melodeath
De passage
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Posté le: Sam Juin 02, 2007 10:41 am Sujet du message: Dernier bain
Peter se déshabilla rapidement en frissonnant et trempa son index dans le
liquide fumant. L'eau était bouillante. Il prit son courage à deux mains et
s’étendit dans la vieille baignoire en profitant de la forte chaleur qui
caressa son corps. Puis il cala une serviette pliée en quatre sous sa nuque
pour plus de confort. Il attrapa derrière lui ses cigarettes et un vieux
cendrier. Il fuma en se délassant et s'amusa à souffler la fumée sur la
surface de l'eau où elle ricochait avec légèreté. Il ferma les yeux et se
laissa aller à une douce rêverie.
Il pensa à cette curieuse maison dont il venait d'hériter suite à la mort
de sa tante Crissy, mystérieusement disparue quelques semaines auparavant.
Les recherches effectuées par la police se poursuivaient, mais l'espoir de la
retrouver en un seul morceau était oublié. La campagne environnante était
pleine de vieux puits oubliés et elle avait sûrement fait une mauvaise
chute. C'était en tout cas l'avis de l'inspecteur de police du coin.
Peter n'avait jamais porté sa tante Crissy dans son cœur et il avait été
bien surpris et surtout heureux d'hériter de son immense maison de campagne.
Il venait tout juste de s'installer et il restait encore des tonnes d'affaires
de la vieille pie à évacuer. Chaque pièce regorgeait de bibelots et de
meubles d'une autre époque qui ne lui plaisaient guère. Il avait des goûts
plus modernes et il allait se faire un plaisir de tout remeubler, car il faut
préciser qu'en plus de la maison, la vieille Crissy lui avait légué un joli
pécule de plusieurs dizaines de milliers d'euros.
Il écrasa sa cigarette et fouilla dans la masse de shampooings et de gel
douche alignés le long de la baignoire. Il trouva ce qui ressemblait à un
bain moussant et après l’avoir reniflé avec incertitude, il en versa un
peu autour de lui. Le bain fut très vite recouvert d’une mousse blanche
composée de minuscules bulles transparentes. Il se mit à jouer avec cette
neige transparente qui le recouvrait quand soudain une douleur fulgurante
déchira son corps.
Il hurla et se débattit dans l’eau, éclaboussant les vieilles tapisseries
murales et le sol de marbre gris. Ses muscles et ses os semblèrent comme
broyés par une enveloppe de métal qui le compressait de toute part. Il
poussa un cri désespéré vers la porte de la salle de bain, mais il se
rendit compte avec stupéfaction qu’elle grossissait à vue d'œil, comme
tout autour de lui : les murs s’allongeaient, les meubles s’étiraient, le
lavabo devenait gigantesque et le plafond s’éloignait. Aussi incroyable que
cela pouvait paraître, il comprit très vite ce qui lui arrivait : il
rétrécissait !
Son squelette rapetissa, comme ses muscles, ses chairs, ses organes et ses
cheveux. Il but la tasse et manqua s’étouffer dans l’eau savonneuse, mais
il se débattit comme un forcené et parvint à passer la tête hors de l'eau,
aspirant une mince goulée d'air.
Malencontreusement, son pied qui était passé d’une pointure de
quarante-trois à un ridicule vingt-quatre fillette s'enroula autour du fil en
billes de fer de la bonde qui gardait l’eau prisonnière du bac en émail.
Un puissant tourbillon se déclencha et aspira l'eau avec fureur.
Peter, de plus en plus petit, lutta de toutes ses forces, mais ses brasses
furieuses se révélèrent de plus en plus inutiles. Il atteignit très vite
la taille d’un haricot, ce qui le força à se laisser aspirer dans le
siphon avec comme dernière pensée cohérente « bon dieu, jamais on ne me
retrouvera là-dedans ! ».
Son minuscule corps fut ballotté dans tous les sens le long des vieux tuyaux,
mais son poids infime lui évita une blessure fatale.
Il ouvrit les yeux et découvrit les parois d’un renfoncement qui
semblait-il lui avait miraculeusement sauvé la vie. Il se releva de la fange
humide et grasse où il trempait, et son pied nu s'enroula autour d'une
branche élastique. Un poil ! comprit-il en attrapant le curieux follicule. Il
le jeta avec dégoût. Ses mains tâtonnèrent le long des parois humides
quand il perçut devant lui une faible clarté.
Il s’avança et jeta un coup d’œil dans le large et sombre tunnel
empestant le shampooing qui s'ouvrait à sa droite, mais il recula très vite
au fond de sa cachette, terrorisé.
À quelques pas de lui grouillaient de gigantesques araignées grosses comme
des poneys et aux physionomies peu amicales.
Pourtant son espoir renaquit quand il entendit une petite voix appeler non
loin de là.
– Eh oh ? Il y a quelqu’un ?
Il s'avança et regarda prudemment dans le tunnel. Horrifié, il aperçut sa
vieille tante Crissy, nue comme un ver et pataugeant dans le ruisseau boueux,
ses lourds seins blanchâtres ballottant au niveau de son nombril. Elle
ressemblait à une folle évadée d'un asile. Mais le pire se trouvait
derrière elle. Elle était suivie de près par un trio d’énormes tiques
dignes d'un film de Ridley Scott.
Peter se retint de la prévenir de peur de se faire lui-même repérer, quand
soudain il sentit ses muscles se contracter de nouveau. Il regarda avec
angoisse les parois qui l'entouraient et qui ne devaient pas mesurer en
réalité plus de trois centimètres de largeur.
L'inévitable survint et sa métamorphose suivit le chemin inverse.
Il se mit à grandir.
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ICEBLOCK
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Posté le: Sam Juin 02, 2007 10:52 am Sujet du message:
C'est donc ça la poésie moderne ...
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melodeath
De passage
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Posté le: Lun Juin 04, 2007 14:09 pm Sujet du message:
Tout a fait ! ! !
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Invité
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Posté le: Lun Juin 04, 2007 16:22 pm Sujet du message:
C'est magnifiquement bien écrit, seulement, je ne considère pas que ce soit
de la poésie.
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Sylvain Legrand
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Posté le: Mar Juin 05, 2007 07:35 am Sujet du message:
très chère mouise autiste,
Il te faudrait comprendre, à un moment, que tout le monde se moque de tes
considérations.
Je n'aime pas le texte.
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melodeath
De passage
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Posté le: Mar Juin 05, 2007 12:05 pm Sujet du message:
ok
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Prométhée
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Posté le: Mar Juin 05, 2007 12:22 pm Sujet du message:
Sylvain Legrand a
écrit: | très chère mouise
autiste,
Il te faudrait comprendre, à un moment, que tout le monde se moque de tes
considérations.
Je n'aime pas le texte. |
Non, moi j'aime bien.
Il met l'ambiance.
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