Aviam Errpeï
Membre

Age: 37
Inscrit le: 29 Aoû 2006
Messages: 123
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Posté le: Lun Sep 25, 2006 23:47 pm Sujet du message: J'avance (poeme à retravailler)
J’avance
En chemin une corde à mes veines
Amoureux du son des tambours
Leur peau si tendue si frêle
Tissée des fibres de mon coeur
Cognant mes oreilles terrestres
A défaut d’astres lointains
J’avance
Regardant marcher ma tête creuse
Aux côtés d’ombres caméléons
Rouges sang Bleus de givre
Verts serpents Bruns de route
Noir d’ébène Or du soir
Mains humaines
J’avance
Sans respirer l’air de rien
A la poursuite du sourire et du silence
Sur le visage des artistes
Sur le visage des absents
Sur le visage des condamnés
Sur mon visage en réalité
J’avance
Seul quand la nuit craque sur le toit des villes
Contemplant ton visage inaccessible
Et je me noie au fond d’une bouteille pour toi
Sans avoir rien compris à tes yeux
Ni même à la fureur des lucioles
Mais sache donc que
J’avance
Car tes dix doigts m’ont fait signe un jour
Et que depuis ce jour les ponts s’envolent.
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Sylvain Legrand
Banni(e)
Sexe: 
Inscrit le: 27 Avr 2006
Messages: 832
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Posté le: Mar Sep 26, 2006 06:12 am Sujet du message:
déja posté non?
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Méphistophélès
Suprème actif


Inscrit le: 10 Sep 2006
Messages: 4299
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Posté le: Mar Sep 26, 2006 11:46 am Sujet du message:
De très belles métaphores mais encore ce côté plat, l'impression que ce
poème ne sert à rien, que tu nous sors des lieux communs pour faire joli.
Par exemple:
Citation: | Leur peau si tendue si frêle
Tissée des fibres de mon coeur |
Citation: | Rouges sang Bleus de givre
Verts serpents Bruns de route
Noir d’ébène Or du soir |
Citation: | Contemplant ton visage inaccessible
Et je me noie au fond d’une bouteille pour toi |
Citation: | Ni
même à la fureur des lucioles |
Parfois c'est un peu lourd et décousu:
Citation: | J’avance
En chemin une corde à mes veines
Amoureux du son des tambours
Leur peau si tendue si frêle
Tissée des fibres de mon coeur |
En revanche j'ai beaucoup aimé certains effets stylistique, car il est
indubitable que tu as un style d'ecriture excellent:
Citation: | J’avance
Regardant marcher ma tête creuse
Aux côtés d’ombres caméléons
Rouges sang Bleus de givre
Verts serpents Bruns de route
Noir d’ébène Or du soir
Mains humaines |
Ce "Mains humaines" est magnifique et parfaitement intégré dans la strophe,
c'est pourquoi je la cite entière.
Citation: | J’avance
Seul quand la nuit craque sur le toit des villes |
Citation: | J’avance
Sans respirer l’air de rien |
Tout simplement magnifique.
Notons tout de même pas ou peu de resonnance dans les images, de métaphores
filées etc... cela donne un peu l'impression que les images sont jolies mais
employées au hasard.
Apres les images, passons à une analyse de la forme du poème.
L'anaphore de "j'avence" et la régularité des strophes a tendance à
emporter le lecteur. On peu aussi déduire une certaine envolée lyrique sur
la fin avec de nombreuses anaphores et répétitions creant un effet
d'insistance:
Citation: | Sur
le visage des artistes
Sur le visage des absents
Sur le visage des condamnés
Sur mon visage en réalité |
Citation: | Rouges sang Bleus de givre
Verts serpents Bruns de route
Noir d’ébène Or du soir
Mains humaines
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Et la fin conclue à merveille le poème en cassant le rythme avec 3 vers:
Citation: | J’avance
Car tes dix doigts m’ont fait signe un jour
Et que depuis ce jour les ponts s’envolent.
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On reprochera néanmoins à ces trois vers d'être un peu plats et peut être
pas assez fort pour mettre un point final à cette envolée lyrique dont je
faisais état.
Le rythme en lui même est assez cassé ce qui est dommage car celui nuit à
l'effet de resonnance des "j'avance", c'est regretable, un rythme plus
"coulant" aurait été plus adapté. On pourrait considerer cet effet comme
volontaire, et si c'est le cas, je considère cela malgré tout comme une
erreur.
Nous pouvons d'ailleur noter des irregularite dans le rythme: tantot leger (en
rouge dans le texte), tantot plus lourd (en bleu):
Citation: | J’avance
En chemin une corde à mes veines
Amoureux du son des tambours
Leur peau si tendue si frêle
Tissée des fibres de mon coeur
Cognant mes oreilles terrestres
A défaut d’astres lointains
J’avance
Regardant marcher ma tête creuse
Aux côtés d’ombres caméléons
Rouges sang Bleus de givre
Verts serpents Bruns de route
Noir d’ébène Or du soir
Mains humaines
J’avance
Sans respirer l’air de rien
A la poursuite du sourire et du silence
Sur le visage des artistes
Sur le visage des absents
Sur le visage des condamnés
Sur mon visage en réalité
J’avance
Seul quand la nuit craque sur le toit des villes
Contemplant ton visage inaccessible
Et je me noie au fond d’une bouteille pour toi
Sans avoir rien compris à tes yeux
Ni même à la fureur des lucioles
Mais sache donc que
J’avance
Car tes dix doigts m’ont fait signe un jour
Et que depuis ce jour les ponts s’envolent. |
Visiblement, il ne semble pas y avoir de logique dans la construction du
poème en lui même, pas plus que de signification: c'est un peu dommage.
En conclusion, que dire ? Je reste sur mon opinion precedente: une aisance
dans l'ecriture, un style agréable et recherché, une sensiblité à fleur de
peau, mais un manque flagrant de la maitrise du poème dut peut être à une
certaine inexperience. Les possibilités de la poésie, la construction, les
sonnorité, le rythme: tout cela est négligé au proffit de l'écriture en
elle même.
Ce n'est donc plus de la poésie mais une sorte de prose sous forme de vers.
Le tout reste plutôt pas trop mal cependant.
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Marquise
Actif


