Invité
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Posté le: Ven Juin 01, 2007 08:50 am Sujet du message:
Exact, merci pour la réflexion, je corrige.
Méphistophélès a
écrit: | [...] au présdent de l'indicatif
[...] |
Absent du dictionnaire. C'était juste pour évoquer le fait que personne
n'est parfait. Autrement, j'aime bien qu'on corrige mes fautes, même
d'inatention, pour que j'avance !
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Méphistophélès
Suprème actif


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Posté le: Ven Juin 01, 2007 11:25 am Sujet du message:
Quoi, tu ne connais pas l'horrible presse-dent de l'indicatif ?
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Prométhée
Actif

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Posté le: Ven Juin 01, 2007 11:33 am Sujet du message:
Pire qu'un dentiste.
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Méphistophélès
Suprème actif


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Posté le: Ven Juin 01, 2007 15:49 pm Sujet du message:
Chose promise, chose due: j'me lance.
Première impression sur ton oeuvre Sylvain: c'est de la compote grammaticale,
de la bouillie sémantique. Le genre de texte qui rend chauve, à force de
s'arracher les cheveux. Le genre à agresser l'innocent petit lecteur qui,
ayant cliqué par mégarde sur le petit bouton menant à ton topic, se voit
ensevelit sous une avalanche de mots sans dessus dessous. Premier constat
plutôt positif donc. Voyons ça plus en détail...
I Une approche lexicologique
tout d'abord: tout dans ton poème concourt à déstructurer joyeusement notre
belle langue française.
Des associations plus qu'incongrues: "tu glapissais" (avec animalisation du
personnage); des antithèses, ou tout du moins, des paradoxes: " au beau
milieu d’un champ sur des dalles d’ardoise " ("champ" apparaîtrait alors
comme une métaphore soulignant la grandeur de l'espace, en opposition avec le
champ lexical de l'urbanisme "toile d'ardoise").
A cela, rajoutons de nombreux jeux de mots, des kakemphatons de plusieurs
types:
* Antanaclase: " Tout était à l’époque une époque imbécile ". Le
premier "époque" renvoie au temps passé, le second à une civilisation
observée dans le cadre d'une période précise, ainsi, même si c'est assez
ambiguë, je pense qu'il y a antanaclase (utilisation d'un même mot à des
sens différents).
* Syllepse: " j’exécutais mon innocence sur les éléments ". ici, le mot
"exécuter" peut être compris comme "agir" (faire agir son innocence sur les
éléments), ou comme "détruire" (détruire son innocence au contact des
éléments). Cette ambiguïté sur le sens du mot "exécuter" est un syllepse
de sens, et celui-ci conduit ta phrase à recouvrir potentiellement diverses
significations (on parle d'amphibologie).
Enfin et j'en aurai terminé avec le vocabulaire: il y a mélange des niveaux
de langues, avec des termes et des tournures soutenus ("t'en souvient-il"), et
au contraire d'autres plus familiers ("maman"). Mélange de pathétique et de
froideur intellectuelle.
II Intéressons-nous maintenant à la
construction de ton poème: force est de constater que c'est encore le
foutoir.
Tout d'abord, la narration et les différents types de discours sont
farouchements emmêlés dans ce texte. La plupart du temps, nous avons affaire
au discours du narrateur (" T’en souvient-il maman ? "), par moment celui-ci
nous raconte des évènements (d'où un passage à la narration) et il lui
arrive même d'introduire du discours rapporté, chose assez rare en poésie
(" -Ta mémoire, c'est ta sagesse "). La position du narrateur et les
modalités de l'énonciation sont donc très changeants.
La progression de ton écrit est aussi assez confuse. Nous avons peu de
connecteurs logiques, peu de pronoms anaphoriques, et le thème même de ton
écrit parait diffus: nous avons donc cette impression persistante que tu
t'évertues à nous parler de tout et n'importe quoi, et dès lors, la
progression semble incohérente. Le texte est décousu.
Pour finir, si le poème est grammaticalement correct sous tout point de vue,
