La Main D’Or


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WhiteHeart
De passage
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Message Posté le: Lun Oct 08, 2007 19:31 pm    Sujet du message: La Main D’Or
A ces nuages, qui suintent à grosse goutte, quelques perles blanches,
Des larmes intérieures, arrosant le ciel noir d'étoile, des heures,
Sous l'oppressante pression d'une main moite.
Sous un bout de laine, la sueur creuse un lit
Et la douce blancheur s’assombrit et du désir naît une rivière.
C’est une coulée mortelle vers l’origine,
Une trace invisible vers les profondeurs de l’essence.
Le désir est tel ce feu bouillant d’un volcan intime.
Interne à l’être, creusé sous la délicate peau,
Et ses vapeurs chaudes remontent lentement.
La fusion génère la lave chaude, blanche et huileuse.
A la face de la nuit,
Dans les ténèbres d’un coin,
Une fontaine déborde et déverse son trop plein, sa substance.
Une explosion d’étoile blanche vers le ciel,
À la bouche béante d’air du monde.
Les cieux sont repeints d’une couche lumineuse.
L’intimité de l’acte est dévoilée.
Dans la chaleur de la solitude,
L’être recrée encore la voie lactée,
Comme un pincement d’un sein divin et la création de cette mer de sable opalin renaît.
C’est un égoïste dessein.
Le monde renaît chaque nuit durant dans la tardive solitude
D’un homme couché dans la détresse de sa condition.
L’envie a creusé un plan dans la chair et ses canaux dirigent les émotions,
Parfois le feu de l’âtre brûle
Si fort qu’une pression s’exerce dans l’être
Et la toute puissance du désir primaire gagne ses pensées et son corps.
C’est des vagues successives de passion,
Un feu éternel que la solitude alimente comme une rage insatiable.
L’être est un chien enragé que le temps a rendu ivrogne du plaisir
Et Prométhée dans la chair.
L’organe devient objet et trésor unique.
C’est un sceptre,
Qui de sa valeur,
Fait de son possesseur, Monarque.
Le toucher devient transcendant et la main,
Cet ouvrier qui vérifie la machinerie chaque soir durant.
Le plaisir de la main est une drogue,
Un vice,
Une rougeur pour l’âme.
Parfois quand le manque, nous terrasse,
Ce vide sidéral que la chair mange dans la réclusion forcée,
Le feu rugit et un tigre s’agite dans les braises du feu,
C’est une course violente.
Le temps nous a trompés et le désir nous a tatoués.
L’imagination l’emporte sur la réalité et dans les vapeurs brumeuses d’un délire,
On voit l’être manqué.
La chaleur de sa peau manque à notre terre,
Et tel un soleil,
Il attise notre saine folie.
Et dans le feu d’une passion,
On frotte telle une lampe, son cavalier,
Jusqu’au moment de l’explosion où viendra sa récompense.
C’est un cycle,
Un mécanisme répétitif.

[…]

C’est une drogue dont le corps ne peut se défaire,
Tel l’air qu’on respire et qui sans cela nous ramène à l’Hadès,
Berceau de notre création,
Ou tous les désirs sont identiques et se confondent,
Quand la lumière caresse l’obscurité
Et que
L’innocence frôle la pleine conscience,
Quand la chaleur tourmente le froid
Et que ciel et terre s’abaisse
Et se baise à répétition depuis la nuit des temps sous notre œil pervers et fuyard.
On fuit la vision quotidienne de cet amour publique,
Qui nous rappelle à bien des moments,
Ce manque que nous avons et éprouvons dans un onanisme libidineux.
Réveiller le feu de nos étoiles interieurs
Avant que la lave ne s’endurcisse dans l’antre de la terre.
Terrons nos graines blanches,
Nos fuites intimes vers ce sol qui nous a vus un jour naître,
Enfantons ! Malsain de cette union rejetée,
Que la terre dans cette fusion sans chair
Confesse notre péché à la face du monde.
Brûlons dans le noir quelques bougies, encore dans l’ombre,
Projetons encore une tâche vers ce ciel, une honte…
Vers cette toile noire.
Redessinons l’univers du péché inscrit dans le livre sacré.
A cette drogue que mon essence consomme dans la chaleur de la nuit,
Qui du sein se forme et génère la création, quand le rien ne s’assemble et prend vie,
Sort,
Gicle,
Mouille,
Arrose,
Déverse,
Déborde,
Noie mon malheur,
Inonde ma couche,
Que ma dernière nuit
S’éteigne au lever du soleil
Dans un lit de nuage
Blanc et de sang.
Lundi 8 octobre 2007, Rennes

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