Aiko7
De passage


Sexe: 
Inscrit le: 03 Aoû 2008
Messages: 98
Localisation: BZH
|
Posté le: Dim Aoû 03, 2008 14:50 pm Sujet du message: MON art a moi
Je considère l'écriture comme un art, un art peut être plus difficile que
la peinture. Avec le dessin il est plus simple , je crois, de toucher le
"spectateur". avec l'écriture c'est moins simple, on connait tous les mots
mais combien savent vraiment les tourner de manière à nous émouvoir? à
nous faire voyager au delà des mers?
Je me suis mise à écrire, un début de nouvelle sur un vampire, inspiré
d'un après midi pluvieux que j'ai passé avec une amie en centre ville...
voici ce que ça donne, n'hésitez pas à donner votre avis (je précise que
ce n'est absolument pas fini)
Mon linceul rouge…
Je suis à lui, corps et âmes, pensées et souvenirs, je n’appartiens
qu’a lui.
Je crois que…la première fois que je l’ai aperçut c’était dans cette
rue étroite. Ce chemin pavé de pierres bombées qui épousaient la semelle
de mes chaussures, la pluie ricochait bruyamment sur eux, comme une musique
éternelle. J’étais là, mon parapluie bleu nuit au dessus de ma tête, et
j’admirais sans vraiment m’en rendre compte les multiples perles d’eau
qui dégoulinaient le long de la toile. Alors que j’étais plongée dans ce
rideau de pluie, je le vis…LUI.
Il marchait d’un pas égal, tête nue sous l’averse. Ca n’avait pas
l’air de le gêner plus que ça. Il portait un jean un peu large, un T shirt
blanc sous une veste en jean d’un bleu foncé. J’ai remarqué d’abord
son teint si pâle qu’on aurait put le croire sans soleil depuis des
siècles. Ses traits étaient fins, presque féminins de loin…ses cheveux
d’ébène lui retombaient doucement sur ses yeux qu’il gardait baissés.
Quand mon cœur s’est il arrêté de battre, pour ensuite ne le faire que
pour lui ? Juste quand il à relevé ses pupilles vers moi je suppose, me
plongeant alors dans un abîme d’une couleur indéfinissable. C’était un
mélange du doux caramel mêlé à la dureté de l’émeraude, je ne pouvais
plus me détacher de ses iris hypnotisant. Il a sourit. Il a fait un clin
d’œil et, lorsqu’il est passé à mes côtés, à moitié sous mon
parapluie que je tenais presque en réflexe. Il m’a glissé à l’oreille,
son souffle chaud saluant d’une caresse la peau fine de ma tempe.
« Sakki…c’est mon nom. »
Il s’éloigna, les mains dans les poches, un fin sourire de délectation sur
ses lèvres pâles. J’ai crié, j’ai fais sursauter une grand-mère qui
traînait son petit chariot à provision.
« Erynn! »
J’ai fixé sa silhouette qui s’éloignait, j’ai cru voir son bras gauche
se lever et agiter légèrement sa main en l’air, comme un salut. En le
voyant partir, j’ai senti une douleur dans ma poitrine, comme si mon cœur
voulait le suivre dans sa fuite. J’avais mal, oh si mal de le voir partir
loin de moi. Je ne le connaissais pas, de lui je retenais juste un souffle
brûlant et un nom étrange… mais déjà je lui appartenais toute entière.
Je suis rentrée chez moi, comme absente. Maman n’était pas encore
rentrée, elle n’est jamais rentrée à cette heure là. Le téléphone
sonne, je n’ai pas envie de répondre, j’ai l’esprit trop embrumé par
ses yeux…par son sourire presque anormal. Il m’a conquise, je suis perdue.
C’est en ayant la tête ailleurs que je range le parapluie contre le mur et
que je quitte le confort de ma veste. Je vais ensuite dans ma chambre,
laissant les traces de mes chaussures sur le lino gris.
Dans ma chambre, je les retire lentement avant de m’effondrer sur mon lit
une place. Je suis trop grande pour ce lit maintenant, mes pieds dépassent
mais je m’en moque. Je sais que je devrais réviser pour le lycée, mes
exercices de japonais ne se feront pas seuls, mais j’ai trop de pensées
incohérentes pour m’y résoudre. Après un énième soupir, j’ose me
lever et prendre mon cahier, répétant à voix haute le vocabulaire que je
n’arrive pas à imprimer. Je ne suis pas mauvaise en japonais, mais ce soir,
après cette rencontre étrange, je ne peux pas me concentrer. Un mot frappe
pourtant mon esprit ankylosé : Sakki. « Soif de sang ».
Ce mot est aussi hypnotisant que lui, aussi fascinant. Le même intérêt
malsain, le même charme étrange.
Je passe plusieurs jours à rêvasser, mangeant à peine. Maman ne
s’inquiète pas, elle pense que je la provoque seulement. Sur mes cahiers,
sur mon agenda je marque le même mot, écrit de manière différentes :
Sakki. Fascinant et effrayant à la fois, je crois que je deviens folle.
Le week-end vient d’arriver, et avec lui une nouvelle pluie. Une fine
bruine, celle qui électrise les cheveux et qui pose de légères gouttes sur
les capots des voitures, comme des larmes de fées.
Je suis de nouveau dans cette rue, mes jambes ne m’obéissent plus ! C’est
avec un calme olympien que je m’arrête devant la librairie. J’entre,
saluant poliment l’unique vendeuse aux allures de gothique. Je monte à
l’étage où se trouvent les romans, je caresse d’un doigt les reliures,
lisant les titres sans les voir. J’ose murmurer son prénom, encore et
encore, comme une douce prière, une amère litanie sans fin. Je sens. Je le
sens pas loin !
Il est là, contre moi, son menton un peu pointu s’enfonçant dans mon
épaule. J’ai un peu mal mais je m’en moque. Il chuchote, comme s’il
avait peur de se faire surprendre.
« Tu m’as appelé ? Erynn ? »
j’ai envie de sauter de joie, il s’est souvenu de mon prénom. Je ne
ressens pas sa chaleur, mais sa présence m’apaise. C’est comme prendre un
carré de chocolat noir ; c’est amer mais si doux. Sa voix est douce comme
du velours, elle cajole tendrement mon ouïe, me faisant entendre des paroles
inespérées. Les doutes d’une adolescentes, écartés par cette voix
magiques et ténébreuses.
|