Cyrilleee
De passage
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Posté le: Sam Fév 17, 2007 21:04 pm Sujet du message:
Et voila le commentaire, pour ceux que ça interessent. Sinon pour Mandos, je
pense que tu n'as pas lu le version finale.
Et maintenant, si ça ne vous plait pas, tant pis.
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Commentaire:
L'œuvre présenté s'intitule "Le royaume d'Oneiros", Oneiros est, selon la
mythologie grecque, la personnification du rêve, fils de Nyx, la nuit, avec
les oneirois, qui sont eux, celle des songes. Plusieurs champs lexicaux sont
présents:
- la végétation (foret, racine, terre, fleurs, lierre, ronce, feuille,
éffeuille...),
- l'action d'étouffer, de serrer au moins (enlacé, emprise, étreinte,
constriction, serre...)
- du rêve et de la nuit (Oneiros, sombre, ombre, lumière, nuit 2 fois,
esprit, songes, draps, sommeil, pénombre, déphaser...)
- la mort (Thanatos, reprise de ombre pénombre déphaser etc..., cadavre,
mort, draine...)
- alimentation (parasite, croîssant, gouter, draine, dévoré, ingeré,
digerés...)
- amour (Psyché, plaisir, embrasser, enlacé, étreindre, cœur 2 fois,
douce, aimons...)
- de la douleur...
Le texte ici nous présente donc un grand nombre de champs lexicaux. On
notera qu'ils sont tous liés les uns aux autres, avec notamment l'apparition
de créatures mythologiques: Oneiros, perso. du rêve et fils de Nyx, la nuit;
Psyché, princesse amoureuse d'un Dieu, Eros (ou Cupidon...) qui ne lui rend
visite que la nuit, et dont elle ne voit pas le visage. Quant à Thanatos, il
n'évoque que la mort, mais celle ci est, généralement, sombre.
Fond du poème:
Maintenant, sur le fond, le poème présente une métaphore filée: du rêve,
parasite "merveilleux et croîssant d'ombre", en la nuit donc. Croissant
d'ombre est assimilé, ici, aussi à la Lune, qui y joue une importance
primordiale, elle fait aussi, par son rayonnement, luire les cadavres. Ce qui
peut, aussi, être assimilé au rêve. Ces cadavres, sont transporté par
l'emprise du lierre, transcandés par les songes qui "enlacent". La foret
métaphore de la nuit, et de l'atmosphere propice au reve, est sombre et c'est
ici que croit le parasite. Le premier quatrain décrit donc la nuit, le rêve,
comment il agit sur nous, cadavres...
Le deuxieme quatrain porte plus attention à la façon dont on réagit face
à ça, on ignore qui l'on aime "offrons ça" (notre amour), comme Psyché, le
rêve ne nous rend visite que la nuit et s'en va, bien vite. Nous aimons ça,
lorsqu'il nous étreint, la douleur est plaisante "intense plaisir de gouter
à la mort" quand les ronces s'enfoncent, "ronces à songes". Lorsque le
parasite nous draine l'esprit, celui ci fleuri, d'idées oniriques, mais
uniquement "en la nuit". Ce vers peut ainsi être lu de Plusieurs façons
différentes: "Draine en la nuit l'esprit, l'esprit de mille fleurs éclore.
"
Premier tercet:
Le premier tercet,évoque plus précisement un personnage, pour mieux
qualifier, toujours dans l'optique de nous dévoiler la façon de réagir que
nous adoptons face à notre "perte". Les "draps de feuilles" parlent d'eux
mêmes, notre cœur est "dévoré par la plante", en effet lors des rêves
nous vivons, nous ressentons avec une illusions au niveau des sens, le
toucher, la vue l'ouïe... Le cœur "éffeuille" la plante, le rêve, il la
tourne dans tous les sens une relation symbiotique s'installe, le cœur
consomme la plante à son tour, comme elle nous consomme. notre cœur "est
frêle", ainsi, il vibre sous les idées que le parasite injecte dans notre
tête. La nuit végétale, reprend la foret symbole de la nuit. Celle ci est
considerée comme "ingeré" de sommeil -bien que la conjugaison porte à
confusion-, il est présent partout en elle, ou plutot, elle est devenue
présente en lui.
Dernier tercet:
Le dernier tercet évoque le plaisir que l'on a à être consommé par le
lierre, le rêve, en effet la "constriction est douce, au sein de la
pénombre", nous "aimons être digérés", nous aimons "embrasser Thanatos,
lentement déphaser...". Le dernier vers met en rélief, à travers une chute,
le fait que le thème de la mort dans le texte n'est autre qu'une métaphore
du sommeil, chose qui nous était inconnue jusque là. Ainsi, les "cadavres"
qui luisent sous la lumière ne sont autres que des humains, vivants, et
dormants mais paraissant morts. Nous pouvons le voir comme une allusion au
poèe "Le dormeur du val (Rimbaud)" qui lui reprend le même idée, mais dans
le sens contraire. On embrasse la mort, Thanatos, on embrasse ainsi la nuit,
"pour l'intense plasir" qu'elle nous offre à travers la mort, le déphasage
de la réalité au rêve.
Au niveau des procédés utilisés pour amplifier le sens:
Tout au long du poème, l'auteur joue avec lesregles grammaticales, parfois
pour mettre en relief le sens plus que la grammaire correcte, le premier vers
illustre bien ces propos: "Au fond de la foret, sombre en racine et terre"
Nous pouvons en déduire que, la foret est sombre, qu'elle sombre en des
racines en la terre, que le parasite (cité plus loin) est enraciné "en
racine et" en la terre. De même que le "croîssant d'ombre" et pour la lune,
et pour la vie du rêve qui ne prend forme qu'en la nuit/ lorsque la Lune se
montre. Nous avons aussi le vers: "Draine en la nuit, l'esprit, de mille
fleurs éclore", comme vu précedement. notons aussi "que son cœur est si
frêle En la nuit végétale, ingeré de sommeil" qu'il s'agit, dans un
premier temps du cœur qui est "ingeré de sommeil", mais aussi de la nuit.
Notons aussi que l'on peut considerer qu'il s'agit d'un euphémisme de la
mort. Des métonimies, métaphores, rejets, doubles sens, personnification et
allégories, et déformations grammaticales etc..., peuvent aussi être
aperçues...
Enfin, les différents champs lexicaux permettent plsuieures interpretations
valables, et la mise en forme grammaticale, notamment grace à la structure
poètique, amplifie ça. La pluralité des sens permet elle aussi d'obtenir
cet éffet pour laisser au lecteur le plaisir de voir ce qu'il veut en les
vers. C'est aussi ça, la poésie, c'est même principalement ça. Un poème a
Plusieurs vies.
Poème et commentaire par Cyrille LOCATELLI
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