Sisyphe
De passage
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Posté le: Dim Jan 27, 2008 20:01 pm Sujet du message: Archimède et moi
Archimède et moi
Tu dis que tu n’aimes plus la ville, la solitude est pathogène
Et qu’ici, dans la brume des villes, l’air est privé d’oxygène.
Tu erres dans les rues comme un chien sans laisse, comme un cavalier numide
Sur la piste ondoyante des oasis. Tu te souviens des plaines humides,
Et des vallons clairs, et tu voudrais la nuit et son blanc quadrige, et des
rues dépouillées,
Et l’amour blond pour seul aurige, si ton cœur embrouillé.
Tu louvoies parmi la foule, parmi le remous poisseux des ouvriers,
Parmi les rues financières où tous les stocks sont charriés :
Le torrent des traders, des cadres bien habillés, des belles secrétaires,
Se déverse dans l’avenue ouverte, tels des Celtes dans un grec sanctuaire.
Dans les bars aux zinc luisants d’alcool, les chaises et les choppes
s’entrechoquent,
Si les flacons d’amertume sauront tourner les volutes moins équivoque.
Tu feuillettes ces revues et ces magazines rédigés en un idiome difficile à
comprendre.
Et ton regard s’évade à travers la vitre, où un tas de petits enfants
tendres
Chahutent dans leurs gros cartables, comme des troupes d’orangs-outangs.
Dans le coin d’ombre, les hommes s’allument avec des truffes de fouines et
des corps sanglants.
Les piétonnes t’excitent devant leurs hanches exactes et polies
Dans la claire-voie tu penses leur offrir une rose et une ancolie
Tu suis secret le souple tangage de la balade sucrée
Et si ses yeux, où ondoient des images, sont tels deux promenoirs nacrés.
Dans le soir illuminé, les badauds s’agglutinent au flanc des riches
enseignes
Tu sais le luxe est tapageur, et il n’épargne aucune peine
Il y a dans la ville des trous béants d’indigence, des forces
malheureuses,
Et bientôt, des mains quémandeuses s’approcheront silencieuses.
Dans la cohue en liesse, si le vieux Babylonien en ses membres chenus,
Jeune prosélyte des communs empires, arbore des directions bizarres et
inconnues…
Tu zones la nuit, la nuit barbare et tumultueuse et gonflée de vent,
Tu zones dans les faubourgs dépeuplés comme un noir cormoran
Et tu sens un peu la lune et les ombres du parc
Venir souffler sur ton esprit défait, comme l’amour et son arc.
L’aube grise et frissonnante vient souvent te cueillir comme un somnambule
Auprès d’un arbre d’hiver, auprès du murmure trempé des longues
libellules.
Et la pelouse fait des vagues, et les rochers, et les pierres du chemin sont
des dromadaires
Dont la lente caravane solitaire, surgissant du clapotis, s’échafaude vers
l’étroit passage solaire.
La banlieue industrielle se déroule sous son vêtement de brouillard,
Tu frémis au craquement des chaînes et au bruit solide des hangars
Les grues du chantiers balancent et les poutrelles d’acier comme des angles
Dans le ciel rouillé, le ciel peint de plomb et de cendre et de cents
triangles
Et les entrepôts blêmes et borgnes sont des formes inquiétantes,
Comme des bêtes de marécages, tapies sous les nappes dormantes.
Toi, tu passes à la lisière des saisons, préférant refermer tes exsangues
paupières
Sur les premiers filets de la blanche lumière...
PS: Ce poème est un peu long, désolé. Cela
dit j'aimerais avoir l'avis, la critique de quelques uns...je ne sais pas,
pour avoir une idée du rendu.
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andanteconmoto
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Posté le: Dim Jan 27, 2008 20:54 pm Sujet du message:
On y est, dans les rues, mais on s'y perd un peu, dans ces lieux où le luxe
est tapageur, et où règnent à pas d'heure alcools et volupté. On perçoit
les odeurs, mais jour ou nuit, sait-on? Peut-être une éclipse? Le promeneur
paraît ivre...
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