L'oeil songeur.


Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Forum pour jeunes -> Poésie

Cyrilleee
De passage
De passage


Sexe: Sexe:Masculin

Inscrit le: 29 Jan 2007
Messages: 38

Message Posté le: Mar Mai 01, 2007 01:51 am    Sujet du message: L'oeil songeur.
Remous incandescents et longs mouvements. C'est la ville animée, des piétons sans visage, d'incertains régiments, qui, justes de passage, s'éffacent. Ô combien de fois l'on vit, dans ces reflets mouillés, dans ces yeux vitreux, l'amer couleur du temps souterrain? Et, au contraire, combien de fois vit-on la lumiere briser le voile opaque des murs? Quelle imperméable tristesse loge en ce lieu! Un vaste jardin de pierre, où volent des statues, où vibrent les parois inanimées, dans un balais étrangement orchestré. Ca et là, quelques fontaines, quelques arbres, traitant leur pénitence. Qu'on regarde, le coeur empreint à l'amour, ces êtres, ces vifs etres aux regards hélas, stoïques.Qu'on regarde, la passion de la nature, qu'on regarde l'homme, et qu'on me dise, enfin, qu'il est bon.

Bon artisant. Nulle force terrestre, divine ou simple, autre que la race à l'Ame, n'eut pu construire de telles merveilles. L'ame, ou la fierté, ou le courage, ou la volonté, ou la vanité, érigea seule la parfaite architecture, qui écrasant l'Autre, a su s'élever près du soleil, si bien qu'on appella "gratte ciel". Qui d'autre que la race à l'Ame eut pu grimper aux Sommets?

L'industrie infernale explose! Malin fut l'homme qui découvri le feu, et forgea, en le coeur des hommes, tant d'ingéniosité! Tant de machines, tant d'engrenages, de roues, de corps, s'enmelant pour former la vaste engeance. Si l'on fut des icares, l'on fut aussi des diables, trouvant l'ombre trop dûre, l'on troua d'autres sourirs aux ventres. Et la mélasse rougeatre, la fumée furent si toxiques, qu'en frappant nos cerveaux on s'endormi.

Vint l'habitude. Alors, le mal a, lui aussi, trouvé sa douceur. On trouva complaisance en lui. Il fallu trouver le noir pour voir le blanc.

Vint l'erection, au fond des caveaux des notre cerveau, de la puissance, du désir. Quelle belle graine qui donne a l'oubli, élevant les pyramides, bandant les courbes des arcs et dressant d'imperieuses tours. Il y eu les empires, les monarchies, les républiques, les nains, quelques terreurs soudaines... L'Ouroboros même doit être jaloux de telles félations.

Ô, entendez ma complainte, dernier mugissement naturel. Le vieux lion battu, abattu, a proclamé: "Le monde, le pauvre monde a de grandes douleurs. Certes, il doit trouver les vivants bien ingrats, a dormir comme ils font, chaudement dans leurs draps, tandis que lui est dévoré de noires songeries..."

Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Forum pour jeunes -> Poésie