Ce fut comme une apparition


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princess_boy
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Message Posté le: Jeu Fév 21, 2008 15:28 pm    Sujet du message: Ce fut comme une apparition
Je dois faire un commentaire composé sur ce "célèbre" passage de l'éducation sentimentale.

Voici mon plan légèrement détaillé. Pourriez-vous me donner vos avis, vos critiques ainsi que d'autres pistes de réflexions ?

Merci beaucoup.

Citation:
Ce fut comme une apparition.

Elle était assise, au milieu du banc, toute seule ; ou du moins il ne distingua personne, dans l’éblouissement que lui envoyèrent ses yeux. En même temps qu’il passait, elle leva la tête ; il fléchit involontairement les épaules ; et quand il se fut mis plus loin, du même côté, il la regarda.

Elle avait un large chapeau de paille, avec des rubans roses, qui palpitaient au vent, derrière elle. Ses bandeaux noirs, contournant la pointe de ses grands sourcils, descendaient très bas et semblaient presser amoureusement l’ovale de sa figure. Sa robe de mousseline claire, tachetée de petits pois, se répandait en plis nombreux. Elle était en train de broder quelque chose ; et son nez droit, son menton, toute sa personne se découpaient sur le fond de l’air bleu.

Comme elle gardait la même attitude, il fit plusieurs tours de droite et de gauche pour dissimuler sa manoeuvre ; puis il se planta tout près de son ombrelle, posée contre le banc, et il affectait d’observer une chaloupe sur la rivière.

Jamais il n’avait vu cette splendeur de sa peau brune, la séduction de sa taille, ni cette finesse des doigts que la lumière traversait... Il considérait son panier à ouvrage avec ébahissement, comme une chose extraordinaire. Quels étaient son nom, sa demeure, sa vie, son passé ? Il souhaitait connaître les meubles de sa chambre, toutes les robes qu’elle avait portées, les gens qu’elle fréquentait ; et le désir de la possession physique même disparaissait sous une envie plus profonde, dans une curiosité douloureuse qui n’avait pas de limites.

Une négresse, coiffée d’un foulard, se présenta, en tenant par la main une petite fille, déjà grande. L’enfant, dont les yeux roulaient des larmes, venait de s’éveiller. Elle la prit sur ses genoux : « Mademoiselle n’était pas sage, quoiqu’elle eût sept ans bientôt ; sa mère ne l’aimerait plus ; on lui pardonnait trop ses caprices. » Et Frédéric se réjouissait d’entendre ces choses, comme s’il eût fait une découverte, une acquisition.

Il la supposait d’origine andalouse, créole peut-être ; elle avait ramené cette négresse avec elle.

Cependant, un long châle à bandes violettes était placé derrière son dos, sur le bordage de cuivre. Elle avait dû, bien des fois, au milieu de la mer, durant les soirs humides, en envelopper sa taille, s’en couvrir les pieds, dormir dedans ! Mais entraîné par les franges, il glissait peu à peu, il allait tomber dans l’eau ; Frédéric fit un bond et le rattrapa. Elle lui dit :

- Je vous remercie, monsieur. Leurs yeux se rencontrèrent.


Voici mon plan :

I Une rencontre

1.théatralisation de la scène
Lieu clos : bateau, elle assise, lui debout.
Coup de théatre/ coup de foudre

2.le jeu de l'observateur et de l'observé
Vocabulaire proche de la stratégie millitaire : « dissimuler sa manoeuvre »
Voir sans être vu pour percer le mystere : enfantillage? --> qui rejoint l'ironie

II Une peinture réaliste

1.Un extrait sous le signe de la description
Champs lexical de la vue : « distinguer », « regarder », « vu » avec emploi hyperbolique d'adverbes comme « jamais » ou « personne ».
Attachement aux détails : un portrait réaliste « large chapeau... »
Réalisme subjectif « amoureusement »

2.Le portrait de la femme aimé
Parataxe « jamais [...] extraordinaire ».
Détails réalistes donnés par le narrateur en opposition avec la déification de Mme Arnoux.
Apparation : merveilleux, fantastique --> aussi un cliché littéraire
Portrait de la vierge Marie : assise sur fond bleu, les doigts diaphane traversés de lumière
Mme Arnoux, un modèle pour peintre.

