Méphistophélès
Suprème actif


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Posté le: Sam Oct 14, 2006 22:11 pm Sujet du message: Introduction
Voici une petite introduction de ma conception. Ca remonte, ça remonte...
En vérité après l'avoir relu je trouve ça d'une nullité affligeante:
c'est cul-cul, débordant de lieux communs, rédigé avec maladresse, souvent
plat; bref...
Il ne s'agit pas vraiment de prose, mais ce discours est indubitablement
"poétisé" par bien des aspects, je me permet en conséquence de le publier
dans cette section du forum.
Citation: | Introduction
Je t’observe. Je discerne dans tes yeux la peur de l’inconnu.
Je te surveille. Tu lèves une main suppliante vers le ciel qui t’a vu
naître, tu tends le bras pour toucher les étoiles.
Résolument tu arpentes un chemin qui t’est inconnu pour échapper à ce
gouffre sans fin. Celui qui s’étend sous tes pas et que tu ne peux
cependant voir clairement. Il est Désir, Contrainte, Souffrance…
A quoi bon, tu ne peux y échapper.
Chaque pas que tu fais pour t’éloigner de moi nous rapproche encore
d’avantage.
Pourquoi tant de peine ? Je sens ton angoisse et tu sombres lentement au point
de ne plus savoir qui tu es.
Tu es vide mais je suis là. N’aie pas peur. Je continuerai à parler tout
bas à ton oreille, à chanter les tristes complaintes et du coeur et de
l’âme. Je te rappellerai qui tu es aussi longtemps que la vie t’habitera
; et un jour, en me regardant dans les yeux, tu sauras que je t’ai
rattrapé.
- Je ne vois plus rien.
Le monde est si complexe, changeant. La peur de se trouver est plus grande,
plus forte. Il faut suivre le sentier bordé d’ombres menaçantes jusqu’à
ce que le réel ne soit plus qu’un chemin tout tracé.
Es-tu la ? Quoi que je dise ou que je fasse ta volonté s’échappe de mes
pensées. Mes paroles sont les tiennes : ma bouche les prononce mais tout en
moi crie à l’indécision. Je ne sais plus qui je suis. Toi, que je ne peux
reconnaître, tu es effrayant.
Laisse moi en paix.
Et ta fuite se poursuit. Inexorable, définitive. Pourtant tu me questionnes
sans cesse, ravivant ma présence par ta mémoire, mon essence par ton
souffle.
- Qui es-tu ? Que cherches-tu ?
Je ne réponds pas.
Tout comme chaque chose en ce monde superficiel, je ne suis rien de plus
qu’une illusion. Ce qui émane de toi, de moi, cette volonté commune et
pourtant si opposée qui nous caractérise, je ne saurais dire si tout cela
est vrai ou non. Je ne saurais dire qui de nous deux est l’ombre et qui est
l’homme.
Qui est le démon et qui est la victime.
- Le démon est celui qui me veut du mal.
Le démon est celui qui porte les armes.
- Le démon poursuit sa proie, il se bat, il se blesse.
Le démon fuit devant mes pas et ne regarde que moi.
- Je ne peux croire qu’un autre puisse se cacher en mon sein ! Je suis ce
que l’on a fait de moi : les hommes, la nature, le destin, Dieu. Je suis un
fragment de l’univers infini, celui qui ne se limite qu’à l’idée que
nous en avons. Je suis une marionnette tenant elle-même les fils qui le
rattachent à son maître capricieux.
Tu ignores et tu doutes. Tu te révoltes contre moi, pourtant, malgré nos
différences nous sommes plus proches que tu ne le soupçonnes…
Tu veux déchirer, briser, oublier ce qui fait l’équilibre fragile de ce
que tu es. Effacer toutes ces choses qui te font peur. Ton être en son entier
appelle à l’insurrection.
- J’aspire simplement à une vie plus simple. Que le ciel soit bleu ou gris
m’importe peu, je veux vivre en étant persuadé d’avoir vu, une fois au
moins, la véritable couleur des choses.
Mais tu ne saurais te contenter d’une simple vérité, tu as besoin de moi
pour vivre et t’enflammer. Ton cœur bat et le sang coule dans tes veines,
mais ce qui fait battre la vie c’est moi qui l’insuffle. Que serait
l’homme sans son démon ? Une simple résonance, un écho plat et informe se
répercutant sans but. Je suis un don, je suis tout ce que ton esprit a de
folie et de négation. Je suis un contraste, une nuance.
Sans moi tu serais un homme sans ambitions, un homme perdu dans ses
certitudes, aveugle à ce qu’il contemple.
Il n’y a qu’une vérité : tu as besoin de souffrir pour être heureux. Tu
éprouves ce besoin animal et charnel de t’opposer à moi, de me faire mal,
de voir mon visage déformé par ta gloire.
Qui de nous deux est le démon ?
- Il n’y a pas de démon, il n’y a que toi et moi…
Dans ce cas, je vais te faire visiter le monde qui est le mien. C’est un
monde invisible, caché. La logique n’existe pas et les mots ne sont guère
plus que des sons.
Prends ma main, allons ensemble, marchons à la rencontre de l’Indicible.
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Nitschewo
Membre

