La remise en cause de l'existentialisme classique
Bolospe
Petit nouveau ![]() Sexe: ![]() Age: 48 Inscrit le: 23 Mar 2007 Messages: 3 Localisation: Dakar |
![]() 1 Critique sur Kierkegaard; Heidegger; Sartre; 2 Critique sur Nietzsche; 3 Critique sur le matérialisme moniste; 4 Conclusion générale; 5 L'illusion et l'imaginaire; 6 La vocation et la signification de l'art; 7 La science; 8 L'erreur; 1) L’existentialisme classique vu d’un point de vue néo-existentialiste : Les existentialistes classiques dont surtout Kierkegaard, Heidegger et Sartre plutôt que de révéler l’Existence dans sa formule suprême se sont alors limités qu’à mener une sorte de psychologie de l’humain face à la découverte ou face au sentiment de l’existence. Aussi ne manquèrent-ils pas de parler d’angoisse, de désespoir, de nausée, de manque de sens, de vision du néant, de projet et autres…Or ce ne sont là que des caractéristiques inhérentes ou immanentes au phénomène humain dans ses strictes limites de nature humaine, et non pas au phénomène d’existence qui lui demeure fort partiellement révélé et formulé sans bénéficier dans leurs pensées une affirmation solennelle de sa nature intrinsèque. L’existence se découvre par contingence comme étant ce Monde-ci sans possibilité de vide au sens de néant. L’existence est donc de nature purement physique et fait l’unique Présence, c’est-à-dire ce Monde-ci. Par pure contingence aussi cette Présence est découverte en même temps comme étant perpétuellement animée de façon pêle-mêle, c’est son comportement ou agir existentiel. Dès lors l’Existence ou toute existence se découvre par pure contingence comme strictement formulée par une présence et son agir immédiat et inconditionnel, c’est là la formule suprême de toute existence. L’existence n’est donc pas seulement le « dasein », la présence posée là pour rien, (contrairement à ce que dit Sartre). L’ego, la conscience par contingence ne se découvre donc nullement comme étant là en manque permanent de sens comme veulent le faire croire Sartre, Kierkegaard ou Heidegger, formulant ainsi partiellement l’existence par sa seule caractéristique de présence tandis que sa seconde caractéristique serait à conquérir toujours, encore que là cette seconde caractéristique est souvent confondue voire remplacée par le concept de l’être ou de sens chez ses existentialistes classiques. En outre l’ego, la conscience en se découvrant par contingence à travers la méthode de doute cartésienne complétée ou la méthode de suspension momentanée du comportement de la conscience, ne se voit ou ne se sent pas en une présence qui pense ni en une présence immobile. La conscience se découvre plutôt en une présence en action et cela depuis l’acte d’apparaître et du simple fait que cet acte d’apparaître a été posé contingentement. C’est pourquoi toute présence est action en soi et s’affirme comme telle depuis l’acte d’apparaître. Entre une présence et son affirmation il ne peut s’y insérer alors le moindre instant ou la moindre distance de vide ou de manque de sens que ce se puisse être. Il ne peut aucunement exister une sorte de distance entre soi et soi comme veut le faire croire Kierkegaard. D’ailleurs il ne s’agit nullement de soi et soi mais de soi comme présence et de son agir ou action, présence ou action étant comme les deux faces d’une même pièce de monnaie, l’une ne sachant s’affirmer, se poser sans l’autre. Quand Kierkegaard dit que le désespoir c’est d’une part l’impossibilité d’être soi, il pose là le soupçon de la conscience dans sa caractéristique existentiellement incontournable d’être agir, action en soi ; et lorsqu’il dit que le désespoir c’est d’autre part aussi l’impossibilité de ne pas être soi, il pose là aussi le soupçon de la conscience dans sa caractéristique existentielle d’être présence occupante là ou « dasein. » Toujours est-il que ce n’était pas la préoccupation de Kierkegaard de savoir qu’il soupçonnait là la « vérité. » Sa préoccupation était plutôt de décrire et de se lamenter sur la psychose humaine face au phénomène d’existence qu’il ne comprenait pas pour alors appeler à sombrer dans la déchéance moribonde de perdition de la foi. Par ailleurs quand Kierkegaard établit d’une part que dans l’angoisse l’homme est ainsi d’une part en proie au refus de rester soi, il pose là le soupçon du caractère condamné à agir, à être action pour la