Galain
De passage

Sexe: 
Inscrit le: 22 Aoû 2007
Messages: 95
|
Posté le: Mer Juin 25, 2008 23:07 pm Sujet du message: Porte
Porte
Cette porte me nargue. Elle est là, accrochée de tout son long au mur. Elle
s'étale, elle s'installe dans mon espace. Je suis sur le mur d'en face, la
regardant. Parfois je lui tourne le dos, je crois qu'elle se moque. Cette
porte me nargue.
La poignée aussi. Elle est là, ronde, lisse, prête à être saisi. Elle
n'attend que ça.
Et moi j'attends. J'ai toujours attendu. Je connais les murs de mon espace par
coeur, les moindres fêlures, les infimes reliefs, les fosses, les abysses et
les monts. Mes murs sont mon monde, mon royaume. Je les caresses, je les
contemple. Ils sont rassurant. Ils n'ont pas ce regard qui m'effraye chez la
porte. Ils n'ont pas ce mystère.
Je suis là et j'attends.
Parfois je m'endors. Je vois des images qui ne sont pas mes murs. Il y a des
bosses, des creux, et d'autres choses que je ne connais pas. Au reveil, je ne
pense plus à mes images. Je me lève et vais voir mes murs. Mais un jour,
dans mes images j'ai vu quelque chose de différent. C'était quelque chose de
nouveau, une image sans sens aucun, absurde, idiote, et pourtant...
Alors maintenant je suis là et j'attends. Je me demande si je vais essayer.
J'hésite. Et puis il y a cette poignée, si lisse, si ronde, si prête à
être saisi ; attendant de tout son long, avec la porte. Alors j'hésite.
Pourtant...
Dans un sursaut je me lève. Mes pas défilent, s'enfilent, caresse ce sol que
j'ai tant foulé. Des ombres passent sur mes murs. Nuit sur mon royaume. Puis
mes pieds s'emballent ; je cours. Mon mondes balancent devant moi. Je tend ma
main et caresse mes murs, je sens les bosses, les creux, les abysses et les
monts.
La porte.
Je n'ai jamais été aussi près.
J'hésite. J'ai peur. Je frissonne. Elle est là, souveraine. Je crois n'être
plus le roi.
J'attends. Mon monde est en balance. L'instant d'une éternité ; j'hésite.
Des voix dans ma tête hurlent, je ne sais que choisir.
J'attends. Je regarde en arrière. Mes murs sont tristes, leurs ombres
s'étalent de tout leurs long sur eux. Un sourire fend mon visage et dans un
geste je saisi la poignée. Sans réfléchir, je tourne, je tourne, j'ouvre la
porte, je fais un pas, je voyage. Je voyage.
|
Galior
Suprème actif


Sexe: 
Inscrit le: 07 Déc 2007
Messages: 3365
Localisation: Finis Terrae
|
Posté le: Jeu Juin 26, 2008 10:30 am Sujet du message:
J'aime bien.
|
K
Suprème actif


Sexe: 
Inscrit le: 10 Avr 2006
Messages: 4871
|
Posté le: Jeu Juin 26, 2008 21:23 pm Sujet du message:
Moi aussi ! et crois moi, c'était pourtant pas gagné d'avance.
|
Galain
De passage

Sexe: 
Inscrit le: 22 Aoû 2007
Messages: 95
|
Posté le: Ven Juin 27, 2008 09:33 am Sujet du message:
K a
écrit: | Moi aussi ! et crois
moi, c'était pourtant pas gagné d'avance. |
Ben merci à vous deux. Mais pourquoi dis tu que ce n'était pas gagné
d'avance ? Tu lisais avec un apriori négatif ?
|
Ozimandias
Banni(e)
Inscrit le: 21 Aoû 2006
Messages: 750
Localisation: Rien.
|
Posté le: Ven Juin 27, 2008 09:44 am Sujet du message:
Un peu trop coupé, pour montrer l'ouverture finale.
Vire les dernières virgules.
|
K
Suprème actif


Sexe: 
Inscrit le: 10 Avr 2006
Messages: 4871
|
Posté le: Sam Juin 28, 2008 00:12 am Sujet du message:
Je ne lis jamais avec un a priori négatif. Simplement, le début ne m'as pas
immédiatement conquis, car la forme et l'estéthique m'ont surpris. Mais
assez vite, je me suis laissé prendre. Sans être un chef d'oeuvre absolu, je
trouve que c'est fort sympathique.
|
uacuus
Super actif

Sexe: 
Inscrit le: 29 Mai 2006
Messages: 2753
|
Posté le: Sam Juin 28, 2008 15:24 pm Sujet du message:
Pour que tu ne t'embrouilles plus dans les h, je dirais qu'esthétique vient
de αισθητικος qui est
dérivé du verbe αισθανομαι
(percevoir), auquel est ajouté le suffixe habituel de l'adjectif
-τικος qui donne -tique (aporétique, nautique,
tactique etc.).
|
Silver Mercure
Habitué(e)
Inscrit le: 24 Oct 2007
Messages: 16777195
|
Posté le: Sam Juin 28, 2008 21:23 pm Sujet du message:
personnellement je me base sur l'anglais, la prononciation du "th".
|