j'ai le sentiment que tu cherches à brouiller les liens et les fonctions des
différents membres de ta phrase. Nous avons déjà parlé des associations un
peu étranges entre les mots (à ce sujet, l'on pourra citer le mot "boulots",
concept abstrait rendu concret par l'adjectif qualificatif épithète de
nature "zébré"; un peu comme si tu avait voulu dire "bouleau" et non
"boulot"), mais il y a aussi ce détournement systématique de tes noms:
* Par le biais d'allégories: " La science me brisait, m’étant une
étrangère " (la science devient un être capable de "briser" quelqu'un).
* Par le biais de personnifications: " Cette graisse incapable, aux rouages
parfaits / N’avait pas de fatigue " (la graisse connaît la fatigue, elle
est donc humanisée).
* Par le biais de métonymies: " une époque imbécile ", "époque" désigne
"les gens de cette époque" et non l'époque en elle-même (c'est pourquoi il
s'agit aussi d'un hypallage).
Et j'en passe...
Pour conclure: tout est fait dans ce poème pour que le lecteur n'y comprenne
rien... et c'est plutôt réussi. D'un point de vue rythmique et mélodique,
c'est pas top: je doute que tu aies axé tes efforts là-dessus. Un poème
"absurde", très imagé, et complexe donc. Reste à savoir s'il vous touche ou
non, et sur ce point, je ne me prononce pas.
Dernière édition par Méphistophélès le Ven Juin 01, 2007 21:13 pm; édité 1 fois
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Sylvain Legrand
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Posté le: Ven Juin 01, 2007 20:30 pm Sujet du message:
J'avais mal orthographié "bouleau" je corrige de suite.
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Sylvain Legrand
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Posté le: Ven Juin 01, 2007 20:33 pm Sujet du message:
Merci beaucoup pour ton analyse elle est très pertinente. Je posterai moi
même une explication brève du texte demain.
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Sylvain Legrand
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Posté le: Sam Juin 02, 2007 08:21 am Sujet du message:
Citation: | I
T’en souvient-il maman ? tu glapissais le jour.
Dans les rondes et sphères.
Dans les bouleaux zébrés : tout un manichéisme.
II
Une métamorphose. Ou sont-ce des poisons ?
Le fait est cependant
La boue demeure grosse et ma gorge tarie. |
Ces deux strophes ont valeur de sommaire. Bien qu'elles ne renvoient
concrètement à rien ou à peu, elles sont présentes pour mettre en l'esprit
l'idée d'une double "profondeur" du texte. Le tout s'ancre dans le thème
général de la naissance, sur lequel je m'attarderai plus tard.
Dans la première strophe, bien que rien ne soit clairement défini, comme je
l'ai expliqué plus haut, on peut cependant définir quelques notions se
dégageant, prédéterminant un axe de lecture ou ayant vocation de le faire.
Tout d'abord, on note l'évocation immédiate de la notion de souvenir ("t'en
souvient-il ") alliée à la maternité("maman"), clef de voûte du texte.
Paradoxalement à cette notion primordiale, je fais une description d'un
décor incertain, de "rondes et de sphères, introduisant déjà l'idée
d'instabilité de la mémoire. On sait en effet que la mémoire est chose
mouvante et trompeuse car ce qu'elle nous remet à l'esprit se trouve
modifié, par la distance de l'instant d'une part, par l'interprétation qu'on
en fait secondement, qui est d'après moi une chose aberrante car cette même
personnalité que notre mémoire a forgé pervertit notre mémoire, d'où
vient peut-être partiellement que les hommes peuvent changer d'idée,
d'intelligence et de caractère à mesure que le temps passe et donc que les
fondements d'eux même se voient ébranlés par l'oubli. Ce paradoxe, pour
avoir plus d'impact est renforcé, à la fois par la description claire des
"bouleaux" au milieu de la description abstraite des "rondes et sphères"
(formes renvoyant selon moi et selon d'autres aussi je pense, inconsciemment
à la naissance), description claire mettant un deuxième paradoxe au milieu