conscience ; mais quand d’autre part il établit aussi que dans l’angoisse l’homme est en même temps en proie à la crainte de ne pas le demeurer, il fait là cas de l’incapacité maladive de psychose pour l’homme de supporter sa seconde caractéristique existentielle incontournable, irréductible d’être agir qui procède immédiatement, donc qui s’affirme concomitamment au fait d’être là présent en tant que conscience qui dans son possible existentielle dépasse l’entendement humain. L’existence dans sa double caractéristique de présence et d’agir concomitamment liés est et a en soi du sens en plénitude du simple fait d’être présence là parce que présence toujours mobile sans désirer rien d’autre que sa mobilité selon sa forme, sa constitution, son étendue et son aspect tous physiques. Reconnaître un quelconque manque à l’existence (Sartre) c’est admettre la réalité d’une instance d’immobilisme que supporterait un moment l’existence, ce qui alors serait trop absurde face à la formule suprême du phénomène d’existence d’autant que toute présence procède d’un acte d’apparition, tandis que tout acte est mobilité en soi donc anti-immobilisme ; d’autant qu’en outre dire présence c’est dire acte d’occupation tant que perdure la présence en question ; et l’action d’occuper est mobilité, mouvement ce qui est donc contraire à tout immobilisme. Par ailleurs le simple fait d’être « rapport à », d’être « intentionnalité », de « tendre vers » ce simple fait n’est donc que « action » d’autant que ces expressions de « rapport à ; intentionnalité ; tendre vers » n’ont chacune qu’un soubassement actionnel. C’est donc dire tout simplement que la conscience ne peut aucunement échapper à sa seconde caractéristique existentielle concomitante d’être action dès le simple fait d’être présence là. Pour symboliser cette étroitesse de la présence et de l’action l’on pourrait prendre pour exemple l’œil et le regard à l’état d’éveil. Ici l’œil ne saurait en aucun cas ouvrir ou fermer sa paupière sans avoir à toujours voir soit le monde soit le noir interne de la membrane de paupière ; l’œil faisant ainsi la présence et son regard son comportement ou agir existentiel. La transcendance de l’ego est-elle fondée ? Mais d’abord c’est quoi avoir conscience de quelque chose ? En tout état de cause « avoir conscience de quelque chose » ne signifie nullement contenir en son dedans un objet, mais plutôt poser, pour la conscience, son action vers et jusqu’à quelque chose, c’est donc pour la conscience être en interaction avec une chose autre qu’elle, et qui dit interaction dit action dans les deux sens, d’autant que toute chose est animée non seulement de mouvement mais aussi d’émanation de soi vers son dehors (cf. le troisième ouvrage de Jubil Boissy) La conscience qui découvre la contingence procède par poser son action existentielle non pas d’un coup sur toute l’Existence qu’est le Monde mais plutôt par la poser successivement sur chaque portion d’horizon de chaque direction d’horizon, comme l’œil et son regard qui n’y échappent non plus. Après avoir fait le tour de toutes les directions la conscience constate du coup qu’elle est une présence en action au sein d’une Présence en animation pêle-mêle qui la contient et la dépasse en immensité sans qu’elle puisse aucunement lui échapper. Si donc la conscience sait découvrir ainsi le Monde contingent comment vient-elle à se découvrir soi-même comme contingente ? Avoir conscience d’elle-même signifierait-il contenir soi-même en soi-même ou contenir toute son image en soi-même comme l’homme saisit toute son image à l’aide d’un miroir ou d’une photographie ? Or l’on vient de voir qu’avoir conscience de quelque chose signifie poser son action vers et jusqu’à cette chose. En tout état de cause la conscience n’est aucunement double ni n’a de miroir encore moins d’appareil photographique au point de pouvoir isoler toute son image qui retracerait toute sa forme, sa constitution, ses couleurs et son aspect. Dès lors la conscience ne se découvre qu’en se sentant là présente mais toujours présente pour se sentir immédiatement tendre vers quelque chose d’autre qu’elle, d’autant que les autres choses qu’elle ne peuvent éviter de la solliciter incessamment du fait de leurs émanations existentielles (cf. troisième ouvrage de Jubil Boissy). C’est un peu comme si vous demandez à l’œil de ne point voir un objet à