ymalbert
De passage

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Posté le: Lun Nov 19, 2007 15:47 pm Sujet du message: Dans le tempo
De l'eau a coulé sous les ponts
Et les ponts ont coulé sous l'eau,
C'est le temps qui répond
Au courant sans repos.
Le répit se repeint aux couleurs de l'oubli.
Pas de replis ni de recoins pour fuir de son lit,
Nos mémoires oscillent entre deux eaux
Dans l'espoir de retenir le voyage de ses flots.
Le temps est un fleuve, un Amazone d'éternel
Aux rives à jamais neuves qui dans l'éther mêlent
Nos souvenirs mis en images sur la toile des nuages,
Qui évaporent leurs visages aux soleils de passages.
On rêve, on touche, puis on oubli,
Ses eaux nous portent vers ce qui suit,
Des rapides et des virages, des eaux calmes sans remous,
Et autant de naufrages qui se perdent dans le flou.
Parfois, les arbres des rives déposent de leurs branches
Des feuilles qui dérivent comme des empreintes franches
Franchissant les heures blanches.
Des empreintes de ceux que j'aime, des empreintes de toi,
Certaines échouées quand-même, mais aucune de toi
Car le fleuve peut couler, elles le suivront chaque jour,
Même les ponts peuvent couler, elles flotteront toujours
Pour teinter ses flots du reflet de notre amour
Qui traverse le fil des ans
Sur les ondes du présent.
Tout mon amour pour toi Morgane...
Extrait du recueil "Un univers scelle la vie" - Yannick Malbert
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Méphistophélès
Suprème actif


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Posté le: Lun Nov 19, 2007 17:53 pm Sujet du message:
"L'homme n'a point de port, le temps n'a
point de rive;
Il coule, et nous passons !"
Ces deux vers - qui n'ont pourtant rien d'exceptionnels - résument avec
autrement plus de force et de subtilité ce me semble l'intégralité de ce
poème. Ce n'est pas que celui-ci sont foncièrement dégueulasse, loin de
là, mais le style en est naïf et le traitement commun; le rythme ne m'a pas
l'air très travaillé non plus et la lecture - à défaut d'être pénible -
n'a rien de particulièrement agréable. Enfin, ce qui me gêne foncièrement,
c'est cet amoncellement d'images un peu plates, parfaitement lexicalisée,
sans substance ni profondeur, qui dans leur abus finissent par en devenir
comiques; et dès lors, ce poème m'apparaît comme une vague singerie
poétique plus qu'autre chose.
PS: J'ai fais une recherche google, et j'ai trouvé un autre forum qui parlait
de toi, Yannick: les critiques sont ma foi très positives, mais les
Genaissiens sont de vraies peaux de vache, c'est reconnu.
PS2: C'est fou tout ce qu'on peut apprendre via google, ainsi, tu es plutôt
scientifique, toi ?
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ymalbert
De passage

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Posté le: Mar Nov 20, 2007 10:59 am Sujet du message:
Salut a toi, oh le resumeur de vie. Deux lignes, c'est peut etre une vérité
mais a trop résumé tu perd l'essentiel... Oui y a plein d'images, oui le
temps passe et nous avec et c'est pas un sujet des plus original mais y a
plusieurs truc qui me font doucement rire dans ta critique (on va faire
quelque chose de cartésien vu que tu as l'air d'aimer ça):
- Résumé le poème : Tu oublie que se poème s'ouvre sur l'être aimé qui
reste en mémoire toujours et transforme le temps en un présent continue. Ca
c'est vachement vu dans tes 2 phrases...Bref peut etre ne peux tu retenir que
2 vers (vive le talion !!!)
- Images plates : C'est ton avis ok, mais de la a te faire rire, je me demande
si tu serais pas le fils spirituel de carlos, à rire de choses qui ne le sont
pas. Et au fait, l'homme descent du singe ( Une phrase a peu près aussi utile
que les tiennes...Oulala, la loi du Talion est vraiment agréable!!! mdr)
- Tiens, vu que tu critique la poésie, je te rappel que l'évocation d'image
peut permettre de voyager et de se détacher un peu du terre à terre qui fait
le chemin de nos vies...Alors si ton n'esprit n'est pas trop enchainé par
ceci, laisse lui un peu de répis et laisse le voguer libre un peu...
- Tu me fait rire, tu aime pas le poeme et tu vas chercher des infos sur moi
sur google? Quelle cohérence dans cette démarche? Les genaissien sont des
peaux de vaches...Ben ceux qui sont comme toi oui et en plus avec des
critiques inutiles, si t'aime pas des trucs, donne des pistes pour
améliorer...Le petit pouvoir de la critique méchante et de détruire le
talent et souvent, comme c'est a peu pres le seul pouvoir dont tu disposes, tu
l'utilise à outrance...(pas que je dise que j'ai du talent, loin de là mais
que tes coms sont d'une inutilité navrante...quoique je m'amuse bien à te
montrer ton intelligence hors du commun... mdr)
- Et par dessus un com comme tu viens de le faire tu oses me poser une
question sur ma vie privée... Tu n'es pas une sorte de schizophrène
psychodépressif qui se soigne en pourissant la vie des gens au moins? En
espérant que non, quoique les doutes m'assailles, je te répond en 2 phrases
vu que c'est ce qui te convient le mieux : Oui, je fais un doctorat en
biologie végétale, donc rien a voir avec le littéraire.
Amicalement vengeur
Yannick
Ps (vu que t'as l'air de kiffer ca aussi) pour les rimes foncièrement
naïves, j'ai une ptite phrase du type de la tienne : Si tu tape une cruche
sur ta tête et que ça sonne creux, n'en déduit pas forcément que c'est la
cruche qui est vide...
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Méphistophélès
Suprème actif


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Posté le: Mar Nov 20, 2007 11:17 am Sujet du message:
Je t'ai vexé, tu es susceptible: c'est mignon tout plein
Mais pour te montrer que j'apprécie ta fraicheur naïve, je conscens à
montrer au scientifique que tu es à quoi peut bien ressembler une critique
littéraire en bonne et due forme - mais ne va pas me reprocher ensuite de
faire un commentaire trop détaillé, se serait le comble. Je te demande un
peu de patience, la démarche est un peu longue.
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Prométhée
Actif

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Posté le: Mar Nov 20, 2007 12:10 pm Sujet du message:
'Oui, je fais un doctorat en biologie végétale'
Je me demande s'il n'y a pas quelque chose à tirer de ce savoir qui permette
à ton texte d'avoir un peu plus d'originalité, voir même de l'originalité
tout court. Je ne dis pas ça pour t'énerver, mes textes souvent souffrent
aussi de cette carence, comme tout le monde. Il n'empêche qu'il doit y avoir
une foule de chose originale en biologie végétale qui pourrait se partager
par un acte créatif tout autre que le déballage d'un sentimentalisme que
trop léger. C'est à peu près le seul conseil que je peux te donner: partir
de toi-même, d'une base sûr, et non pas reproduire les grands schémas
romantico-nunuches.
|
Méphistophélès
Suprème actif


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Posté le: Mar Nov 20, 2007 14:31 pm Sujet du message:
Je me propose d'examiner ce poème en allant du particulier au général, de
la forme au fond. C'est à dire que je m'intéresserai en premier lieu à tout
l'aspect technique de ce texte afin de developper sur les idées que celui-ci
renferme, et sur la façon dont elles sont exprimées avec plus ou moins de
pertinence. Il ne s'agit donc pas pour moi d'exposer un commentaire sans
argumentation, mais pour autant, il serait naïf de ma part de revendiquer une
parfaite objectivité, dans la mesure où mon exercice est un exercice
d'interprétation, non de calcul.
Procédons par ordre:
Citation: | I
Rythme et sonorités
* le rythme
* les sonorités
II Structure et articulation du texte
* progression à thème linéaire
* figures de construction
III Les images
* métaphore, personnification, allégorie
* entre abus et pauvreté stylistique |
I Rythme et sonorités
Le premier constat qui me vient à l'esprit lors de la lecture de ce texte
concerne la métrique, c'est à dire le nombre de pieds contenu dans chacun
des vers. Force est de constater que cette répartition est très
irrégulière. Si dans un premier temps nous avons des vers parfaitement
équilibrés:
Citation: | De
l'eau a coulé sous les ponts
Et les ponts ont coulé sous l'eau, (8/8 )
C'est le temps qui répond
Au courant sans repos. (6/6) |
cela ne dure pas, et très vite, nous obtenons des bizarreries de ce genre:
Citation: | Nos
mémoires oscillent entre deux eaux
Dans l'espoir de retenir le voyage de ses flots. |
Des vers extrêmement courts succèdent parfois à de longues périodes, mais
une telle alternance semble rarement justifiée, d'où l'impression que
l'auteur à parfaitement oublié de se préoccuper de l'aspect rythmique de
son poème, pourtant central dans toute versification. Un rythme à ce point
irrégulier est d'autant plus étrange qu'il détonne avec l'impression de
dynamisme, de perpétuité du mouvement que nous évoque le Temps ici
représenté sous la forme d'un courant: si le flot de ce dernier est continu,
inéluctable, le rythme du poème lui est crevassé, irrégulier, avec de
brusques arrêts et des périodes de creux. Il en découle un décalage entre
la matière poétique et la forme qu'elle revêt, une certaine maladresse
donc, peut-être due à une connaissance imparfaite de la poétique.
Même commentaire en ce qui concerne les sonorités de l'oeuvre.
Inexplicablement, après avoir usé de rimes croisées
Citation: | De
l'eau a coulé sous les ponts
Et les ponts ont coulé sous l'eau,
C'est le temps qui répond
Au courant sans repos. |
l'auteur revient coup sur coup à une rime plate, puis à une rime couplant
trois vers au lieu de deux, pour en revenir finalement à quelque chose de
plus classique. Le choix de la rime plate semble pertinent dans la mesure ou
la répétitivité qu'elle implique pourrait aller de paire avec la marche
lente et cadencée du temps, mais l'irrégularité de la métrique et des
rimes vient gâcher cet effet.
A noter également quelques jeux de sonorités à mon sens maladroits, par
exemple:
Citation: | Le
répit se repeint aux couleurs de l'oubli.
Pas de replis ni de recoins pour fuir de son lit
|
A noter une allitération en « r », qui accroche, qui racle, qui induit une
idée de lourdeur, de difficulté à se déplacer: tout cela étant tout à
fait contraire à la fluidité du courant qui « coule sous les ponts », dont
on peine à retenir « le voyage de ses flots ». Et cette lourdeur est encore
accentuée par un jeu de paronomase un peu naïf « répit / repeint / replis
/ recoins ».
Enfin, un autre grand reproche que je ferais à ce poème, et qui à mon sens,
illustre une fois encore la maladresse de certains aspects de sa rédaction,
c'est le côté artificiel du choix de certaines rimes:
Citation: | On
rêve, on touche, puis on oubli,
Ses eaux nous portent vers ce qui suit,
Des rapides et des virages, des eaux calmes sans remous,
Et autant de naufrages qui se perdent dans le flou.
|
On sent bien que tu as eu du mal à trouver ta rime, c'est très forcé, très
poussif tout ça, et pas très poétique de surcroît.
II Structure et articulation du
texte
La narration dans le cadre de ton poème et très proche d'une narration
typiquement descriptive, une sorte d'hypotypose - tu trouveras les
définitions sur le net si tu le veux - la dominante à mes yeux, est une
progression linéaire: c'est à dire que tu présentes un objet, le rhème, et
que tu reprends cet objet comme thème de la phrase suivante, etc... Exemple:
"Je regarde la feuille. La feuille qui bouge. Qui bouge lentement, ..." D'où
un poème répétitif - ce qui n'est pas forcément un mal - et régulier, une
lente éclosion. Ca colle avec le sujet.
Au niveau des figures de style dites « de construction », cette progression
linéaire s’accompagne assez naturellement d’anantapodotes :
Citation: | Le
temps est un fleuve, un Amazone d'éternel
Aux rives à jamais neuves qui dans l'éther mêlent
Nos souvenirs mis en images sur la toile des nuages,
Qui évaporent leurs visages aux soleils de passages. |
d’epanadiploses, de chiasmes :
Citation: | De
l'eau a coulé sous les ponts
Et les ponts ont coulé sous l'eau, |
de parallélismes, d’hypozeuxes :
Citation: |
Des rapides et des virages, des eaux calmes sans remous,
Car le fleuve peut couler, elles le suivront chaque jour,
Même les ponts peuvent couler, elles flotteront toujours
|
d'anaphores :
Citation: |
Des empreintes de ceux que j'aime, des empreintes de toi,
|
Je n’ai pas grand-chose à critiquer sur ce point : encore une fois, le
choix de la narration est cohérent vis-à-vis du sujet, les phrases
s'enchaînent sans trop de difficultés.
III Les images
Tout de suite, ça va beaucoup moins bien à ce niveau. Les trois figures de
style dominantes ici sont : la métaphore,
Citation: |
Nos souvenirs mis en images sur la toile des nuages |
l’allégorie,
Citation: | Le
temps est un fleuve, un Amazone d'éternel |
et la personnification.
Citation: |
Parfois, les arbres des rives déposent de leurs branches
Des feuilles qui dérivent comme des empreintes franches
|
Sorti de là, j’ai envie de dire qu’il n’y a pas grand-chose (une ou
deux comparaisons, j’ai cru voir une synecdoque). Dès lors, le lecteur se
retrouve confronté à deux difficultés majeures : tout d’abord,
l’abondances étouffante d’images qui gênent la compréhension et donnent
un aspect caricatural au texte, qui obscurcissent le message au lieu de le
clarifier, ensuite, le côté lexicalisé de celles-ci (c'est-à-dire commun,
banal, peu réfléchi ; exemple : le feu pour représenter l’amour).
J’illustre :
Citation: | Le
temps est un fleuve, un Amazone d'éternel
Aux rives à jamais neuves qui dans l'éther mêlent
Nos souvenirs mis en images sur la toile des nuages,
Qui évaporent leurs visages aux soleils de passages. |
Nous avons là un cas typique d'abondance d’images qui partent dans tous les
sens. Voyons.
* Tout d’abord la métaphore du temps qui devient fleuve, prolongée avec
l’idée de « rives à jamais neuves » : jusqu’ici, on te suis, même si
le rapprochement n’a rien de foncièrement extraordinaire, ni de novateur.
* Puis intervient cet éther, sorti d’on ne sait où – sans doute, c’est
un joli mot bien poétique, qu’importe que cela ait un sens ou non, au moins
cela te permets de trouver une rime à « éternel », pratique.
* Ensuite, "la toile des nuages" : poétiquement cul-cul, comparer les nuages
à une toile, ça ne vole pas très haut si je puis me permettre – je suis
très drôle.
* « Qui évaporent leurs visages aux soleils de passages ». Question. Avec
quoi dois-je conjuguer le verbe « évaporent » ? Après avoir relu cette
phrase une bonne dizaine de fois – il faut bien ça pour en démêler la
mixture – j’imagine que ce sont les souvenirs qui font s’évaporer
progressivement leur propre visage, ce qui rejoindrait l’idée de temps qui
court.
En sommes, si je résume : il faut que tu nous parles du temps qui glougoute
comme un torrent, de l’éther iridescent, des toiles nuageuses, des
souvenirs malicieux qui font s’évaporer dans le ciel leur face bonhomme
et des soleils voyageurs, tout cela, pour ne dire au final que ceci : avec le
temps les souvenirs nous échappent. Une poésie donc qui n’a d’autre but
que de mettre des métaphores et des allégories à toutes les sauces pour
rendre complexe et cul-cul ce qui à la base est infiniment simple. Et je
citais Lamartine parce que c'est justement un auteur qui s'est beaucoup
intéressé dans ses Méditations aux
thématiques du temps et de l'amour, avec notamment ce fameux "Un seul être vous manque, et tout est
dépeuplé": quelques images soigneusement travaillée, - quoique qu'on
lui reproche parfois d'en faire un peu trop à lui aussi - beaucoup de
simplicité dans le traitement du sujet, beaucoup d'émotion au final.
Tu me rétorques : la poésie, c’est mettre des images pour faire rêver le
lecteur. D’accord, mais encore faut-il être un peu plus subtil et
parcimonieux dans leur usage. Comme le dit si bien l’une de mes amies :
trop de trop tue le trop ; et au
final, ton texte en devient très vite caricatural, voire comique, oui.
Tu m’excuseras ce commentaire peut-être déplacé – je ne dis pas ça
pour te rabaisser, bien au contraire, j'ai beaucoup de respect pour le courage
de ta démarche - mais je regrette que dans votre formation scientifique vous
n’ayez pas en option quelques cours de lettres, histoire de vous sortir de
la tête une bonne fois pour toutes tous ces stéréotypes que vous avez sur
la poésie.
Je conclus : ton orthographe est tout à fait correcte, pas de faute de
grammaire ou de conjugaison, ce qui vaut la peine d’être noté car ce
n’est pas si courant ici ; mais tu me donnes l’impression de manquer et de
culture et de maturité littéraire (et de vocabulaire peut-être aussi, mais
ça, ça se discute). Comme je viens de le dire à je ne sais plus qui sur un
autre topic de la section « poésie », il ne suffit pas d’additionner de
jolis mots et de barder le tout de métaphores pour obtenir quelque chose de
« joli », « d’agréable ». Si la poésie t’intéresse, ce n’est pas
moi qui vais te dissuader d’en écrire, d’autant que – je l’ai dit –
tu possèdes une bonne maîtrise du français ; en revanche, je te
conseillerais volontiers – et libre à toi de m’envoyer chier – de lire
tout simplement, de t’imprégner des différents genres poétiques à ta
disposition : mais attention, pas lire de cette poésie ado qui inonde les
blogs et les forums sur internet, mieux vaut commencer par quelques classiques
afin de se forger des bases entre guillemets « sûre ».
Good luck.
|
ymalbert
De passage

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Posté le: Mar Nov 20, 2007 14:58 pm Sujet du message:
ah!!! voilà un com interessant. Ca c'est une critique constructive. Bon, je
vais voir ça plus en détail de mon côté.
Pour répondre juste au fait que tu m'ai ennervé, bien sur que non, ce serait
chiant si y avait pas de réaction, j'étais pas en accord avec ce que tu
disais et surtout la facon...Là c'est mieux. Bon, y a des trucs sur lesquels
je reste pas d'accord. Je vois ça plus en détails...
A+
Prométhée, c'est sur que la c'est un truc sentimental ecrit pour quelqu'un
donc y a pas le fond le plus profond qu'il soit mais, vas-y, si tu veux te
faire une idée de plus de fond, lit ça:
Les croqueurs
Les croqueurs croquent en chœur
Dans la sphère craquante comme un cracker.
Un ballet d'émail dans un nuage de miettes
Assaille ce repas dans l’ombre de l’assiette.
Ils croquent, croquent et croquent...
Elle craque, craque et craque...
Leurs appétits cruels s’étendent
Sans trouver d’écuelle assez grande
Pour contenir leur faim brutale.
Les croqueurs ont la dalle !
Ils salivent devant la haute gastronomie,
Délaissant la croûte pour engloutir la mie,
Car leur voracité décuple dans l’envie
Jusqu’à lécher les bords de l’infini.
Ils lèchent, lèchent et lèchent...
Elle sèche, sèche et sèche...
Les croqueurs ardents ont tout rongé
Mais leurs dents ne cessent de s’allonger
Dans l’agonie qui affame leurs corps.
Les croqueurs sont morts !
--
Et essaye de deviner qui sont ces fameux croqueurs... ;
Je donnerai la réponse expliquée plus tard
Yannick Malbert
|
ymalbert
De passage

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Posté le: Mar Nov 20, 2007 18:11 pm Sujet du message:
Bon alors, j'ai repris tes corrections Et de dans y a plein de trucs qui me
conviennent pas. D'abord d'aspect général, tu es à n'en pas douter, très
calé au niveau de la structure littéraire, mais le soucis c'est que ca
t'empeche d'etre sensible à un poème comme celui-là. Tu reste au carcan
lexical des formes poétiques usées mais ça a pas mal évolué. Et oui, je
me rapproche d'un langage oral dans mes écris et justement, libéré de
contraintes pesantes qui anihilent la beauté un poil spontannée. Sinon, plus
en détails, je vai faire que 2 remarques pour pas faire trop long :
- Pour ta réflexion sur "ether" : oui, c'est un beau mot poétique mais il
sert ici un sens, que ta recherche de metrique, allégorie,... et toute autre
forme normalisé de poésie t'a empêché de percevoir. L'ether représente le
ciel qui semble suivre tout du long le cours du fleuve comme le cerveau de
l'homme si tu veux un parallèle et les nuages ses neuronnes (Tu t'y connais
un peu en bio j'espère.... mdr). Donc ai utilisé cette image pour ça.
Malheureusement tu y a été imperméable. D'ailleur, c'est marrant, tu
réagis un peu comme ce que tous les élèves reprochent au profs de
français...Tellement obsédés par les normes littéraires qu'ils enferment
la créativité et l'imagination...
- Sur les rythmes, oui pas tout lisse, coupures et cassures volontaire, Le
temps coule tout le temps mais selon notre perception Il passe plus ou moins
vite et facilement. Tu t'es arrêté à l'unité mais la on parle d'ensembles
et d'interactions entre les ensembles, ce qui nous donne différentes
combinaisons du temps (Et oui, les maths ca peut servir un peu la psycho...Tu
maitrise un peu j'espère?)
Pour finir, je dirais juste que l'art reviens parfois à briser les bonnes
manières de son sujet pour faire naître une originalité presque spontannée
car trop nombreux sont ceux qui rêvent les mots selon la forme qu'on attache
à leur stylo!!!
A+
Yannick M
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Méphistophélès
Suprème actif


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Posté le: Mar Nov 20, 2007 18:50 pm Sujet du message:
Houla houla, soyons clair: introduire l’oralité dans une oeuvre littéraire
ne me pose pas le moindre problème, bien au contraire: en tant
qu’admirateur du style célinien, j’ai même une certaine sensibilité à
cet égard - sensibilité assez manifeste je crois dans mes écrits, comme me
le faisais remarquer uacuus. Le problème n’est pas là: le problème
c’est que tu ne parviens pas, ou maladroitement, à t’extraire des
contraintes de la versification classique. Tu respectes la rime, mais pas
forcément de manière très heureuse, tu joues sur le rythme, mais ta
métrique est souvent négligée. Par dessus tout, tu as choisi de ne pas
rédiger ton poème en prose mais tu ne te sers pas, ou peu, des instruments
et des avantages que t’offrent la versification. Pour parler simplement, car
je ne veux pas t'abreuver de notions techniques qui ne t'intéresseront pas:
la forme est en retrait sur le fond, et même, elle pénalise ce fond.
Autre point, ne pas confondre la créativité littéraire avec la complexité
de l’expression: ici, ce me semble, ce qui prédomine c’est la pauvreté
des images que tu emploies - j’avais à ce sujet parlé d’images
lexicalisée - en revanche, tu en colles une tripotée, avec des rapports pas
toujours évidents entre elles. Dès lors, ce n’est pas parce qu’un texte
est bardé de figures de styles plus ou moins absconses qu’il est créatif,
attention aux rapprochements spécieux et un peu faciles. Il s'agit de la
difficulté à laquelle se heurtent bien des poètes en herbe, sur Genaisse:
l'on est trop habitué à voir des métaphores et des comparaisons partout,
que ce soit à la télévision, dans les revues, dans la littérature "de
divertissement"; et du coup, à force de les voir employées à tort et à
travers, j'ai l'impression que l'on a beaucoup perdu de cette sensibilité à
l'image, et que de plus en plus de jeunes écrivains - et de moins jeunes - se
laissent aller à des métaphores un peu faciles, presque par réflexe, sans
véritablement faire preuve de créativité ou de réflexion. L'on ne peut pas
dire par exemple que le temps comparé à un fleuve, les souvenirs qui
s'évaporent, ou l'amour ballotté par les flots du courant soient des images
très recherchée, ni même très révolutionnaires. Si tu me permets cette
comparaison, cela fait même un peu penser à la bibliothèque rose ou au
générique des romans de savon - Barbara Cartland sôôôrt de ce corps !
Dernier point, je ne suis pas un grand lecteur de poésie et je ne suis pas
non plus très calé que ce soit en physique ou en sciences, néanmoins le
littéraire que je suis peut t’assurer que cette oeuvre - avec toutes ses
qualités et ses défauts - n’a foncièrement rien d’original que ce soit
sur le plan des thématiques abordées, du traitement du sujet, ou même de la
forme qu'il revêt; bien au contraire. Et c’est je pense l’une des plus
grandes critiques que l’on pourra te faire: Prométhée te l’a déjà
signifié, et je ne puis qu’abonder en son sens. Bien souvent l’on se rend
compte que les jeunes écrivains s’abusent quant à leur capacité
d’innovation pour la simple raison qu’ils manquent de références,
d’outils de comparaison - et c’est en cela que l’opinion du vieux
prof’ de français rabougri que je suis peut éventuellement t’être
utile.
|
uacuus
Super actif

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Messages: 2753
|
Posté le: Mar Nov 20, 2007 23:02 pm Sujet du message: Re: Dans le tempo
Méphisto, ce n'est pas vrai qu'il n'y a pas de fautes de conjugaison, la
preuve:
ymalbert a
écrit: |
On rêve, on touche, puis on oubli,
|
A part ça, ce texte n'a pas grand chose de remarquable.
|
oeildenuit
Suprème actif


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|
Posté le: Mar Nov 20, 2007 23:14 pm Sujet du message:
Ce qui me gene moi , au niveau du rythme , c'est surtout la répetition des
sonorités
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