du premier, et par la notion de "manichéisme" que ces "bouleaux" me
permettent d'introduire.
On retient donc de cette première strophe les notions qui s'en dégagent, de
mémoire, d'instabilité de cette mémoire, et surtout de naissance.
La seconde strophe, quant à elle, est beaucoup moins "profonde" que la
première, et ne renvoie pas réellement, ou bien j'ai oublié en quoi
(j'expliquerai si vous voulez les raisons qui font mon ignorance sur mes
propres textes en temps voulu) à l'idée qui sera développée en deuxième
partie de texte. Même, cette deuxième strophe développe l'idée de la
première, la "métamorphose" renvoyant ici à la croissance, au temps qui
s'écoule étant un "poison" pour nous même. Le dernier vers quant à lui
définit le caractère élégiaque du texte dans le même temps qu'il
introduit l'idée de rapport compétitif au monde. En effet, la "boue grosse"
en plus d'avoir vocation d'évoquer dans vos petits inconscients de lecteurs
celui de "grasse", association que j'ai jugé possible étant donné la
similarité relative des deux mots et la vraisemblance de l'expression "boue
grasse" par rapport à celle de "boue grosse", développe une idée de
compétition jalouse au monde, à l'équilibre de celui-ci, contre lequel on
ne peut pas aller en mettant en opposition les deux idées, de la boue et de
ma gorge.
J'ai choisi le terme de gorge par affection d'une part, mais aussi parce que
la gorge est l'instrument de l'esprit. C'est d'elle que partent les paroles,
et elle qui a permis le développement du langage, donc de notre intelligence.
J'ai préféré à l'esprit son instrument car je ne veux pas ici dénigrer la
culture de l'intelligence, mais la faible constitution que nous sommes en
comparaison au monde. Et cette gorge me permettait d'adjoindre l'adjectif
qualificatif (c'est autre chose ? je n'ai pas de connaissances en grammaire)
"tarie" qui pouvait encore selon moi développer l'image de la boue grasse
dans vos têtes de lecteurs.
Ces précisions étant faites, je juge inutile de vous en apporter d'autre car
le reste du texte commente et développe les notions que j'ai expliqué
ci-dessus :
Citation: |
Tout était à l’époque une époque imbécile.
Il me semble être né au beau milieu d’un champ sur des dalles d’ardoise,
m’être saisi de ces pierres pour cacher le soleil. Mais qu’est-ce
qu’une mémoire ?
-Ta mémoire, c'est ta sagesse
-Eh bien je n’en veux pas
-Ta mémoire, c'est ton cœur
-Eh bien je n’en veux pas
-Ta mémoire est ma vie !
Voyez comme cette mémoire me lasse et m’affaiblit. |
Ce passage correspond au "I"
Citation: | Je
suis entré, si c’est ma faute je l’ignore, dans des concurrences. Enfant
sadique comme tous, j’exécutais mon innocence sur les éléments, dans un
absolu désir de prendre à chaque chose son existence.
Cette graisse incapable, aux rouages parfaits
N’avait pas de fatigue.
La science me brisait, m’étant une étrangère.
C’est que ma pensée, que je crois chaque fois aboutie, se cogne dans le
monde. Assurément, il en est des supérieures, que je ne tolère pas, ni ne
conçois, car n’étant d’aucune mathématique que je sois en mesure de
comprendre, ou de subtiliser. |
Celui-ci au "II"
Citation: | Cela ne m’a pas empêché de t’arracher des cris, puis de
t’abandonner là, inintéressante.
De ton bonheur furent mes larmes.
T'en souvient-il maman ? |
On revient, enfin, au thème de la natalité, faisant le lien entre les deux
thèmes développés, et introduisant cette "froideur intellectuelle" (je suis
très fier qu'on ait pu dire de mes compositions qu'elles dégageaient une
"froideur intellectuelle" ) supposée rendre le texte au moins un peu agréable à lire.
Voilà pour la petite explication
Dernière édition par Sylvain Legrand le Sam Juin 02, 2007 09:37 am; édité 2 fois
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Sylvain Legrand
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Posté le: Sam Juin 02, 2007 08:23 am Sujet du message:
Bon, maintenant que j'ai dénoué, je veux votre avis, même je l'exige !
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Méphistophélès
Suprème actif


