Raksone
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Posté le: Lun Oct 16, 2006 17:27 pm Sujet du message: Le roman de formation.
J'aimerai ouvrir un débat sur le Roman de formation, mais je n'arrive pas a
formuler une problématique qui permetrait de le faire. J'ai trouvé sur
internet quelques sujets de reflexion:
- Quelle société, quel cadre?
- Situation initiale / Situation finale.
- Un roman de l’échec ?
- Le héros type /L’initiateur : portraits, rapports.
- Les étapes de l’apprentissage.
- Quelle(s) initiation(s) ?
- La part autobiographique.
- Le roman de la confession.
Voilà, si des personnes sont intéréssées qu'ils fassent part de leurs
idées!
Merci
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uacuus
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Posté le: Lun Oct 16, 2006 17:48 pm Sujet du message:
Je ne vois pas trop quelle forme de débat tu veux faire, ni même si le
"roman de formation" est matière à débat.
Si j'avais une problématique générale à faire, elle porterait sur le
rapport de l'individu qui se forme avec la société, savoir s'il s'agit
d'intégrer des lois non écrites, et pas forcément morales et dignes, pour
les appliquer et trouver par le biais d'un asservissement une situation de
pouvoir, ou si la connaissance des lois humaines et sociales tend au contraire
à la rejeter. Dans ces oeuvres il y a souvent un double mouvement d'ambition
et de rejet (qu'on voit nettement dans le père goriot par exemple).
On peut aussi se demander si la "formation" ne va pas au delà de
l'apprentissage social, quitte à le renier.
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Raksone
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Posté le: Mar Oct 17, 2006 07:21 am Sujet du message:
Qu'est ce que tu entends par "une situation de pouvoir"?
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uacuus
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Posté le: Mar Oct 17, 2006 18:35 pm Sujet du message:
Une situation par laquelle on peut exercer un pouvoir à l'intérieur d'une
société donnée. Rastignac se forge un pouvoir par l'appui de sa cousine
madame de Bauséant, et par l'empire qu'il réussit à exercer sur la riche
Delphine de Nuncingen.
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Raksone
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Posté le: Mar Oct 17, 2006 18:58 pm Sujet du message:
Et tu developperais qules arguments pour répondre à ta problématique?
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uacuus
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Posté le: Mer Oct 18, 2006 22:18 pm Sujet du message:
Je développerais en première partie l'idée que le roman de formation est
formation à la société.
Je parlerais en premier lieu de certaines séquences récurrentes:
1°Personnage isolé, à l'écart, plein d'une ambition intérieure non
avouée.
2°Epreuve du feu dans un lieu mondain (ex Rastignac che Anastasie...)
3°Eclairage (il apprend pourquoi il a commis telles gaffes etc..)
4°Retour avec épreuves réussies.
Je montrerais aussi comment dans certains romans, est mise en scène
l'individu face au groupe. Julien Sorel dans le séminaire, le fait qu'il
n'arrive pas à être aussi bien hypocrite que les autres, l'apprentissage du
mensonge et de la dissimulation. (THèmes plus stehdhaliens que balzaciens).
Je parlerais ensuite des personnages qui peuvent jouer le rôle d'initiateur,
souvent qui connaissent la société, mais s'en détachent suffisamment pour
expliquer les rouages.
Ex madame de Mortsauf dans le lys dans la vallée, qui explique dans sa lettre
une série de "lois non écrites" dont la connaissance est essentielle pour
dominer le monde. D'une certaine manière le père Goriot aussi est un
initiateur, les vérités horribles qui sortent de sa bouche d'agonisant font
progresser Rastignac qui y assiste dans sa connaissance des rouages (sur
l'argent, l'ingratitude etc).
Ma deuxième partie porte sur les limites de la logique qui consiste à
vouloir assouvir sa volonté de puissance par appropriation des conventions
sociales.
La première limite est donnée par le fait que le jeu de la société n'est
pas nécessairement gagnant (ex début de la peau de la peau de chagrin, où
la société entière est symbolisée par une sordide jeu d'argent et de
hasard) On peut évoquer les romans de la faillite comme Les illusions
perdues. Lucien de Rubempré trouve son initiateur dans la forme trouble de
Jacques Collin (qui est doué d'une connaissance profonde des lois de la
société, et qui se met par là au dessus d'elles).
La deuxième limite porte plus sur la trahison intérieure à laquelle porte
la formation à la société. Julien Sorel plongé dans un enfer d'intrigues
mesquines.
La troisième limite voyons voyons, ce serait mieux qu'il y en ait trois.
Disons la nécessité non de se trahir soi même, mais de trahir ce à quoi on
s'attache (voir le thème de l'abandon si fréquent, et si lié finalement à
cette formation qui se fait en rompant des noeuds à caractère maternel
souvent... voir lys dans la vallée).
Il ne faudrait sans doute pas mettre ces limites dans cet ordre.
En dernière partie, j'évoquerai sans doute le détachement social de
l'individu, quand il s'est heurté aux limites mêmes de sa quête initiale.
Détachement violent, de rébellion, tel que celui de Julien Sorel qui se met
hors la loi.
Détachement sous forme de retraite: thème récurrent de la prison dans les
romans de stendhal, lieu par excellence où le héros se retrouve lui même et
regarde son parcours avec lucidité retrouvée.
Même sans la fuite radicale des héros stendhaliens, le héros ne suit pas
nécessairement les lois sociales jusqu'à se corrompre et pourrir totalement
(Rastignac résiste à Jacques Collin contrairement à Lucien de Rubempré...
Il lui reste de l'humanité, il paie avec Bianchon la sépulture de GOriot
etc)
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