X-x-La Déjantée-x-X
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Posté le: Mar Fév 05, 2008 22:44 pm Sujet du message: Kant
Aujourd'hui à mon cours de philo, on a parlé de Kant !
Assez dur je trouve, plus dur que (Locke, Hume, Berkeley etc.)
Vous diriez quoi sur lui vous?
Je comprendrai peut-être mieu car j'ai bientot un test
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uacuus
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Posté le: Mar Fév 05, 2008 23:06 pm Sujet du message:
Grosso modo : selon Kant, le réel n'est pas accessible directement. Quand on
perçoit quelquechose, on filtre toujours nos perceptions, par des concepts
préexistants. Un concept est une représentation qui se fait en extrayant des
perceptions des éléments communs et invariants. Un concept d'arbre est ainsi
un genre de représentation, qui détermine la manière dont on va distinguer
les choses quand on regarde un paysage. Dans ce cas, le concept est issu de la
syntèse de perceptions. C'est un concept empirique. Mais d'autres concepts,
essentiels à toutes les représentations, et qui les modèlent toutes, ne
peuvent être issus d'aucun percept en particulier. Ces concepts sont dits
transcendentaux. Un concept
transcendental est un genre de formalisme rationnel, qui permet de déterminer
les représentations. Ainsi, un des concepts importants est l'unité et la
multiplicité, ou bien la cause et l'effet. Ce qui fait l'originalité de la
pensée de Kant, c'est qu'il ne s'agit ni d'un empirisme, qui donne pour
origine à notre connaissance les seules perceptions, ni d'un rationnalisme,
où la vérité ne peut se trouver que par des démonstrations pures, quand la
raison à affaire à elle même.
Chez Kant, la raison est une structure, qui ne peut en aucune manière se
réduire à l'amas de perceptions qu'elle a reçues. Mais cette structure ne
comporte pas en elle même de vérité particulière. Lorsque l'on tente de
penser d'une manière absolue, c'est à dire avec des simples concepts
transcendentaux, on se retrouve toujours à piétiner dans des contradictions
sans fin.
Kant critique donc radicalement la métaphysique, en tant que science. Dans la
métapphysique, il s'agit d'arriver par voie logique, à la connaissance de ce
qui est inconditionné: c'est à dire ce qui est cause première de toute
chose, mais qui de lui même ne dépend de rien. Mais vouloir appréhender cet
absolu, par des concepts rationnels, qui précisément donnent une
détermination, c'est entrer en contradiction. Et toute doctrine métaphysique
est douteuse et n'apporte en fin de compte qu'un doute malsain sur les
possibilités mêmes de la raison. Or la raison n'est pas impuissante, à
condition de savoir quelles sont ses limites. La critique de la raison pure,
est un exercice où la raison tente de juger par elle même ce qui est de son
ressort, et ce qui ne l'est pas.
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X-x-La Déjantée-x-X
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Posté le: Mer Fév 06, 2008 17:00 pm Sujet du message:
Ah ben voila une bonne explication !
Je comprend déjà mieu !
Merci beaucoup !
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Ozimandias
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Posté le: Mer Fév 06, 2008 19:30 pm Sujet du message:
Joli exposé uacuus !
Vu sous cet angle kant se débrouille pas mal sur la métaphisique.
Quand est-il sur sa vision de la morale/devoir ? Et en vertu de quoi est-on
cappable de juger ?
(Oui, oui je questionne sur les points que Nitche (court c'est mieux) n'a pas
appréciés)
Les philosophes ne sont pas "dur" ils ont simplement une expression passable
voir parfois attroce. Car pourquoi serait-il difficile de comprendre quelque
chose que l'on nous explique ?
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Raksone
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Posté le: Mer Fév 06, 2008 20:17 pm Sujet du message:
Bourreau de la langue.
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Invité
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Posté le: Mer Fév 06, 2008 22:19 pm Sujet du message:
Raksone, ça faisait longtemps...
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Prométhée
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Posté le: Sam Fév 09, 2008 18:49 pm Sujet du message:
"Quand est-il sur sa vision de la morale/devoir ?"
Il dit en substance ceci: Ce que tu dois, tu le peux.
Mais tu ne le veux pas forcément. Chez Kant, tout n'est toujours qu'une
question de volonté, et il est intéressant de voir à quel point ce mot est
récurrent dans les moments d'impasse comme celui décrit plus haut. Ceci est
dû à sa vision des choses, qui est bien représentée dans son article sur
les lumières: l'homme doit faire l'effort de se sortir de l'état de tutelle.
Mais c'est à lui d'en faire l'effort, pas à d'autre pour lui (ce qui est
d'ailleurs absurde, car laisser d'autres agir à ma place, c'est être dans
l'état de tutelle duquel l'homme doit sortir-on note qu'il s'inspire de
Rousseau et de son concept d'indépendance-). Si c'est lui qui doit en faire
l'effort, c'est donc qu'il doit vouloir le faire, il faut le vouloir, c'est
affaire de volonté.
Tu peux bien sûr te demander ce que tu dois faire, et bien il est nécessaire
dans ce cas de te reporter à l'impératif catégorique, dont je mets ici la
forme la plus abstraite (il en existe quelques variantes qui ont ceci
d'intéressantes qu'elles apportent plus de concret): "« Agis selon la maxime
qui peut en même temps se transformer en loi universelle »", maxime qui nous
vient du sens moral (Kant s'est inspiré de la tradition anglaise par
l'intermédiaire de Rousseau), et que seule la raison est à même de rendre
pratique (puisque la raison a rapport à l'universel, au contraire des
passions qui sont particulières).
Je ne suis pas un expert de Kant, mais mon raisonnement me paraît ici dans la
perspective kantienne, bien qu'il ne soit ni étoffé, ni totalement fidèle.
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