Aguirre : la colère de Dieu

travis_bickle

Voici un petit article que j'ai écris il y a 4 mois sur ce film mythique.

Aguirre
Un film de Werner Herzog
Avec Klaus Kinski
Film allemand sortit en 1972

Superbe découvert que celle de ce film de Werner Herzog dont je ne connaissais même pas l'existance. C'est grâce à un stage à la médiathèque du lycée de Porrentruy (super stage dans le cadre du boulot entre parenthèse) que j'ai vu ce film. Il trainait dans les rayons et il m'intriguait alors je l'ai loué. A signaler aussi que le fait que la musique soit signé par le groupe progressif allemand des 70's Popol Vuh m'a quelque peu pousser à le louer également.

Aguirre se passe en Amérique du Sud en 1560. Une poignée de conquistadors, sous les ordres de Pizarro, partent à la recherche de la mythique Eldorado en compagnie d'un moine et d'une poignée d'esclaves. Mais l'équipée s'enlise dans des marais et Pizarro décide de séparer le groupe en plusieurs équipes.
Dans une de ses équipent se trouve Don Lope de Aguirre (Klaus Kinski), un noble conquistador dont les ambitions de pouvoir, de gloire et de fortune non pas de limites. Il emène même sa fille avec lui dans cette expédition.
Il se révolte contre Pedro de Ursua, le chef de son équipe, et nomme à la place Fernando de Guzman et qu'il promu "empereur du Pérou et de l'Eldorado". Il n'est en fait qu'un pantin dans les mains d'Aguirre qui rêve en secret de devenir un maitre incontesté.
L'équipe a dut construire un radeau de fortune pour descendre le fleuve Amazone car traverser la jungle est bien trop dangereux à cause des Indiens.
Face aux rapides et au manque de vivre, l'équipe d'Aguirre va vivre une lente descente aux enfers.
Aguirre ne tarde pas à faire executer son rival Ursua avant de tomber sur une tribu de cannibale et de voir ses hommes disparaitre petit à petit.
Finalement, en prise à la folie, Aguirre restera le seul survivant sur ce radeau dérivant le long du fleuve.

Contenant des images et des plans superbes, Aguirre est un film dont la thématique à surement du inspirer Francis Ford Coppola pour Apocalypse Now. Les mêmes élements sont là : la descente d'un fleuve, des ennemis invisibles, la folie qui s'installe peut à peut.
Le scénario d'Aguirre est tiré de faits historiques. Don Lope de Aguirre ayant bel et bien existé. C'est d'ailleurs lui qui fit pour la première fois la quasi totalité de la traversé de l'Amazone jusqu'à l'océan Atlantique.
Le film s'éloigne quelque peu de la vrai histoire d'Aguirre, mais celà n'est pas grandement dommageable. C'est avant tout une oeuvre qui ne laisse pas de marbre et qui hante. Plus les jours passent et plus la morosité et la folie s'installe dans l'équipe. Le suicide de la femme d'Ursua, courrant dans la jungle vers une mort certaine, fait partit des passages clés du film.
Et que dire de la scène du "courronement* de Guzman où ce dernier craque nerveusement ou encore ce cheval que l'on est obligé de mettre par dessus bord.

Tout au long du film, Kinski s'impose dans sa prestation dans le rôle d'Aguirre alors qu'il n'est pas exactement l'élement central du récit. Sa stature imposante, son visage crispé laisse une drôle d'impression alors qu'il ne se contente que de dire quelque phrase (sa déclamation : je suis la colère de Dieu).
Enfin un des passages forts, la mort de la fille d'Aguirre, dans les propres bras de son père, transperçée par une lance...
La folie et la barbarie du colonialisme (pourquoi pas la folie des hommes tout court ?).
A noter que le tournage fut également un véritable enfer. Herzog voulut tourner son film dans les véritable décros de l'action (c'est à dire la jungle, le Pérou, le fleuve...) Les conditions de tournage furent particulièrement dures et l'équipe ne manqua pas de disparaitre plusieurs fois dans les rapides du fleuve. Klaus Kinsi, reconnut pour être deséquilibré, paranoïque et violant à menacer plusieurs fois de quitter le tournage et n'hésite pas à en venir parfois aux mains Werner Herzog. Ce dernier dut une fois menacer Kinski avec un pistolet pour que ce dernier termine le tournage. Les acteurs portaient leurs amures et costumes 24h sur 24. Il va sans dire que les conditions de tournage jouèrent un rôle favorable dans l'ambiance de folie qui règne tout le long du film.

Aguirre fut mon premier Herzog, mon premier film avec Kinski et une trés bonne découverte.
A noter que ce film est asser rare à trouver (je ne l'ai vu d'ailleurs qu'en anglais) et est épuiser je crois bien.

Klaus Kinski menace Werner Herzog avec une machette Shocked