Dark Light
De passage


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Posté le: Mer Mar 14, 2007 22:26 pm Sujet du message: Attentes de l'individu par rapport à la société dans Matrix
Hello !
Je ne veux pas que l'on fasse mon devoir mais avez-vous quelques idées/axes
pour cette question car je suis vraiment bloquée...
Comment est-ce que Matrix adresse la question des attentes de l’individu par
rapport à la société ?
Merci
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Romulus
Suprème actif


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Posté le: Jeu Mar 15, 2007 00:11 am Sujet du message:
C'est
vraiment un sujet de philo qu'on t'as donné en classe?
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Cioran
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Posté le: Jeu Mar 15, 2007 12:42 pm Sujet du message:
C'est marrant d'utiliser cette fiction pour proposer un sujet, mais ça oblige
tout le monde à voir le film (sauf si c'est un sujet perso). Quelles sonty
les attentes d'individus fictifs dans une société fictive? On dirait un
exercice de psychanalyse. Je dirais donc que Keanu Reeves veut tuer son père
et se taper sa mère
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Romulus
Suprème actif


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Posté le: Jeu Mar 15, 2007 16:03 pm Sujet du message:
Non mais c'est vrai moi à la limite je verrai plus ça comme de la psycho ou
de la sociologie
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Prométhée
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Posté le: Jeu Mar 15, 2007 16:09 pm Sujet du message:
Lol, cioran,...
J'adore la façon de proposer le sujet. C'est vraiment mieux que d'habitude.
Ton prof est pour moi génial (mais ça n'engage que moi).
Les attentes de l'individu par rapport à la société dans matrix?
1ère attente: Garder le contrôle. L'homme depuis le 16ième siècle tente de
métriser la nature par l'artifice. (L'homme est un empire dans l'empire,
Descartes.). Et ce qu'il ne veut pas, c'est être aliéné par l'artifice
(donc par les robots, comme dans Matrix), ce serait comme un retour en
arrière, un retour au temps où l'homme était aliéné par la nature.
2ième attente: un messi. Il est apparent que dans Matrix, Néo est un messi
qui sauvera le monde qui apportera la liberté. L'homme est toujours dans
l'attente de l'être prophétique.
3ième attente: Des supers pouvoirs pour voler et une meuf aussi belle que la
copine à Néo.
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uacuus
Super actif

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Posté le: Ven Mar 16, 2007 08:21 am Sujet du message:
Cela me parait plus démagogique que génial comme sujet.
Sinon, dans la mesure où la matrice est une allégorie de la société, (où
chaque individu est réduit au rôle de pile) l'individu attend d'elle qu'il
lui offre le simulacre d'un rôle à jouer. Même lorsque l'individu a
conscience de ce que les biens qu'elle offre ne sont que des illusions, il
peut néanmoins s'en satisfaire (voir le personnage du traitre, qui
considère qu'un steack, même s'il n'est pas "vrai" comporte une
satisfaction).
En oppositioin à cette vaste duperie, où les hommes n'ont qu'une attente
mesquine de satisfactions illusoires, se dessine une société idéale, celle
de Zion. Allusion naturellement à Sion la terre promise. Mais finalement on
ne sait pas grand chose de cette terre promise sinon qu'elle est sans doute le
contraire de la matrice. Pour y accéder, il faut passer par l'initiation
d'une micro société qui tient quelque peu de la secte. Néo attend de cette
petite société secrète qu'il lui donne le moyen de résister à
l'aliénation sociale. On pourrait supposer qu'il s'agit de réinventer les
rapports sociaux, mais ce qui se dessine dans cette petite secte, ce ne sont
que des rapports de gourou à disciple. Et finalement l'aboutissement de la
quête ne consiste guère qu'à prendre le contrôle du programme. Le rapport
d'aliénation, par le biais de cette société autre, n'est pas aboli, il est
tout juste permuté.
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Prométhée
Actif

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Posté le: Ven Mar 16, 2007 18:44 pm Sujet du message:
uacuus a
écrit: | Cela me parait plus
démagogique que génial comme sujet.
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Pourquoi est-il 'plus démagogique'?
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Cioran
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Posté le: Sam Mar 17, 2007 12:52 pm Sujet du message:
Mais si les humains veulent sortir de la matrice, est-ce parce qu'ils
considèrent que leur vie illusoire n'est pas satisfaisante, ou est-ce parce
qu'ils pensent que le liberté est plus importante que la semi-tranquilité
que leur propose la matrice? Parce que à choisir entre la vie relativement
pépère qu'ils rêvent et passer son temps dans des couloirs sans voir le
soleil à combattre des monstruosités surpuissantes, somme toute la vie sur
la fausse terre n'est pas plus mal, seulement voilà, ils sont dépendants du
bon vouloir des bestioles, c'est peut-être ça qui les gène le plus.
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uacuus
Super actif