l’état d’éveil ; cela est tout simplement impossible car que l’œil ouvre sa paupière et il a alors en face de lui des panoplies d’objets dont les reflets lui arrivent de partout que lui l’œil le veut ou non ; ou bien alors l’œil ferme sa paupière et voilà que ce voile de paupière lui jette de plein fouet comme reflet son aspect noir interne. Il en est de même pour un miroir ; dites lui de ne point recevoir de reflet et il vous répondra que c’est absolument impossible, même si vous le couvrez d’un manteau noir, ce miroir possédera cet aspect noir du manteau comme reflet-objet. L’œil et le miroir sont chacun une présence évidemment indissociable de leurs agirs respectifs et inévitables. Il en est de même de la conscience. Vous conviendrez que l’œil comme le miroir n’attendent aucunement d’autre sens que celui de leurs agirs respectifs c’est-à-dire l’affirmation de leurs comportements respectifs selon chacun sa forme, sa constitution, son étendue, son aspect tous physiques. Il en est absolument ainsi de la réalité existentielle de la conscience. Dès lors avoir conscience de quelque chose, cela ne signifie nullement que cette conscience a une sosie au devant d’elle pour flirter avec les objets , et elle, se réservant en arrière ; cela fait tout simplement cas de la conscience en action existentielle c’est-à-dire la conscience condamnée à toujours poser son action de comportement vers et jusqu’aux objets de ce Monde-ci. Ou bien n’allez non plus croire que la conscience se détache toujours d’une sorte d’âme à elle qu’elle laisserait alors en arrière sur place pour pouvoir la contempler ! Non il n’en est rien de tout ça. Pour preuve, à qui croit pouvoir contempler sa conscience demandez lui de vous la décrire en sa forme, sa constitution, son aspect, sa couleur, et il lui sera impossible d’en dire un mot qui vaille si ce n’est le genre d’expressions « mensongères » telles que « la conscience est hors du temps et l’espace, hors du langage, elle est silence, lumière, elle est béatitude et nirvana, elle est sombre ou grise ou pure ou blanche » bref que des expressions qui désignent d’autres choses autres que la consciences stricte en soi, cette conscience en tant que présence nue de tout ce qui n’est pas cette stricte présence. La transcendance de l’ego est donc un mythe et n’est donc pas fondée. Elle relèverait d’une erreur d’interprétation d’écoulant d’une erreur d’analyse non éclairée. Par ailleurs le comportement existentiel de la conscience-présence ne s’affirme pas par le phénomène de choix, ce comportement est tout simplement tout l’agir qui peut découler naturellement de cette présence de conscience selon sa forme, sa constitution, son étendue, son aspect tous physiques. Et cet agir s’affirme toujours en deçà et par delà le phénomène de choix tout en l’englobant et en le dépassant. Car le phénomène de choix a des maîtres qui l’ont inventé ou rendu possible pour participer activement à l’œuvre de retardement, de mutilation, de sélection et d’aliénation de l’agir existentiel ou comportement existentiel de la conscience-présence avec l’organisme charnel. Ces maîtres pour qui le choix œuvre s’appellent la raison, la morale le bon sens, le savoir ou sagesse… Le phénomène de choix est à leur profit et à celui de l’anthropocentrisme de décadence en marge de la réalité existentielle. La finitude et le néant : Heidegger, pour avoir sans doute repris le questionnement « pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? » et pour avoir essayé de visionner ce que n’est pas l’être n’a certainement alors fini que par voir le néant comme second à la contingence du Monde. Pourtant cette contingence nous découvre ce Monde sans possibilité aucune de voir ou d’imaginer son par delà puisque tout simplement il n’en a pas. Quant à la finitude, ne faisons-nous pas toujours sa douce expérience à chaque fois que l’on se retire pour sommeiller ? Et là ne « fusionnons-nous » pas avec l’intimité de ce Monde-ci et non avec le néant ni avec l’au-delà ? Mais la finitude des formes matérielles, n’est-ce pas elle qui à sa manière nous reflète la possibilité du dépassement et devenir pêle-mêle et aveugles qui à leur tour et à leur manière nous reflètent l’animation pêle-mêle du Monde ? 