WhiteHeart
De passage

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Posté le: Mar Avr 03, 2007 09:32 am Sujet du message: Une dernière valse avant la fin du rêve
Une dernière valse avant la fin du rêve
Les portes diamantines s’ouvrent et carillonnent les cloches lustrées
Le château chatoie dans la chaude nuit d’un été festif
Les marches d’enluminures révèlent la splendeur du ballet nocturne
Les larges vitres de cristal rose produisent un effet de lumière
Dans le jardin spacieux aux cerisiers de sucre
Coule une petite fontaine d’eau mentholée
Où un petit lutin de pierre granité garde jalousement
Les secrets qui entourent ce petit havre ensorceleur
Dans les écuries sentons un léger parfum provenant,
Des fleurs de cannelle poivrée qui bordent les rives du château
Les caravanes embruinées accèdent par le pont traversant
Une rivière cristalline dont on vante les bénéfiques effets
thérapeutiques
Quand on y trempe entièrement le corps et la tête
Le long du sentier conduisant à la propriété
Paîtrent des moutons aux fils de soie et des chèvres aux cornes de verre
L’herbe est toujours fraîche et change de couleur selon sa guise
Alors que les voitures entrent de manière hiératique
Et qu’une foule de comte et comtesse sont en marche
Vers la salle rutilante, pièce maîtresse de la soirée
J’observe tout, avec avidité, sur un des indénombrables balcons
Dans la grande salle aux miroirs chanteurs
Aux lustres opalins, aux colonnes d’histoires, aux musiciens spectraux
Les invités les plus extraordinaires dansent et valsent
Les dames tournoient autour de leur cavalier de bronze
Les messieurs se courbent et saluent d’un geste de la main
Leur compagne, enchantée d’être vu dans leurs habits somptueux
Les robes tournent, virevoltent sur l’air de fête
Autour des smokings blanc, bleu et rouge
Les harpes en eau, les flûtes de rubis, la piste de glace
Tous soulignent la beauté éternelle de la soirée
Une fine brise soufflait sur mon visage
Et caressait la surface de l’eau comme un caresse cachée
Alors seulement, je me décidai à entrer
Je me fondis simplement dans le décor qui
M’accueillit comme un prestigieux invité
J’avais le cœur plein d’allégresse
Le bal commençait et j’étais au centre
La valse jouée étonna tout le monde, sans déplaire
On s’aligna respectueusement en rang
Puis d’un pas souple, tous dansèrent le coeur guilleret
Les couples se croisaient et se saluaient encore et encore
Sur le rythme magique, on sentait des ailes pousser à nos escarpins
Je m’élève dans les airs, tourbillonne au gré de la longue note
Avec une belle femme sélecte à la soyeuse chevelure brune
Minuit allait retentir dans quelque instant
Mais avant que la nuit prenne fin et que l’aube de mon réveil ne
s’annonce
Je valsai une dernière fois sur la piste de mes sidéraux pensées
indicibles
Souhaitant que mon éveil ne soit point déjà là…
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