Prométhée
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Posté le: Lun Mai 28, 2007 22:38 pm Sujet du message: Assis sur un banc.
Attention aux yeux, je vous ponds une prose. Pour les courageux sans doute...
Assis sur un banc, aux deux extrémités, un soir d'été.
C'est alors que ma langue se déplie, rampe au sol tel un crotale, et va
chatouiller vos seins de crème. Vous en rigolez, et pour vous venger, crachez
une salive rose qui me trempe tête à pieds. Me voilà ressemblant à un
bonbon comique. Si les bonbons vous les suciez de vos yeux, je serais déjà
fondu tellement ils me dévorent. Je remballe ma langue et balance un bras
caressant qui fait mouche sur vos joues, les gonflant de plaisir rouge. Vous
rétorquez en me ficelant de votre chevelure, et je me réchauffe dans cette
couverture d'amour. Vous riez de voir votre nouvelle peluche, et je ne
rechigne pas à être cette coqueluche. Mais j'ai encore un pied de liberté
pour la bataille, duquel je botte vos fesses jusqu'aux étoiles. C'est ainsi
que se prend une dimension autre: Peur de votre défaite dans ce noir
cosmique, vous m'offrez quelques comètes sur la figure et me faites un oeil
au beurre d'astre. Je ramasse les restes en collier, j'y rajoute de mes dents
et insiste pour que vous le mettiez.
Sotte! Je vous mords le buste et en arrache la peau. Un sang fleuri en
découle et tapisse quelques univers. Je ris de ce méfait que vous n'êtes
pas prêt de pardonner.
C'est pour ça que tu précipites les choses entre nous. Ton talon de cristal
transperce mon pied et mon cri secoue les nuages. Tu ne t'arrêteras plus,
n'est-ce pas? Te voilà trempant tes cheveux dans le soleil, pour rendre le
fouet plus brûlant. Il claque sur mon dos et calcine ma peau. Mais je me
rebiffe, les attrape de ma main humide de sueur et les arrache avec douceur.
Tu pleures des perles qui viennent noyer mes deux poumons, je vide mes poches
et t'étouffe de leur argent!
Mais le coeur est encore!
Je t'éventre d'un croc de Grande Ourse, tu m'arraches les entrailles d'un jet
de gravité. Chacun perd l'enrobage viscéral qui ceinture son coeur. Les deux
organes brûlants se savourent enfin.
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