III Un exercice parodique

1.Une ironie sous-jacente
Prise de distance et omniprésence du narrateur
Flaubert, un des maîtres de l'ironie
Contraste entre la déification de Mme Arnoux et son occupation très matérielle.
Frédéric espion « hébété »
Frédéric qui « considère son panier à ouvrage... »

2.Le romantisme visé
Rappel Mme Bovary
Exacerbation des sentiments : expression de l'amour de manière détournée «désir de possession physique qui [disparait] sous une envie plus profonde », « curiosité douloureuse ».
Douleurs de l'âme, quête perdue d'avance.
Une rencontre « à sens unique ».
Pathétique et médiocrité du personnage.

Conclusion : Texte proleptique, substitution du rêve à la réalité, personnages médiocres, réalisme..


Comme vous avez pu le constater, je ne suis pas très doué dans la construction des plans et l'homogéinisation des sous-parties.
Je requiers donc votre aide ^^
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Message Posté le: Lun Fév 25, 2008 12:51 pm    Sujet du message:
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Message Posté le: Lun Fév 25, 2008 20:40 pm    Sujet du message: Re: Ce fut comme une apparition
Il n'y a pas de contresens, tu as bien cerné l'ironie du propos et les grandes lignes de cet extrait. En revanche, je trouve que ton plan manque de pertinence: le classement n'est pas terrible et plusieurs de tes sous-parties expriment grosso modo la même idée. Enfin, tu prends la peine d'adjoindre à ton commentaire des analyses formelles, mais tu ne cherches pas à en tirer des conséquences, ce qui est idiot.
princess_boy a écrit:
Voici mon plan :

I Une rencontre (ça ne veut rien dire, choisis un titre de partie qui rende compte de l'essentiel de ce que tu vas chercher à démontrer)

1.théatralisation de la scène ("théâtralisation" c'est un barbarisme, on parle plutôt de théâtralité)
Lieu clos : bateau, elle assise, lui debout.
Coup de théatre/ coup de foudre

(là on est en plein dans les lieux communs, OK, mais alors cela rejoint absolument ta sous-partie concernant les vêtements du personnages, eux aussi très stéréotypés, la thématique de l'amour courtois et le cadre romantique)

2.le jeu de l'observateur et de l'observé (ça n'a pas grand chose à voir avec le titre de la partie "une rencontre", au contraire ça irait mieux dans l'analyse du point de vue narratif: description, réalisme de la scène, ... et comme tu le dis si bien, le comique de gestuelle ça rentre plutôt dans la réflexion sur l'ironie de la scène)
Vocabulaire proche de la stratégie millitaire : « dissimuler sa manoeuvre »
Voir sans être vu pour percer le mystere : enfantillage? --> qui rejoint l'ironie

II Une peinture réaliste

1.Un extrait sous le signe de la description
Champs lexical de la vue : « distinguer », « regarder », « vu » avec emploi hyperbolique d'adverbes comme « jamais » ou « personne ».
Attachement aux détails : un portrait réaliste « large chapeau... »
Réalisme subjectif « amoureusement » (poursuis ta réflexion: puisqu'il y a un cadre réaliste avec une abondance de détails materiels, et dans le même temps, un personne portant un regard très subjectif sur la scène, que peux-tu déduire d'un décalage si paradoxal ?)

2.Le portrait de la femme aimé
Parataxe « jamais [...] extraordinaire ». (et alors ? que cherches-tu à prouver là ?)
Détails réalistes donnés par le narrateur en opposition avec la déification de Mme Arnoux.
Apparation : merveilleux, fantastique --> aussi un cliché littéraire
Portrait de la vierge Marie : assise sur fond bleu, les doigts diaphane traversés de lumière (ça n'a rien à voir avec une peinture réaliste tout ça, tu empiètes sur ton III)
Mme Arnoux, un modèle pour peintre.

