Ma plume

Goldman, the gold man · Posté le: Dim Avr 13, 2008 10:25 am Sujet du message: Ma plume

Ma plume est enfant du malheur quand elle exècre l'avenir imposé par ma famille de sang d'une encre éclaboussante si rouge.

Ma plume est rêveuse et idéaliste quand elle m'invente un monde rouge et noir où l'amour est une devise perpétuelle, où le pouvoir est renversé, où la liberté porte son nom.

Ma plume est révolutionnaire quand elle gueule la misère et l'égoïsme qui règnent, autant chez moi, dans mon pays, que chez vous, dans votre nation.

Ma plume est triste et solitaire quand elle pleure et se réfugie dans la poésie et dans les mots.

L'encre de ma famille est rouge comme le sang qui coule dans nos veines, comme les coups d'un violent accès de colère, comme la douleur mouillante qui m'étreint le coeur.
Mon monde à moi est noir comme l'anarchie, comme la terreur aux yeux des citoyens, comme le diable aux yeux des maîtres.
J'écris l'injustice qui domine, l'inégalité qui persiste, la précarité qui brandit. J'écris la douleur qui torture, la blessure qui s'exprime, le désespoir qui me souffle.

Mais quelquefois, ma plume espère, et qu'on le pense ou qu'on le dise, ma plume est une arme défectueuse.

On dit ma plume "candide" et "immature", ainsi que "trop peu littéraire". Elle s'est alors froisée sur ces mots cruellement tueurs. Ma plume surprend de temps en temps au lieu d'émouvoir en permanence. Il est bien difficile de rivaliser avec l'écriture "spécialiste". Ma plume n'a jamais lu Shakespeare, ni Rousseau, ni Maupassant. C'est donc le sarcasme qu'elle recueille de ses impitoyables juges.
Voyez, ma plume a dix-neuf ans mais garde son âme d'enfant.

Il reste un an avant la fin de la "puérile monotonie". Car c'est vingt ans que l'on a coutume d'attendre, car c'est à vingt ans que l'on s'immortalise à aimer encore, à aimer plus fort. Ce temps manquant de ma jeunesse sera la fin de l'innocence. Mais qu'en est-il de la majorité par rapport à ma place au sein de la société ? Pourquoi les responsabilités nous sont-elles conférées avant la vie sentimentale ? Faut-il donc voter de bon coeur et n'aimer que deux ans plus tard ? Et l'adolescence, n'est-elle pas la période la plus riche en émotions ?
Qu'importe, j'ai aimé à seize ans, et quand j'aime, j'ai toujours seize ans. Aujourd'hui, j'ai le mal de vivre dans le système de l'économie. Tous ces maux qui m'ont accablé à mes moindres faux pas, tous ces mots qui m'ont dévoré à mes moindres tourments, c'est ma plume qui les a puisé de son fluide ultrasensible.

Elle a des idées plein la tête plus authentiques que l'être humain.
Elle a des envies plein le coeur plus intenses que l'euphorie.
Elle a des images plein les yeux plus innovantes qu'un songe.
Elle a des éclats de lumière plus éblouissantes qu'un soleil.
Elle a des épines protectrices plus efficaces qu'une carapace.
Elle a des morsures dévastatrices plus dangereuses qu'un révolver.
Elle a des sanglots manifestés à travers mes exclamations.
Pauvre plume à la pointe usée tant elle a saigné entre mes lignes.

Ecoute ma voix qui fredonne sur tes lettres et ponctuations ! Que je chante tes louanges dans la rue même en plein hiver ! Tu m'enivres ô combien, petit être de mes nuits ! Nous vivons, toi et moi, et façonnons l'histoire !
Si le monde était beau, tu serais un fardeau. Si je vivais heureux, tu vivrais malheureuse.
De tes grains de sable, tu as créé la mer. De tes quatre horizons, tu as créé le ciel. De ta miséricorde, tu as créé la colère. Ecris-moi l'essentiel que j'y fasse un univers !

Ma raison d'exister, ma folie d'exciter ! Laisse-moi te glisser de ma main directrice à raturer l'espace, à gribouiller le temps ! Chaque phrase engendrée est un cri de mon imaginaire. Chaque point terminé est un soupir à mes discours. Et le silence, alors, me traduit mes sentiments présents.
Peu importe la technique, le style ou la mouvance. Dérisoires sont les convictions, le parti ou la patrie. Que l'on soit philosophe, écrivain ou poète : l'écriture est un art et non un savoir-faire.

Demandez aux chef-d'oeuvres d'où tiennent-ils tant d'inspiration ! Ils vous répondrons qu'ils l'ignorent parce qu'elle naît parfois malgré-nous. Nous ne maîtrisons nos essences, hommes de pierre, hommes de glace ! Et pour raviver cette flamme, moi, je reprends régulièrement les prodiges de ma plume.

Ma plume est partie traverser le passé, mon pire ennemi, et le futur, que je chéris, parce que certaines fois, je regrette, et d'autres fois, j'espère.

