Orphée


Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Forum pour jeunes -> Poésie

Petimuel
De passage
De passage


Sexe: Sexe:Masculin

Inscrit le: 27 Nov 2007
Messages: 63

Message Posté le: Dim Jan 27, 2008 22:56 pm    Sujet du message: Orphée
Ta lyre avait l'écho grave et sifflant d'une ombre
Chaque corde frappée, Orphée, striait ton dos
Tes doigts, comme un navire égarant son guindeau
Roulaient. Combien de jours? Tu en perdais le nombre

Combien de jours? Ton chant s'enfonçait malgré toi
Dans les puissants rayons qui coulaient dans le sable
Et ton sang les suivait d'une joie ineffable
En toi aussi quelqu'un était mort par deux fois

N'avais-tu pas compris que les naissantes heures
Avaient vu des bourgeons pour les plus belles fleurs?
Que les jeunes amours sont teintées de silence;

Qu'il faut aimer le noir dans les premiers moments
Qu'il t'était suffisant de sentir sa présence
Et qu'il ne fallait pas que tu la vît vraiment...
Méphistophélès
Suprème actif
Suprème actif




Inscrit le: 10 Sep 2006
Messages: 4299

Message Posté le: Lun Jan 28, 2008 09:53 am    Sujet du message:
J'aime bien. Le rythme est agréable, et malgré un thème plutôt surannée, une expression qui ne se défend pas de quelques lieux communs, ce qui m'a véritablement séduit, ce sont certaines de tes images: elles tendent selon moi à une caractérisation vraiment personnelle de ton oeuvre. Ce qui m'intéresse tout particulièrement, c'est le décalage entre les idées que tu cherches à associer. Pauwels a du reste une très belle façon de formuler cette remarque: que s'établisse entre deux idées éloignées un rapprochement inédit et voici que les choses cessent d'être ce qu'elles sont.

Je les énumère ici:
Citation:
Chaque corde frappée, Orphée, striait ton dos

Citation:
Tes doigts, comme un navire égarant son guindeau
Roulaient.

Citation:
Que les jeunes amours sont teintées de silence;
Qu'il faut aimer le noir dans les premiers moments

C'est sans prétention: un poème agréable sans être, de mon humble avis, particulièrement brillant. S'attaquer à Orphée tient du suicide dès lors que l'on jette un rapide coup d'oeil aux chefs d'oeuvre que le mythe à inspiré, et s'il fallait énumérer quelques contemporains, je commencerais par Cocteau et Anouilh pour la très haute qualité poétique de leur interprétation. Tu t'en sors plutôt honorablement.

J'ai noté une faute:
Citation:
Et qu'il ne fallait pas que tu la vît vraiment...

"que tu la visses vraiment", il faut accorder le verbe avec la seconde personne du singulier, imparfait du subjonctif; et du coup, ton vers fait une syllabe de trop.
oeildenuit
Suprème actif
Suprème actif


Sexe: Sexe:Masculin

Inscrit le: 30 Sep 2007
Messages: 6380
Localisation: Aix en provence

Message Posté le: Lun Jan 28, 2008 11:51 am    Sujet du message:
J'aime beaucoup , comme tout ce que tu fais peti , tu sais bien Very Happy

Donc , le fond : je suis dans l'incapacité notoire d'en parler car je ne connais - malheureusement - rien sur Orphée .