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Posté le: Sam Juin 02, 2007 10:24 am Sujet du message:
C'est un vice qui te poursuit dans chacune de tes créations: tu emploies la
forme poétique pour faire de ton discours un jeu de piste, d'énigmes, une
sorte d'onanisme intellectuel sous couvert d'une absurdité de bon aloi - car
dans l'air du temps. Tu sembles prendre un malin plaisir à pervertir ton
idée pour la rendre la plus incohérente et inintelligible possible, comme si
une idée trop claire ne pouvait être compatible avec l'écriture, en
revanche, tu sembles, au vue de tes créations actuelles, incapable d'user de
cette forme poétique pour transcender ton idée.
En sommes, tu t'échines à rendre complexe ce qui est simple, alors que -
c'est très personnel - mais avec les outils que nous confère la poésie,
j'aurais plutôt tendance à faire le contraire: sublimer, non cacher.
L'absurdité et la déstructurations du poème même doivent servir à la
clarté de l'idée, à son expression la plus exacte et nuancée possible.
Créer une ambiance au travers d'une pseudo-incohérence formelle ou
sémantique, c'est une très bonne chose, à condition que cette ambiance, que
cette caractérisation facilite l'expression de l'idée.
Cette tendance que tu as eue, on la retrouve chez de nombreux poètes en
herbes, et je pense sincèrement que c'est une mauvais chose. Ecrire de
manière opaque, abstruse, cela ne suffit pas à rendre intelligente une
oeuvre si son contenu est creux - je n'irais pas jusqu'à dire cependant que
ton oeuvre est creuse, ce dernier commentaire est d'ordre plus général.
J'en reviens à toi Sylvain. Le fait que ton oeuvre nécessite une traduction
- avec ce me semble des interprétations tout à fait tirées par les cheveux
par moment - est un échec poétique, et ce, malgré ta maîtrise du langage.
Il m'apparaît que tu ait voulu te montrer trop ambitieux ici, et que tu en
aies perdu de vue l'essentiel de tout art littéraire: la communication, la
dépendance au lectorat.
Cependant, je conçois que je puisse être hermétique à cette forme
d'expression écrite, ou encore, qu'ayant la réactivité et la capacité de
réflexion d'une moule apoplectique - et encore, pas au meilleur de sa forme
précisent mes amis - j'aie pu passé à côté de ce qui faisait l'intérêt
de ton œuvre, faussant par là même cette analyse herméneutique. Mais je ne
suis qu'un jeune étudiant après tout, il ne faut pas trop m'en demander...
Dernière édition par Méphistophélès le Sam Juin 02, 2007 10:39 am; édité 2 fois
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Sylvain Legrand
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Posté le: Sam Juin 02, 2007 10:33 am Sujet du message:
Il est vrai que j'ai encore du travail ; j'espère arriver à une poésie
ressentie plutôt que comprise. Ici, comme tu le dis, ce texte est
probablement un échec, puisqu'il n'est pas arrivé à cela, et que les
lecteurs s'y sont perdus. Est-ce parce que le pari du triple thème était
trop ambitieux ou parce que les interprétations sont tirées par les cheveux
(j'aimerais beaucoup d'ailleurs que tu me donnes le détail de ces
interprétations foireuses), je l'ignore, et peut être sont-ce ces deux
raisons aussi.
Il n'en reste pas moins que je suis content de ce texte, et que je te remercie
de ta franchise.
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Sylvain Legrand
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Posté le: Sam Juin 02, 2007 10:41 am Sujet du message:
tu n'avais vraiment rien ressenti à la lecture ?
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Méphistophélès
Suprème actif