III Un exercice parodique

1.Une ironie sous-jacente
Prise de distance et omniprésence du narrateur
Flaubert, un des maîtres de l'ironie
Contraste entre la déification de Mme Arnoux et son occupation très matérielle. (ça tu l'as déjà dit dans le II "détails réalistes donnés par le narrateur en opposition avec la déification de Mme Arnoux.")
Frédéric espion « hébété »
Frédéric qui « considère son panier à ouvrage... »

2.Le romantisme visé
Rappel Mme Bovary
Exacerbation des sentiments : expression de l'amour de manière détournée «désir de possession physique qui [disparait] sous une envie plus profonde », « curiosité douloureuse ».
Douleurs de l'âme, quête perdue d'avance.
Une rencontre « à sens unique ».
Pathétique et médiocrité du personnage. (très bien ça)

Conclusion : Texte proleptique (ah bon ? j'aimerais bien que tu me démontres ça, et cela fait, que tu me dises ce que ça vient faire dans ta conclusion), substitution du rêve à la réalité, personnages médiocres, réalisme..


Comme vous avez pu le constater, je ne suis pas très doué dans la construction des plans et l'homogéinisation des sous-parties. (en effet)
Je requiers donc votre aide ^^

Le meilleur conseil que je puisse te donner est le suivant: fais une lecture linéaire du texte, note tout ce qui te semble important, et une fois cela fait, demande-toi quel en est l'intérêt majeur, quelle est la raison pour laquelle on t'a donné cet extrait en particulier. Une fois cette grande thématique clairement définie, tu auras ta problématique. A cette problématique, tu dois trouver une réponse simple, logique et argumentée: essaie de mettre de l'ordre dans tes idées pour découper deux ou trois grands axes qui pourraient y répondre.
Par exemple, admettons que je choisisse comme problématique: le topos de la rencontre amoureuse vu par Flaubert. Quelles sont les grandes idées qui me permettront de cerner cet aspect du texte ?
Prends bien garde de découper correctement tes parties; elle doivent être imperméable les unes aux autres mais s'articuler logiquement pour répondre à ta problématique en évitant les redondances. C'est de la logique pure et simple: si le plan ne vient pas, c'est que tu as mal compris le texte, que ta problématique est mauvaise, ou que tes idées sont encore confuses.

Pour info, j'ai suivi à la lettre la démarche que je viens de t'exposer et je suis arrivé à un plan. Retravaille donc celui que tu as là: si tu bosses bien et que tu es méritant, je te donne le mien.
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Message Posté le: Mar Fév 26, 2008 01:33 am    Sujet du message:
Avant de me relancer dans la construction d'un plan, j'aimerais que tu examines ma problématique et réponde à quelques petites questions qui ont leur importance pour le novice que je suis.

Je pensais à deux problématiques principales, l'une étant, comme tu l'as dit « le topos de la rencontre amoureuse » et l'autre « une parodie du romantisme. »
Ne pourrais-je pas les faire coïncider toutes les deux en parlant tout d'abord de ce topos et en précisant que la singularité de celui-ci est du à l'exercice parodique que Flaubert en fait?

Peut-on citer plusieurs fois le même extrait? (je trouve cela assez lourd et pourtant j'aurais l'impression de laisser à l'abandon des éléments essentiels de ma réflexion)
Comment éviter ces problèmes de redondances?