Mais il n'empeche que c'est vraiment très agréable à lire . J'aime surtout les images et le rythme de la première strophe que je trouve tout simplement sublime .
Raksone
Actif
Actif


Sexe: Sexe:Masculin
Age: 36
Inscrit le: 03 Avr 2006
Messages: 763

Message Posté le: Lun Jan 28, 2008 12:05 pm    Sujet du message:
Agréable à lire, en effet. Peut être tu aurais dû t' approprier plus le sujet: on reste beaucoup -je trouve- dans des lieux communs d'une histoire -comme l'a dit méphistophélès- quelque peu surannée.
alcibiade
Suprème actif
Suprème actif


Sexe: Sexe:Masculin
Age: 35
Inscrit le: 06 Juin 2007
Messages: 6608

Message Posté le: Lun Jan 28, 2008 13:46 pm    Sujet du message:
Par Zeus c'est superbe ! Fluide, bien dit, exprimant des choses. Continue ça nous change de la branlette verbale façon Vince le chat.
Méphistophélès
Suprème actif
Suprème actif




Inscrit le: 10 Sep 2006
Messages: 4299

Message Posté le: Lun Jan 28, 2008 13:55 pm    Sujet du message:
Les critiques sont dithyrambiques Idea
oeildenuit
Suprème actif
Suprème actif


Sexe: Sexe:Masculin

Inscrit le: 30 Sep 2007
Messages: 6380
Localisation: Aix en provence

Message Posté le: Lun Jan 28, 2008 15:18 pm    Sujet du message:
C'est vrai que ca change , ca fait bizarre .
Sylvain Legrand
Banni(e)


Sexe: Sexe:Masculin

Inscrit le: 27 Avr 2006
Messages: 832

Message Posté le: Ven Fév 01, 2008 12:26 pm    Sujet du message:
y'en a marre du mythe d'orphée.
Sinon c'est vrai que c'est bien.
Sylvain Legrand
Banni(e)


Sexe: Sexe:Masculin

Inscrit le: 27 Avr 2006
Messages: 832

Message Posté le: Ven Fév 01, 2008 12:27 pm    Sujet du message:
Suranné est le nouveau mot tendance.
Je commence à le détester.
Sylvain Legrand
Banni(e)


Sexe: Sexe:Masculin

Inscrit le: 27 Avr 2006
Messages: 832

Message Posté le: Ven Fév 01, 2008 12:28 pm    Sujet du message:
par contre dithyrambique, c'est déjà plus la classe.
Je vais aller faire un tour chez lexilogos pour savoir ce que ça veut dire maintenant.
Sylvain Legrand
Banni(e)


Sexe: Sexe:Masculin

Inscrit le: 27 Avr 2006
Messages: 832

Message Posté le: Ven Fév 01, 2008 12:29 pm    Sujet du message:
DITHYRAMBIQUE, adj.
A.− LITTÉRATURE
1. ANTIQ. GR. Qui appartient au genre poétique du dithyrambe*. Poème dithyrambique. Au temps d'Eschyle, quand la tragédie, fidèle à ses origines, est encore un chant dithyrambique (Taine, Philos. art, t. 2, 1865, p. 329).
− [P. réf. aux participants des célébrations dionysiaques] :

1. Les visions des anciens prophètes avaient souvent été accompagnées de phénomènes d'excitation nerveuse. L'état dithyrambique des Grecs entraînait des faits du même genre...
Renan, Hist. des orig. du Christianisme, Les Apôtres, 1866, p. 67.
2. P. ext. Qui est de la nature du dithyrambe. Le genre dithyrambique. Les Italiens modernes (...) se sont exercés dans la poésie dithyrambique, et pensent y avoir excellé (Dem. 1802, s.v. dithyrambe).
♦ Poète dithyrambique. Qui compose des dithyrambes.
− [En parlant d'une pers.] Qui est (volontiers) excessif ou pompeux dans ses éloges. Le dithyrambique Diderot (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 5, 1859, p. 339). Je connaissais trop Puig, son exubérance, sa nature dithyrambique (Montherl., Pte Inf. Castille, 1920, p. 627).
B.− Au fig., souvent péj. dans le domaine de l'expression. Qui loue avec enthousiasme, souvent avec pompe, excès, emphase. Le style à moi, qui m'est naturel, c'est le style dithyrambique et enflé (Flaub., Corresp., 1853, p. 224). Il commença, en style pompeux, un long éloge dithyrambique auquel je ne compris rien (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Menuet, 1882, p. 1250) :
2. ... j'appris que le grand poète [d'Annunzio] avait adressé à l'auteur [Barrès] son remerciement (...) sous forme d'une épître dithyrambique, prenant l'importance d'un manifeste et la solennité d'une déclaration, même un peu déclamatoire;...
Montesquiou, Mémoires, t. 3, 1921, p. 164.
Prononc. et Orth. : [ditiʀɑ̃bik]. Ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. 1553 (Ronsard, Œuvres complètes, II, 768 ds Quem. Fichier). Empr. au lat. class. dithyrambicus, de même sens, du gr. διθυραμϐικός . Fréq. abs. littér. : 22.
source lexilogos.

