Sylvain Legrand
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Posté le: Mar Nov 28, 2006 21:49 pm Sujet du message: Mon esprit mange du papier
Mon esprit mange du papier.
Du moins, j’aimerais qu’il en mangeât
Avec facilité. Mais
C’est un malheur ; ma main, sur les tas de feuilles
Demeure sale, et gauche.
Ici, des sum ut vivam
Je suis pourtant droitier.
Certains
Pavent les rues avec
Des bouquets
(De fleurs).
D’autres ont de vieilles pierres usées, lourdes du passé.
D’autres ont le cœur plein,
Des amertumes délicieuses,
Et le parfum sec des sueurs en cathédrales (là est le contresens qui rend
leur beauté absolue).
Mes vapeurs bleues clair, mes traits blanchis dans la noirceur
- Carpe diem !
- Toi même.
Sont nécessaires.
- Si tu es un original, comme cet autre que tu vois là bas, que la fumée
embrasse,
Alors nous parlerons tout un beaucoup.
Et si tes mains couvrent mes pieds, alors,
Nous marcherons ensemble.
- Tu es la noire fumée, sans doute aucun.
Pourtant je l’aime.
C’est mécanique.
Si je parviens, douce, à paraître idiot.
Tu m’aimeras, comme on aime un château.
- Deviens un cabanon fragile. Alors château
Tu deviendras.
- Quel homme idiot !
On se répète.
J’ai déjà dit que mon esprit ne mange pas du papier.
Et que je l’aime.
Je suis pourtant droitier !
Carpe diem à contrecœur.
Viens dans mes bras petite fleur.
Dernière édition par Sylvain Legrand le Mer Jan 31, 2007 18:19 pm; édité 2 fois
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Sylvain Legrand
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Posté le: Mar Nov 28, 2006 21:51 pm Sujet du message:
les tirets en bas ne sont là que pour décaler le vers d'autant que
nécessaire. Désolé s'ils perturbent à la lecture, je n'ai pas trouvé
d'autre moyen.
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L.H.
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Posté le: Mar Nov 28, 2006 21:58 pm Sujet du message:
Très bon et encore dans cette continuité moderne, continue comme ça !
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Bitteulsse (Beatles)
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Posté le: Mar Nov 28, 2006 22:03 pm Sujet du message:
Avec ou sans tirets, je ne comprend pas ton poème. Je ne dis pas ça
péjorativement, je dis juste que je n'sais pas quoi dire sur ce poème étant
donné qu'apparemnt ma culture littéraire et mes connaissances linguistiques
ne me permettent pas de comprendre ce poème, je n'comprend pas son propos.
J'ai l'impression qu'il est truffé d'un tas de références que j'ignores...
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Sylvain Legrand
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Posté le: Mer Nov 29, 2006 07:15 am Sujet du message:
Le texte a des références avec lui même, c'est peut-être ce qui a gêné
ta compréhension. Je te conseillerais de le relire, peut-être comprendras-tu
un peu mieux.
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Sylvain Legrand
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Posté le: Mer Nov 29, 2006 07:34 am Sujet du message:
et merci au fait LH
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Alexandre-le-très-petit
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Posté le: Mer Nov 29, 2006 13:03 pm Sujet du message:
Excellent! Vraiment j'adore le cynisme avec lequel tu traites les vieilles
choses. L'ironie est délicieuse, particulièrement le "Je l'aime/ C'est
mécanique".
Bien ouèj mec
...
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taragone
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Posté le: Jeu Déc 14, 2006 14:11 pm Sujet du message:
apparement l'adolescence est compliquée pour vous aussi mon cher, on
pourrait trouver ton "poème" sans intérêt, moi non, j'éviterais simplement
de dire que j'ai le sentiment que, malgré tout, tu as une haute, voire très
haute, estime de toi, alors tant mieux....ou tant pis.....
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Sylvain Legrand
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Posté le: Mer Jan 31, 2007 18:20 pm Sujet du message:
petit up pour métempsychose
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Méphistophélès
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Posté le: Mer Jan 31, 2007 19:51 pm Sujet du message:
Très particulier: il semblerait que ce soit chez Sylvain une marque de
fabrication.
En fait ce qui est simple, simple au point d'en être réduis à des
impressions éparses, est - je trouve - ce qu'il y a de plus difficile à
comprendre. Il faut comprendre et sentir à la fois, l'un n'allant pas sans
l'autre, et là est le drame.
La première chose qui me saute aux yeux en lisant ce poème, c'est le rythme:
il s'agit d'un patchworks de phrases courtes et décousues, d'une parataxe en
somme; le rythme est donc extrêmement rapide d’autant qu’il est jalonné
par de nombreuses anacoluthes (« Du moins, j’aimerais qu’il en mangeât
/Avec facilité », « comme cet autre que tu vois là bas ») renforçant
l’aspect haché, saccadé du tout. La ponctuation et les interjections n’y
sont pas non plus pour rien, et j’ajouterais pour finir le déséquilibre
volontaire des vers, je pense notamment à celui-ci qui est caractéristique :
« Et le parfum sec des sueurs en cathédrales (là est le contresens qui rend
leur beauté absolue) ».