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Posté le: Sam Juin 02, 2007 10:56 am Sujet du message:
Quelques exemples :
Crois-tu que l’expression « Dans les rondes et sphères. » suffise à
évoquer chez ton lecteur la thématique de l’oubli, pourtant centrale ? Et
ce, alors qu’aucune allusion directe ni au temps ni à la mémoire ne sont
faites dans ton œuvre ?
Et l’évocation de la natalité au travers du terme « bouleaux » et
certes, du mot « maman », plus évocateur : crois-tu qu’ils suffisent à
nous faire comprendre que la natalité est au centre de ce long poème ? Et
ce, alors même que dans les deux seuls strophes que tu viens de nous citer
viennent s’entasser pêle-mêle le mot manichéisme (concept du Bien et du
Mal), « glapissais » (pourquoi cette animalisation, ce ridicule ?), «
métamorphose » (certes, mais métamorphose de quoi ? ce n’est dit nulle
part, difficile à deviner), « poisons » (quels poisons ? qui ou quoi
empoisonne qui ou quoi ?), « le fait » (quel fait ?!), « la boue » (quelle
boue ?!), « grosse » (pourquoi grosse ?), « gorge tarie » (l’on saisit
vaguement le lien entre « tarie » et « boue », entre « gorge » et «
grosse », mais pour exprimer quoi au juste ?).
Ces deux strophes dans lesquelles j’ai puisé mes exemples :
Citation: | I
T’en souvient-il maman ? tu glapissais le jour.
Dans les rondes et sphères.
Dans les bouleaux zébrés : tout un manichéisme.
II
Une métamorphose. Ou sont-ce des poisons ?
Le fait est cependant
La boue demeure grosse et ma gorge tarie. |
Elle sont à l’image de ton poème : une myriade de thèmes à peine
ébauchés qui viennent se mélanger dans la plus grande incertitude, et on ne
sait jamais s’il tel thème est important ou s’il s’agit seulement
d’une image, s’il faut prendre tel mot au sens propre ou non ; on ne sait
jamais quel est le lien entre tes phrases vue que –comme je l’ai fait
remarqué dans mon premier commentaire – tout est fait pour rendre la
construction de ton poème la plus incohérente possible. Au final donc, on ne
comprend rien. Et rendre un texte incompréhensible, cela ne suffit pas à
suggerer une ambiance au lecteur.
Pourtant, je t’invite à choisir n’importe lequel des poèmes de Rimbaud
– niveau absurdité et incohérence, c’est une sommité en poésie : dans
ces œuvres on ne trouve qu’un seul thème, souvent un thème très précis,
clairement défini. Et ce thème est exprimé au moyen d’un vocabulaire
très scrupuleux, les mots sont débités avec parcimonie, avec prudence ; et
bien souvent ils s’inscrivent dans une champ lexical particulier venant
servir l’ambiance même de l’œuvre (et les isotopies y sont légion).
L’incohérence est au servir de la compréhension de l’œuvre, elle tend
à exprimer ce que la cohérence ne pourrait dire. Ainsi, même si les poèmes
de Rimbaud peuvent sembler moins complexes que les tiens, dans la forme, les
idées qu’ils expriment, les thématiques qu’ils dégagent sont pourtant
plus complexes que tes approches de la natalité ou encore de l’oubli.
Complexes dans l’idée, mais simple dans la forme ; le tout, en tachant de
s’affranchir de la contrainte des mots : c’est à mon sens la recette
d’une poésie réussie.
Voilà donc mon conseil, c'est un conseil très personnel et je n'affirme pas
qu'il est bon, je te livre pourtant ce sentiment: attaque-toi à des sujet
plus simples, plus sobres pour tes poèmes, et réfléchis soigneusement au
vocabulaire à employer (car c'est ce que tu feras de ce vocabulaire qui
determinera l'ambiance de ton écrit). Prends bien garde à ce que la
construction de ton oeuvre joue à souligner ce que tu veux exprimer, non à
l'embrouiller.
En poésie, ou plus largement en écriture, tout repose sur deux facteurs:
* L'axe paradigmatique (ou sélection): le choix des mots.
* L'axe syntagmatique (ou combinaison): le construction des phrases autour de
ces mots.
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Sylvain Legrand
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Posté le: Sam Juin 02, 2007 11:07 am Sujet du message:
Je ne prétends pas même approcher le talent de Rimbaud. J'ai conscience
d'avoir beaucoup de travail pour arriver à quelque chose de plus convaincant.
Crois-tu que l’expression « Dans les rondes et sphères. » suffise à
évoquer chez ton lecteur la thématique de l’oubli, pourtant centrale ? Et
ce, alors qu’aucune allusion directe ni au temps ni à la mémoire ne sont
faites dans ton œuvre ?
Et l’évocation de la natalité au travers du terme « bouleaux » et
certes, du mot « maman », plus évocateur : crois-tu qu’ils suffisent à
nous faire comprendre que la natalité est au centre de ce long poème ? Et
ce, alors même que dans les deux seuls strophes que tu viens de nous citer
viennent s’entasser pêle-mêle le mot manichéisme (concept du Bien et du
Mal), « glapissais » (pourquoi cette animalisation, ce ridicule ?), «
métamorphose » (certes, mais métamorphose de quoi ? ce n’est dit nulle
part, difficile à deviner), « poisons » (quels poisons ? qui ou quoi
empoisonne qui ou quoi ?), « le fait » (quel fait ?!), « la boue » (quelle
boue ?!), « grosse » (pourquoi grosse ?), « gorge tarie » (l’on saisit
vaguement le lien entre « tarie » et « boue », entre « gorge » et «
grosse », mais pour exprimer quoi au juste ?).
Pour la majorité des images, il me semble pourtant les avoir expliquées.
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Méphistophélès
Suprème actif