2) La pensée nietzschéenne vue d’un point de vue néo-existentialiste : Et si F. Nietzsche, après avoir prophétisé pour une libération face à la déchéance humaine, et tout en soupçonnant de façon criarde la réalité intrinsèque de l’existence, ce Monde-ci, à moins qu’il ait voulu feindre de ne pas entièrement reconnaître cette réalité intrinsèque du Monde qu’il saisirait pourtant alors clairement, aurait alors volontairement voulu choisir la vie qu’il concevrait comme une joie à intensifier jusqu’à l’ivresse et toujours à renouveler par tous les moyens dont la sélection et la puissance ? Les figures de Dionysos, de l’artiste, de la volonté de puissance et de l’éternel retour nietzschéens, ne se prêtent-elles pas à supposer une telle éventualité comme motivant au fond la pensée ou l’idéal nietzschéen ? Si c’est le cas alors Nietzsche aurait tort et paraîtrait hypocrite aux yeux du néo-existentialiste, malgré sa condamnation de l’humain et ses soupçons criards de la réalité existentielle. Mais qui peut prétendre comprendre tout à fait la pensée de ce prophète de Nietzsche ? Toujours est-il que le dépassement et le devenir ne signifient point sélection, ni recherche de valeur ou de puissance ni sanction de ce qui est dépassé. Car dans un Monde en animation pêle-mêle infinie, à chaque instant d’affirmation accourent une infinité d’autres possibilités à venir. Alors comment peut-on se permettre d’accumuler et conserver quelque chose comme le valeur ou la puissance alors que le plus gros de l’affirmation reste toujours à venir via une contingence, un dépassement et un devenir tous aveugles et prometteurs ? Comment dans un jeu du hasard au Casino peut-on être sûr d’avoir gagné le plus gros lot alors que le jeu continue de plus bel, et plus promettant que jamais ? Quant à la vie, ne relèverait-elle pas d’un choix pour paraître ainsi telle une valeur ? L’Existence dépasse la vie tout en l’englobant, pour ne point être une exaltation de cette vie, ni de la joie ni de la puissance, mais plutôt une exaltation de l’agir via la contingence, le dépassement et le devenir aveugles. Car un tel agir est aussi aveugle pour ne savoir pas reculer ni refuser de s’affirmer devant aucune situation qui se présente, situation qu’alors il assume pleinement parce que cet agir ne sait que s’affirmer comme tel selon la forme, la constitution, l’étendue et l’aspect tous physiques de la présence dont cet agir procède. L’existence est présence et agir, et dans son agir elle ne sait pas se mutiler pour sélectionner et préférer seulement quelque chose comme la vie encore moins comme la puissance ou la valeur. Toute existence ne sait qu’exalter absolument tout son agir à commencer par notre « mère » la Physique, ce Monde-ci. Le choix de la vie serait donc condamnable au même titre que l’anthropocentrisme dont ce choix et son objet la vie relèvent. Il est certain par ailleurs que tout mouvement toujours semblable à lui-même ne finit par admettre et conserver que ce qui peut le supporter et lui être compatible pour alors chasser donc loin de son centre tout ce qui ne peut alors pas le supporter ni lui être compatible. Dès lors un mouvement toujours semblable à lui-même ne peut être que sélectif et discriminatoire. Or la réalité existentielle du Monde dans son caractère absolu d’animation pêle-mêle ne peut aucunement supporter ni admettre un mouvement perpétuellement semblable, perpétuellement identique à lui-même, et ce parce qu’il est mouvement d’animation pêle-mêle contenant et dépassant tout autre mouvement que ce se puisse être ; encore qu’un mouvement toujours identique à lui-même n’est que « un pseudo identique mouvement » ; « on ne se baigne pas deux fois dans un même fleuve » disait Héraclite ! Dès lors la réalité existentielle d’animation pêle-mêle du Monde ne peut ni n’entend aucunement être sélectif encore moins discriminatoire. Elle est plutôt dépassement, et dépassement ne veut point dire en aucun cas sélection ni discrimination. En fin la réalité existentielle du Monde ne peut donc supporter d’être retour éternel comme veulent le faire croire Nietzsche ou les sages de l’antiquité et d’Orient. Et comme cette réalité pêle-mêle du Monde n’est pas éternel retour alors devient caduque la notion de volonté de puissance nietzschéenne tandis que le surhomme ne saurait jamais voir le jour. C’est alors que s’annonce l’avènement du « fils de ce Monde-ci » avec le néo-existentialisme. 