Voltaire89
De passage
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Posté le: Jeu Déc 14, 2006 22:42 pm Sujet du message: Le linceul de la vie
Le linceul de la vie
Je cueillerai ton âme aux limbes salutaires
En réveillant l’ardeur par un baiser fragile
Brodé de nos parfums, du souvenir de l’argile,
Mais poli par le Temps contant les jours amers.
Les larmes des étoiles immergeront nos pas,
Et salueront l’éclat de nos visages fades,
Lorsque, pris par l’ennui, nos ballades maussades
S’achevaient tristement au fond des lascifs draps.
C’est un drame, dit-on, d’être bien incapable
De jouir de la vie et des plaisirs grossiers ;
Pourtant mes yeux de plomb ne seront jamais sable.
-Tristesse du réveil-, mon âme endolorie
À l’aube est calcinée par un feu intérieur
Qui a brûlé mon Être. - Je te rejoins, chérie.
Voilà, merci de passer mettre un commentaire, ca serait cool!
Dernière édition par Voltaire89 le Ven Déc 15, 2006 13:27 pm; édité 1 fois
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Méphistophélès
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Posté le: Ven Déc 15, 2006 12:04 pm Sujet du message:
J'ai failli m'étouffer en lisant la dernière strophe: aie pitié de tes
lecteurs, pense à la ponctuation
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Voltaire89
De passage
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Posté le: Ven Déc 15, 2006 13:26 pm Sujet du message:
mhh oui excuse moi, les erreurs d'inattention ca arrive...je corrige ca..
Mais bon disons qu'un commentaire, surtout de ta part Métempsychose, ce doit
d'être plus élaboré que cela...enfin bon, c'est ton choix après tout^^.
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Méphistophélès
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Posté le: Ven Déc 15, 2006 16:03 pm Sujet du message:
Mex excuses: j'étais avec une demoiselle qui m'avait demandée de lui lire un
poème au hasard. J'ai choisi le tien et j'ai failli m'étouffer sur la
dernière strophe comme je te l'ai dit
Bref, tout ça pour dire que je n'avais pas vraiment le temps de faire un
commentaire en bon et dû forme sur ton poème, mais je vais m'y atteler.
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Méphistophélès
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Posté le: Ven Déc 15, 2006 16:46 pm Sujet du message: Re: Le linceul de la vie
Voltaire89 a
écrit: |
Je cueillerai ton âme aux limbes salutaires
En réveillant l’ardeur par un baiser fragile
Brodé de nos parfums, du souvenir de l’argile,
Mais poli par le Temps contant les jours
amers. |
Ce "temps content" n'est pas très harmonieux au niveau des sonnorités mais
d'un point de vue rythmique cela se défend: ton vers est séparé ainsi en
deux hémistiches ce qui provoque une certain insistance sur les deux vers
susnommés, la prononciation en devient saccadée, d'où une cassure avec la
douceur globale qui transpire de cette strophe. Cette opposition entre douceur
et fermeté est aussi clairement visible par l'alternance de rimes en "r"
(sonnorité assez dure) et en "ile" (beaucoup plus douce).
La métaphore filée de l'"argile" puis de "poli" est très interessante.
Attention à la ponctuation, tu devrais séparer les vers 1 et 2 sans quoi la
prononciation et la compréhension se voient rendues plus difficiles.
Voltaire89 a
écrit: | Les larmes des étoiles immergeront nos pas,
Et salueront l’éclat de nos visages fades,
Lorsque, pris par l’ennui, nos ballades maussades
S’achevaient tristement au fond des lascifs
draps. |
Attention à la concordance des temps: la transition entre le future et le
passé simple manque de soin, je dirais même que c'est assez incorrect comme
formulation.
L'opposition entre "éclat" et "fade" ainsi que la métaphore "larmes des
étoiles" sont peut être un peu superficiels.
Le rythme des deux derniers vers de la strophe est plutôt reussi, j'aime
bien, mais l'expression "lascifs draps" sonne plutôt mal.
J'aime beaucoup la métaphore filée en "larme", "immerger" puis à la fin "au
fond des lascif draps" qui semble renvoyer implicitement à l'élement
aquatique de par le lien logique existant entre "fond" et "immerger". Cela
retranscrit une sorte d'évolution chronologique: les larmes, le lac dans
lequel on s'immerge, puis le fond des draps.
Voltaire89 a
écrit: | C’est un drame,
dit-on, d’être bien incapable
De jouir de la vie et des plaisirs grossiers ;
Pourtant mes yeux de plomb ne seront jamais
sable. |
J'aime le rythme de ces trois vers, les termes sont assez bien choisis, le
dernier vers est peut être un peu lourd et les images surfaites cela dit,
mais ça passe. J'aime le glissement sémantique entre la strophe deux et
celle-ci. Une transition qui n'est pas bien transcendante, mais néanmoins
interessante.
Voltaire89 a
écrit: | -Tristesse du réveil-, mon âme endolorie
À l’aube est calcinée par un feu intérieur
Qui a brûlé mon Être. - Je te rejoins,
chérie. |
Cette dernière strophe en revanche, je n'aime pas du tout.
