A défaut d'être inspiré


Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Forum pour jeunes -> Poésie

Arsenic
De passage
De passage




Inscrit le: 20 Oct 2006
Messages: 85

Message Posté le: Sam Oct 21, 2006 12:33 pm    Sujet du message: A défaut d'être inspiré
A défaut d'être inspiré


Je voudrais des idylles
Et chanter mon amour
Voyager d’île en île
Et monter dans ta tour,
Mais l’encre se dessèche :
Je ne peux plus écrire
Et il manque à la crèche
Le buffle qui inspire.
Les lumières s’éteignent
Quand la ville s’endort,
Il faudrait qu’ils me craignent
Mais j’ai lâché le mors
Et les chevaux me guident
Où je ne veux pas être ;
Où s’alignent les rides
Sur le tronc du vieux hêtre,
Car le temps se disperse
Et il est imprudent
De dresser quelque herse
Pour calmer l’attaquant.
Le siège se poursuit
Sur mes textes hagards
Les châteaux que j’écris
N’ont plus que les remparts.
L’air est froid au donjon
Mon amour est immense
Mais mon inspiration
A délaissé mes stances.
Utopique
Membre
Membre


Sexe: Sexe:Féminin
Age: 35
Inscrit le: 15 Juil 2006
Messages: 213

Message Posté le: Dim Oct 22, 2006 18:37 pm    Sujet du message:
Léger et fluide, j'adore! Félicitations! Very Happy
jkounine
Membre
Membre




Inscrit le: 04 Oct 2006
Messages: 384

Message Posté le: Lun Oct 23, 2006 02:01 am    Sujet du message:
je trouve pas ca leger.
Utopique
Membre
Membre


Sexe: Sexe:Féminin
Age: 35
Inscrit le: 15 Juil 2006
Messages: 213

Message Posté le: Lun Oct 23, 2006 13:27 pm    Sujet du message:
J'utilisais le mot "léger" comme contraire de pompeux, ce qui n'était pas du tout une critique Wink
jkounine
Membre
Membre




Inscrit le: 04 Oct 2006
Messages: 384

Message Posté le: Lun Oct 23, 2006 23:17 pm    Sujet du message:
ouais mec tinkiet javais saisi
Méphistophélès
Suprème actif
Suprème actif




Inscrit le: 10 Sep 2006
Messages: 4299

Message Posté le: Mar Oct 24, 2006 09:45 am    Sujet du message:
C'est leger en effet, plutôt agréable.
Je note deux petite maladresses dans l'écriture:

Un iatus en "t"
Citation:
Et monter dans ta tour,


Une lourdeur: vers en trois temps, le complement circonstanciel est en trop et casse le rythme leger et fluide du poème
Citation:
L’air est froid au donjon


Pour le reste c'est joli, l'ecriture est tout à fait convenable.
Méphistophélès
Suprème actif
Suprème actif




Inscrit le: 10 Sep 2006
Messages: 4299

Message Posté le: Mar Oct 24, 2006 09:59 am    Sujet du message:
Mes poèmes sont d'une nullité consternante, je te conseille plutôt mes nouvelles litteraires, je me suis spécialisé dans ce domaine d'écriture Aux anges
Marquise
Actif
Actif


Sexe: Sexe:Féminin

Inscrit le: 11 Fév 2006
Messages: 879
Localisation: Sud de la France

Message Posté le: Mar Oct 24, 2006 10:04 am    Sujet du message:
J'aime bien ce poème, moi aussi Smile
Voltaire89
De passage
De passage




Inscrit le: 29 Juin 2006
Messages: 40

Message Posté le: Mar Oct 24, 2006 17:26 pm    Sujet du message:
Citation:
Un iatus en "t"

Citation:
Et monter dans ta tour,


Je suis dsl Métempsychose, mais la répétion des "t" ne s'appelle en aucun cas un "iatus" (comme tu l'écris, mais qui s'écrit en fait hiatus...) mais l'on appelle cela une allitération (ou assonance pour les voyelles...). Les allitérations ne sont en aucun cas des fautes de français, de style ou autres, dans les poèmes, mais bien plus des finesses de l'auteur afin de renforcer la beauté d'un vers...

Exemple avec ce magnifique vers de Racine:

"Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes?"
L'allitération est ici sublime car le "s" prononcé nous apporte magnifiquement el sifflement d'un serpent tout au long du vers...

Quant au hiatus, celui-ci est bien une erreur (que l'on oublie bien souvent lorsque l'on écrit de la poésie dite "classique"), mais est: "La rencontre de deux voyelles appartenant à des syllabes différentes, à l'intérieur d'un mot (hiatus interne) ou dans la succession de deux mots (hiatus transitoire). Ex: Je vais là je veux.