Ne me remerciez pas, ça me fait plaisir.
Sylvain Legrand
Banni(e)


Sexe: Sexe:Masculin

Inscrit le: 27 Avr 2006
Messages: 832

Message Posté le: Ven Fév 01, 2008 12:31 pm    Sujet du message:
DITHYRAMBE, subst. masc.
A.− LITTÉRATURE
1. ANTIQ. GR. Poème lyrique en l'honneur de Dionysos, sans doute improvisé à l'origine par les buveurs en délire, chanté par un chœur d'hommes déguisés en satyres, et caractérisé par une verve, un enthousiasme exubérants et désordonnés :
1. En l'honneur du dieu retentissent les dithyrambes; Le chœur en démence entre-choque ses mille jambes, Et, quittant la terre avec le rythme forcené, Comme un tourbillon vole sur un mode effréné
Banville, Les Stalactites, 1846, p. 388.
2. P. ext. Poème lyrique exprimant l'enthousiasme. Un monsieur (...) lut (...) un dithyrambe en vers libres sur la Hollande, où il parlait pompeusement des harangues qui sortent de la mer (Hugo, Rhin, 1842, p. 236) :
2. ... ce cantique (...) ne présente pas la plus légère trace du travail et de la méditation. Ce n'est point une composition, c'est une effusion; c'est une poésie brûlante, affranchie de tout mètre; c'est un dithyrambe divin où l'enthousiasme, volant de ses propres ailes, méprise toutes les ressources de l'art.
J. de Maistre, Les Soirées de Saint-Pétersbourg, t. 2, 1821, p. 53.
B.− Au fig., souvent péj. Éloge enthousiaste, souvent excessif, pompeux et emphatique. (Quasi-)synon. panégyrique. Il entonna un dithyrambe en son honneur (Ac. 1878-1932). On était las de ces dithyrambes ampoulés, de ces bulletins emphatiques, de la servilité des fonctionnaires (Sand, Hist. vie, t. 3, 1855, p. 347). Il rebattait les oreilles des siens avec ses dithyrambes. À l'en croire, Christophe était un génie, un homme extraordinaire (Rolland, J.-Chr., Révolte, 1907, p. 420).
Prononc. et Orth. : [ditiʀɑ̃:b]. Ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. 1552 (Rabelais, Quart livre, éd. R. Marichal, chap. LIX, p. 239). Empr. au lat. class. dithyrambus « poème en l'honneur de Bacchus », du gr. διθύραμϐος « chant en l'honneur de divinités, en particulier de Dionysos ». Fréq. abs. littér. : 64. Bbg. Valter (R.). Einige Bemerkungen zum romanischen Wortschatz gelehrtlateinischer Herkunft. Beitr. rom. Philol. 1972, t. 11, p. 141.
source lexilogos.

hop ! =)
Petimuel
De passage
De passage


Sexe: Sexe:Masculin

Inscrit le: 27 Nov 2007
Messages: 63

Message Posté le: Ven Fév 01, 2008 17:10 pm    Sujet du message:
Y'en a qui s'amusent, ici!

Merci aux autres (sauf aux tâtillons qui ont remarqué ce "vît" dont j'espérais qu'il apsserait inaperçu Very Happy )

Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Forum pour jeunes -> Poésie