Le rythme est assez apocalyptique, très difficile à pronnoncer (j'en ai fait
les frais), les images sont communes et sans profondeurs, le dernier mot du
poème, "chérie", a un effet plutôt reducteur sur ton poème à mon sens. De
plus, le lien avec le reste du poème n'est pas évident, en dehoirs de
l'évocation de la présence féminine.
Ma conclusion: un rythme et un jeu de sonnorité interessant mais quelques
problèmes au niveau du choix des métaphores, beaucoup d'entres elles sont
trops bannales.
Ton gros point fort: c'est ton usage subtil de la métaphore filée. Ton gros
point faible: la construction du poème (dont la ponctuation).
Voila
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Aelys
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Posté le: Ven Déc 15, 2006 21:35 pm Sujet du message:
plus grand chose à rajouter après ça moi ^^
Je suis d'accord pour le dernier vers, ça casse un peu l'ambiance qu'on
aimerait retenir, ça... rapetisse ton poème. Moi, par contre, j'aime bien
l'image "pourtant mes yeux de plomb ne seront jamais sable"
Et l'absence de ponctuation à la première strophe ne me gène pas... Le
rythme de l'alexandrin permet de sentir la césure et le flottement en fin de
vers, ça permet au poème de... "couler". Comme une longue mélopée
soupirante.
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Voltaire89
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Posté le: Sam Déc 16, 2006 12:50 pm Sujet du message:
Merci bcp pour vos commentaires!
(euh disons l'analyse de Métempsychose se rapproche plus d'une symphonie
analytique! Merci quand meme pour avoir pris le temps de me répondre!)
Disons que la dernière strophe me paraissant également comme étant le gros
point fabile de mon poème, je dois avouer qu'elle est à retravailler voire
à refaire complétement...
Pour ce qui est du reste, je vais voir ce que je peux corriger tout en restant
dans l'esprit de mon poème, enfin bref, jvais bosser encore bosser tout
ca...
Merci en tout cas!
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Voltaire89
De passage
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Posté le: Sam Déc 16, 2006 17:27 pm Sujet du message:
Voilà, j'ai effectué quelques corrections, en changeant notament la
dernière strophe, et inévitablement de manière logique le sens du poème...
Néanmoins, j'en suis assez content (et toi Métempsychose t'en penses
quoi?^^)
Je cueillerai ton âme aux limbes salutaires
En réveillant l’ardeur par un baiser fragile
Brodé de nos parfums, du souvenir de l’argile,
Mais poli par le Temps qui conte un jour amer.
Les larmes des étoiles immergeront nos pas
Et salueront l’éclat de nos visages fades,
Lorsque, pris par l’ennui, nos ballades maussades
S’achèveront tristement au fond des lascifs draps.
C’est un drame, dit-on, d’être bien incapable
De jouir de la vie et des plaisirs grossiers ;
Pourtant mes yeux de plomb ne seront jamais sable.
-Un réveil douloureux-, mes chimères transpirent,
Mon cœur brûle mon corps ; je vois fondre l’acier
De l’Âme sanglotant les cendres d’un sourire.
Allez commentez please!
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Méphistophélès
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Posté le: Sam Déc 16, 2006 18:20 pm Sujet du message:
En effet, mon commentaire est une analyse purement stylistique et non pas
sémantique: je me suis interessé à la forme et non au fond.
En ce qui concerne ta dernière strophe, je la trouve plus prononçable et
moins réductrice, mais elle pêche encore d'un point de vue rythmique je
trouve. L'abondance de métaphore rend cette strophe moins fluide encore que
la précedante.
Citation: | mes
chimères transpirent, |
Citation: | je
vois fondre l’acier
De l’Âme sanglotant les cendres d’un sourire. |
C'est un peu plat...
A tout prendre, je reprendrais la précédante strophe et je travaillerais la
ponctuation et la rythmique.
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Voltaire89
De passage
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Posté le: Dim Déc 17, 2006 13:32 pm Sujet du message:
Tu trouves peut etre la dernière strophe un peu plate, bref moi je la trouve
moins plate que le reste du poème...
Et ton analyse du fond, tu penses avoir saisi le sens de mon poème? parce que
peut-être que ca t'aiderait à accepter la dernière strophe...
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Méphistophélès
Suprème actif
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Posté le: Dim Déc 17, 2006 13:55 pm Sujet du message:
Bien, va pour une analyse de la trame.
Voltaire89 a
écrit: | Je cueillerai ton âme
aux limbes salutaires
En réveillant l’ardeur par un baiser fragile
Brodé de nos parfums, du souvenir de l’argile,
Mais poli par le Temps qui conte un jour amer.
Les larmes des étoiles immergeront nos pas
Et salueront l’éclat de nos visages fades,
Lorsque, pris par l’ennui, nos ballades maussades
S’achèveront tristement au fond des lascifs draps.
