Être amoureux

mael · De passage Age: 43 Inscrit le: 17 Juil 2007 Messages: 21

Être amoureux

C’est comme une musique dont on entend les sons.
On respire doucement, et l'on se sent remplir,
Par une force irrésistible, et l’on a des frissons,
On se sent l’âme forte,
On se sent comme les bourgeons qui s'ouvrent sur la branche,
On croit voir tous les soleils à sa porte,
C’est une mélodie rapide
Qui vient courir
Le long de notre corps, qui gagne nos cœurs,
Et qu’on expulse par les pores,

C’est un parfum qui quand on ferme les yeux nous transporte,
Par-delà l’espace et par-delà le temps,
C’est une voix qui nous dit : « Va plus vite !!! » ;
Ou alors : « Attends !!! »,
Et on ne sait plus quoi faire,
Qui écouter, et l’on demande conseil
A n’importe qui, on interrogerait les fleurs,
D’ailleurs certains le font,
Et effeuillent comme si c’ était un rite
Les pétales des pauvres marguerites en disant :
Elle m’aime ; un peu, beaucoup, passionnément,
A la folie, pas du tout,

Et l’on voudrait serrer dans ses bras celle à qui l’on pense,
Que l’on appelle son « Tout »,
Et embrasser sa bouche vermeille,
On se sent en même temps riche de mille merveilles,
Et en même temps le plus pauvre, tour à tour
Dans un ciel calme, et tour à tour dans la tempête,
Dans la victoire et dans la défaite !!!

Printemps, été, automne, hiver,
C’est alors dans le cœur toutes les quatre saisons,
La boussole de notre cœur est agitée,
On se sent fier comme un roi et nu comme un ver,
Et notre pensée entière est habitée
Par l’être que l’on désire !

Mais des fois voyez-vous le printemps est taciturne,
Face à l’éternelle absente à ce Rendez-vous,
L’amour verse quand même dans le cœur de notre Monsieur,
Le contenu de ses urnes,
Alors que les fiacres du temps écrasent leurs lourds essieux,

Et l'horloge tourne, on allume les becs de gaz,
Mademoiselle redevient un songe derrière la gaze,
Aux hommages que Monsieur lui rend,
Elle dit: "prenons un air indiffrent",
Et cache ses joues derrière un éventail,

Et alors on voit, le Monsieur au costume gris
Qui s’éloigne le front blême ;
Elle secoue avidement son aile, un peu aigrie
Lui serre un peu plus contre lui son cœur qui saigne,
Comme il serrait tout à l’heure son bouquet de fleur,
Qui au lieu de vase vira dans la poubelle,
"Pas de problème, la vie est belle, sourions,"

Il regarde le ciel, il espère un rayon,
Le ciel qui est comme une boite à musique ouverte,
Dont le mécanisme s’actionne et joue,
Un couple d'amoureux automates y dansent,
…. C’est une mélodie rapide…. », être amoureux