Alexandre-le-très-petit
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Posté le: Dim Jan 28, 2007 18:01 pm Sujet du message: La passe-noire
Derrière la chaise, une casserole rouillée par le soleil m’attend
gentiment. D’un seul coup de mâchoire, je rognerai son métal ascendant, et
les mots claqueront d’impatience sous les dents. La boue s’allonge
péniblement, sur ce long divan de cailloux, avec ses mêmes jambes de
bohème. Une fois installé dans ce café,
elle chante et parle de la blancheur du décor, des envolées de marches
qu’elle a longtemps avalées.
*
Sur le banc d’écume, je prenais le temps de contempler les mystères des
musiques du marteau. La perception des chœurs de chiendent se passe assez
bien en somme, puisque je sens le martèlement de mes lèvres sur le bois
frais.
*
Pendu au porte-manteau de sa sculpturale poitrine, il a bien failli passer au
karcher de l’amour. Sous le miroir du verre assez déformant tout de même,
glisse donc sur les parois, regarde comme il te boit, et vois comme il
t’adore. J’ai caché derrière ton dos,
quelques bûches d’inox qui commencent à crépiter. Apaise les donc, et
l’étincelle gèlera le folklore. Moque toi donc des ouvriers aux
grands chapeaux, mais ils te boxeront d’un grand coup de canne à sucre, et
sous les réverbères mal sciés, tu ne pourras que remordre le pied des
éclats de verre roulés. Les gens sont riches tout de même, mais moins que
les personnes.
*
Le regard ailleurs, perdu dans les fenêtres tordues, klaxonne pour prendre
son train de pensées habituelles. Le convoi n’est pas encore sûr, car les
étrangers pullulent l’espace, chacun son compartiment, sinon où va
échouer la pensée absurde et certaine ?
*
Infracassables sont les ampoules dans la rue
du silence.
*
Revers caché sous un revers, je me retourne pour questionner le monde : il
me sourit d’un œil béat, et me répond par le mot qui se trouve derrière
l’étagère des images. Il faut bien que je valse tout, que l’automatisme
dérange pour retrouver ce qui a été perdu. L’énigme assez curieuse, pour
ne rêver qu’aux banalités de l’eau ferreuse. Je tremperai, s’il faut tremper, l’encre dans la tache
noire. C’est à moi de décider, je ne décide donc que par les
teintures. Un climat aérospatial de corbeilles à papier à lettre parasite
le rangement des planchers parallèles entre les nœuds et les fils. La
tonalité ne s’entend plus, elle a raccroché, en apposant sa signature sur
le « je veux dormir ». Mal élevée la petite. La distribution des mains
est trop inégale.
*
Ainsi attablés, nous essuyons la pluie de la veille sur le goudron endormi,
et nous parlons de grands gestes. Un coup à la gare, et nous sommes éblouis
soudain par une main qui nous a étranglé, survenue de derrière. La main est
maussade et raclure ; elle tombe sous nos coups de sourcils soigneusement
épais. Nous regardons ruer le fameux combat de la lecture contre
l’écriture. La parole est une messe basse dans cette avenue. Trempés dans
l’avenir, nous remontons le bas de nos chapeaux, pour ne pas noyer la riche
dénivelée qui creuse un peu les joues. Le royaume est bien chic en somme.
Puis le coup de canne est parti, et c’est la chasse à Freud, maudit soit ce
malheureux boulanger. Nous lâchons les attaches, et lynchés aux habitudes,
on voudrait bien nous pendre à coup de croix respectables. Les rires
jaunissent trop en chaleur pour frissonner le courage. Armés des soleils,
nous remontons à vide les rues ; le gravier se sentait alors triste. Par
nonchalance, il s’est hissé sur les transistors à lunettes. Où raconte-on
la couleur du bordel ? Le boucan s’est
assagi, il est bien vieux et épuisé maintenant. Le voilà piqué dans son
repos.
*
Griffonner le papier comme un coup de griffe
sur le plafond.
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L.H.
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Posté le: Mer Jan 31, 2007 21:31 pm Sujet du message:
Sylvain Legrand a
écrit: | J'accroche pas du
tout... |
Pareil, il y a quelque chose qui va pas. Vision trop personnelle peut-être,
en tout cas on n'arrive pas à la partager, peut-être parce que seuls les
comparants sont présents
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Alexandre-le-très-petit
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Posté le: Mer Jan 31, 2007 21:41 pm Sujet du message:
Pour comparer, ça compare! Ce n'est pas très important, il ne faut pas
prendre cela pour une tragédie. Seul le dernier vers pourrait témoigner de
la seule vérité indubitable de ce texte, pour le reste chacun l'entend comme
il le veut, même si je passe pour un muet (j'pense pas que vous soyez sourds)
:
Griffonner le papier comme un coup de griffe
sur le plafond.
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