Petimuel
De passage


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Posté le: Dim Jan 27, 2008 22:56 pm Sujet du message: Orphée
Ta lyre avait l'écho grave et sifflant d'une ombre
Chaque corde frappée, Orphée, striait ton dos
Tes doigts, comme un navire égarant son guindeau
Roulaient. Combien de jours? Tu en perdais le nombre
Combien de jours? Ton chant s'enfonçait malgré toi
Dans les puissants rayons qui coulaient dans le sable
Et ton sang les suivait d'une joie ineffable
En toi aussi quelqu'un était mort par deux fois
N'avais-tu pas compris que les naissantes heures
Avaient vu des bourgeons pour les plus belles fleurs?
Que les jeunes amours sont teintées de silence;
Qu'il faut aimer le noir dans les premiers moments
Qu'il t'était suffisant de sentir sa présence
Et qu'il ne fallait pas que tu la vît vraiment...
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Méphistophélès
Suprème actif


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Posté le: Lun Jan 28, 2008 09:53 am Sujet du message:
J'aime bien. Le rythme est agréable, et malgré un thème plutôt surannée,
une expression qui ne se défend pas de quelques lieux communs, ce qui m'a
véritablement séduit, ce sont certaines de tes images: elles tendent selon
moi à une caractérisation vraiment personnelle de ton oeuvre. Ce qui
m'intéresse tout particulièrement, c'est le décalage entre les idées que
tu cherches à associer. Pauwels a du reste une très belle façon de formuler
cette remarque: que s'établisse entre deux
idées éloignées un rapprochement inédit et voici que les choses cessent
d'être ce qu'elles sont.
Je les énumère ici:
Citation: | Chaque corde frappée, Orphée, striait ton dos
|
Citation: | Tes
doigts, comme un navire égarant son guindeau
Roulaient. |
Citation: | Que
les jeunes amours sont teintées de silence;
Qu'il faut aimer le noir dans les premiers moments |
C'est sans prétention: un poème agréable sans être, de mon humble avis,
particulièrement brillant. S'attaquer à Orphée tient du suicide dès lors
que l'on jette un rapide coup d'oeil aux chefs d'oeuvre que le mythe à
inspiré, et s'il fallait énumérer quelques contemporains, je commencerais
par Cocteau et Anouilh pour la très haute qualité poétique de leur
interprétation. Tu t'en sors plutôt honorablement.
J'ai noté une faute:
Citation: | Et
qu'il ne fallait pas que tu la vît vraiment... |
"que tu la visses vraiment", il faut accorder le verbe avec la seconde
personne du singulier, imparfait du subjonctif; et du coup, ton vers fait une
syllabe de trop.
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oeildenuit
Suprème actif


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Posté le: Lun Jan 28, 2008 11:51 am Sujet du message:
J'aime beaucoup , comme tout ce que tu fais peti , tu sais bien
Donc , le fond : je suis dans l'incapacité notoire d'en parler car je ne
connais - malheureusement - rien sur Orphée .
Mais il n'empeche que c'est vraiment très agréable à lire . J'aime surtout
les images et le rythme de la première strophe que je trouve tout simplement
sublime .
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Raksone
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Posté le: Lun Jan 28, 2008 12:05 pm Sujet du message:
Agréable à lire, en effet. Peut être tu aurais dû t' approprier plus le
sujet: on reste beaucoup -je trouve- dans des lieux communs d'une histoire
-comme l'a dit méphistophélès- quelque peu surannée.
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alcibiade
Suprème actif


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Posté le: Lun Jan 28, 2008 13:46 pm Sujet du message:
Par Zeus c'est superbe ! Fluide, bien dit, exprimant des choses. Continue ça
nous change de la branlette verbale façon Vince le chat.
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Méphistophélès
Suprème actif


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Posté le: Lun Jan 28, 2008 13:55 pm Sujet du message:
Les critiques sont dithyrambiques
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oeildenuit
Suprème actif


