à l'éducation de l'enfant (versement d'une pension alimentaire), faire hériter cet enfant au même titre que ses autres enfants éventuels, voire même obtenir un droit de visite et d'hébergement, l'autorité parentale ou la résidence de l'enfant.


Je ne sais pas si ça peut t'aider, mais bon...
Lucinda
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Message Posté le: Jeu Jan 08, 2009 14:08 pm    Sujet du message:
Enfin un sujet qui mérite mon attention, cela me manquait. Et en même temps, il y a tellement de choses à répondre que je ne sais pas si j'aurais le temps de le faire, essayons.


Je vais commencer par répondre à Pache. Tu sembles dire que je (nous ?) m'enferme dans un esprit de famille idéale, il n'en est rien. Je connais une famille qui rentre dans ce stéréotype des séries télé, et ce n'est absolument pas ce que je recherche auprès de mon père. Je crois d'ailleurs par la même occasion qu'il n'y a pas de définition unique du "bon père". Chacun a des besoins et des attentes, et son père va plus ou moins correspondre.

Avons-nous assez de recul pour définir tout ça ? Evidemment. Nous savons ce que nous recherchons, et cela suffit pour dire si notre père correspond à ce que nous attendions. Ce n'est pas une fois parent qu'on le saura plus, tout simplement parce que chaque enfant/personne aura une attente différente.

Mon père ne m'a pas apporté et ne m'apporterait jamais ce que je recherche vis-à-vis de lui : être reconnue. Ca peut paraître bizarre puisque je connais mon père et que j'ai vécu avec lui, mais au final, c'est comme si j'avais vécu en collocation. Aujourd'hui, mon père ne se soucie ni de ma vie, ni de ma mort, et c'est à peine s'il se souvient que j'existe. Je le croise à des repas de famille, comme un autre membre éloigné de la famille, et il ne sait rien de moi, puisqu'il n'y prête pas attention.

Comme quoi vois-tu, je n'attends pas monts et merveille de lui, simplement qu'il me reconnaisse comme sa fille, et non comme sa dernière aventure sexuelle... (le côté sexe en moins, bien évidemment)


Tout comme toi Monsieur Patate, je ne compare jamais les douleurs ou souffrance. Je ne crois donc pas qu'on puisse dire que vivre sans savoir soit un fardeau plus lourd que de vivre en connaissance de cause.

Pour le fait que ce soit malhonnête vis-à-vis de lui, c'est qu'inévitablement cela aura une répercussion sur lui. S'il avait fait le choix de l'ignorer, c'est plutôt pour ne pas vivre avec ce savoir, et ta mère avait accepté cela, puisqu'elle t'a eu sans l'accord réel de ton père.
Note bien qu'il n'y a là aucun jugement sur ta position ou tes envies, simplement un point de vue sur la démarche elle-même.


Heureuse que ça puisse t'aider,
Lucinda
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Message Posté le: Jeu Jan 08, 2009 19:00 pm    Sujet du message:
Si je ne devais choisir qu'un sujet sur lequel je suis totalement, entièrement d'accord avec Lucinda, malgré les années, c'est bel et bien celui là. Je ne rajouterais donc rien.
Monsieur Patate
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Message Posté le: Sam Jan 10, 2009 01:39 am    Sujet du message:
oeildenuit et siwa : j'avais bien trouvé cet article qui ne parle en aucun cas de l'accord de l'autre parent, à ce que j'ai saisi. Ce que je comprend puisque les orphelins seraient bien emmerdés...
Mais il soulève cependant un autre point intéressant : sans l'accord du père pas de test. Ce qui veut dire que la justice peut trancher mais ce ne sera pas scientifiquement établi (en considérant que ce type de test n'est pas fiable à 100%). Donc s'il refuse, quoi qu'il en soit, je ne serai pas satisfait. Ce qui rend évident le fait que je doive en discuter avec lui avant.

Maintenant Pache tu soulèves plusieurs questions, dont celle de l'identité.
Je me suis construit sans père, je n'ai jamais appelé qui que ce soit "papa" et ce n'est pas prêt d'arriver. Et j'étais certainement plus faible que toi car j'ai toujours envié (petit, genre de 7 à 17 ans) les familles père/mère types. Plus maintenant.
Cependant aujourd'hui on dispose d'outils permettant de confirmer son identité biologique, et c'est ça que je recherche en plus de lui renvoyer ses paroles blessantes. Vu qu'il a insinué un doute jusque là écarté je souhaite le balayer.

