Propos d'un inactuel


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flaneur
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Message Posté le: Mar Juil 10, 2007 15:42 pm    Sujet du message: Propos d'un inactuel
L’homme devant nous n’est pas un poète, simplement un homme qui vomit sa pensée en noir & blanc. Notre homme incarne l’essentiel. Tout le reste n’est que porno chic. Un homme si droit et rigoureux, pourquoi s’entoure-t-il d’autant de fous. Est-il fou lui-même? « Perds un peu de temps pour t’organiser et tu gagneras du temps ». En fait il gagnera simplement plus de temps à perdre. Au fond d’un verre il perd le droit de respirer mais achète celui de parler. Parler les verbes qui sont lui, pas eux. Mais pourquoi devrait il être soi : seule sa tristesse est joie, sa joie sa dépression. Un dieu grec car ceci est son domaine et non celui des moustiques qui l’embusquent tant il essaie de boucher les trous. Il doit donc se dissimuler dans le semi noir, mi-nuit, pour ne pas les attirer. Cette attraction l’empêche de réfléchir et l’oblige au théâtre. Répétition après répétition il connaît enfin son texte. Celui d’une génération copiée collée comme toutes celles d’avant et celles à venir. Le temps fuit et seule la décoration change. Il pense que son regard doit être étiré pour se sauver du détail qui rend passionné. C’est un retour à l’enfance qu’il lui faut, pas une construction de soi. Car toute construction est solide et ennuyeuse. Une sculpture de marbre est bien plus belle brisée. Cela lui rappelle le temps, lui rend l’espoir et accouche en lui la haine de tout résultat. « Un résultat est une fin » dit il, « il n’existe pas de résultat ».

Ce qui gratte cet homme est que la prouesse des mots n’atteint pas les excès de sa pensée. Ils l’enferment. De telle sorte qu’il perd les moyens d’une vérité car bon sens il n’y a pas, ni sens, ni bon. Tout l’amour qu’il perçoit n’est qu’un enchantement. Une illusion céleste comme celle du Tout où si rare lui semblent les occasions de croire c’est que trop fortes sont les nuances. Car noir comme rouge les veines s’écoulent pour verser sur ses lobes cette eau qui se noie. Elle se noie pour nous et non par choix, voici donc celle qui n’a pas de dompteur. Abstraction faite des suppositions il perd tous moyens de vivre et c’est en elle que sa grâce se doit de dire merci aux barjos des rois. Les mêmes qui virent le jour céder à la candeur des nouveaux rois, moins fermes, moins apparents mais tout aussi brutaux. Ces rois le suivent chaque instant, chaque mouvement qui taille l’existence. Douce est leur bouche mais long et vif est leur bâton. Une flèche qui indique le chemin mais le tuera s’il s’égare. Non que le pas qui abrite ce chemin soit cause de fin mais la forêt messieurs! Dans la forêt le bel œil à beau cligner il perd notre homme de vue. C’est dans la foret qu’il porte danger. La suite des colonnes sombres et clairsemées n’est pas concevable à deux. Ni trois, ni mille, ni tous. Rangeons donc, rangeons ces arbres, ils sont bien trop vilains et poussent trop lentement. Nous voulons des arbres droits, larges et droits, pour écraser les miettes sans effort sué. Il sue lorsqu’il pense trop, trop à l’envie de ne plus penser à rien. « Le bleu me dites vous? » Le bleu ne l’intéresse plus, le bleu n’est plus et ne revivra jamais sauf entre les nez des pourparlers. Ce qu’on dit de lui est faux. Dénaturé est un phrase en soi. Déposé dans un phrase il la détruit. Seul le jeu ne peut pas être dénaturé. « Je jeu. Tu jeu. Il jeu. » Nous ne pensons pas le contraire car le contraire y est déjà.

« Blasphème soit sur la porte qui s’est ouverte au chiffre doré. Elle m’a donné joie, frisson, et désir. Une suite de chronologies à la poursuite d’un lièvre qui me brûle les hanches tant il ne s’arrête pas. Mais quand m’unira-t-il à tout ce qui est vrai, qui n’est pas lisse, publique et anonyme. Mon pousse saigne mais il ne coule pas. C’est son ultime combat mais le centième qu’il poursuit car seule l’utopie peut soigner son dégoût. Seules les montagnes d’asphalte et la gorge du port lui donnent la caresse du flottement. Cette écharde voudrait me prescrire le don de l’infini, mais comment m’offrir ce que je détiens déjà. Je dois donc m’en remettre à poursuivre la suite inlassable de tout ce qui eut un commencement. Quelle fatigue ! »
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Message Posté le: Jeu Juil 12, 2007 18:41 pm    Sujet du message: Re: Propos d'un inactuel
Joli texte à mon goût. L'expression est soignée mis à part quelques passages dont:

flaneur a écrit:
Une flèche qui indique le chemin mais le tuera s’il s’égare.

Je pense qu'il y mauvaise structure de la phrase: la conjonction de coordination "mais" joue mal son rôle. Je proposerai: "Une flèche lui indiquera son chemin mais le tuera s'il s'égare"; à supposer qu'on se serve de la conjonction en question.
flaneur
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Message Posté le: Ven Juil 13, 2007 03:25 am    Sujet du message:
Oui, vous avez raison, je vais retravailler cete phrase.

Merci

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