Tsubi
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Posté le: Dim Juil 08, 2007 14:30 pm Sujet du message: Quatre dorures
Il a le front fuyant des auteurs embrumés, l’œil revêche encastré dans
un moule triste … Son regard berce des flots de lettres, à la cadence
hasardeuse d’un métronome désenchanté.
Hier, au dernier coucher de soleil, il a dardé sa plume des ombres agitées
d’un autre froissement du jour. Le poignet souple, l’élégance affinée,
il a noircit la vie d’un vent agité.
Un tourbillon de frissons plaint ses doigts, légèrement crispés comme des
ongles de faucon.
/
La chevelure ondoyante reflète milles feux sauvages, la courbe savante de sa
coiffe royale descend les cœurs comme une plume les collines. Les mains
dorment toujours sur la poitrine laiteuse, agitée sous la fureur de la
passion. Deux pommes remontent une courbe harmonieuse, où l’amour se perd
sur une vague éternité. La volupté s’y dandine comme une nymphe
éméchée, la robe traînant sur un lit d’argent, la flamme perçant sur le
dos des dieux…
/
Trois fils d’or cousent sa bouche. Enflammés par la sentence, les os
cancanent sur un marbre fragile, blanc avare qui ne rend jamais le cuivre du
soleil d’été. Un orbe arrondi danse sur l’horizon, au loin où se
jettent les ponts de l’infini. Le crâne luit d’amour, le sable, éventré
sur ses pommettes glissantes, égrène le temps au coin des pétales
lubriques. Un champ immense traverse ces quelques débris, vestiges d’une
mère aux seins trop gonflés.
/
L’oracle gît sur une pierre taillé. Hier, il est mort de rédemption…
Blotti dans un arbre céleste, le sain(t?) archer lui a soufflé les barreaux
des enfers sous une nuée de flèches. La langue fripée, il a renâclé
jusqu’à la dernier goutte de cet océan perdu, de cette verte innocence qui
dessinait des paradis sur la plus aride des tombes. Hier, il a craqué sa
dernière allumette pour réchauffer le soleil, qui n’est déjà plus trop
ambré de vie…
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Posté le: Dim Juil 08, 2007 18:48 pm Sujet du message:
Navré de répéter que j'aurai placé ce texte dans la section Littérature
et non Poésie. L'image que je fais de la poésie est différente de la
tienne, et de celle des autres également: des vers et des rimes.
C'est un choix personnel, je pense que chacun fait son idée de la poésie,
différemment d'antan. Je ne force personne à l'admettre.
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Tsubi
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Posté le: Dim Juil 08, 2007 23:52 pm Sujet du message:
S'il n'y a que ça pour te faire plaisir !
Enfin à ce jeu, l'on risque tous de s'endormir devant des alexandrins qui
piaillent sur ta fleur poétique. Danser sur un sonnet ou même un poème plus
long, c'est lorgner sur un infini qui n'existe pas. Il y a si peu de densité
dans le vers et la rime, trop peu de puissance... d'où la forme prosaïque
des quelques lignes du dessus.
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Invité
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Posté le: Dim Juil 08, 2007 23:59 pm Sujet du message:
Tout dépend de la maîtrise du langage par l'auteur. Un texte versifié
d'excellence procurera autant de "puissance" qu'une prose non contraintes sur
la longueur, la sonorité, etc.
Je n'insinue en aucun cas une quelconque médiocrité de ces écrits. J'aurais
même avoué qu'ils sont de qualités et à mon goût. Simplement, je réserve
la prose à l'argumentation plus précisément, et la poésie à la
magnificence.
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Tsubi
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Posté le: Lun Juil 09, 2007 00:07 am Sujet du message:
Baudelaire arrive à freiner la tension de mon esprit, c'est dire le peu de
goût que j'ai pour la reine de la rime. Il n'y a guère que Rimbaud, par ses
explosions nerveuses et ses mots sortis des forges d'Hépaistos, qui puisse
exciter mes synapses.
D'où ma préférence pour la poésie en prose, ce langage dansé, travaillé
et purifié à la hauteur des plus beaux tableaux.
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Invité
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Posté le: Lun Juil 09, 2007 00:15 am Sujet du message:
Tu es difficilement impressionable par les vers, je regrette. Nos idées
diffèrent sur la qualification d'une poésie.
Tsubi a
écrit: | la courbe savante de sa
coiffe royale descend les cœurs comme une plume les
collines |
On a deux noms juxtaposés précédés par ces déterminants . Syntaxiquement,
tout est juste mais la tournure actuelle prête à confusion et n'est pas
appropriée.
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Tsubi
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Posté le: Lun Juil 09, 2007 00:21 am Sujet du message:
miosotys a
écrit: |
Tsubi a écrit: | la courbe savante de sa coiffe royale descend les cœurs comme
une plume les collines |
On a deux noms juxtaposés précédés par ces déterminants . Syntaxiquement,
tout est juste mais la tournure actuelle prête à confusion et n'est pas
appropriée. |
Il n'y a aucune faute et je justifie "syntaxiquement" (tu as beaucoup de
pédance dans le verbe) cette structure par une analogie en parallèle avec la
comparaison :
la courbe : une plume
les coeurs : les collines
Singulier/singulier, pluriel/pluriel.
Le seule problème à mon sens est que j'aurais dû utiliser "des" devant
"collines", pour poursuivre parfaitement la-dite analogie.
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Invité
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Posté le: Lun Juil 09, 2007 00:26 am Sujet du message:
J'aurais proposé pareillement mais tourner autrement la phrase aurait été
plus judicieux.
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