Sisyphe
De passage
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Posté le: Ven Oct 20, 2006 16:55 pm Sujet du message: La grotte
Bonjour,
Pardonnez-moi les quelques vers maladroits (qui ont été les plus laborieux
d'ailleurs). Bonne lecture et rendez-vous aux commentaires, pour ceux qui le
souhaite....
A+
La grotte
Un soir d’été, trainant le long d’une voie,
Je vis dans l’ombre une pierre en forme de croix.
Mon désir malsain me mena vers le caillou
Je le soulevais, découvrant un large trou.
Pourquoi n’allais-je pas replacer cette pierre ?
Non, j’entrepris plutôt de dégager la terre.
Un large orifice apparu sous mes bras,
D’où sortait une galerie en contrebas.
Dans les sous-bois, ombres et nuit s’étaient unis,
Des cris lugubres résonnaient du fond des nids.
Une chouette postée sur un vieux chêne, mirait
De ses yeux perçants, la lune tournant au près.
D’un bâton et de tissu je fis un flambeau.
Je franchis la brèche puis parvins au boyau.
Je marchais longtemps. Une eau coulait des parois
Alors que le passage devenait étroit.
Je vis des signes rares inscrits sur ces murs
Des pans d’alphabets inconnus, de figures.
Plus loin encor, j’entrais dans une salle
A la voûte peinturée et colossale…
Je fus saisi alors de terribles souffrances.
Je croulais, vomissant d’étranges substances.
Des douleurs atroces m’assaillirent aux flancs
Puis un ultime spasme et le voile blanc…
Plus tard, je m’éveillais, transi. Combien de temps
Je gis en cette grotte, je ne sais. Soudain,
Je perçus l’anomalie extraordinaire
De mon corps, de mes gestes furtifs, de ma chair.
Je réchappais par le tunnel, suant de peur.
Je courais, sautais sur ces dalles, sentant au cœur
Des nouveaux pouls, dans l’œil des intelligences
Nocturnes. Je fuyais, le souffle féroce.
Dehors, la lune se nichait aux frondaisons.
Les chiens errants piaulaient sous les buissons,
Des effluves âcres et brumeuses émanaient
Des limbes limoneuses du lugubre marais.
La première fois que je me vis dans l’onde
Sombre de l’étang, je vis une bête immonde.
Une mâchoire sanglante aux crocs animales
Enchâssée dans un fouillis de cuir et de poil
Qu’étais-je devenu ? Mes membres d’acier
Raflaient les arbres. Je courus le bois entier,
Nommant l’indicible, coupant les ténèbres
De hurlements effroyables et funèbres.
— Depuis lors, isolé des Hommes, je loge cette grotte.
La nuit, je traque les petits rongeurs, grelotte
Aux rayons de lune, à la rougeur des bûchers.
Puis, repu, je me lamente sur ces rochers
Ô que je regrette la douceur des femmes,
Les larmes d’amour aux fortunes de l’âme,
Les regards tristes des hommes, les mots gentils
De ceux qui n’ont rien, des familles, des maudits.
Je ne puis plus, tapi au fond de mon antre
Ayant pour lueur la pâleur de mes cendres,
Cueillir la rosée aux aurores de fraîcheur,
M’élancer au soleil, la pensée près du cœur.
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j'aime beaucoup!