Inscrit le: 07 Fév 2006
Messages: 451
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Posté le: Sam Oct 14, 2006 23:45 pm Sujet du message:
Et passons la serpillère sur la tête des fous pour qu'ils connaissent la
norme de ton nom.
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Méphistophélès
Suprème actif


Inscrit le: 10 Sep 2006
Messages: 4299
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Posté le: Sam Oct 14, 2006 23:47 pm Sujet du message:
C'était très grandiloquent ça -quoi que confus- c'est de qui ?
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Nitschewo
Membre

Inscrit le: 07 Fév 2006
Messages: 451
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Posté le: Sam Oct 14, 2006 23:58 pm Sujet du message:
Qu'ça peut' fout'
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Méphistophélès
Suprème actif


Inscrit le: 10 Sep 2006
Messages: 4299
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Posté le: Dim Oct 15, 2006 00:48 am Sujet du message:
Simple curiosité, ton dernier post a un meilleur rapport qualité/quantité
je trouve.
Tu deviens de plus en plus rentable mon mignon, une vraie bête de labour.
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Marquise
Actif


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Messages: 879
Localisation: Sud de la France
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Posté le: Dim Oct 15, 2006 08:21 am Sujet du message:
Elle est très bien, ton intro.
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Nitschewo
Membre

Inscrit le: 07 Fév 2006
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Posté le: Dim Oct 15, 2006 14:27 pm Sujet du message:
Métempsychose a
écrit: | Simple curiosité, ton
dernier post a un meilleur rapport qualité/quantité je trouve.
Tu deviens de plus en plus rentable mon mignon, une vraie bête de
labour. |
Et toi, mon grand, tu aurais besoin d'une bonne fessée.
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Méphistophélès
Suprème actif


Inscrit le: 10 Sep 2006
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Posté le: Dim Oct 15, 2006 14:35 pm Sujet du message:
Retour au sujet avant que ça ne devienne plus pathétique encore
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Utopique
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Posté le: Dim Oct 15, 2006 15:43 pm Sujet du message:
Très honnêtement, je trouve cette introduction excellente.
La première phrase, déjà, ne peut que donner au lecteur l'envie de
parcourir le reste du livre, cette adresse directe étant très percutante.
Un ton à la fois noir et très troublant, le genre de chose qui me donne,
justement, envie de ne plus lacher un livre et de le savourer jusqu'à la
dernière page.
Par contre, je trouve le dernier mot de l'introduction un peu trop lyrique et
prévisible par rapport au reste du texte, pourquoi ne pas accentuer au
contraire le coté noir qui faisait toute la majestuosité de cet écrit?
Dans tous les cas, je ne puis qu'admirer un style d'écriture aussi
bouleversant, félicitations
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Méphistophélès
Suprème actif