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Posté le: Sam Mar 17, 2007 13:21 pm Sujet du message:
Prométhée a
écrit: |
uacuus a écrit: | Cela me parait plus démagogique que génial comme sujet.
|
Pourquoi est-il 'plus démagogique'? |
Démagogique, parce que ce sujet ne propose pas une question où il faudrait
définir sérieusement les concepts, mais de faire faire du blabla
sociologique sur un film assez moyen, dont les personnages valorisés sont de
pontifiants dogmatiques qui mélangent allègrement toutes les notions
philosophiques, les mythes, les rites dans une bouillie infame.
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Romulus
Suprème actif


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Posté le: Sam Mar 17, 2007 13:31 pm Sujet du message:
Bon sans trop déveloper, voilà un aspect:
La vérité est-elle plus importante que le bonheur?
Ben oui c'est ce qu'ils se disent à un moment, ils ont vraiment une vie de
chiote dans leur vaisseau pourri à manger de la bouffe dégueux mais ils
préfèrent quand même lutter pour la vérité (sauf le traitre).
Je pense que ça pourrait être une métaphore du système américain qui est
critiqué: La plupart des américains vivent sans trop se soucier des
problèmes fondamentaux du moment qu'on leur offre des émissions télé
divertissantes et des éléctions spéctaculaires (du pain et des jeux et le
peuple est satisfait).
Les gens qui crèvent de faim à l'autre bout du monde, ça ne fait pas partie
de leur réalité ils en ont à peine (voir pas du tout) conscience (et somme
nous tellement différent?). Et d'ailleurs je pense que même la plupart des
classes moyennes n'ont pas conscience des problèmes intérieur des classes
pauvres (20% qui vivent en dessous du seuil de pauvreté).
L'état américain c'est leur matrice à eux qui leur montre que ce qu'il veut
bien et qui préserve le système.
Oui c'est vraiment ça en fait; une critique du système. En fait c'est très
typique des wachowsky. Si vous avez vu V pour Vendetta (auquel ils ont
participés), c'est idem: une critique du système qui contrôle tout, même
la pensée des gens. Qui leur donne l'illusion que tout va bien.
Je l'avais bien perçu dans V pour Vendetta mais pas dans matrix, maintenant
c'est clair.
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Prométhée
Actif

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Posté le: Sam Mar 17, 2007 14:36 pm Sujet du message:
Parfait Romulus, je n'aurais pas fait mieux...(J'aime bien la problématique
tirée: 'La vérité est-elle plus importante que le bonheur?' Et on pourrait
même aller plus loin: 'La vérité nuit-elle au bonheur'.)
Ce qui m'amène à répondre à Uacuus. Effectivement, je ne voyais pas celà
sous cette angle. Toujours est-il que l'avantage est tout de même que
l'individu face à ce sujet n'a pas les concepts, il doit donc les chercher
pour finir par les définir. Ainsi, il y a un double travail:
Recherche-définition. C'est un peu de la 'philosophie d'investigation'.
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Cioran
Membre


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Posté le: Sam Mar 17, 2007 19:32 pm Sujet du message:
Ca peut vraiment devenir intéressant. Et bien moi je crois que la plus grande
partie des gens font passer le bonheur avant la vérité. Mais il ne faut pas
voir ce bonheur, ni cette vérité, sur l'instant.
Le bonheur, tel qu'il est offert dans matrix, même s'il n'est pas parfait,
est comme le bonheur de la consommation : sur l'instant, il est magnifique,
mais à long terme, il pose de réels problèmes, comme par exemple
l'endettement, la polution, l'inégalité. Je n'apprendrai rien à personne en
disant qu'on refuse certains petits plaisirs parce qu'à long terme, ils
débouchent sur de gros embêtements. Voilà le soucis du bonheur de la matrix
: il n'est pas certain qu'il soit éternel, et les machines peuvent y mettre
fin sans que les humains puissent y faire quoi que ce soit. Ce bonheur est
dangereux.
La vérité, pour revenir dans le monde réel, n'est pas quelque chose qu'on
détient ou qu'on peut nous offrir, c'est quelque chose qui vient sur le long
terme, par la réflexion et le travail. Contrairement au bonheur qui peut
être saisi en toute circonstance. Donc ce choix entre bonheur et vérité
n'est pas tant un choix que ça, puisqu'on a à choisir entre deux choses qui
n'ont rien à voir, l'un immédiat et sûr, l'autre différé et incertain.
Le bien-être se ramène à ceci, aussi, il consiste à nier le malheur et à
se focaliser sur le positif, et ce, quelle que soit notre situation. Ca se
rapproche de ce "choix" entre vérité et bonheur. Qui n'est pas forcément un
choix dans le cas des dépressifs, sans cesse enclins à se remémorer tout ce
qui ne va pas dans leur vie, et à la fonder là dessus.
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