3) Le matérialisme moniste vu d’un point vue néo-existentialiste : Texte 1 : Le matérialisme moniste soutient que la matière est la seule réalité existante et ce depuis les présocratiques. Et c’est là pour le néo-existentialiste une grande vision prophétique existentialiste, mais qui va tout de suite demeurer seulement à l’état d’un simple soupçon de la réalité existentielle quoique soupçon criard. Etait-ce encore précoce pour ces présocratiques ou … ? De fait en parcourant l’histoire du matérialisme l’on peut se rendre compte que le mot « matérialisme » est équivoque ou prête à confusion, ce qui s’explique à travers le fait de la diversité des conceptions de la matière propres aux différentes philosophies matérialistes, de l’atomisme antique jusqu’au développement des sciences modernes. Le problème des matérialistes depuis les présocratiques jusque dans la modernité c’est qu’ils sont au fond préoccupés et empressement motivés par la recherche d’une origine matérielle de l’univers et d’une explication de son organisation matérielle. Le problème du matérialisme depuis la genèse de la philosophie c’est qu’il est plus une théorie de la connaissance, de l’anthropocentrisme car hermétiquement enfermé dans « l’épistémè anthropocentriste même », une théorie éprise de ce qui est « cause première » et « ordre ». Le matérialisme moniste ou monisme matérialiste n’a fait depuis sa naissance que cheminer dans le même sens que la métaphysique, il n’a naquis et évolué que pour le plus grand intérêt de l’humain trop anthropocentriste qu’il place au cœur de ses préoccupations durant toute son évolution. « Or et précisément la nature humaine est incompatible avec la réalité existentielle en soi. » Vu par un néo-existentialiste le monisme matérialiste a le grand mérite d’avoir jeté les prémices de « la prophétie existentialiste pure » dès la genèse de la philosophie, mais cette prophétie existentialiste allait malheureusement se voir étouffée par la pesanteur de la décadence humaine pour alors demeurer hélas à l’état de simple soupçon sans doute criard mais encore trop embryonnaire. Aussi fut-elle évincée ou remodelée entièrement à l’image des oracles trop anthropocentristes qui sans doute débutent ou se redynamisent avec Socrate et Platon. Mais voici que souffle à nouveau le vent existentialiste plus radical, plus déterminé que jamais sans doute par « une volonté de puissance » ! Que va-t-il se passer ? Ironie de l’histoire ou pas, en tout état de cause l’on peut remarquer que l’existentialisme pur et dur a été, à travers des soupçons certes, la première semence philosophique, et voici qu’il revient comme à la fin et comme pour tout moissonner et réorganiser ou… Va-t-il apparaître en même temps comme étant l’alpha et l’oméga en philosophie ? Etait-ce un pur hasard que l’existentialisme ait été la première vision philosophique à pousser des racines ou des germes ? Ne serait-il pas le vrai chemin à explorer en philosophie face à la décadence humaine, raison pour laquelle les soupçons existentialistes furent les premières à voir le jour ? Et cette décadence humaine ne serait-ce pas elle qui a valu l’émergence de l’esprit philosophique pour avoir été et demeuré trop pesante ? Y aurait-il réellement de philosophie si tout allait « le plus parfaitement » du monde ? Quant à Héraclite en disant que l’on ne se baigne pas deux fois dans un même fleuve entendait-il soumettre son « on » à ce mobilisme universel, puisqu’il semble que c’est le même « on », l’humain, qui se retrouve toujours identique malgré les différents fleuves ? Au nom de quoi l’identité de ce « on » devrait-elle faire exception au mobilisme universel, aux dépassement et devenir universels ? N’est-ce pas là encore l’indice de la force sournoise de l’anthropocentrisme étouffant cette vision prophétique de mobilisme héraclitienne pour ne la laisser sévir qu’à l’état de simple soupçon quoique criard ? Texte 2 : Avec le monisme matérialiste le principe de toute existence se trouvait déjà révélé à savoir que la seule réalité existante est la matière et cela depuis l’antiquité. Mais ce n’était là qu’un état de soupçon même jusqu’au développement des sciences modernes, d’autant que nulle théorie matérialiste ne pouvait alors bien appréhender la matière en soi, chacune y allant de son propre côté. Mêmes les physiciens actuels de l’univers et de l’atome, en développant des modèles mathématiques de plus en plus sophistiqués de la réalité