Le royaume d'Oneiros


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Cyrilleee
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Message Posté le: Ven Fév 16, 2007 19:25 pm    Sujet du message: Le royaume d'Oneiros
Au fond de la foret, sombre en racine et terre
Loge un parasite, merveilleux croîssant d'ombre
Ainsi, chaque cadavre, enlacé de lierre
Transporté d'emprise, luit sous la lumière

Comme Psyché j'ignore à qui nous offrons ça
Lorsque l'étreinte serre, enfonce la ronce à
songes, l'intense plaisir de gouter la mort
Draine en la nuit, l'esprit, de mille fleurs éclore

En des draps de feuilles, dévoré par la plante
Que son cœur éffeuille, que son cœur est si frêle
En la nuit végétale, ingeré de sommeil

La constriction est douce, au sein de la pénombre
Et lentement nous aimons être digerés
Embrasser Thanatos, lentement déphaser...


Dernière édition par Cyrilleee le Dim Fév 18, 2007 10:07 am; édité 1 fois
uacuus
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Message Posté le: Sam Fév 17, 2007 10:51 am    Sujet du message: Re: Le parasite de la nuit
Cyrilleee a écrit:
Attend un parasite, merveilleux croîssant d'ombre 13

Lorsque l'étreinte serre, s'enfoncent les ronces à 14

En la nuit végétale, consomé de sommeil 13

Embrasser la faucheuse, lentement déphaser... 13
Cyrilleee
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Message Posté le: Sam Fév 17, 2007 17:36 pm    Sujet du message:
Si tu avais découpé, ça aurait été un peut plus interessant!



A/ttend/ un/ pa/ra/site/, mer/veil/leux/ croîs/sant /d'ombre 13

Lors/que/ l'é/trein/te/ serre,/ s'en/fon/cent/ les /ron/ces à 14

En /la/ nuit/ vé/gé/tale, con/so/mé/ de/ som/meil 13

Em/bra/sser/ la/ fau/cheuse, len/te/ment/ dé/pha/ser... 13

... Le "e" est muet à la césure et en fin, mon prof de français m'a confirmé.
Raksone
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Message Posté le: Sam Fév 17, 2007 18:07 pm    Sujet du message:
Ton prof de français t'as dit n'importe quoi, le "e" ne peut être muet que s'il est suivi d'une voyelle.
C'est une licence, ceci dit tu peux te la permettre je n'y vois seulement pas trop l'interêt, si on veut respecter des règles autant le faire complétement.
Tu n'as qu'à donner à lire tout les auteurs classiques à ton prof de français et lui demander pourquoi jamais ils ne profitent de cette magnifique règle qu'est le "e" muet à la césure.

Et ici la scansion est mauvaise:

/ron/ces à

C'est ron/ces/à

Celà aurait été juste si ronce était au singulier.
Cyrilleee
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Message Posté le: Sam Fév 17, 2007 19:33 pm    Sujet du message:
Le royaume d'Oneiros

Au fond de la foret, sombre en racine et terre
Loge un parasite, merveilleux croîssant d'ombre
Ainsi, chaque cadavre, enlacé de lierre
Transporté d'emprise, luit sous la lumière

Comme Psyché j'ignore à qui nous offrons ça
Lorsque l'étreinte serre, enfonce la ronce à
songes, l'intense plaisir de gouter la mort
Draine en la nuit, l'esprit, de mille fleurs éclore

En des draps de feuilles, dévoré par la plante
Que son cœur éffeuille, que son cœur est si frêle
En la nuit végétale, ingeré de sommeil

La constriction est douce, au sein de la pénombre
Et lentement nous aimons être digerés
Embrasser Thanatos, lentement déphaser...

-------------

Oui, vous aviez raison, merci beaucoup pour l'aide Smile, voila mon poème est fini, merci de me dire si vous voyez d'autres erreurs dans la versification ^^. Je suis super content merci à tous !
Mandos
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Message Posté le: Sam Fév 17, 2007 19:39 pm    Sujet du message:
A vrai dire, il y a des tournures que j'aime bien, mais pour la métrique, ce n'est pas encore ça. Les vers 2, 4, 7, 9, 10 et 13 présentent une césure incorrecte (on ne peut pas avoir un e muet en sixième position). Bien sûr, on pourrait interprêter ces bizarreries rythmiques comme des audaces rimbaldiennes, mais j'ai quelque doute. Tu devrais essayer de te montrer plus sensible à la musique de tes vers.
Cyrilleee
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Message Posté le: Sam Fév 17, 2007 21:04 pm    Sujet du message:
Et voila le commentaire, pour ceux que ça interessent. Sinon pour Mandos, je pense que tu n'as pas lu le version finale.

