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Posté le: Mar Jan 16, 2007 17:55 pm Sujet du message: La peur des nuages
voilà un texte un peu surréaliste, j'en conviens... Il est fait sutout pour
surpendre, alors ne soyez pas surpris d'être surpris...
La peur des nuages
Les moutons nagent dans le ciel et je les regarde brouter mon cerveau dans un
hara-kiri de mansuétude. Ce printemps oxygène, c'est la zizanie virtuose du
cycliste septentrional qui roule sur mes neurones mixtes.
Aïe! C'est l'infarctus vide-ordures de mes automnes... Lâchez-moi, je vous
prie, je ne suis qu'un pasteur maladif qui se perds dans une bibliothèque
comestible. C'est le trèfle cinglant de mon remous, ce renard laqué
pestilentiel, qui me torpille de vanités cloutées...
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Arsenic
De passage
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Posté le: Mer Jan 17, 2007 18:23 pm Sujet du message:
Tout d'abord bravo pour ce texte bourré de sens et de maitrise qui mérite
tous nos éloges. (ce commentaire aurait pu être signé Socrate)
A chaque fois que je viens visiter le forum de poèmes je reste muet en face
de tous ces auteurs qui croyent être révolutionnaires par leur absurdité.
vous ne croyez quand même pas avoir inventé qqch, en alignant des mots
absolument décousus, avant de créer une argumentation en bois suite aux
commentaires des lecteurs? Ou alors croyez vous que votre discours "la poésie
est morte" est tellement marginal qu'il vous fera acceder au statut de Rimbaud
du 21 siècle? ou encore cherchez vous à ouvrir une méditation sur les
critères de "beauté" d'un texte poétique (doit-il etre rimé, rythmé?)?
Je suis perplexe.
p.s ce post ne vise pas du tout "?", il est multi directionnel...
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uacuus
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Posté le: Mer Jan 17, 2007 18:54 pm Sujet du message:
Je pense qu'il y a moins dans ce phénomène une volonté de révolutionner
qu'une croyance ferme que la poésie moderne consiste en un brouillage du
sens. Ces poètes qui cultivent les rapprochements inédits à la limite de
l'intelligible suivent les leçons des surréalistes et autres, de la même
manière que la quasi totalité des chétifs poètes du 18° siècle ont voulu
imiter les vers de Racine et de Corneille.
Mais une imitation médiocre des Classiques donne quelquechose d'à peu près
sensé, et qui sonne pas trop mal, tandis qu'une imitation médiocre du
surréalisme ne donne rien.
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Arsenic
De passage
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Posté le: Mer Jan 17, 2007 19:01 pm Sujet du message:
Tout à fait d'accord... et c'est vraiment dommage d'avoir des écrivains qui
croyent mener une révolution sous la bannière de la déconstruction de la
poésie alors qu'ils ne peuvent meme pas la toucher.
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?
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Posté le: Jeu Jan 18, 2007 16:33 pm Sujet du message:
En fait, je ne me sens pas vraiment concerné par ces remarques.
Ce que j'ai essayé de faire, c'est de condenser , et c'est à mon avis une fonction majeure de la
poésie. C'est une condensation d'émotion et de sens.
Et ce texte est très condensé.
Ainsi, je vous propose une piste pour comprendre ce texte: il évoque la
mélancolie d'un homme seul, dans sa bibliothèque, qui regarde le ciel, les
nuages, comparables à des moutons, et qui déprime.
L'image la plus audacieuse (et donc la plus incompréhensible) est celle du
cycliste septentrional: dans cycliste, il y a cycle, donc récurrence;
septentrional m'évoque l'effet de la mélancolie qui m'étreint de sa
froideur... La mélancolie est donc une habitude pour cet homme.
Autre image: infarctus vide-ordures: je voulais faire sentir par là la
"purgation" qu'opère la mélancolie.
Que ce texte ne soit pas maîtrisé, peut-être, puisque je débute, et
puisque je ne cherche pas la "beauté formelle".
J'ai tout misé sur l'évoquation; mais évidemment ça n'est pas passé,
c'était trop "condensé"...
Dire qu'on ne voit pas le sens de ce texte, d'accord, dire qu'il n'en a pas,
c'est faux!
Ce texte ne vise pas l'absurdité, il vise à étonner, et à être compris,
mais je le reconnais dans ce sens c'est un texte raté car trop condensé.
Mais c'est l'intention qui importe en poésie, et c'est le lecteur qui doit
saisir cette intention...
Personne ne l'a saisie et j'en suis navré.
PS: Arsenic, tu dis que ton message ne me concerne pas, mais alors pourquoi
mon texte t'évoque ces réflexions?
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Arsenic
De passage
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Posté le: Jeu Jan 18, 2007 17:20 pm Sujet du message:
Etonner? D'accord j'en conviens.
Le seul problème est que condensation ne signifie pas brouillage de piste et
effacement des repères sémantiques. Que le lecteur soit obligé de fouiller
le texte et d'interpreter, c'est une chose, et c'est une bonne part de la
poésie. Mais qu'un texte devienne le théâtre d'autant d'interprétations
qu'il y a de lecteur... autant laisser la feuille blanche.
Bien sur la pluralité de sens d'un texte est quelque chose de magnifique, la
poésie c'est aussi la feuille blanche et le lecteur qui y écrit.
Ce qui est dommage c'est que ton texte, sans ton interprétation, n'a pas
vraiment de saveur. On ne peut apprécier un film si les images sont floues et
le langage étranger.
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