physique, aboutissent à un résultat paradoxal : la matière pour eux « s’idéalise », elle tend à perdre la consistance et le caractère « concret » que lui accorde le sens commun, et les entités dont elle est constituée (particules élémentaires) sont de moins en moins directement observables, de plus en plus abstraites et «théoriques » ou « conceptuelles ». Et le néo-existentialiste de remarquer que c’est parce que l’humain est tellement prisonnier de son « épistèmê » de nature pensante et anthropocentriste toujours ancrée sur les phénomènes du langage, de pensée, du savoir, d’où son dualisme de nature, qu’il ne peut point saisir la réalité existentielle de la matière et cela jusque dans la modernité. Pourtant le néo-existentialisme sur cette question de la matière vient apporter une solution claire et originale (cf. premier et deuxième ouvrages de Jubil Boissy). Car qu’est-ce qui leur dit d’abord que cet aspect-ci du Monde est de l’ordre ? Qu’est-ce qui leur dit que la réalité physique était réductible à des modèles mathématiques, cet autre langage ? Qu’est-ce qui leur fait croire que la matière était strictement un composé ou un ensemble d’entités, un composé de formes matérielle ? Ah les humains trop humains s’écrierait « l’autre » ; et humains trop anthropocentristes nous écrierions-nous ! Bref le monisme matérialiste est une théorie de la connaissance pour l’humain et au profit de l’humain trop anthropocentriste, alors que le néo-existentialisme est un discours aux antipodes de la nature pensante et anthropocentriste. Le néo-existentialisme vient parfaire et dépasser toutes les théories pro existentialistes qui l’ont précédé. Cela est prétentieux sans doute n’empêche que c’est entre autre là sa vocation, car que vaudra-t-il s’il ne les dépasse pas ? Conclusion générale : Philosophie épistémique et philosophie de rupture : L’humain depuis ses débuts en tant qu’humain s’est toujours inscrite et a toujours évolué dans une pseudo épistèmê qu’il a lui-même concoctée à l’image et dans les limites de son humanité dont il est prisonnier, épistèmê qu’il maintient alors sournoisement dynamique au moyen du langage et de l’anthropocentrisme dont le dessein subversif inavoué est de faire craindre l’existentiel, le naturel au plus grand profit de la répétition et de la routine de l’acquis, du culturel quitte à ce que celui-ci comble ses insuffisances par des inventions mensongères et illusoires comme l’essence et autres... Toute la philosophie n’a été toute son histoire qu’un inconscient docile disciple sinon qu’une prisonnière aliénée de ce pseudo dynamisme épistémique version humaine. Cependant l’on peut remarquer les balbutiements de la tendance à la rupture, et cela depuis les débuts mêmes de la philosophie, tandis que cette rupture, parce que traquée et combattue de toute part, devait s’affirmer très lentement mais sûrement et devenir inévitable puisque « la mère » de « l’enfant perdu » omnipotente à jamais entends reprendre sa progéniture égarée avec toute la force de patience que cela requérra. L’odyssée de la rupture a alors suivi deux chemins parallèles à savoir la pensée pro existentialiste et la pensée pro psychiste. Toutefois ces deux cheminements auront été inefficaces vu du côté de leurs fruits qui n’ont pas été à la mesure de provoquer un vrai profond déchirement capable de paralyser le système épistémique version humaine même si donc ils ont le mérite de l’avoir secoué violemment comme par exemple avec Nietzsche dans le courant pro existentialiste. De fait le cheminement pro psychiste aura été le plus important comme stratégie d’attaque à la source pour cibler les racines ou piliers de cette épistèmê anti-nature, anti-existence. Et ce sera avec Descartes qu’une bonne brèche aura été ouverte pour demeurer maintenue avec l’empirisme ou la phénoménologie. Mais Descartes, les empiristes et les phénoménologues ne se rendaient alors pas compte de la valeur salutaire de leurs œuvres, et celle-ci resta à l’état de soupçon pour voir alors triompher les soldats de cette épistèmê que sont le langage, la pensée et l’anthropocentrisme. Il a fallu alors qu’advienne enfin une mentalité guerrière surpassant la peur et le pessimisme et dévoué à cet appel sournois et envoûtant de « notre mère » pour alors dévier les deux cheminements de la rupture vers une attaque en profondeur. Dès lors les fruits d’une telle