Ma plume est arrivée un jour où je ressentais le besoin de me confesser, il y a plus de cinq ans de cela, presque de toute éternité.

Ma plume est enfant du malheur, et de ce mal, elle s'en réjouit, car la souffrance est sa survie, et sans la souffrance, je m'ennuie.

Ma plume, Messieurs, est de mon sang, la chair de ma chair ; je l'ai sous mon aile. Je suis un oiseau migrateur à la recherche du nouveau monde et je me suis brûler les ailes ; le feu m'enflamme toujours quand je suis tout prêt du but.

Et si tu refuses l'aventure, le risque et l'imprudence, et que tu veuilles le bonheur sans avoir à te blesser. Si tu n'aimes pas les mots, ni le silence, ni la solitude,
sur les papiers de ton journal,
tu n'auras qu'à tout effacer.

alcibiade · Posté le: Dim Avr 13, 2008 15:46 pm Sujet du message:

Je me suis arrêté à la première phrase, qui ne veut rien dire. Grammaticalement elle a l'air correcte, et l'on jurerait que tu as pris un schéma de phrase en plaquant dessus au hasard des mots.

Goldman, the gold man · Posté le: Mar Avr 15, 2008 19:12 pm Sujet du message:

C'est une phrase probablement difficile à comprendre mais elle ne veut pas rien dire. Je suis peut-être allé un peu loin dans les images et j'avais bien conscience de leur complexité, c'est pour cela que je les ai explicité par la suite, mais, si tu t'es arrêté à la première phrase... Confused

Sinon, je n'ai pris aucun shéma de phrase, celle-là est spontanée, mais chacun croira ce qu'il voudra, je ne peux rien prouver... Laughing

princess_boy · Posté le: Mer Avr 16, 2008 20:19 pm Sujet du message:

Je trouve que c'est un "texte" un peu pompeux (voir prétentieux) qui au final n'enfonce que des portes ouvertes, le tout sans l'aide d'un style qui, s'il avait été fulgurant, aurait pu redresser l'ensemble..

Cela dit l'exercice est louable et tu ne t'y prends pas si mal.

uacuus · Super actif Sexe: Inscrit le: 29 Mai 2006 Messages: 2753

poesie-amour · Petit nouveau Inscrit le: 15 Aoû 2007 Messages: 12

assez sympa comme texte

Smile

Galior · Posté le: Mer Juin 04, 2008 17:26 pm Sujet du message:

Quel déterrage constructif.

Lyriss · Posté le: Jeu Juin 05, 2008 13:13 pm Sujet du message: Re: Ma plume

Goldman, the gold man · Posté le: Jeu Juin 05, 2008 17:04 pm Sujet du message: Re: Ma plume

alcibiade · Posté le: Jeu Juin 05, 2008 18:42 pm Sujet du message:

Qu'est ce qu'une douleur "mouillante" ? Qu'est ce que "l'encre de ta famille" ?

Goldman, the gold man · Posté le: Jeu Juin 05, 2008 19:12 pm Sujet du message:

Lyriss · Posté le: Ven Juin 06, 2008 09:00 am Sujet du message:

Quoi de plus pathétique qu'un poisson insignifiant qui ce débat dans les mailles de sa médiocrité.

(Exemple a titre pédagogique)

Méphistophélès · Suprème actif Inscrit le: 10 Sep 2006 Messages: 4299

Je déconseille généralement l'utilisation de la métaphore: en guise de transfiguration, les jeunes écrivains n'aboutissent souvent qu'à une poésie jeu de piste. Rien de plus inutile et horripilant que cette poétique du contorsionnisme.

alcibiade · Posté le: Sam Juin 07, 2008 08:45 am Sujet du message:

La métaphore, je pense doit faire allusion à quelque chose de général pour etre facilement compréhensible. Soleil, cou coupé, tout le monde comprend, parce que ça fait allusion à des choses connues. Dès qu'on fait entrer des mots savants, ou mieux, qu'on établit une liaison à laquelle on est le seul à penser, ça devient hermétique.

Goldman, the gold man · Posté le: Sam Juin 07, 2008 18:38 pm Sujet du message:

Méphistophélès · Suprème actif Inscrit le: 10 Sep 2006 Messages: 4299

Il ne s'agit même pas de comprendre ou de ne pas comprendre une métaphore: il s'agit de se demander si elle sert vraiment à quelque chose, si elle ne se contente pas d'obscurcir ce qui pourrait être dit simplement.

Goldman, the gold man · Posté le: Sam Juin 07, 2008 20:05 pm Sujet du message:

Méphistophélès · Suprème actif Inscrit le: 10 Sep 2006 Messages: 4299

Ce qui est simple n'est pas banal. La complexification inutile est en revanche un cancer qui se banalise.

oeildenuit · Posté le: Sam Juin 07, 2008 23:21 pm Sujet du message:

Une question me taraude : pourquoi Goldman ?

Goldman, the gold man · Posté le: Dim Juin 08, 2008 07:19 am Sujet du message: