"Au nom de quoi le plaisir serait-il condamnable ?"


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z3jul
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Message Posté le: Dim Nov 04, 2007 16:09 pm    Sujet du message: "Au nom de quoi le plaisir serait-il condamnable ?"
Bonjour à tous !
J'ai un petit problème avec ce sujet de dissertation. J'ai eu du mal à le problématiser et à en percevoir les limites. Je vous fais donc part de mon plan en espérant que vous pourrez me venir en aide...

Problématique :
Qu'est-ce qui pourrait justifier le total refus du corps et par là même, la non utilisation de la raison, force de l'homme ? A l'opposé, n'est-il pas dangereux de subvenir aux moindres désirs du corps ?

I. Deux positions extrêmes face au plaisir.

1) La satisfaction du plaisir comme nécessité absolue.
a) L'association entre plaisir et bonheur (utilitarisme).
b) La contrainte intérieure de la passion.

2) Le total refus du corps.
a) La religion.
b) Le stoïcisme.

II. Le juste milieu.

1) Nécessité d'un examen de conscience.
a) Une hiérarchisation des plaisirs.
b) La conscience : le fait de l'homme.

2) Existence de raisons suffisantes au total refus ?
a) La religion, une raison subjectivement suffisante.
b) La morale ?
[/b]
uacuus
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Message Posté le: Dim Nov 04, 2007 22:43 pm    Sujet du message: Re: "Au nom de quoi le plaisir serait-il condamnable ?&
Citation:
Qu'est-ce qui pourrait justifier le total refus du corps et par là même, la non utilisation de la raison, force de l'homme ? A l'opposé, n'est-il pas dangereux de subvenir aux moindres désirs du corps ?

Effectivement tu as du mal à problématiser. On dirait que tu as simplement repris la question en mettant des périphrases à la place des mots de l'énoncé, et que ces périphrases ne font qu'obscurcir et embrouiller le problème. Condamner le plaisir et refuser totalement le corps ne sont pas forcément équivalents (ainsi on peut refuser le plaisir d'une nourriture luxueuse, sans refuser pour le corps une nourriture simplement nourrissante). Refuser le corps et ne pas utiliser la raison ne sont pas nécessairement liés. Ou alors il faudra que tu définisses les concepts pour que ça fonctionne mieux.
Avant de problématiser, cherche bien à définir les termes.
N'oublie surtout pas que c'est "le plaisir" qui peut être tenu pour condamnable, le plaisir considéré en lui même, et la définition a donc une grande importance.
N'hésite pas à faire la problématique en plusieurs étapes, genre le plaisir, par la définition qu'on a posée, entraîne ceci... mais il entraine aussi cela..., et cela produit telle contradiction, tel paradoxe. Il faut vraiment qu'on sente q'il y a un problème, une énigme à résoudre, et non que tu reformules maladroitement la question.

Pour ton plan, tu énumères des courants de pensée connus. Il faut évidemment que tu te serves de ces courants, mais à mon sens, il vaudrait mieux que tes parties et sous parties soient des idées (par exemple une idée d'épicure, ou une idée chrétienne) de sorte qu'elles se suivent logiquement. Enfin tu peux couper en deux ta première partie, mais je pense qu'il vaut mieux le refaire entièrement une fois la problématique mieux définie.
z3jul
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Message Posté le: Lun Nov 05, 2007 16:08 pm    Sujet du message:
Je vous propose une nouvelle formulation d ela problématique, mais j'ai quand même l'impression de rester dans une reformulation maladroite du sujet...

"Le plaisir entraine une dépendence du corps, de par le fait qu'il soit limité dans le temps, incitant ainsi le corps au désir de le retrouver. Mais d'un autre côté, le plaisir permet de soulager le corps et donc, d'apaiser l'âme. Nous touchons là au paradoxe du sujet et la question est alors de savoir si le plaisir doit être totalement renié, ou s'il est possible, voire nécessaire, de le contrôler."
uacuus
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Message Posté le: Lun Nov 05, 2007 18:59 pm    Sujet du message:
Je trouve que c'est mieux. A mon sens là tu ne reformules plus le sujet. Par contre il y a un risque d'être à côté.

La limitation du plaisir et l'attachement au corps sont effectivement des raisons de rejeter le plaisir, mais il ne faut pas oublier la question : "au nom de quoi condamner?". Je pense donc qu'il faudrait s'interroger davantage sur les valeurs qui sont au dessus de celle du corps (si on admet que le plaisir est la satisfaction du corps), que tu les approuves ou les remette sérieusement en question.

La deuxième étape de ta problématique me semble maladroite:
"Mais d'un autre côté, le plaisir permet de soulager le corps et donc, d'apaiser l'âme. ", tu supposes que le calme de l'âme est directement lié à la satisfaction du corps (tout est dans le "donc"), autrement dit, tu admets extrèmement rapidement, ce qui devrait plutot faire l'objet d'une question. C'est même pratiquement la question : savoir si le plaisir est le criterium ultime qui permette à l'âme de prendre les bonnes décisions, ou si l'âme peut établir au dessus des critères ou des valeurs, au nom desquelles il soit possible de juger le plaisir et de le condamner.
En affirmant que l'appaisement de l'âme dépend de celui du corps ( et en assimilant plaisir et appaisement) tu affirmes trop vite, ce qu'il faut mettre d'abord sous forme de problème.
z3jul
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Message Posté le: Lun Nov 05, 2007 23:31 pm    Sujet du message:
Bon j'ai un petit peu retravaillé mon plan, mais tout se mélange dans ma tête et je sais plus trop où j'en suis. Mais c'est tellement bien de se perdre dans la réflexion !

Problématique :
Le plaisir permet de soulager le corps, en repoussant la douleur. Mais son effet est limité dans le temps, ce qui entraîne donc une dépendance du corps, qui éprouve le besoin de le retrouver. Nous touchons là au paradoxe du sujet et la question est alors de savoir si le plaisir doit être totalement renié, ou s'il est possible, voire nécessaire, de le contrôler.

I. Deux positions extrêmes face au plaisir.

1) Le refus du plaisir
a) Selon des principes religieux
- exemple du dogme chrétien (rapports sexuels...)
- au nom d'une aspiration a la sainteté
b) Selon des principes moraux
- le stoïcisme, une philosophie qui est proche des principes religieux, mais dont la motivation fondamentale est différente : le religieux agit dans l'espoir d'une vie après la mort, alors que le stoïcien n'a pas cette motivation.

2) La satisfaction du plaisir comme une nécessité.
a) L' association entre plaisir et bonheur
- philosophie utilitariste (bentham)
b) La passion, une contrainte intérieure inévitable
- cf Tragédie ("Video meliora proboque deteriora sequor")

II. Le contrôle du plaisir est nécessaire

1) Il est difficile de justifier le total refus du plaisir
a) la religion, une raison subjectivement suffisante et objectivement insuffisante
- cf Kant : définition de la foi
b) Renier le corps, c'est renier la dualité de l'homme
- cf Descartes : substance pensante/substance étendue

2) La satisfaction du plaisir ne doit pas être la conséquence d'un réflexe, mais d'un examen préalable de la pensée
a) La magnanimité est avant tout sagesse
- cf Alain : différence entre le sage et le saint
b) Savoir distinguer les plaisirs
- cf Epicure : hiérarchisation des plaisirs


Je crains de ne pas avoir assez pensé par moi-même, parce qu'on a pas vraiment eu de cours sur le sujet, alors peut-être que ça m'a rassuré de m'appuyer sur les théories de grands philosophes que j'ai pu trouver... Mais pensez-vous qu'avec une structure comme celle-là je puisse parvenir à développer un raisonnement qui réponde au sujet de façon cohérente ?
uacuus
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Message Posté le: Mar Nov 06, 2007 12:45 pm    Sujet du message:
Tu vois assez bien tes propres défauts. Cette dissertation fait l'effet d'un catalogue énumérant différents courants de pensées sur un problème. Penser par soi même est sans doute un objectif beaucoup trop prétentieux, mais les auteurs doivent davantage être utilisés dans une série de raisonnements logiques (même si le raisonnement est parfaitement banal) plutot que mis les uns à la suite des autres. Tu n'as pas utilisé les auteurs, tu les as classés. Je pense qu'avec l'entrainement ça ira mieux, et ton prof de philo est de toute manière plus qualifié que moi ou un autre sur ce forum pour donner des conseils et apprécier le travail.

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