Ce genre de construction linguistique est intéressant car tout en rendant le
message plus obscur, plus abstrus qu’il ne l’est, il permet très
paradoxalement une approche facilitée du sens de par sa déstructuration
même. C'est-à-dire que le rythme, la ponctuation, le desequilibre des
strophes et la syntaxe contribuent à mettre en exergue le sujet de la
phrase.
Autre point, ici il n’y a pas de comparaison ni d’image lexicalisée, et
l’aspect tranchant de la superposition des vers interdit toute envolée
lyrique. En revanche nous avons à la place de nombreuses métaphores filées
(pas d’allégorie si je ne m’abuse). Ces métaphores filées je les
qualifierais plutôt de « jeux de mot » tant il s’agit là d’un jeu sur
le langage où se mêle différents niveaux de langue, plus encore que
d’images. Les répliques suivantes tendent ce me semble à corroborer ma
théorie : « Toi même », « C’est mécanique ». Nous avons en effet ici
des effets de chutes, ainsi que des interventions au style direct. C’est
donc en effet une écriture riche, dense, très moderne j’en conviens. Une
écriture à la fois très concrète et rude ; les images servent de cadre à
cette fiction, afin de la délimiter clairement du réel.
Parlons des sonorités maintenant. La poésie ce n’est pas mon fort :
arrêtez-moi si je me trompe mais il ne me semble pas avoir vu de rime en fin
de vers. Je n’ai pas non plus vu d’assonances ou d’allitération hormis
sur ces vers « : Et le parfum sec des sueurs en cathédrales (là est le contresens qui rend leur
beauté absolue) », « Mes vapeurrs bleues clair,
mes traits blanchis dans la noirceur » ; mais je
ne crois pas que ce soit volontaire. Quoi que, l’alliteration en « s »
pourrait traduire le mouvement sinueux du parfum, et celle en « r » au
contraire le mouvement laborieux des vapeurs, qui raclent.
Pour conclure, il me semble que le lecteur ici est baladé tout au long du
texte, il tend vers un point précis qui en est l’aboutissement, cependant
l’auteur seul connaît la destination. En effet le propos est mystérieux,
il semble parfois incohérent tant l’on saute d’un propos à un autre, et
ce sans transition. On sent une distance volontaire entre le lecteur et le
sens de l’œuvre. Cela me fait quelque peu penser au courant de l’absurde
: on trouve de nombreux sophismes, des raisonnements illogiques qui
s’assument et de ce fait, invitent à une certaine introversion. On entre
dans un monde subjectif, et dans ce monde, l’on n’a aucun repère.
En lisant ce poème je me sens perplexe, confus ; et parallèlement, je
ressens une certaine fascination pour l’univers qui est dépeint sous mes
yeux : ce qui m’échappe fait l’intérêt du texte, c’est un peu comme
un tableau impressionniste.
*Afin de rendre mon propos plus concis, j’ai fais usage de termes propres à
l’exégèse : s’il y a un terme que vous ne comprenez pas, dites-le moi,
et je le définirai.
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Bitteulsse (Beatles)
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Posté le: Mer Jan 31, 2007 22:30 pm Sujet du message:
Métempsychose a
écrit: | En effet le propos est
mystérieux, il semble parfois incohérent tant l’on saute d’un propos à
un autre, et ce sans transition. On sent une distance volontaire entre le
lecteur et le sens de l’œuvre. Cela me fait quelque peu penser au courant
de l’absurde : on trouve de nombreux sophismes, des raisonnements illogiques
qui s’assument et de ce fait, invitent à une certaine introversion. On entre dans un monde subjectif, et dans ce monde,
l’on n’a aucun repère.
En lisant ce poème je me sens perplexe, confus ; et parallèlement, je
ressens une certaine fascination pour l’univers qui est dépeint sous mes
yeux : ce qui m’échappe fait l’intérêt du texte, c’est un peu comme
un tableau impressionniste.
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C'est exactement ça.
Voilà pourquoi j'ai écrit que je ne comprenais pas ce poème.
Personnellement, j'ai plutôt l'impression d'être en face d'une peinture
abstraite que d'un tableau impressioniste... Parceque ce qui est représenté
sur une toile impressionniste - même s'il est fait d'une manière
fondamentalement personelle et est par définition encré dans un monde
subjectif - reste quand même dans une univers aux références délimités et
définis...Ou tout du moins "connus". Hors ici, je ne cernes pas du tout les
limites. Et les références qui se présentent à moi me sont complètement
inconnues.
...Ou peut-être que je n'ai pas le bon point de vue...Peut-être que comparer
ce poème à un tableau est réducteur, peut-être que ce poème à plus de
point de comparaison avec une sculpture...A regarder sous tous les angles afin
de le cerner vraiment .
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