guillaume76
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Posté le: Ven Jan 05, 2007 18:35 pm Sujet du message: Cinq infirmières bulgares et un médecin palestinien condamné
Citation: | Le
verdict est tombé mardi matin. Les cinq infirmières bulgares et le médecin
palestinien, accusés d’avoir délibérément transmis le virus du sida à
des enfants, ont été condamnés à mort par la justice libyenne.
Incarcérés depuis février 1999 en Libye, les personnels soignants avaient
été condamnés à la peine capitale un première fois en 2004, sur la base d’aveux extorqués sous la
torture. Leur appel avait été accepté par la Cour suprême du pays
qui avait ordonné un nouveau procès, reporté de nombreuses fois, sans
raisons officielles. Le 4 novembre dernier, lors de la dernière audience, la
peine de mort avait à nouveau été requise à leur encontre. Les
infirmières et le médecin sont accusés d’avoir transmis le virus du sida,
à l’hôpital de Benghazi (nord-est), à 426 enfants dont 52 sont
décédés. La dernière victime, une fillette de 9 ans, est morte le 24
octobre dernier. Et, selon l’une des familles, un garçon de 8 ans,
infecté, serait également mort ce mardi.
Le verdict, très attendu par la communauté internationale, n’est pas une
véritable surprise pour les défenseurs des droits de l’homme. «L’ambiance de ces derniers jours nous fait
penser que les choses étaient déjà préparées du côté des autorités
libyennes. Il y a eu par exemple une campagne de presse incroyable de la part
des familles des victimes, plus que jamais remontées contre les accusés et
qui demandaient leur condamnation à mort dans les médias. Mardi matin même,
avant l’ouverture de l’audience, il y avait une très forte tension autour
du tribunal et une vraie pression sur les avocats de la défense»,
explique Michel Taube, de l’association Ensemble contre la peine de
mort (ECPM). La sentence ne précise pas comment doit être appliquée la
peine. En Libye, les condamnés à mort sont exécutés par balle ou par
pendaison.
Les condamnés font appel
Un avocat de la défense a immédiatement annoncé que les six accusés
avaient décidé de faire appel de cette sentence. «Il faut absolument saisir
la Cour suprême, qui nous avait été favorable une première fois en
demandant un nouveau procès. Nous espérons qu’elle sera encore sur la
même longueur d’onde mais rien n’est moins sûr», s’inquiète Antoine
Alexiev, de l’association Avocats sans Frontières, qui a apporté son aide
aux avocats libyen et bulgare sur place. «Nous sommes très moyennement
optimistes car la Cour d’appel va devoir statuer en dernier ressort. La
première fois, la Cour suprême s’était prononcée sur la légalité
d’une procédure. Cette fois-ci, les juges seront les derniers à se
prononcer sur la culpabilité ou la non-culpabilité des accusés. Ils auront
donc une pression beaucoup plus importante».
Alors que les accusés, très éprouvés psychologiquement et physiquement par
leur emprisonnement de sept années, ont éclaté en sanglots à l’énoncé
du verdict, à l’extérieur du tribunal de Tripoli, les familles des
victimes ont accueilli la décision des juges en dansant et en chantant. «Je
suis heureux du verdict, il montre l’impartialité de la justice libyenne»,
s’est félicité l’un des avocats des familles, Abdallah al-Moghrabi.
«Mais cette condamnation n’annule pas la demande d’indemnités, les
familles ont besoin des indemnités réclamées», a-t-il précisé. Le
tribunal de Tripoli a condamné, mardi, l’Etat libyen à verser à chaque
famille des indemnités allant de 250 000 à 800 000 dollars par victime.
Depuis des années, les familles des enfants infectés demandent des
dédommagements. Le 12 septembre dernier, elles avaient réclamé 15 millions
de dollars par enfant atteint. En décembre 2005, la Bulgarie, en partenariat
avec l’Union européenne (UE), les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, avait
constitué un fonds international pour aider la Libye à combattre le sida,
assurer la mise aux normes de l’hôpital de Benghazi et dédommager les
victimes ou leurs familles. En outre, quelque 150 enfants libyens sont
actuellement soignés en France et d’autres en Italie. Mais cela n’a pas
suffi.
«Ce procès n’a été ni juste ni équitable»
Depuis 1999, les six accusés clament leur
innocence. Un grand nombre d’enfants n’ont jamais été soignés au sein
des services dan lesquels les accusés ont travaillé et «l’une des
infirmières inculpée n’a jamais travaillé à l’hôpital de Benghazi,
son seul tort est d’être bulgare», rappelle Emmanuel Altit,
d’Avocats sans frontières. Le professeur français Luc Montagnier,
co-découvreur du virus du sida, avait témoigné en faveur des infirmières
et du médecin, lors du premier procès de mai 2004, avec un rapport d’experts expliquant la propagation du virus dans
l’hôpital par les mauvaises conditions d’hygiène. Le 6 décembre
dernier, la très réputée revue britannique Nature a livré les conclusions
d’une analyse réalisée à partir d’échantillons prélevés sur 44
enfants infectés. Une étude qui prouve que
les enfants pourraient avoir été infectés jusqu’à trois ans avant
l’arrivée des infirmières et du médecin en Libye. Mais les juges ont
toujours ignoré ces rapports internationaux.
«Tous les éléments qui prouvaient
l’innocence des infirmières n’ont pas été pris en compte»,
indique Emmanuel Altit. Pour lui, le verdict de mardi «n’est pas une
défaite des avocats mais une défaite du système libyen. Probablement, des
responsables libyens pensent-ils avoir réussir à montrer de la fermeté.
Mais, à l’évidence, pour l’ensemble de
l’opinion publique internationale, cela montre une seule chose : que ce
procès n’a été ni juste ni équitable». |
Il existe une petition pour essayer de les sauver mais avec le reglement des
forums je sais pas s'il es possible de faire eventuellement une exception et
la donner...
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