Sylvain Legrand
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Posté le: Sam Nov 18, 2006 12:50 pm Sujet du message: Supporter la laideur
C'est un fait établi. Le temps est une chose
Qui ternit le présent des affres du présent
Sans que ce soit horrible, et sans être méchant
Car toute nostalgie, est une pose rose.
La révolte s’est engagée, par un beau matin, ou une belle après-midi. Un
jour où la météo était agréable – car les grands moments cherchent la
belle lumière – les mains sales avaient touché le ciel, et les pavés
avaient hurlé en cœur avec la foule. C’était beau : des étendards
souriants et des cris de famine et d’espoir clamés par des enfants aux
godillots brillants, des rêves bleus et indulgents qui n’attendaient que
d’être brisés. Mais il y avait quand même la troupe, celle que l’on
redoute et qu’on oublie, les vieillards et les mégères, la troupe des
brisés, la foule des usés, toujours prête à se relever ; la graisse de la
machine, sans aucun doute, et jusqu’au bout des cheveux.
« Elle est finie l’époque où votre servitude s’imposait à nos cœurs
nobles et innocents » La nonchalance devrait être de rigueur en certaines
occasions, on a souhaité ne pas l’oublier ce jour là, un peu derrière les
beaux enfants, bien au dessus des bons cantiques beaux carrés de la
révolution. L’espérance se levait quand même, brute plutôt que polie,
violente de vie, vide de violence. C’est toujours le cas quand elle est
motivée ; quand un cœur – même n’attendant que d’être brisé –
s’ouvre complètement, jusqu’à saigner les autres un peu.
********
En se retournant sans cesse avec doute, on finit par perdre le sens de la
révolte. Mais toujours, elle demeure une impulsion vitale : la révolte
c’est la vie. On oublie le soleil, pour chercher un peu de lumière (surtout
ne pas chercher le soleil pour trouver la lumière). Pour aller à tâtons,
où est la liberté, il faut trouver la lumière. On en a perdu le sens et
l’essence si on se met en quête de celle-ci uniquement, c’est ce qui rend
l’équilibre rare et le moment unique.
Et de la recherche découle un rayonnement limpide !
De la noirceur sublime (la marche vers l’inconnu) en toute sérénité
(celle du rayonnement).
C’est obligatoire de se détourner de nos beaux soleils.
Nous ferons un constat. Celui de la laideur.
Nous ferons un constat. Celui de l’informe.
La révolte s’est engagée un jour où la météo était agréable.
C’était beau, mais il y avait quand même la foule.
Elle est finie l’époque, la nonchalance devrait être de rigueur.
L’espérance se levait, c’est toujours le cas. En se retournant sans cesse
avec doute, mais toujours.
On oublie le soleil pour aller à tâtons… On en a perdu le sens et
l’essence ! De la recherche ! De la noirceur ! C’est obligatoire !
Nous rendrons compte aussi du préconstruit.
(E222 : cerveaux chimiques)
Si je vois des cerveaux aux fraises
L’ère où les hères serrent l’air
Ronronne d ‘une odeur subtile
La révolte, c’était beau. Elle est finie l’époque où l’espoir se
levait. En se retournant sans cesse, on oublie le soleil. On en a perdu le
sens de la noirceur.
En cette place futile
On tamise la lumière
De noirceur solaire et de braise.
Il n’est presque plus rien.
La révolte, elle est finie. En se retournant sans cesse, on en a perdu le
sens.
Cerveaux chimiques.
Jolis soleils.
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Acteon
Petit nouveau

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Posté le: Dim Nov 19, 2006 00:50 am Sujet du message:
Ouais ca va dans le bon sens en tout cas.
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uacuus
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Posté le: Dim Nov 19, 2006 01:08 am Sujet du message:
Sylvain, je trouve ce texte un peu moins inspiré que les autres.
Il y a des détails intéressants et piquants comme la notation au début sur
la nostalgie... mais le sujet semble t'avoir inspiré pas mal de lieux communs
(La révolte c'est la vie etc.)
Le jeu des répétitions finit par sonner comme un disque rayé, à l'image
de ce vers peu réussi:
Citation: |
L’ère où les hères serrent l’air |
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Sylvain Legrand
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Posté le: Lun Nov 20, 2006 17:06 pm Sujet du message:
c'était surtout un exercice littéraire en fait, et la forme que je
m'imposais a probablement pris le dessus sur l'expression générale. Du
reste, je suis assez fier de mon jeu de légo
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L.H.
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Posté le: Lun Nov 20, 2006 19:26 pm Sujet du message:
Même si le texte en lui-même n'est pas forcément génial, il est à prendre
en compte dans une évolution qui va vers une modernité toujours
prometteuse.
J'attends
la suite.
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lolanawak
Petit nouveau

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Posté le: Lun Nov 20, 2006 19:52 pm Sujet du message:
de bonne 'guerre' ce texte même si je trouve son rythme inégal.
j'aime particulièrement
Citation: | Nous ferons un constat. Celui de la laideur.
Nous ferons un constat. Celui de l’informe. |
mais ce constat n'est-il pas déjà fait ?
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Sylvain Legrand
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Posté le: Lun Nov 20, 2006 20:29 pm Sujet du message:
à ce stade du texte tu veux dire?
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g.rom
De passage

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Posté le: Ven Nov 24, 2006 07:30 am Sujet du message:
Nous rendrons compte aussi du préconstruit.
(E222 : cerveaux chimiques)
Excellent !
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