mael
De passage
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Messages: 21
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Posté le: Sam Aoû 16, 2008 21:25 pm Sujet du message: NUIT DE FERIA
NUIT DE FERIA
Les chevaux camarguais, montés par les gardians,
Investissent la rue comme des assaillants.
Les tambours de la fête, alors qu’ils sont battants,
Semblent devenus muets en les apercevant.
Ils font vibrer la rue, ils en ont un air nargue,
Ces beaux monarques blancs, princes de la Camargue
Ils sont blancs comme l’est la voile que l’on cargue,
Et ils ont l’énergie des discours que l’on argue,
Sur eux sont ces habits qu’ont les toréadors,
Ces beaux habits de pourpre aux broderies en ors,
Ils semblent dire: « Allons, allons, prenons le mors !!!
Allons ! A mort ! Ce flot de Bêtes noires est
A nos robes d’ivoire un affront qui est fait
Et nous devons laver cet ignoble forfait.»
Eté 2008
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Mandos
Actif
Sexe:
Inscrit le: 22 Jan 2006
Messages: 1148
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Posté le: Dim Aoû 17, 2008 13:19 pm Sujet du message:
Ce ton épique façon Trophées pour un spectacle aussi trivial me semble
d'assez mauvais goût.
Sinon, j'apprécie l'effort que tu as fourni en matière de versification,
mais tu ne sembles pas très à l'aise avec les alexandrins. La contrainte
syllabique te pousse à employer des structures syntaxiques trop laborieuses :
"alors qu'ils sont battants", "semblent devenus", "ils sont blancs comme l'est
la voile", "Sur eux sont ces habits qu’ont les toréadors", "Ce flot de
Bêtes noires est à nos robes d’ivoire un affront qui est fait".
La contrainte de la rime te pousse à utiliser trop de mots rares, techniques,
ou simplement plats qui brisent ton élan, "nargue", "cargue", "gardians"
(mots qui ne sont pas à exclure en eux-mêmes, mais leur présence à la rime
fait un peu forcé, et s'il s'agit d'évoquer le "pittoresque", l'"exotisme"
de la scène, la convocation de ce vocabulaire est un moyen un peu facile d'y
parvenir) ; de même, la comparaison "comme des assaillants" est trop pauvre,
on ne voit pas l'utilité de déployer cette rhétorique pour un effet si
faible, d'autant que l'emploi du verbe "investir" était bien suffisant pour
évoquer l'analogie avec une bataille.
Sinon, quelque tournures naïves, ou désagréables à l'oreille, du genre
"cet ignoble forfait" (un sonnet doit se terminer par un vers plus soigné),
ou "ce flot de bêtes noires est" (le fait de devoir faire la liaison du s
entre le groupe nominal et un verbe au singulier produit un effet franchement
bizarre).
Voilà, voilà. Il me semble que tu devrais travailler davantage tes vers pour
obtenir un résultat harmonieux.
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Ozimandias
Banni(e)
Inscrit le: 21 Aoû 2006
Messages: 750
Localisation: Rien.
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Posté le: Dim Aoû 17, 2008 16:47 pm Sujet du message:
Mandos a
écrit: | Il me semble que tu
devrais travailler davantage tes vers pour obtenir un résultat plus harmonieux. |
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parcoeur
Membre
Inscrit le: 17 Aoû 2008
Messages: 116
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Posté le: Lun Aoû 18, 2008 20:58 pm Sujet du message: question
Mandos a
écrit: | Ce ton épique façon
Trophées pour un spectacle aussi trivial me semble d'assez mauvais goût.
Sinon, j'apprécie l'effort que tu as fourni en matière de versification,
mais tu ne sembles pas très à l'aise avec les alexandrins. La contrainte
syllabique te pousse à employer des structures syntaxiques trop laborieuses :
"alors qu'ils sont battants", "semblent devenus", "ils sont blancs comme l'est
la voile", "Sur eux sont ces habits qu’ont les toréadors", "Ce flot de
Bêtes noires est à nos robes d’ivoire un affront qui est fait".
La contrainte de la rime te pousse à utiliser trop de mots rares, techniques,
ou simplement plats qui brisent ton élan, "nargue", "cargue", "gardians"
(mots qui ne sont pas à exclure en eux-mêmes, mais leur présence à la rime
fait un peu forcé, et s'il s'agit d'évoquer le "pittoresque", l'"exotisme"
de la scène, la convocation de ce vocabulaire est un moyen un peu facile d'y
parvenir) ; de même, la comparaison "comme des assaillants" est trop pauvre,
on ne voit pas l'utilité de déployer cette rhétorique pour un effet si
faible, d'autant que l'emploi du verbe "investir" était bien suffisant pour
évoquer l'analogie avec une bataille.
Sinon, quelque tournures naïves, ou désagréables à l'oreille, du genre
"cet ignoble forfait" (un sonnet doit se terminer par un vers plus soigné),
ou "ce flot de bêtes noires est" (le fait de devoir faire la liaison du s
entre le groupe nominal et un verbe au singulier produit un effet franchement
bizarre).
Voilà, voilà. Il me semble que tu devrais travailler davantage tes vers pour
obtenir un résultat harmonieux. |
Dit-moi Mondos, tu critique de façon assez acerbe ce poème mais qu'à-tu à
proposer de "rhétorique" avec de belles "tournures", agréable à l'oreille
, avec de beaux vers. Personnellement, je crois que tes critiques du détail
t'empêchent d'appréhender avec réalisme ce qui ressort de bon du poème.
Moi je trouve que son effort poétique est assez bien réalisé même s'il y a
quelques imperfections notoires ; mais je ne connais pas de perfection
artistique à ce jour même si certains s'y approchent plus au moins. Moi, j'
encourage ce poète à persévérer car il est sur une bonne voie et il est
parvenu à me transporter un instant dans son univers méridional.
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