Inscrit le: 10 Sep 2006
Messages: 4299
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Posté le: Dim Oct 15, 2006 15:45 pm Sujet du message:
Et bien, je suis touché par ton commentaire Utopique, sincerement...
Du coup je vais peut être essayé de retoucher cette intro pour l'inclure
hypothétiquement à mon reccueil.
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Sisyphe
De passage


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Posté le: Dim Oct 15, 2006 18:35 pm Sujet du message:
Bonjour,
Je suis d'accord avec Utopique. Cela dit, tout dépend aussi de ce que tu veux
faire de tes personnages dans ton texte, des caractères monolithiques ou des
êtres nuancés qui évoluent au fil du dialogue.
En tout cas dans cette intro, le demon menaçant du début semble devenir plus
conciliant, plus pédagogue (jusqu'au doute?) au fil du dialogue.
Quant aux lieux communs, oui il y en a (Je ne cite pas ceux de l'homme
puisqu'il sont plus ou moins obligatoire, mais le démon " monde superficiel,"
"vivre et t’enflammer","souffrir pour être heureux"). Cela dit, là encore
tout dépend où tu positionnes le curseur de l'hermétisme. Plus il y a aura
de formule poétique, plus ton texte perdra en compréhension...
Mais ton intro est déjà bien. Tu as déjà fait la suite ou pas?
A+
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Méphistophélès
Suprème actif


