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De passage
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Localisation: la géométrie.
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Posté le: Jeu Avr 19, 2007 15:26 pm Sujet du message: Allégorie de la petite mort.
D’antiques marécages remontés graduellement la nuit à la manivelle par
une main, une vieille main pourrie, agitée de tics obscènes –
l’immoralité la ronge depuis le poignet –.
Dans le bourbier se répandent les cadavres de poissons flasques, les débris
d’os, de masques, des cordes rongées par de grisâtres ombilics
s’étendent sur le rivage (car il y a bien un rivage) à la place des lianes
naturelles – impossible de savoir où la nature, la jungle, les herbes ont
disparu –.
Sur ce rivage tout sable s’est retiré en ne laissant pour empreinte que la
seule usure du sol.
Deux arbres, peut-être, encore enracinés – l’un au
tronc-visage-de-torturé ne cessant de gémir sans écho pour le relayer,
l’air est trop opaque, l’autre fondant sans chaleur, toute sa sève
exhalée empuantissant mon petit singe d’une odeur de foutre tournée, un
foutre baratté puis tourné – sont les seules formes rappelant l’homme.
Le reste de l’atmosphère est insondable, en constante métamorphose. Les
couleurs tombent chaque instant, puis se regreffent l’instant d’après en
d’ignobles concentrés de vomissures, nuancés par le noir poilu de la nuée
fertile des mouches à diarrhées dimensionnelles.
Des pluies sont fécondées ; – ô nuages flétris – et vont transpercer
la tourbe ; et la tourbe rend un sang si épais et fumeux qu’il se confond
peu à peu, en giclées poisseuses, avec le brouillard naissant à la surface
des eaux d’étuve.
Des cadavres d’anciens siècles reparaissent puis s’éteignent.
La fumée d’un feu de fumier gigantesque s’instille au centre du marécage
et recouvre péniblement les formes déféquées par la folie des temps
pendus.
La barrière se fige soudain et toute chose, toute monstruosité informe, est
ravalée par la perte mémorielle.
Enfin, je suis mort ; il reste à l’aube à poindre encore une fois.
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