Par exemple :

« Elle était assise, au milieu du banc, toute seule ; ou du moins il ne distingua personne dans l’éblouissement que lui envoyèrent ses yeux »

Je peux parler à la fois du topos amoureux en ce sens ou il ne voit qu'elle à travers la foule, ce qui fait effectivement très cliché.
Je peux aussi parler de « l'éblouissement » qui rejoindrait ma partie déification.
Tout en parlant également de la parodie/ironie en utilisant le terme de "rencontre à sens unique" (puisqu'il est bien le seul à l'avoir cette « illumination »)

Merci ^^


Dernière édition par princess_boy le Mar Fév 26, 2008 09:39 am; édité 1 fois
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Message Posté le: Mar Fév 26, 2008 09:37 am    Sujet du message:
Tu peux tout à fait citer le même extrait dans différentes parties de ton plan, à condition d'en tirer chaque fois une idée différente. En l'occurrence, l'impression d'éblouissement, le prototype de la vierge ou la solitude du personnage: tout cela concourt à l'idée d'idéalisation et de déification du personnage, je ne vois pas vraiment d'utilité à distinguer les deux.

Une première partie sur ce que la scène a de singulier et une autre sur le regard que lui porte Flaubert ? Ca me paraît bancal: il faut préciser ce que tu entends pas "singulier", en quoi la scène est singulière, quitte à faire deux ou trois parties distinctes au lieu d'une sur le sujet. Enfin, tu ne peux parler de la singularité d'une scène sans être amené à expliquer pourquoi cette scène est singulière, et donc, sans en venir à parler immédiatement de l'ironie: le découpage n'est donc pas très satisfaisant. En revanche, tu tiens peut-être une problématique intéressante ici: "le traitement singulier du topos de la rencontre amoureuse".

Enfin, si je reprends ta problématique « une parodie du romantisme », ce n'est pas mauvais en soi, mais alors, il te sera impossible de conserver le plan que tu as là. Si tu veux parler de la parodie, toutes tes parties devront rendre compte du regard ironique que porte Flaubert à la scène, et pas seulement la troisième.
L'avantage d'une problématique telle que "le topos de la rencontre amoureuse vu par Flaubert", c'est qu'elle est plus large. Elle te permet de distinguer "la parodie du romantisme" d'un côté, en insistant sur la caricature des grands textes littéraires du début du XIXe, mais aussi d'aborder d'autres centres d'intérêt du texte: tel que le jeu du regard, l'opposition récurrente entre réalisme et idéalisation, la tonalité comique. En fait, "une parodie du romantisme", ce serait plutôt la réponse à ta problématique, à glisser en conclusion.
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Message Posté le: Mar Fév 26, 2008 11:08 am    Sujet du message:
Je pourrais, en suivant ce topos très singulier comme problématique, faire un plan en trois partie, la première traitant de la rencontre et donc parler des éléments qui se rattachent à ce cliché littéraire, avec des sous parties qui pourrait être axés notamment sur le regard et l'idéalisation de la personne aimée.
Dans une seconde partie, reprendre l'idée d'idéalisation et la confronter au réalisme de la scène ce qui pourrait introduire ma troisième et dernière partie sur le comique et l'ironie de l'extrait pour conclure enfin à une parodie du romantisme?


Dernière édition par princess_boy le Mar Fév 26, 2008 12:33 pm; édité 1 fois
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Message Posté le: Mar Fév 26, 2008 11:49 am    Sujet du message:
C'est pas mal, mais faut revoir le titre de ta première partie. Tu comprends bien qu'avec pour problématique "la singularité de la scène de rencontre", intituler ta première partie "la scène de rencontre", ça le fait pas trop.

Essaie donc avec ce plan, classe dans chaque partie toutes les idées que tu y rattaches, et nous verrons ce que ça donne.
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Message Posté le: Mar Fév 26, 2008 15:27 pm    Sujet du message:
Je dois partir en cours, je n'ai pas eu le temps de redonner un nom aux grandes parties mais elles restent assez explicites. J'ai écrit grosso modo les grandes lignes de ma réflexion, mais là encore le temps me manque pour approfondir.
(Chacune de mes grandes partie et de mes sous parties seront bien sur accompagnées de phrases de liaisons.)