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Posté le: Sam Juin 02, 2007 11:50 am Sujet du message:
Tu les a expliqué, oui, mais un lecteur qui n'est pas dans ta tête ne les
compendrait pas. C'est ça que je te reproche. Tes interprétations sont
tirées par les cheveux dans le sens où les images que tu emploies, de par
leur trop grande imprecision, peuvent signifier tout est n'importe quoi.
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Sylvain Legrand
Banni(e)
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Posté le: Sam Juin 02, 2007 12:30 pm Sujet du message:
Oui, je vois ce que tu veux dire.
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zubro
De passage

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Posté le: Sam Juin 02, 2007 22:20 pm Sujet du message:
bla bla bla.
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Méphistophélès
Suprème actif


Inscrit le: 10 Sep 2006
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Posté le: Sam Juin 02, 2007 23:54 pm Sujet du message:
zubro a
écrit: | bla bla
bla. |
Très jolie épizeuxe.
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zubro
De passage

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Posté le: Dim Juin 03, 2007 01:04 am Sujet du message:
je dirais même pallilogie.
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zubro
De passage

Inscrit le: 20 Mai 2007
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Posté le: Dim Juin 03, 2007 01:10 am Sujet du message:
et plus encore : bla bla bla.
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Méphistophélès
Suprème actif


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Posté le: Dim Juin 03, 2007 09:10 am Sujet du message:
Cette fois, nous avons eu droit de la part de notre ami à un magistral
exemple d'éparnothose.
Tu nous gâtes
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