Par ailleurs concernant l'intrusion dans sa vie privée, hé bien... j'ai envie de dire merde. Il s'est quand même rendu coupable d'adultère et n'a jamais eu à en subir le moindre contrecoup, grâce à ma mère qui n'a pas voulu le faire chier. Même si ma naissance est plutôt de sa faute à elle il a participé à un acte condamnable.
Remarque c'est certainement pour avoir la conscience tranquille le soir mais j'ai tendance à penser que c'est entièrement sa faute si j'en viens à le trainer devant un test de paternité. (Aucun scrupule comme tu dis, même si en général je préfère accumuler les torts pour le coup je pense plus "oeil pour oeil, dent pour dent", bien que ça te semble immoral.)
Il faut noter que je ne veux rien de lui (matériellement parlant), donc faire ce test à l'étranger sans passer devant le juge est aussi une possibilité qui semble bien moins onéreuse.

Concernant les propos de Lucinda je ne suis pas tout à fait d'accord. J'attends bien quelque chose de mon père mais il s'agit d'un frotis buccal, ce qui suffirait tout juste à lui coller une étiquette "père biologique" sur le front, rien de plus. Et il est probable que d'autres, dans cette situation, n'en attendraient rien (comme tu le conseilles Pache).
Après bien sûr si on veut rajouter un "bon" devant il faut avoir certains critères, et ça devient très subjectif.
Si on le fait ce test d'ADN je n'en attendrai plus rien, au mieux je représente pour sa famille une terrible période de débauche. Même pour ses enfants je suis la preuve qu'il fut infidèle, de là on peut juger normal qu'ils veuillent ignorer mon existance. Je n'ai même pas à leur en vouloir.

Enfin j'aimerais revenir sur ton cas Pache, tu sembles être dans une situation similaire à celle de Lucinda. As-tu toujours apprécié ton père, malgré "ses qualités et ses défauts" pour ne pas te citer ?

Edith : que je suis impoli, merci à tous pour votre participation bien sûr. Wink
XxLuciolexX
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Message Posté le: Sam Jan 10, 2009 14:18 pm    Sujet du message:
J'trouve que savoir qui est ton père maintenant ça te servirai a rien, moi c'était genre mon modèle jusque 12 ans, après tu te rends compte qu'il a des émotions, qu'il peut être instable, qu'il a sale caractère, qu'il veut absolument être le "dominant".
Enfin ça dépend de leur caractère, mais si t'oblige ton père à te reconnaître, tu ne recevra que des choses amer parce que ça ne viendra pas de lui, ni même d'une discussion. Tu veux le mettre au pied du mûr et lui comment va-t-il réagir a ton avis? Et dans le cas où c'est pas lui, tu espères trouver quelqu'un de bien mais si c'était pas le cas, s'il ne se souvenait même pas de ta mère et là c'est certain qui nierait tout en bloc...
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Message Posté le: Dim Jan 11, 2009 03:31 am    Sujet du message:
Ta démarche est justifiable, tu as été blessé par ce déni que tu avais évoqué précédemment. Il a fauté, et qui plus est, se moque ouvertement de celle-ci. C'est un manque de respect certain, qui peut en dégonder plus d'un !
Cependant, est-ce que le "faire payer" va vraiment changer quoi que ce soit à ta situation ? Le mettre face à des responsabilités devant lesquelles il s'est déjà dérobé il y a de cela une vingtaine d'années. A-t-il suffisamment évoluer pour accepter ce qu'il n'a pas voulu ou réussi à l'époque ?

Tu sembles éprouver de la rancune, légitime, mais celle ci ne résoudra pas la situation, et risque surtout de l'envenimer.
Si lui ne souhaite pas savoir, tu n'as pas nécessairement à lui imposer, par contre, tu peux toujours lui demander un service, celui de te permettre de vérifier, pour toi et toi seul, et que ça s'arrêtera là, lui sera exempt de tout si tel est son souhait.
Présenté ainsi, cela pourrait être la manière la plus diplomatique de procéder, mais la vrai question serait de savoir si cela te satisferait. Est-ce que tu ne voudrais pas lui dire tout de même ? Et une fois l'information en main, essayer d'en savoir plus ?


