alcibiade
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Posté le: Dim Déc 07, 2008 18:26 pm Sujet du message: M.Kalisch
Publiquement, il s’est interrogé sur la réelle existence du prophète
Mahomet. Pour s’être posé cette question afin d’inciter ses étudiants
à développer leur esprit critique, Muhammad Kalisch, 42 ans, professeur de
théologie islamique à l’université de Münster (dans le nord-ouest de
l’Allemagne) a été en partie relevé de ses fonctions et craint pour sa
sécurité, déménageant son bureau dans des locaux plus faciles à
protéger.
«Penser par eux-même». «Il n’y a pas de menace concrète, mais certains
m’accusent d’avoir renié ma foi et dans la conception traditionnelle de
l’islam, l’apostasie est punie de mort. Il faut donc être prudent»,
explique à l’AFP cet universitaire qui s’était converti à l’âge de
15 ans, changeant son prénom de Sven en Muhammad. Il s’occupe de former les
futurs enseignants de religion islamique dans les écoles allemandes. Il
prônait un islam plutôt conservateur, voire rigoriste, et d’aucuns le
critiquaient pour son dogmatisme dans des conférences où il martelait que la
charia était la loi de Dieu. Puis, ces deux dernières années il a changé,
devenant un libéral.
En juillet, il y eut ainsi une conférence à Bielefeld (Rhénanie du
Nord-Westphalie) où il commença à mettre en doute la réalité historique
du Prophète. Il revint à la charge à la radio, affirmant que «rien ne
prouve que Mahomet ait oui ou non vraiment existé» et que «faute de pouvoir
donner une réponse définitive à cette question, il estimait plutôt qu’il
n’avait jamais existé». S’il qualifie lui-même ces thèses
«d’extrêmes», il explique à l’hebdomadaire Die Zeit vouloir ainsi
«inciter ses étudiants à penser par eux-mêmes» tout en affirmant que
«même sans un Mahomet historique ce n’est pas la fin de l’islam».
Ces propos firent naturellement scandale. «Si le Prophète n’a pas existé,
alors le Coran n’existe pas non plus ; et si le Coran n’existe pas
qu’est ce qui reste ?» s’indigne Ali Kizilkaya, porte-parole du Conseil
de coordination des musulmans (KRM) qui regroupe quatre associations
réputées conservatrices et qui est régulièrement consulté par
l’université de Münster. Embarrassée par la colère du KRM,
l’université de Münster, en coordination avec les autorités régionales,
a demandé à Muhammad Kalisch d’abandonner ses fonctions de formateur des
futurs professeurs de religion tout en gardant son poste à l’université.
«Il est important que les personnes qui effectuent cette formation puissent
être acceptées par la communauté», explique Andre Zimmerman, du ministère
régional de la Recherche. Une centaine d’universitaires et de dignitaires
religieux ont pris fait et cause pour le professeur Kalisch, signant une
pétition de solidarité.
Source: Libération.fr
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