Inscrit le: 10 Sep 2006
Messages: 4299
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Posté le: Dim Oct 15, 2006 18:48 pm Sujet du message:
Nan ce dialogue en lui même est censé servir d'intro à un reccueil de
nouvelles nommé "l'Indicible": il n'y a pas de suite à ce dialogue.
Pour info j'ai retouché ce texte et j'ai du reste enlevé - entre autre - ces
"lieux communs" que tu avais noté, amusant
Après retouche voila ce que ça donne:
Citation: | Introduction
Le démon :
Je t’observe. Je discerne dans tes yeux la peur de l’inconnu.
Je te surveille. Tu lèves une main suppliante vers le ciel qui t’a vu
naître, tu tends le bras pour toucher les étoiles.
Résolument tu arpentes un chemin qui t’est inconnu pour échapper à ce
gouffre sans fin, celui qui s’étend sous tes pas et que tu ne peux
cependant voir clairement. Il est Désir, Contrainte, Souffrance…
A quoi bon, tu ne peux y échapper.
Chaque pas que tu fais pour t’éloigner de moi nous rapproche encore
d’avantage.
Pourquoi tant de peine ? Je ressens ton angoisse alors même tu sombres
lentement au point de ne plus savoir qui tu es.
Tu es vide mais je suis là. N’aie pas peur. Je continuerai à parler tout
bas à ton oreille, à chanter les tristes complaintes et du coeur et de
l’âme. Je te rappellerai qui tu es aussi longtemps que la vie t’habitera
; et un jour, en me regardant dans les yeux, tu sauras que je t’ai
rattrapé.
L’homme :
Je ne vois plus rien.
Le monde est si complexe, si changeant. Il n’est plus grande peur que celle
de se trouver, un jour par hasard, au détour d’une ruelle sombre. On
triche, on se ment : l’individu n’est plus que le reflet de ses désirs.
Il n’est plus qu’un stéréotype. Il n’est plus.
Si le réel est un chemin tout tracé, la route n’en est pas moins vague et
indécise, bordée d’ombres tantôt familières, tantôt anonymes.
Es-tu la ? Quoi que je dise ou que je fasse ta volonté s’échappe de mes
pensées. Mes paroles sont les tiennes : je les prononce, étranger à
moi-même, et le son qu’elle produise m’est inconnu. Je ne sais plus qui
je suis. Toi que je ne peux reconnaître, tu es effrayant, laisse moi en
paix.
Le démon :
Et ta fuite se poursuit. Inexorable, définitive. Pourtant tu me questionnes
sans cesse, ravivant ma présence par ta mémoire, mon essence par ton
souffle.
L’homme :
Qui es-tu ? Que cherches-tu ?
Le démon :
Je ne réponds pas.
Tout comme chaque chose en ce monde superficiel, je ne suis rien de plus
qu’une illusion. Ce qui émane de toi, de moi, cette volonté commune et
pourtant si opposée qui nous caractérise, je ne saurais dire si tout cela
est vrai ou non. Je ne saurais dire qui de nous deux est l’ombre et qui est
l’homme.
Qui est le démon et qui est la victime.
L’homme :
Le démon est celui qui me veut du mal.
Le démon :
Le démon est celui qui porte les armes.
L’homme :
Le démon poursuit sa proie, il se bat, il se blesse.
Le démon :
Le démon fuit devant mes pas et ne regarde que moi.
L’homme :
Je ne peux croire qu’un autre puisse se cacher en mon sein ! Je suis ce que
l’on a fait de moi : les hommes, la nature, le destin, Dieu. Je suis un
fragment de l’univers infini, celui qui ne se limite qu’à l’idée que
nous en avons. Je suis une marionnette tenant elle-même les fils qui le
rattachent à son maître capricieux.
Le démon :
Tu ignores et tu doutes. Ta révolte est bien naïve, et pourtant, malgré nos
différences nous sommes plus proches que tu ne le soupçonnes…
Tu veux déchirer, briser, oublier ce qui fait l’équilibre fragile de ce
que tu es. Effacer toutes ces choses qui te font peur. Ton être en son entier
appelle à l’insurrection.
L’homme :
J’aspire simplement à une vie plus simple. Que le ciel soit bleu ou gris
m’importe peu, je veux vivre en étant persuadé d’avoir vu, une fois au
moins, la véritable couleur des choses.
Le démon :
Mais tu ne saurais te contenter d’une simple vérité, exister cela ne
suffit pas à celui qui a goûté à la vie. Jamais l’homme ne tendra vers
la sagesse de l’inanimé tant que sa propre sottise lui procurera tant de
joie. Que serait l’homme sans son démon ? Une simple résonance, un écho
plat et informe se répercutant sans but.
Je suis un don, je suis tout ce que ton esprit a de folie et de négation. Je
suis un contraste, une nuance. Sans moi tu serais un homme sans ambitions, un
homme perdu dans ses certitudes, aveugle à ce qu’il contemple.
Il n’y a qu’une vérité : tu as besoin de souffrir pour être heureux. Tu
éprouves ce besoin animal et charnel de t’opposer à moi, de me faire mal,
de voir mon visage déformé par ta gloire.
Qui de nous deux est le démon ?
L’homme :
Il n’y a pas de démon, il n’y a que toi et moi…
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|
Sisyphe
De passage


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Posté le: Dim Oct 15, 2006 19:52 pm Sujet du message:
Ok, tes écrits s'annoncent prometteurs et audacieux. J'espère te lire
bientôt alors.
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Méphistophélès
Suprème actif


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Posté le: Dim Oct 15, 2006 19:56 pm Sujet du message:
Vraiment, je me relis et cela reste nul. Non je ne le mettrai pas dans mon
reccueil.
Il s'agit d'un vieux texte que j'ai plusieurs fois retouché, mais au final
peu importe la quantité de maquillage que je mettrai dessus cela restera
d'une nullité affligeante, j'en ai honte.
J'ecrirai un prologue à la place, tout simplement.
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Utopique
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Posté le: Dim Oct 15, 2006 21:00 pm Sujet du message:
Eh bien, je trouve cette réécriture encore meilleure que l'original, un
grand bravo! La touche finale est plus mystérieuse et, aussi, plus novatrice
Au plaisir de te relire,
Manon.
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