Et maintenant, si ça ne vous plait pas, tant pis.
---------

Commentaire:

L'œuvre présenté s'intitule "Le royaume d'Oneiros", Oneiros est, selon la mythologie grecque, la personnification du rêve, fils de Nyx, la nuit, avec les oneirois, qui sont eux, celle des songes. Plusieurs champs lexicaux sont présents:
- la végétation (foret, racine, terre, fleurs, lierre, ronce, feuille, éffeuille...),
- l'action d'étouffer, de serrer au moins (enlacé, emprise, étreinte, constriction, serre...)
- du rêve et de la nuit (Oneiros, sombre, ombre, lumière, nuit 2 fois, esprit, songes, draps, sommeil, pénombre, déphaser...)
- la mort (Thanatos, reprise de ombre pénombre déphaser etc..., cadavre, mort, draine...)
- alimentation (parasite, croîssant, gouter, draine, dévoré, ingeré, digerés...)
- amour (Psyché, plaisir, embrasser, enlacé, étreindre, cœur 2 fois, douce, aimons...)
- de la douleur...

Le texte ici nous présente donc un grand nombre de champs lexicaux. On notera qu'ils sont tous liés les uns aux autres, avec notamment l'apparition de créatures mythologiques: Oneiros, perso. du rêve et fils de Nyx, la nuit; Psyché, princesse amoureuse d'un Dieu, Eros (ou Cupidon...) qui ne lui rend visite que la nuit, et dont elle ne voit pas le visage. Quant à Thanatos, il n'évoque que la mort, mais celle ci est, généralement, sombre.

Fond du poème:

Maintenant, sur le fond, le poème présente une métaphore filée: du rêve, parasite "merveilleux et croîssant d'ombre", en la nuit donc. Croissant d'ombre est assimilé, ici, aussi à la Lune, qui y joue une importance primordiale, elle fait aussi, par son rayonnement, luire les cadavres. Ce qui peut, aussi, être assimilé au rêve. Ces cadavres, sont transporté par l'emprise du lierre, transcandés par les songes qui "enlacent". La foret métaphore de la nuit, et de l'atmosphere propice au reve, est sombre et c'est ici que croit le parasite. Le premier quatrain décrit donc la nuit, le rêve, comment il agit sur nous, cadavres...

Le deuxieme quatrain porte plus attention à la façon dont on réagit face à ça, on ignore qui l'on aime "offrons ça" (notre amour), comme Psyché, le rêve ne nous rend visite que la nuit et s'en va, bien vite. Nous aimons ça, lorsqu'il nous étreint, la douleur est plaisante "intense plaisir de gouter à la mort" quand les ronces s'enfoncent, "ronces à songes". Lorsque le parasite nous draine l'esprit, celui ci fleuri, d'idées oniriques, mais uniquement "en la nuit". Ce vers peut ainsi être lu de Plusieurs façons différentes: "Draine en la nuit l'esprit, l'esprit de mille fleurs éclore. "

Premier tercet:

Le premier tercet,évoque plus précisement un personnage, pour mieux qualifier, toujours dans l'optique de nous dévoiler la façon de réagir que nous adoptons face à notre "perte". Les "draps de feuilles" parlent d'eux mêmes, notre cœur est "dévoré par la plante", en effet lors des rêves nous vivons, nous ressentons avec une illusions au niveau des sens, le toucher, la vue l'ouïe... Le cœur "éffeuille" la plante, le rêve, il la tourne dans tous les sens une relation symbiotique s'installe, le cœur consomme la plante à son tour, comme elle nous consomme. notre cœur "est frêle", ainsi, il vibre sous les idées que le parasite injecte dans notre tête. La nuit végétale, reprend la foret symbole de la nuit. Celle ci est considerée comme "ingeré" de sommeil -bien que la conjugaison porte à confusion-, il est présent partout en elle, ou plutot, elle est devenue présente en lui.

