Ps
De passage
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Posté le: Jeu Déc 14, 2006 15:37 pm Sujet du message: L'ombilic des limbes, début. A.Artaud.
Là où d'autres proposent des oeuvres je ne prétends pas autre chose que de
montrer mon esprit.
La vie est de brûler des questions.
Je ne conçois pas d'oeuvre comme détachée de la vie.
Je n'aime pas la création détachée. Je ne conçois pas non plus l'esprit
comme détaché de lui-même. Chacune de mes oeuvres, chacun des plans de
moi-même, chacune des floraisons glacières de mon âme intérieure bave sur
moi.
Je me retrouve autant dans une lettre écrite pour expliquer le
rétrécissement intime de mon être et le châtrage insensé de ma vie, que
dans un essai extérieur à moi-même, et qui m'apparaît comme une grossesse
indifférente de mon esprit.
Je souffre que l'Esprit ne soit pas dans la vie et que la vie ne soit pas dans
l'Esprit, je souffre de l'Esprit-organe, de l'Esprit-traduction, ou de
l'Esprit-intimidation-des-choses pour les faire entrer dans l'Esprit.
Ce livre je le mets en suspension dans la vie, je veux qu'il soit mordu par
les choses extérieures, et d'abord par tous les soubresauts en cisaille,
toutes les cillations de mon moi à
venir.
Toutes ces pages traînent comme des glaçons dans l'esprit. Qu'on excuse ma
liberté absolue. Je me refuse à faire de différence entre aucune des
minutes de moi-même. Je ne reconnais pas dans l'esprit de plan.
Il faut en finir avec l'Esprit comme avec la littérature. Je dis que l'Esprit
et la vie communiquent à tous les degrés. Je voudrais faire un Livre qui
dérange les hommes, qui soit comme une porte ouverte et qui les mène où ils
n'auraient jamais consenti à aller, une porte simplement abouchée avec la
réalité.
Et ceci n'est pas plus une préface à un livre, que les poèmes par exemple
qui le jalonnent ou le dénombrement de toutes les rages du mal-être.
Ceci n'est qu'un glaçon aussi mal avalé.
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RealHustler
De passage
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Posté le: Jeu Déc 14, 2006 19:18 pm Sujet du message:
tu sais qu Artaud avait pris l\'Ayahuasca?
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Méphistophélès
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Posté le: Jeu Déc 14, 2006 21:58 pm Sujet du message:
Tu écris bien Ps, je t'en félicite. Tu as quelques phrases à l'emporte
pièce qui me plaisent beaucoup.
Quelques petites maladresses cela dit, entre autre:
Citation: | La
vie est de brûler des questions. |
Citation: | Je
ne conçois pas d'oeuvre comme détachée de la vie. |
Ceci me chiffone un peu, ce n'est pas très élégant.
Citation: | Chacune de mes oeuvres, chacun des plans de moi-même, chacune
des floraisons glacières de mon âme intérieure bave sur moi.
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C'est joli, mais le verbe "baver" quoi qu'interessant ne s'accorde pas
vraiment avec le reste de ton écrit je trouve. C'est une cassure.
Ton écriture me plait, pourtant je suis difficile.
Edit: Ah, ce n'est pas de toi, je redirige mes commentaires sur l'auteur dans
ce cas.
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Ps
De passage
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Posté le: Ven Déc 15, 2006 18:06 pm Sujet du message:
le pauvre homme est déjà dans la tombe
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Méphistophélès
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Posté le: Ven Déc 15, 2006 18:09 pm Sujet du message:
Bien que redirigées sur l'auteur, mes remarques sont destinées à être lues
de vous et non du mort.
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Ps
De passage
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Posté le: Ven Déc 15, 2006 18:30 pm Sujet du message:
tu peux me dire tu
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Ps
De passage
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Posté le: Ven Déc 15, 2006 18:38 pm Sujet du message:
Métempsychose a
écrit: |
Quelques petites maladresses cela dit, entre autre:
Citation: | La
vie est de brûler des questions. |
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Je trouve pourtant cette phrase magnifique.
Sa construction porte une très grande force, entraîne toute une écriture
derrière elle.
La vie EST / de brûler des questions.
La vie puise prend son existence véritable, son incommensurable existence,
dans le déroulement et l'abbouchement de l'esprit à tout instant.
l'auteur ne nous dit pas de brûler les questions.
il nous dit que la vie, et c'est sans appel dans son message, n'existe pas
dans toutes ses couleurs ses trames, sa force, en continuant la logique des
styles et des littératures, du détachement réfléchi des hommes sur des
oeuvres.
La vie est de brûler des questions.
C'est un constat, non un mode d'emploi de la vie.
puisqu'artaud dans ce texte colle son esprit à la vie. Il veut transmettre la
vie.
Tout le sens se fait alors , non ?
Un constat...
j'aimerai me faire comprendre, une fois, être clair, mais je retourne dans
mes explications foireuses. écrivons. écrivons la vie sans plus de
détachement.
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Méphistophélès
Suprème actif
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Posté le: Ven Déc 15, 2006 19:55 pm Sujet du message:
Citation: | il
nous dit que la vie, et c'est sans appel dans son message, n'existe pas dans
toutes ses couleurs ses trames, sa force, en continuant la logique des styles
et des littératures, du détachement réfléchi des hommes sur des oeuvres.
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Cette phrase ne me semble pas correcte, et je ne la comprend pas plus, je m'en
excuse. Le problème vient peut être de la ponctuation ?
Tu me parles en des termes bien afriolants, bien métaphysiques, mais tu ne
m'expliques pas ce qui pourrait justifier la destructuration de la phrase:
Citation: | La
vie est de brûler des questions. |
Je suis tout disposé à concevoir que cette destructuration non seulement est
volontaire mais en plus apporte quelque chose à l'ensemble, mais encore une
fois, je ne vois pas, et je n'ai pas vu d'arguments dans ta réponse (peut
être suis-je passé à côté, je ne suis pas infaillible).
En ce qui concerne ta dernière réplique:
Citation: | j'aimerai me faire comprendre, une fois, être clair, mais je
retourne dans mes explications foireuses. écrivons. écrivons la vie sans
plus de détachement. |
Ca, je le comprend en revanche. Je suis en train d'écrire une nouvelle
littéraire sur la vie des mots: Abécédéologie ou la métaphysique des mots.
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