C’est un drame, dit-on, d’être bien incapable
De jouir de la vie et des plaisirs grossiers ;
Pourtant mes yeux de plomb ne seront jamais sable.
-Un réveil douloureux-, mes chimères transpirent,
Mon cœur brûle mon corps ; je vois fondre l’acier
De l’Âme sanglotant les cendres d’un sourire. |
Je trouve le fond assez confus, peu de verbes d'action, beaucoup de
digressions, d'imprecisions et de métaphores.
Il s'agit vraissemblablement de reveiller, rendre la vie ou encore d'aller
chercher une jeune demoiselle. Aucune certitude, on se perd dans le surplus de
métaphores.
Citation: | cueillerai ton âme aux limbes salutaires
|
"Cueillir", "âme" et "limbes" renvoient à la mort. Quant à savoir s'il faut
prendre ça au premier degrés ou avec plus de distance: comme un reveil ou un
sauvetage, je ne vois aucun indicateur préçis.
S'en suivent trois vers sur le baiser. Les deux vers de la strophe suivante ne
font pas non plus évoluer l'action. Puis vient:
Citation: | Lorsque, pris par l’ennui, nos ballades maussades
S’achèveront tristement au fond des lascifs draps. |
Idée du repos par les termes "lascifs" et "draps", prenant une connotation
négative par l'expression "s'acheveront tristement". Peut être une
référance à la mort. Nous trouvons aussi, et c'est ambigue, un champ
lexical érotique qui se voit confirmer à la strophe trois:
Citation: | C’est un drame, dit-on, d’être bien incapable
De jouir de la vie et des plaisirs grossiers ; |
"Plaisirs grossiers" peut renvoyer aux contingences de la vie, du concret,
mais aussi à l'amour. Peut être une opposition à un état transcendant et
purement immateriel ? Hum c'est assez leger.
Citation: | Pourtant mes yeux de plomb ne seront jamais
sable. |
Purement rhétorique, c'est joli mais ça n'approte pas grand chose au poème.
C'est un peu comme le "incapable" qui ressemble à une rime un peu forcée.
En ce qui concerne ta dernière strophe, je n'en comprends même pas la
structure grammaticale: est-ce l'âme qui est sanglotante ou le personnage ?
S'il s'agit du personnage c'est plat, s'il s'agit de l'âme, c'est incorrect.
La métaphore sur les chimères est très commune, elle n'apporte pas grand
chose. Même commentaire pour "le coeur".
Le terme "transpire" crée une cassure dans l'élégie du poème, mais je ne
crois pas que cette cassure soit exploitée. Je ne sais pas non plus si elle
est volontaire.
Enfin, je ne vois pas vraiment ou tu veux en venir avec cette métaphore
filée du plomb.
Bref, je trouve tout cela trop confus, parfois forcé, des vers purement
esthétiques mais sans profondeur. Mais après tout, ton poème me dépasse
peut être et je n'en saisis pas le sens, je n'ai rien d'un spécialiste.
PS: Mes propos sont un peu durs, ne t'en vexe pas, j'ai essayé de faire une
analyse le plus objective possible.
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Voltaire89
De passage
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Posté le: Dim Déc 17, 2006 16:21 pm Sujet du message:
Lool je te vois fidèle à ton habitude Métempsychose...
En effet, le poème peut s'avérer confus. Il semble surdoté de métaphores,
figures de style et autre, et toi tu te poses la question si je maîtrise
réellement mon texte? Mhh je me souviens que quelqu'un disait: qu'importe ce
qu'a vraiment voulu dire l'auteur! Est-ce vraiment l'essentiel? Eh bien
peut-être que ce surplus de métaphores donnent un sens au poème à partir
de sa forme...
On tire plusieurs thèmes principaux, certes, comme la mort, qui parait
néanmoins très floue au début du poème, ainsi que l'amour, qui, lui, est
complétement imagé par des comparaisons, clichés et autres
métaphores...Mais l'amour n'est-il pas justement l'image que l'on s'en fait?
Bref, je te laisse méditer, en plus, j'en ai marre d'écrire là!^^
++ merci pour ton analyse...Après tout, un texte est fait pour être
critiqué!
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Méphistophélès
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Posté le: Dim Déc 17, 2006 16:27 pm Sujet du message:
Voltaire89 a
écrit: | qu'importe ce qu'a
vraiment voulu dire l'auteur! Est-ce vraiment l'essentiel?
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Et cette remarque s'accompagne d'une suite: ce qui compte ce n'est pas ce qu'a
voulu dire l'auteur, et ce qui importe ce n'est pas la valeur du texte: mais
ce qu'en pensent les lecteurs
Je n'adhère pas trop à ce principe, je le trouve un peu dur.
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Voltaire89
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Posté le: Dim Déc 17, 2006 16:38 pm Sujet du message:
Moi non plus je n'en suis pas fan...
Mais parfois mieux vaut user d'une maxime à contrecoeur que de s'avouer
rédacteur d'un texte moyen...
Bah jferais mieux une autre fois, parce que c'est vrai qu'il manque à celui
la beaucoup de choses...^^
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