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Posté le: Lun Jan 28, 2008 15:18 pm Sujet du message:
C'est vrai que ca change , ca fait bizarre .
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Sylvain Legrand
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Posté le: Ven Fév 01, 2008 12:26 pm Sujet du message:
y'en a marre du mythe d'orphée.
Sinon c'est vrai que c'est bien.
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Sylvain Legrand
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Posté le: Ven Fév 01, 2008 12:27 pm Sujet du message:
Suranné est le nouveau mot tendance.
Je commence à le détester.
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Sylvain Legrand
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Posté le: Ven Fév 01, 2008 12:28 pm Sujet du message:
par contre dithyrambique, c'est déjà plus la classe.
Je vais aller faire un tour chez lexilogos pour savoir ce que ça veut dire
maintenant.
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Sylvain Legrand
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Posté le: Ven Fév 01, 2008 12:29 pm Sujet du message:
DITHYRAMBIQUE, adj.
A.− LITTÉRATURE
1. ANTIQ. GR. Qui appartient au genre poétique du dithyrambe*. Poème
dithyrambique. Au temps d'Eschyle, quand la tragédie, fidèle à ses
origines, est encore un chant dithyrambique (Taine, Philos. art, t. 2, 1865,
p. 329).
− [P. réf. aux participants des célébrations dionysiaques] :
1. Les visions des anciens prophètes avaient souvent été accompagnées de
phénomènes d'excitation nerveuse. L'état dithyrambique des Grecs
entraînait des faits du même genre...
Renan, Hist. des orig. du Christianisme, Les Apôtres, 1866, p. 67.
2. P. ext. Qui est de la nature du dithyrambe. Le genre dithyrambique. Les
Italiens modernes (...) se sont exercés dans la poésie dithyrambique, et
pensent y avoir excellé (Dem. 1802, s.v. dithyrambe).
♦ Poète dithyrambique. Qui compose des dithyrambes.
− [En parlant d'une pers.] Qui est (volontiers) excessif ou pompeux dans
ses éloges. Le dithyrambique Diderot (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 5, 1859,
p. 339). Je connaissais trop Puig, son exubérance, sa nature dithyrambique
(Montherl., Pte Inf. Castille, 1920, p. 627).
B.− Au fig., souvent péj. dans le domaine de l'expression. Qui loue
avec enthousiasme, souvent avec pompe, excès, emphase. Le style à moi, qui
m'est naturel, c'est le style dithyrambique et enflé (Flaub., Corresp., 1853,
p. 224). Il commença, en style pompeux, un long éloge dithyrambique auquel
je ne compris rien (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Menuet, 1882, p. 1250) :
2. ... j'appris que le grand poète [d'Annunzio] avait adressé à l'auteur
[Barrès] son remerciement (...) sous forme d'une épître dithyrambique,
prenant l'importance d'un manifeste et la solennité d'une déclaration, même
un peu déclamatoire;...
Montesquiou, Mémoires, t. 3, 1921, p. 164.
Prononc. et Orth. : [ditiʀɑ̃bik]. Ds Ac. 1762-1932. Étymol. et
Hist. 1553 (Ronsard, Œuvres complètes, II, 768 ds Quem. Fichier). Empr. au
lat. class. dithyrambicus, de même sens, du gr.
διθυραμϐικός
. Fréq. abs. littér. : 22.
source lexilogos.
Ne me remerciez pas, ça me fait plaisir.
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Sylvain Legrand
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Posté le: Ven Fév 01, 2008 12:31 pm Sujet du message:
DITHYRAMBE, subst. masc.
A.− LITTÉRATURE
1. ANTIQ. GR. Poème lyrique en l'honneur de Dionysos, sans doute improvisé
à l'origine par les buveurs en délire, chanté par un chœur d'hommes
déguisés en satyres, et caractérisé par une verve, un enthousiasme
exubérants et désordonnés :
1. En l'honneur du dieu retentissent les dithyrambes; Le chœur en démence
entre-choque ses mille jambes, Et, quittant la terre avec le rythme forcené,
Comme un tourbillon vole sur un mode effréné
Banville, Les Stalactites, 1846, p. 388.
2. P. ext. Poème lyrique exprimant l'enthousiasme. Un monsieur (...) lut
(...) un dithyrambe en vers libres sur la Hollande, où il parlait
pompeusement des harangues qui sortent de la mer (Hugo, Rhin, 1842, p. 236) :
2. ... ce cantique (...) ne présente pas la plus légère trace du travail et
de la méditation. Ce n'est point une composition, c'est une effusion; c'est
une poésie brûlante, affranchie de tout mètre; c'est un dithyrambe divin
où l'enthousiasme, volant de ses propres ailes, méprise toutes les
ressources de l'art.
J. de Maistre, Les Soirées de Saint-Pétersbourg, t. 2, 1821, p. 53.
B.− Au fig., souvent péj. Éloge enthousiaste, souvent excessif,
pompeux et emphatique. (Quasi-)synon. panégyrique. Il entonna un dithyrambe
en son honneur (Ac. 1878-1932). On était las de ces dithyrambes ampoulés, de
ces bulletins emphatiques, de la servilité des fonctionnaires (Sand, Hist.
vie, t. 3, 1855, p. 347). Il rebattait les oreilles des siens avec ses
dithyrambes. À l'en croire, Christophe était un génie, un homme
extraordinaire (Rolland, J.-Chr., Révolte, 1907, p. 420).
Prononc. et Orth. : [ditiʀɑ̃:b]. Ds Ac. 1762-1932. Étymol. et
Hist. 1552 (Rabelais, Quart livre, éd. R. Marichal, chap. LIX, p. 239). Empr.
au lat. class. dithyrambus « poème en l'honneur de Bacchus », du gr.
διθύραμϐος « chant en
l'honneur de divinités, en particulier de Dionysos ». Fréq. abs. littér. :
64. Bbg. Valter (R.). Einige Bemerkungen zum romanischen Wortschatz
gelehrtlateinischer Herkunft. Beitr. rom. Philol. 1972, t. 11, p. 141.
source lexilogos.
hop ! =)
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Petimuel
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Posté le: Ven Fév 01, 2008 17:10 pm Sujet du message:
Y'en a qui s'amusent, ici!
Merci aux autres (sauf aux tâtillons qui ont remarqué ce "vît" dont
j'espérais qu'il apsserait inaperçu )
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