un poème d'Aragon


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l'Idiot
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Inscrit le: 11 Nov 2006
Messages: 14

Message Posté le: Mer Nov 15, 2006 19:38 pm    Sujet du message: un poème d'Aragon
AIR DU TEMPS


Nuage
Un cheval blanc s’élève
et c’est l’auberge à l’aube où s’éveillera le premier venu
Vas-tu traîner toute ta vie au milieu du monde
A demi-mort
A demi-endormi
Est-ce que tu n’as pas assez de lieux communs
Les gens te regardent sans rire
Ils ont des yeux de verre
Tu passes Tu perds ton temps Tu passes
Tu comptes jusqu’à cent et tu triches pour tuer dix secondes encore
Tu étends brusquement le bras pour mourir
N’aie pas peur
Un jour ou l’autre
Il n’y aura plus qu’un jour et puis un jour
Et puis ça y est
Plus besoin de voir les hommes ni ces bêtes à bon Dieu qu’ils caressent
de temps en temps
Plus besoin de parler tout seul la nuit pour ne pas entendre la plainte
de la cheminée
Ni de lancer mon sang comme un disque
ni de respirer malgré moi
Pourtant je ne désire pas mourir
La cloche de mon cœur chante à voix basse un espoir très ancien
Cette musique Je sais bien Mais les paroles
Que disaient au juste les paroles
Imbécile
Canard-Boulet
Invité







Message Posté le: Mer Nov 15, 2006 20:35 pm    Sujet du message:
je prefere l'affiche rouge (Wink miss choco)
Miss Chocolat
Invité







Message Posté le: Mer Nov 15, 2006 20:53 pm    Sujet du message:
Apparition a écrit:
je prefere l'affiche rouge (Wink miss choco)


Et moi je plussoie Idea Very Happy

Mais de toutes façons, Aragon....


Allez, puisue c'est un sujet sur Aragon, je me permet de la mettre :

Citation:
Vous n'avez réclamé ni gloire ni les larmes
Ni l'orgue ni la prière aux agonisants
Onze ans déjà que cela passe vite onze ans
Vous vous étiez servis simplement de vos armes
La mort n'éblouit pas les yeux des Partisans

Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes
Noirs de barbe et de nuit hirsutes menaçants
L'affiche qui semblait une tache de sang
Parce qu'à prononcer vos noms sont difficiles
Y cherchait un effet de peur sur les passants

Nul ne semblait vous voir Français de préférence
Les gens allaient sans yeux pour vous le jour durant
Mais à l'heure du couvre-feu des doigts errants
Avaient écrit sous vos photos MORTS POUR LA FRANCE
Et les mornes matins en étaient différents

Tout avait la couleur uniforme du givre
A la fin février pour vos derniers moments
Et c'est alors que l'un de vous dit calmement
Bonheur à tous Bonheur à ceux qui vont survivre
Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand

Adieu la peine et le plaisir Adieu les roses
Adieu la vie adieu la lumière et le vent
Marie-toi sois heureuse et pense à moi souvent
Toi qui vas demeurer dans la beauté des choses
Quand tout sera fini plus tard en Erivan

Un grand soleil d'hiver éclaire la colline
Que la nature est belle et que le cœur me fend
La justice viendra sur nos pas triomphants
Ma Mélinée ô mon amour mon orpheline
Et je te dis de vivre et d'avoir un enfant

Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent
Vingt et trois qui donnaient le cœur avant le temps
Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant
Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir
Vingt et trois qui criaient la France en s'abattant


Sublime... Coeur
Canard-Boulet
Invité







Message Posté le: Mer Nov 15, 2006 22:07 pm    Sujet du message:
Miss Chocolat a écrit:

Citation:
Vous n'avez réclamé ni gloire ni les larmes
Ni l'orgue ni la prière aux agonisants
Onze ans déjà que cela passe vite onze ans
Vous vous étiez servis simplement de vos armes
La mort n'éblouit pas les yeux des Partisans

Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes
Noirs de barbe et de nuit hirsutes menaçants
L'affiche qui semblait une tache de sang
Parce qu'à prononcer vos noms sont difficiles
Y cherchait un effet de peur sur les passants

Nul ne semblait vous voir Français de préférence
Les gens allaient sans yeux pour vous le jour durant
Mais à l'heure du couvre-feu des doigts errants
Avaient écrit sous vos photos MORTS POUR LA FRANCE
Et les mornes matins en étaient différents

Tout avait la couleur uniforme du givre
A la fin février pour vos derniers moments
Et c'est alors que l'un de vous dit calmement
Bonheur à tous Bonheur à ceux qui vont survivre
Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand

Adieu la peine et le plaisir Adieu les roses
Adieu la vie adieu la lumière et le vent
Marie-toi sois heureuse et pense à moi souvent
Toi qui vas demeurer dans la beauté des choses
Quand tout sera fini plus tard en Erivan

Un grand soleil d'hiver éclaire la colline
Que la nature est belle et que le cœur me fend
La justice viendra sur nos pas triomphants
Ma Mélinée ô mon amour mon orpheline
Et je te dis de vivre et d'avoir un enfant

Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent
Vingt et trois qui donnaient le cœur avant le temps
Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant
Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir
Vingt et trois qui criaient la France en s'abattant


Sublime... Coeur


Je ne sais pas pourquoi, mais ce texte me tire toujours une larme...
Miss Chocolat
Invité







Message Posté le: Mer Nov 15, 2006 22:45 pm    Sujet du message:
Rajoute à ça la voix de Léo Ferré... Elle prend aux tripes, cette chanson, autant du fait des paroles que du chanteur je pense...

Aux anges
Canard-Boulet
Invité







Message Posté le: Jeu Nov 16, 2006 19:39 pm    Sujet du message:
M'en parle pas...."Ferré chante Aragon", l'album que tout le monde devrait écouter....
k0lage
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Message Posté le: Ven Nov 17, 2006 23:26 pm    Sujet du message:
si vous le permettez je me joins à vous pour cette très jolie reconnaissance Wink
(avec toutefois, en ce qui me concerne, une préfèrence pour le poème proposé par l'Idiot - de Dostoïevski ? huhu =) )

ainsi de Louis Aragon j'aime surtout la simple phrase suivante qu'il écrivit pour sa compagne Elsa, avec qui il vivait depuis plus de vingt-cinq ans : "C'est toujours la première fois quand ta robe en passant me touche"
elle sous-entend l'attention & l'inventivité de chacun & j'aime aussi à penser que ce frôlement du tissu rappelle toujours à Louis un moment de passion de quand leur amour était naissant, qu'il en frémit à chaque fois...

j'aime aussi l'extrait du Fou d'Elsa qui fait comme ça :
"ma bouche s'ouvre et l'âme est là qui palpite oiseau sur ma lèvre or tout ce que je ne dis pas ce que je ne dis à personne le malheur c'est que cela sonne et cogne obstinément en moi"
je me reconnais parfois dans la même incapacité que lui à verbaliser mes maux & je pense d'ailleurs que cette inaptitude à dire la douleur est universelle (?)

quant à Léo Ferré j'aurais vraiment aimé assister à l'une de ses représentations au coeur de Pa... name (Paname, Paname, Paname... ♪), rive gauche, au Vieux-Colombier, car paraît-il elles étaient comme celles de Barbara, très théâtrales (rideau noir & co) ! Idea
mesamismaiment
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Message Posté le: Sam Nov 18, 2006 09:50 am    Sujet du message:
Ah! Un communiste!

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