Dernier tercet:

Le dernier tercet évoque le plaisir que l'on a à être consommé par le lierre, le rêve, en effet la "constriction est douce, au sein de la pénombre", nous "aimons être digérés", nous aimons "embrasser Thanatos, lentement déphaser...". Le dernier vers met en rélief, à travers une chute, le fait que le thème de la mort dans le texte n'est autre qu'une métaphore du sommeil, chose qui nous était inconnue jusque là. Ainsi, les "cadavres" qui luisent sous la lumière ne sont autres que des humains, vivants, et dormants mais paraissant morts. Nous pouvons le voir comme une allusion au poèe "Le dormeur du val (Rimbaud)" qui lui reprend le même idée, mais dans le sens contraire. On embrasse la mort, Thanatos, on embrasse ainsi la nuit, "pour l'intense plasir" qu'elle nous offre à travers la mort, le déphasage de la réalité au rêve.

Au niveau des procédés utilisés pour amplifier le sens:

Tout au long du poème, l'auteur joue avec lesregles grammaticales, parfois pour mettre en relief le sens plus que la grammaire correcte, le premier vers illustre bien ces propos: "Au fond de la foret, sombre en racine et terre" Nous pouvons en déduire que, la foret est sombre, qu'elle sombre en des racines en la terre, que le parasite (cité plus loin) est enraciné "en racine et" en la terre. De même que le "croîssant d'ombre" et pour la lune, et pour la vie du rêve qui ne prend forme qu'en la nuit/ lorsque la Lune se montre. Nous avons aussi le vers: "Draine en la nuit, l'esprit, de mille fleurs éclore", comme vu précedement. notons aussi "que son cœur est si frêle En la nuit végétale, ingeré de sommeil" qu'il s'agit, dans un premier temps du cœur qui est "ingeré de sommeil", mais aussi de la nuit. Notons aussi que l'on peut considerer qu'il s'agit d'un euphémisme de la mort. Des métonimies, métaphores, rejets, doubles sens, personnification et allégories, et déformations grammaticales etc..., peuvent aussi être aperçues...

Enfin, les différents champs lexicaux permettent plsuieures interpretations valables, et la mise en forme grammaticale, notamment grace à la structure poètique, amplifie ça. La pluralité des sens permet elle aussi d'obtenir cet éffet pour laisser au lecteur le plaisir de voir ce qu'il veut en les vers. C'est aussi ça, la poésie, c'est même principalement ça. Un poème a Plusieurs vies.

Poème et commentaire par Cyrille LOCATELLI
uacuus
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Message Posté le: Sam Fév 17, 2007 21:53 pm    Sujet du message:
Cyrilleee a écrit:
Si tu avais découpé, ça aurait été un peut plus interessant!



A/ttend/ un/ pa/ra/site/, mer/veil/leux/ croîs/sant /d'ombre 13

Lors/que/ l'é/trein/te/ serre,/ s'en/fon/cent/ les /ron/ces à 14

En /la/ nuit/ vé/gé/tale, con/so/mé/ de/ som/meil 13

Em/bra/sser/ la/ fau/cheuse, len/te/ment/ dé/pha/ser... 13

... Le "e" est muet à la césure et en fin, mon prof de français m'a confirmé.


Ton prof de français devrait réviser les règles de métrique, il les connait mal (moi aussi j'ai eu mon CAPES).
Mandos
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Message Posté le: Sam Fév 17, 2007 23:43 pm    Sujet du message:
Cyrilleee a écrit:
Sinon pour Mandos, je pense que tu n'as pas lu le version finale.

Je pense plutôt que c'est toi qui n'as pas lu mon message très attentivement. Voici les vers sur lesquels portait ma critique :

Loge un parasite, merveilleux croîssant d'ombre
Transporté d'emprise, luit sous la lumière (j'ajoute que la diérèse sur "lumière" est quand même assez moche)
songes, l'intense plaisir de gouter la mort
En des draps de feuilles, dévoré par la plante
Que son cœur éffeuille, que son cœur est si frêle
Et lentement nous aimons être digerés (Celui-là est admissible, à la rigueur. En trimètre)

Il me semble bien qu'ils figurent dans la dernière version de ton texte. Du moins, la dernière que tu aies postée, et s'il y en a une autre, tu peux difficilement me reprocher de ne pas l'avoir lue.

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