entreprise périlleuse ne pouvaient, à la victoire, qu’être inédits, spectaculaires et en même temps redoutablement efficaces pour se voir inscrits indéniablement sur le chemin du renversement et de la rupture profonds, irréversibles et éminents. C’est ainsi que des profondeurs surgit aux antipodes de la nature ou épistèmê version humaine l’affirmation de l’unicité de la Nature physique et de son comportement d’animation pêle-mêle d’une part, et d’autre part la découverte de la conscience d’abord comme présence puis immédiatement comme présence condamnée à être une présence avec et pour quelque chose d’autre qu’elle. Dès lors affirmer la nature et réalité intrinsèque de la conscience et en assumer ou vivre les conséquences devient chose aisée. ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ L’illusion et l’imaginaire vus d'un point de vue néo-existentialiste: L’illusion et le mensonge se révèlent le plus souvent à travers les mots, notions et concepts qui sont creux et vides parce que n’ayant aucun soubassement existentiel ou réel ou imagé ou d’aspect de cela que peuvent produirent nos sens organiques. L’illusion vient donc avec ces mots, notions et concepts creux ou vides. L’imaginaire lui est d’abord fondamentalement fait d’images et rien d’autre. Or l’image est d’aspect physique et relève de la nature de ce Monde-ci. Dès lors l’image en tant qu’image est tout à fait réel parce qu’elle relève de la nature de ce Monde-ci. De fait l’imaginaire traduirait le troisième mode de déploiement de l’action de la conscience. (cf. troisième ouvrage de Jubil Boissy intitulé « Le néo-existentialisme, Explications et Critiques », éditions Le Manuscrit, Paris, 2007, www.manuscrit.com) L’imaginaire est la source fondamentale de la science et tout progrès, tandis que l’art est sa révélation à travers le premier mode de déploiement de l’action de la conscience (cf. le même ouvrage de Jubil). La vocation et la signification de l’Art d'un point de vue néo-existentialiste : L’art qui ne s’inscrit pas dans la perspective anthropocentriste des illusions joyeuses a pour vocation première d’être un hymne, un appel prophétique à l’imaginaire.Sa réalisation, sa matérialisation traduit alors l’intensité et la fécondité de l’interaction entre la conscience de l’artiste et l’imaginaire, elle traduit aussi la bonne foi de l’artiste à faire preuve de comportement existentiel de sa conscience dans le troisième mode de déploiement de l’action de cette conscience (cf. troisième ouvrage de Jubil Boissy). De prime abord donc l’art ne se réalise pas pour l’argent ni pour le goût des autres les semblables ni pour leurs avis non plus. L’art non plus ne se réalise pas pour nous sauver de l’absurdité de la vie avec ses routines et souffrances ; et là de simples rêveries joyeuses volontaires ou une simple ivresse auraient suffi pour jouer ce rôle de protecteur ou d’échappatoire face à l’absurdité de la vie. L’artiste qui se complait à réaliser des œuvres d’art pour de l’argent ou pour le goût des et l’avis de ses semblables est déjà un nécessiteux de mort-vivant qui a besoin de subvenir à sa décadente vie trop humano anthropocentriste. La réalisation de l’œuvre d’art ne se soucie pas du résulta final tandis que l’artiste de bonne foi ne se préoccupe aucunement ni se soucie nullement à ce que son œuvre acquiert ou suscite un sens commun une fois terminée. Pour un artiste de bonne foi l’œuvre d’art une foi achevée est appelée à être délaissée et dépassée puis jetée, et c’est seulement là que de façon inopinée peut la rencontrer autrui ; tandis que pour l’artiste de bonne foi peu importe ce qui se passera alors lors de cette trouvaille par autrui. Par ailleurs chaque œuvre d’art est en revanche comme un trophée matérialisant un triomphe, une victoire du sujet sur le sens commun. C’est pourquoi un artiste de bonne foi ne doit pas commenter son œuvre d’art car celle-ci renferme déjà sa propre plénitude qui n’attend alors que d’être dépassée. L’œuvre d’art encore une fois est un hymne, un appel prophétique à l’imaginaire ; elle traduit la disponibilité naturellement gratuite de l’artiste à l’écoute de la réalité existentielle. Elle montre une facette du comportement existentielle de la conscience de l’artiste, elle symbolise un acte d’alliance entre la conscience et l’imaginaire, puis un acte « d’amour » entre cette conscience et le Monde