Voilà, au plaisir de t'avoir éclairer l'esprit...Mais lorsque tu corriges le texte de quelqu'un, ne signale pas de fautes inexistantes Wink [/quote]
L.H.
Membre
Membre


Sexe: Sexe:Masculin

Inscrit le: 14 Avr 2006
Messages: 487
Localisation: Nancy

Message Posté le: Mar Oct 24, 2006 17:37 pm    Sujet du message:
Voltaire89 a écrit:
Les allitérations ne sont en aucun cas des fautes de français, de style ou autres, dans les poèmes, mais bien plus des finesses de l'auteur afin de renforcer la beauté d'un vers...

Exemple avec ce magnifique vers de Racine:

"Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes?"
L'allitération est ici sublime car le "s" prononcé nous apporte magnifiquement el sifflement d'un serpent tout au long du vers...


L'exemple que tu donnes montre en effet un excellent emploi de l'allitération, puisqu'elle provoque ici une harmonie imitative, donc elle sert un procédé plus large.

Cela dit, elles peuvent aussi alourdir le texte si elles ne sont pas vraiment justifiées, comme semblait le penser Métempsychose.

Ceci dit, dans le vers concerné :

Citation:
Citation:
Et monter dans ta tour,


il me semble qu'elle sert le même type d'harmonie que dans le vers de Racine, on imagine très bien les "t" représentant le bruit des pas sur les marches d'un escalier. Enfin je pense.
Méphistophélès
Suprème actif
Suprème actif




Inscrit le: 10 Sep 2006
Messages: 4299

Message Posté le: Mar Oct 24, 2006 17:51 pm    Sujet du message:
Voltaire89 a écrit:
[...]

Mon petit, tu ne m'apprends rien.

Une alliteration ce n'est pas la même chose qu'un hiatus c'est évident, et je n'ai jamais fait la confusion des deux (pardonne moi à ce sujet l'orthographe du mot "hiatus").
La difference est simple, le hiatus crée une lourdeur dans la phrase tandis que l'allitération tend à mettre en oeuvre un effet de resonnance. Soit.
L'emploi successif de consonnes en "t" dans le vers de notre ami est tout simplement hideux, je m'excuse de le dire. D'un point de vue poétique c'est en effet une alliteration ratée, d'un point de vue stylistique, c'est une lourdeur, une faute de français qui malheuresement ne porte pas de nom puisque le hiatus ne désigne que les voyelles.
Il s'agit pourtant bien d'un "hiatus de consonne", et je m'excuse une fois de plus pour cette formulation maladroite.
Du reste, je vais citer la même source que toi pour illustrer mes propos:

Citation:
L'hiatus est réputé cacophonique dans de nombreuses langues, à commencer par les langues latines et grecques et celles qui ont hérité de leurs vues grammaticales et linguistiques (les langues d'Europe occidentale, principalement), ce qui explique qu'en poésie (pour laquelle les conceptions esthétiques ont longtemps voulu qu'elle représentât la « belle langue ») on cherche fréquemment à l'éviter, ce qui se constate aisément dans la lecture du vers français, où l'on élide ou prononce des e caducs, selon, afin de ne pas « heurter » l'oreille.


On conçoit aisément que ce qui vaut pour les voyelles, valent aussi pour les consonnes.

"Quels sont ces serpent qui sifflent sur nos têtes" on apprend cette phrase au lycée si je ne m'abuse.
C'est une alliteration très celebre de Racine, en effet, celèbre écrivain janseniste du XVIIIe et élève de Port-Royal, tout comme le fut Pascal à la même époque. Cependant, l'allitération est ici parfaitement maîtrisée, cela n'a rien à voir avec les vers d'Arsenic.

Citation:
Et monter dans ta tour,


Non seulement cette phrase est lourde, mais en poésie - science du jeu des sonnorités par excellence - elle est d'autant plus dissonante.
La faute ici présente n'est donc pas inexistente, j'espère t'avoir "éclairé l'esprit" (ça aussi c'est une faute de français) en te le faisant comprendre.
Arsenic
De passage
De passage




Inscrit le: 20 Oct 2006
Messages: 85

Message Posté le: Mar Oct 24, 2006 18:59 pm    Sujet du message:
Merci à tous Wink

Je suis plutôt de l'avis de voltaire89 en ce qui concerne la signification d'un hiatus en poèsie (le sens actuel du terme, car il est clair qu'il a pu désigner qqch d'autre en d'autres temps). Mais peut-importe, je reconnais ma "lourdeur" dans ce vers. Et je ne voudrais pas tenter une justification bien qu'elle soit envisageable. Un poète peut aussi faire des erreurs, Flaubert avait bien une orthographe d'enfant de 10 ans.

Merci a tous Very Happy
Méphistophélès
Suprème actif
Suprème actif




Inscrit le: 10 Sep 2006
Messages: 4299

Message Posté le: Mar Oct 24, 2006 19:46 pm    Sujet du message:
Tiens en parlant de Voltaire, cette citation devrait rappeler quelque chose à notre ami:

"Lorsque je vous lis, monsieur, il me prend l'envie de marcher à quattres pattes."

Soit dit en passant, la définition du mot "hiatus" de Voltaire est tout à fait exacte. Je n'ai jamais dit le contraire.

Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Forum pour jeunes -> Poésie