I
1.jeu du regard
Surabondance du champs lexical de la vue : « distinguer », « vu », « yeux », « observer » etc. renforcé par l'emploi hyperbolique d'adverbes comme « jamais » ou « personne ».
Regard de frédéric et regard du narrateur
Faire une référence à l'idée du topos avec des expemples se rapportant aux regards ex : « il ne distingua personne, dans l’éblouissement que lui envoyèrent ses yeux. » ou « Leurs yeux se rencontrèrent. »

2.L'idéalisation de l'être aimé
Vocabulaire du merveilleux, du fantastique : « apparition », « eblouïssement » etc.
Frédéric contraint par la présence de cette femme ex : « En même temps qu’il passait, elle leva la tête ; il fléchit involontairement les épaules » etc.
« Elle avait dû, bien des fois, au milieu de la mer, durant les soirs humides, en envelopper sa taille, s’en couvrir les pieds, dormir dedans ! »
-> tout objet touché par elle devient merveilleux, divin

II
1.De l'idéalisation au portrait religieux
Personnage déifié, cf : vocabulaire
Importance de la lumière « eblouissement », « splendeur », côté pictural des couleurs « rose », « noir », « bleu ».
Semblable à une représentation de la vierge Marie (elle même s'appelant Marie) : « toute sa personne se découpaient sur le fond de l’air bleu. », « des doigts que la lumière traversait ».

2.Le réalisme
Abondance des détails comme « Elle avait un large chapeau de paille, avec des rubans roses, qui palpitaient au vent, derrière elle. » sous forme de parataxe (fluidité de la description).
Si comme on l'a vu dans la sous partie précédente, elle se révèle ressembler « etrangement » à une représentation de la vierge Marie, elle peut tout aussi bien faire l'objet d'un tableau réaliste.
Réalisme subjectif ex : « amoureusement » autre élément qui annonce la partie suivante

III
1.Comique et ironie dans l'extrait
Omniprésence du narrateur. Regard ironique.
Contraste entre la déification de Mme Arnoux et son occupation très matérielle.
Rencontre à sens unique : « Elle était assise, au milieu du banc, toute seule ; ou du moins il ne distingua personne, dans l’éblouissement que lui envoyèrent ses yeux. »
voc militaire : « dissimuler sa manoeuvre », gestuelle comique aussi avec « puis il se planta tout près ».
« Il considérait son panier à ouvrage avec ébahissement, comme une chose extraordinaire »
« Quels étaient son nom, sa demeure, sa vie, son passé ? Il souhaitait connaître les meubles de sa chambre, toutes les robes qu’elle avait portées, les gens qu’elle fréquentait » -> décalage : il veut connaître son milieu social avant de la connaître elle même.

2.Une parodie du romantisme
Rappel Mme Bovary
Douleurs de l'âme, quête perdue d'avance, expression des sentiments de manière détournée, ex : « et le désir de la possession physique même disparaissait sous une envie plus profonde, dans une curiosité douloureuse qui n’avait pas de limites. »
Pathétique et médiocrité du personnage.


Pour etoffer un peu tout cela, je pensais parler d'Aragon pour ce qui est du réalisme subjectif et du "jugement" que fait Barbey d'Aurevilly sur L'éducation sentimentale (notamment sur la médiocrité des personnages).
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Message Posté le: Mar Fév 26, 2008 18:53 pm    Sujet du message:
Encore une fois: le jeu de regard n'a rien à voir avec l'idéalisation dans le I, et cette idée d'idéalisation est reprise dans le II où elle est associée avec une sous-partie encore sans rapport: le réalisme. Il n'y a que le III qui tienne debout, mais si j'étais toi, je préciserais le titre de ses sous-parties. Ne cherche pas à faire entrer des idées dans l'un de tes axes de réflexion si tu n'as pas clairement défini au préalable ce qu'il doit contenir, ainsi que le titre que tu lui donneras.

