Au hasard... pour rebecca


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melodeath
De passage
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Message Posté le: Mar Mai 22, 2007 12:48 pm    Sujet du message: Au hasard... pour rebecca
Au hasard d'un été, l'épeautre pour deux amants fleurissait. Au son d'un appeau très aimant un oiseau se posa. Ces évènements étranges survenaient au pays du milieu, à ce moment précis du jour où la terre, chaque soir, fiance ses ombres aux lumières froissées du couchant, telle une entre-metteuse persévérante et obstinée. Et cela disait tant au cœur de Maribeau et Mirabelle qu’ils en restaient chaque fois muets et sans gestes, juste le temps qu’il faut. Au séjour de leurs regards qu’espérait le bruant de les voir s’engager sur le sentier des passants, là où le sable fait plage, là où les pas font chemin sous les yeux salés de la mer.

Était-ce hier ou hors du temps? Était-ce un lieu ou bien chimère? Ils s’aimaient là, ils s’aimaient bien.

Un jabberwock pantelinait en dodelinant du chef. Le chef surveillait la mer aux yeux vagues, pendant que la forêt divulguait ses secrets, elle qui avait traversé les siècles et maîtrisé le temps. Maribeau attentif au bruissement de feuilles de l’ancêtre, Mirabelle revoyant le manoir embrumé prêt de l’espoir sur un limon de pierre à l’aube éthérée où étaient sculptés leurs rivages. Sous le pont, Mirabeau, aidé de Verlaine, cueillait des mirabelles. Quel pont direz-vous ? Le Pont-aux-ânes, le seul qui l'eût jamais arrêté le soir à la veillée, quand il séchait sur ses problèmes d'arithmétique.

Mais là s’arrêta la souvenance des jours buissonniers, le calcul étant ici de savoir ce qu’ils feraient de ce jabberwock inopinément survenu dans l’idylle projetée. Aussi Mirabeau ne mit pas trop long à cueillir les mirabelles, préférant de toute évidence cette autre Mirabelle dont les fruits lui paraissaient bien plus tendres et désirables encore. Pour se soustraire à l’attention du dragon, il invita sa belle Mira à le suivre derrière un buisson tout proche, là où ils seraient plus à l’aise pour élaborer une stratégie.

Mais de stratégie il ne fut question : Mirabeau se posait trop de questions, Mirabelle ne s'en posait plus guère. En effet, entrainant sa belle dans le feuillage, surveillant les alentours dans le même mouvement, il bouscula le panier de fruits et renversa son précieux chargement. Or, le panier de Mirabelle opportunément renversé, donna à l'inquiet moins de raisons de s'inquiéter et beaucoup de travail à ramasser ; observant la belle penchée, le Jabberwock s'éloigna comme par magie de l'esprit de Mirabeau...

Oui, magie ! A présent, il ne ressentait plus que légèreté et impesanteur… La chevelure de Mirabelle flottait dans l’air ambiant.. Cet air qui tournait comme un carrousel dont les chevaux de bois se transformèrent l’un après l’autre en pur-sang sauvages, indomptés, indomptables.. Le sang de Mirabeau ne fit qu’un tour sur ce carrousel... Il ne percevait plus les boucles brunes de Mirabelle, mais une crinière… Il se prit d’un hennissement.. Les fruits épanchés sur le sol, l’incitèrent de plus belle à chantonner "Je t’aime par gourmandise".. Il voulut la croquer, tels ces fruits qui s’offraient à lui, à eux… Mais elle, était-elle un fruit défendu ?

Celui de la terre à son début, là où la chair avait tu le doux du Lépizzan de bois, là… peut-être… au jardin du défendu, de l’impondérable manière d’être.

Le bruit des sabots au loin, annonçant la venue pour eux du destin, impromptu à la note de leur peur. Dans l’œil de l’immédiat, elle le regarda ; serait-il ?

Il était ! Il était là ... Il était las, serve, las, mais là.
Il regarda Mirabeau qui se reposant, faisait le pont, et Mirabelle, qui, se détroussant, faisait la belle ... Qui choisir ?

Le cheval (car c'en était un) Lipizzan, descendant de l'arabe, du barbe, de l'andalou, du napolitain, du kladruber et du fredericksborg, essaya chacune de ces langues pour apostropher le beau et la belle, mais, las, aucun d'eux deux ne répondit : la bête s'éloigna, laissant Mirabeau à d'obscures pensées concernant Mirabelle, et la belle à une interrogation infructueuse sur les motivations de son compagnon. Or le soir tombait.

Il tomba pour tout dire, au milieu des fruits éclatés, évidés de leur pulpe !! Mirabelle était plus que pulpeuse par contre ce qui entraîna Mirabeau à repartir dans les méandres de ses cavalcades... l'obscurité pour oeillères.. ses sens pour seuls rênes...

Ils avaient vu l’amour et bien plus, l’envie et la tendre saison qui s’offrait à eux en sujet inutile et pourtant si précieux. Ils, de leurs regards se voyaient enfin, mais de si loin tenue aux absences d’hier qu’avait fait la nuit le jour d'ici, la lune m’a dit.............

........ on m'a raconté vous savez…

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