dans sa réalité existentielle. Revendiquer l’imaginaire, cultiver l’art c’est affirmer et prolonger l’élan même de notre existence que l’humain a tant mutilée, haïe et punie, ce qui est une « souffrance » pire que celle qu’il indexe communément ; et tout cela parce que l’humain ne comprend rien de ce Monde-ci qui l’a pourtant engendré. Heureusement que l’appel de notre « mère » est encore sournoisement vivace en l’artiste de bonne foi. L’art au service de l’imaginaire et de notre existence ou comportement existentiel, voilà ce qui doit être tout son sens et tout le sens du culte de l’artiste. La science vue d’un point de vue néo-existentialiste : Ce que la science n’avouera certainement pas comme étant son principe, sa racine fondamentale est et demeure l’art en tant que celui-ci est l’hymne et prophétie à l’imaginaire, à la contingence ou au dépassement et au devenir sans la nécessité pour lui l’art de s’inscrire dans l’anthropocentrisme. Toutefois une autre chose intéressante serait de savoir si la science s’inscrit strictement dans la réalité existentielle au point d’en être une prophétie ou si cette science s’est toujours contentée de jongler entre cette réalité existentielle et l’œuvre anthropocentriste des illusions joyeuses. En tout état de cause l’on peut pour l’instant remarquer que tant que les dires de la science renferment un soubassement actionnel, c’est-à-dire tant que ses dires s’appliquent immédiatement à une expérience concrète on ne peut plus possible, alors elle, la science s’inscrit dans la réalité existentielle. En revanche lorsque son dire se plait dans l’abstraction et dans le général ou l’universel alors la science devient pareil au langage humain pour ne servir que l’œuvre anthropocentriste des illusions joyeuses. Et une bonne part de la Mathématique s’inscrit dans cette perspective de la déchéance loin de la réalité existentielle alors que le technique pure, elle, se rapproche de cette réalité existentielle. Mais qu’en est-il des nombres ? Au regard du néo-existentialisme le nombre n’a de mérite comme renfermant un soubassement actionnel que lorsqu’il laisse voir qu’il exclut implicitement touts les choses qui n’appartiennent pas à l’ensemble de celles sur lesquelles le sujet concentre son attention comportementale. Donc le nombre n’a de mérite que lorsqu’il désigne la ou les choses réelles qui captent le plus l’attention, la sollicitation, l’action du sujet. En dehors de cette relativité, le nombre se met au service du général, de l’universel anthropocentriste et illusoire. Et le nombre zéro, nul, que peut-il désigner ? En tout état de cause il ne peut désigner le néant ou vide au sens de néant mais désigner plutôt « un pseudo vide » relatif c’est-à-dire une certaine absence d’action du sujet par rapport à un ensemble de choses évoqué ou absentes. L’erreur vue d’un point de vue néo-existentialiste : Admettre l’erreur au point de l’indexer pour seulement inventer autour d’elle quelque chose comme la responsabilité et la culpabilité, c’est faire insulte au comportement existentiel de la conscience et de l’organisme charnel, comportement qui ne sait qu’être action toujours réversible, toujours pêle-mêle et ce par contingence, tout en étant une coulée continue. De même ralentir, circonscrire notre comportement existentiel et le structurer au point d’en indexer une partie pour construire autour quelque chose comme la morale, le bon sens, la règle, la raison c’est aussi faire gravement insulte au comportement existentiel de la conscience et du corps charnel et c’est aussi faire ainsi cas d’une volonté très négative manifeste et soutenue de punir l’organisme charnel et la conscience. Par ailleurs toute sagesse qui prône des expériences transcendantales ou métaphysiques ou des soit disant méditations transcendantales à faire demeurer dans une stricte conscience coupée de tout l’organisme charnel et de tout le reste, cette sagesse donc fait cas d’un pire ascétisme de décadence moribonde et participe méchamment ainsi à la punition de la conscience et de l’organisme charnel. _________________ .Le Néo-existentialisme traduisant une attitude particulièrement critique et démonstrative vient comme un discours on ne peut plus radical et fidèle à la réalité existentielle pour se voir découler d'une investigation philosophique aux antipodes de la nature pensante et anthropocentriste. |