Voyons. Je pense qu'il serait plus pertinent de réunir ton point sur le réalisme avec celui sur le regard: analyser le point de vue narratif et les éléments sur lesquels il se focalise. Cela te permettrait notamment de relever le contraste opposant la subjectivité de ce regard ("apparition", "distinguer" montre bien le trouble de cet organe), un regard vectorisé sur le personnage principal (ce que le narrateur nous montre, c'est ce que le personnage voit), à l'abondance des détails matériels qui jalonnent cet extrait et tendent au contraire à ancrer la scène dans un cadre réaliste, précis. Opposition franche donc entre ce qui est, et ce que le personnage voit. Cette première partie pourrait s'intituler... quelque chose comme "un espace subjectivisé".

Dans la seconde partie, tu pourrais enchaîner sur l'idée que la subjectivité de ce regard concourt à l'idéalisation de l'être aimé: tu cases ici ton I.2 et ton II.1.

Pour arriver à l'idée que cette idéalisation devient chez Flaubert le moyen de tourner au ridicule le topos de la rencontre amoureuse. Comment s'y prend-il, concrètement, pour tourner en dérision ce pauvre homme ? Tout d'abord en inversant systématiquement les lieux communs du roman. L'on retrouve cette idée toute stendhalienne selon laquelle l'amour de loin doit primer sur l'amour physique, le protagoniste n'a pas un pet de charisme, la jeune et jolie jeune femme, loin d'être seule et attentive aux paroles d'Amour, se voit tout à coup affublée d'un gosse et d'une négresse, la scène du châle et les yeux qui se croisent sont à ce point caricaturaux qu'ils prêtent à sourire. Deux grands axes en conséquence: d'abord, en opposant ce qui est du domaine de l'idéalisation et ce qui est du domaine du trivial (c'est cette idée que doit contenir ton titre, "ironie sous-jacente" c'est trop général, ça ne veut pas dire grand chose), ensuite, en semant des allusions à des scènes stéréotypées du roman classique (si tu veux employer le mot qui va bien, parle d'intertextualité ou de transtextualité: l'oeuvre ne se comprend qu'en référence à des oeuvres extérieures).

Et cette dernière sous-partie te permet tout naturellement d'enchaîner sur la conclusion: Flaubert, grand saccageur des canons de la littérature française, écrivain "du vide". "Je veux écrire un livre sur rien" écrit-il à propos de Mme Bovary.
princess_boy
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Message Posté le: Mer Fév 27, 2008 13:13 pm    Sujet du message:
Dit moi Méphisto, la médiocrité toute relative et représentative de mon travail se révèle-t-elle de mauvaise augure pour d'éventuelles années en Fac de lettres?
uacuus
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Message Posté le: Mer Fév 27, 2008 13:43 pm    Sujet du message:
Même si la question ne m'est pas adressée, je dirais que le niveau de la fac de lettres est globalement si faible, que tu peux largement la tenter, d'autant que tu es à un âge où tu peux encore beaucoup progresser, et que ton commentaire n'est pas si mauvais que cela.
Mais à la limite ton prof de français est sans doute plus qualifié que nous pour répondre.

Tu as aussi à faire plus attention à ton orthogtraphe.
princess_boy a écrit:
Dit moi Méphisto
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Message Posté le: Mer Fév 27, 2008 14:04 pm    Sujet du message:
Pour tout dire, je suis déja en première année de Fac de lettres (je voulais mettre, pour continuer dans les lettres).
Je suis globalement assez déçu par le niveau demandé. Je viens de STT (oui fouettez-moi!) et je m'attendais à rencontrer une sorte d'élite de la langue française et là je tombe sur un ramassis d'ex lycéen Lévysant dont le niveau et la culture n'a d'égal que leurs dégoût des grands classiques.

De plus comme vous avez pu le constater, la qualité de mon commentaire reste quand même dans l'ensemble très médiocre, et je m'étonne toujours d'avoir des notes au dessus de la moyenne.

