princess_boy
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Posté le: Mer Mai 07, 2008 11:49 am Sujet du message: Imperfections et apprentissage
Jeunesse avorté en tonsures absentes
Cette femme au sens torturés sait s'y prendre.
Que ne vois-je en elle qu'un tableau hideux
Et mes organes délétères se prennent pour dieu
Un vers libre pour une amazone à risque
Semble rendre mon âme à tous ses tourments
Oh, n'y avait il donc en mon coeur à disque
Que cette mélodie vibrant à mes dépends ?
Un jour qu'il allait prendre racine
Il m'en souvient comme de la pluie,
Un nauséeux présage glapit :
"mais enfin, que fait la médecine ?"
Et sur le brancard de la vie
Le vent comme à contre courant
L'envoi valser tout pantelant
A travers l'hiver et la nuit
Je ne connais pas grand chose à la métrique, ni à la césure, ni à tous
les autres procédés techniques en poésie. Je souhaiterais qu'au delà d'un
jugement sévère, vous m'expliquiez ces petites choses qu'il faut savoir. Ce
petit poème rédigé vite fait n'a d'autre but que d'être corrigé. Passez
donc au dessus de son aspect cul-cul et baclé pour m'en expliquer les
imperfections techniques.
Merci
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oeildenuit
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Posté le: Mer Mai 07, 2008 12:24 pm Sujet du message:
Alors, uniquement sur le rythme donc :
Jeunesse avorté en tonsures absentes (11 syllabes)
Cette femme au sens torturés sait s'y prendre. (11 syllabes, prononcer cette
deux syllabes : règle du " e " muet : on prononce le " e " en fin de mot
lorsqu'il est suivit d'une consonne )
Que ne vois-je en elle qu'un tableau hideux (11 syllabes, même remarque : on
prononce elle en deux syllabes )
Et mes organes délétères se prennent pour dieu ( 14 syllabes )
Deuxième strophe :
Un vers libre pour une amazone à risque ( 11 syllabes : li/bre)
Semble rendre mon âme à tous ses tourments ( 11 syllabes )
Oh, n'y avait il donc en mon coeur à disque ( 11 syllabes )
Que cette mélodie vibrant à mes dépends ? ( 12 syllabes, bel alexandrin,
césure à l'hemistiche )
Troisième strophe :
Un jour qu'il allait prendre racine ( 9 syllabes )
Il m'en souvient comme de la pluie, ( 9 syllabes : comm/e )
Un nauséeux présage glapit : ( 9 syllabes )
"mais enfin, que fait la médecine ?" ( 9 syllabes )
La quatrième strophe est correcte, c'est plus facile avec les octosyllabes
Dernière édition par oeildenuit le Mer Mai 07, 2008 13:03 pm; édité 1 fois
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uacuus
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Posté le: Mer Mai 07, 2008 12:49 pm Sujet du message: Re: Imperfections et apprentissage
1° savoir compter
En versification classique, on ne mange jamais les mots, on prononce tout:
c'est essentiel pour donner une certaine tenue. Du coup les "e" qui se
trouvent en fin de mot, et sont placés devant une consonne doivent se
prononcer, et comptent comme une syllabe.
Et mes organes délétères se prennent pour
dieu
= 14 syllabes.
Attention, la liaison se fait nécessairement:
Jeunesse avorté en tonsures absentes
tonsureuzardent
= 11 syllabes
Par contre, devant voyelle le "e" s'élide. Il ne compte pas non plus en fin
de vers.
2° Choisir un mètre stable et s'y
tenir
Le mètre son intérêt par la régularité, c'est comme une battue
rythmique.
Pour un débutant, il vaut mieux prendre toujours le même vers.
Les plus couramment utilisés sont:
L'octosyllabe, le décasyllabe, l'alexandrin.
L'octosyllabe est le plus simple, le plus souple. Ses effets sont
intéressants, il a été beaucoup utilisé au moyen âge, dans les romans
courtois, les ballades, etc.
Le décasyallabe compte 10 syllabes. La césure est à la quatrième syllabe.
C'est un mètre assez énergique, beaucoup utilisé dans les épopées.
L'alexandtrin compte 12 syllabes. La césure est à la sicième syllabe.
C'est un mètre symétrique, bien cadencé, assez harmonieux, mais qui laisse
des possibilités de déséquilibres subtils.
Il est possible de composer des vers qui comportent plusieurs mètres
différents, mais leur succession doit être réglée à l'avance, et doit
porter une certaine régularité.
Par exemple on peut faire des strophes bâties sur le modèle:
alexandrin/alexandrin/alexandrin/octosyllabe.
3° Comprendre les accents
La métrique classique est bâtie sur la répartition des accents.
En français l'accent est tonique, et tombe en fin de mot ou de groupe de
mots, sauf si la dernière syllabe est un "e", auquel cas l'accent remonte à
l'avant dernière.
Un vers li / bre pour une amazone
à risque
le vers est donc rythmé ainsi : 3/6/2, c'est donc un rythme ternaire à
segments nettement inégaux, ce n'est pas le genre de cadence qui frappe
particulièrement l'oreille.
L'accent le plus fort du vers est le dernier, comme je disais, il correspond
à une battue rythmique.
Un autre accent fort se trouve dans le vers, et est nommé césure. Il est
obligatoire dans les décasyllabes et les alexandrins.
Exemple:
Que cette mélodie /vibrant à mes dépends
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oeildenuit
Suprème actif


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Posté le: Mer Mai 07, 2008 12:52 pm Sujet du message:
Cet enfoiré a cassé tout mon truc.
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XxLuciolexX
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Posté le: Mer Mai 07, 2008 13:16 pm Sujet du message:
Très instructif uacuus, j'avais totalement oublié la notion de césure.
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princess_boy
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Posté le: Mer Mai 07, 2008 14:59 pm Sujet du message:
Merci beaucoup pour vos explications, j'vais tenter d'ingurgiter tout ça
petit à petit à mon rythme..
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