Sinon, je ne pense pas physiquement être dans le même cas que Lucinda, qui semble espérer une reconnaissance légitime (si j'ai bien compris) face à un père qui ne lui accorde pas d'intérêt.
Mon cas serait plus celui de deux personnes devenues froides qui auraient grandies séparément : mes parents se sont séparés dans mes premiers âges, mon père à continué sa carrière de diplomate, et mère est rentrée s'occuper de ses enfants. Jeune, je le déifiait, laissant tout tomber pour le rejoindre et profiter du peu de temps à disposition pour le voir, une à deux fois par an.
Tout cela, jusqu'à ce que je sois amené à le suivre sur un de ses postes, où j'ai alors pu vivre avec lui au quotidien. Le choc fut important, mon père n'était pas Dieu, mais un homme, et moi qui voyait pensait le monde de lui, ai pris froid, reconnaissant en lui tous ces défauts qui sont miens.
La communication n'est pas un fort dans la famille, il a été éduqué ainsi, donc rien ne filtrait, de mon côté comme du sien. Depuis, la vie continue, je vois mon père quand il passe pour les fêtes, nous échangeons brièvement, courtoisement, mais le fossé creusé est imperméable.
Ainsi, je pense qu'à cette lecture, tu vois que j'ai toujours apprécié mon père, ses qualités et ses défauts, ce sont aussi les miens. Je crois plus que quiconque en l'hérédité, ayant quasiment toujours vécu séparé, j'ai tout de même reproduit certains de ses comportements. La connaissance de sa parenté n'étant pas non plus impérative, mais les antécédents permettent de donner du sens à certaines choses dans le cadre d'une éventuelle psychanalyse.


Lucinda, pour ce qui était de l'idéalisation familiale, il y a plusieurs degrés, consciemment ou non, nous personnes vivant en société subissons cela. Après libre à nous d'effectuer la "rupture épistémoligique" nécessaire. Très jeune, j'ai compris que la réalité serait différente, et ai entrepris de l'accepter, mettant mon orgueil de côté quand il le fallait.
Exemple flagrant de déconsidération : parler sans écoute en face, extrêmement frustrant.
Pourquoi avoir même posé une question si l'on n’écoute même pas la réponse ?! Par politesse, par habitude peut être. Il faut considérer la fonction phatique du langage comme une certaine expression d'attention, même si le retour semble totalement déconsidéré, le manque d'intérêt s'affichant clairement dans l'expression, voire une pure et simple inattention. Certains standards doivent parfois être abaissés pour atteindre un niveau acceptable. Non pas que je puisse dire qu'il faille accepter d'être ignoré, mais qu'il faut savoir ne pas se braquer en prenant pour argent comptant tout ce que l'on peut constater.
Monsieur Patate
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Message Posté le: Dim Jan 11, 2009 21:52 pm    Sujet du message:
Une chose revient en vous lisant : non je ne veux pas lui faire payer et encore moins être reconnu. Le truc c'est qu'en France la seule procédure légale est de passer devant un juge et ça ne me plait pas plus que ça, d'où l'idée attrayante de faire ce test dans un pays où ce serait autorisé.
Je ne lui souhaite non plus aucun mal. Bien sûr que je suis amer et un peu rancunier à son sujet mais il n'est pas non plus nécessaire de le pendre par les couilles en place publique, d'autant que c'est un bon père, il s'est toujours bien occupé de ses enfants. Juste j'ai tendance à penser que faire ce test (en ne considérant que ça, pas le bordel administratif qu'il y a autour) serait un moindre mal, mais ma vision est peut-être floutée à cause de l'implication et c'est là que je demande votre avis.

Au premier post j'étais moins diplomate et en effet, je pense plus à aller le voir et discuter un peu avant de lui demander au lieu de lui faire recevoir une lettre de tribunal sans préavis. Humidifons un peu notre vin. Mais l'idée reste la même.

Je vous considérais proche dans le sens où vous avez tous deux un père distant mais que vous connaissez. Bien sûr chaqu'un est différent et a des attentes différentes donc votre vision est pour le moins différente.
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Message Posté le: Dim Jan 11, 2009 23:22 pm    Sujet du message:
Le "faire payer" mis entre guillemets était justement là pour nuancer le propos et le passer au figuré. Cela traduisait l'amertume que était décelable dans tes posts, une certaine rancune, voire même une once de volonté de vengeance. Enfin, rien de bien méchant, mais cela transpirait amha à la lecture de tes propos.

Tiens nous au courant de l'évolution de tes idées, de ta volonté. Je consulterai des amis juristes pour voir quels recours amiables existent, et la situation d'un majeur dont un parent n'est pas reconnu. Sait-on jamais.

Bon courage ;]

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