M'enfin je ne vais pas me pleindre. Mais déçu tout de même.
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Message Posté le: Mer Fév 27, 2008 18:14 pm    Sujet du message:
Ca devrait s'arranger en gravissant les échelons; pour l'anecdote: le taux de réussite des premières années pour la faculté de lettres de Bordeaux III tourne autour de 30-40%.
Comme l'a dit uacuus, ton commentaire est loin d'être mauvais, et ta lecture de l'extrait est tout à fait satisfaisante: il te reste à apprendre à ordonner ta pensée. Les études d'histoire sont très utiles à ce niveau: c'est 50% de bourrage de crâne, et 50% de travail sur les plans.
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Message Posté le: Jeu Fév 28, 2008 10:04 am    Sujet du message:
Je te remercie, et pour l'ensemble de tes critiques, et pour le temps que tu y as passé.

Juste par curiosité, tu n'emets aucun jugement de valeur sur Flaubert et je serais curieux d'avoir ton avis sur cet auteur.
Méphistophélès
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Message Posté le: Jeu Fév 28, 2008 17:58 pm    Sujet du message:
Je ne connais pas assez Flaubert pour m'exprimer, je n'ai lu que Madame Bovary et l'Education sentimentale. Pour le peu que j'en ai lu, cet écrivain n'est pas dénué d'humour et de finesse, il a un style intéressant et sa manière de corrompre les grandes oeuvres romanesques l'ayant précédé est assez amusante. A tout prendre, je lui préfère Zola, mais c'est purement une question de goût: il est chaud, Flaubert est glacial. Un auteur pour cucus Idea
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Message Posté le: Lun Mar 03, 2008 14:22 pm    Sujet du message:
Méphistophélès a écrit:
Les études d'histoire sont très utiles à ce niveau: c'est 50% de bourrage de crâne, et 50% de travail sur les plans.


Les études d'histoire n'ordonnent pas la pensée. Elles la stéréotypent.
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Message Posté le: Lun Mar 03, 2008 22:05 pm    Sujet du message:
Ca aussi, c'est un stéréotype.
victorinox26
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Message Posté le: Dim Mar 30, 2014 07:53 am    Sujet du message: Ce fut comme une apparition
Bonjour, petite présentation, toute d'abord je m'appel victor, je suis en second général et il se trouve que j'ai un commentaire littéraire à faire sur cette extrait. Le mien en revanche va de "ce fut comme une apparition" à "les gens qu'elle fréquentait"
J'ai déjà établie mon plan et écrit mes deux grosses parties au propre (il faut savoir que notre professeur à vérifié notre plan et nos tableau d'outil (c'est mon premier commentaire donc c'est pour cette raison que ma prof aide beaucoup)), il ne me reste que l'intro et la conclusion, c'est là que j'ai besoin d'aide. Dans cette intro j'ai besoin d'une problématique, que je ne trouve pas ... je vous mets mon plan
I)Description de la femme
1) Une belle femme
2)Avec du talent
3)Apparition de l''amour
II)Point de vue du protagoniste
1) Identité de la femme
2) Sentiment du protagoniste
3) Convoitise

Petit rappel : Les deux grosses parties du plan on été confirmé par mon professeur ! !

je suis assez déçu d'être bloqué a cette problématique qui m'empêche de finir mon intro et de faire ma conclusion.
En espérant une aide rapide, merci d'avoir lu ce message et désolé de "polluer la conversation d'un autre "
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Message Posté le: Dim Mar 30, 2014 11:09 am    Sujet du message:
Salut Victor,

Pour un commentaire, la problématique est assez light. Tu fais quelque chose du genre « comment Flaubert parvient-il à réactualiser le topos de la rencontre amoureuse ? ». Les questions en « dans quelle mesure » fonctionnent bien aussi.
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Message Posté le: Dim Mar 30, 2014 16:49 pm    Sujet du message:
Citation:
Les questions en « dans quelle mesure » fonctionnent bien aussi.


j'opterais pour cette formulation perso x

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