Sexe: 
Inscrit le: 11 Fév 2006
Messages: 879
Localisation: Sud de la France
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Posté le: Mar Sep 26, 2006 13:56 pm Sujet du message:
Tout juste, Métempsychose.
C'est la promesse, avec un tout petit peu de persévérence, de la naissance
d'un poète. Petit à petit, l'identité se forgera et les pelures laissées
par les maîtres tomberont au profit d'une fleur naturelle et totalement
nouvelle. (si ça, c'est pas du lyrisme! ça me
prends, quelquefois...)
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Méphistophélès
Suprème actif


Inscrit le: 10 Sep 2006
Messages: 4299
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Posté le: Mar Sep 26, 2006 14:37 pm Sujet du message:
Heuresement, le lyrisme est une maladie que l'on soigne très bien de nos
jours
Comme le dit Marquise, je pense qu'il y a du potentiel, et je ne prendrais pas
la peine d'en faire la critique si je pensais que cela n'avait aucune valeur.
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Aviam Errpeï
Membre

Age: 37
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Posté le: Mar Sep 26, 2006 17:30 pm Sujet du message:
merci.
avoir pris ton temps pour décortiquer ce poeme...
je ne sais que dire...
si ce n'est que ça va m'être très utile quand je le retravaillerais.
la 3e strophe est à changer radicalement. (j'avais lu liberté d'eluard un
peu avant, j'ai forcé le truc )
de même certaines choses trop 'mievres' à bazarder.
d'habitude je ne retravaille mes poemes que qques emaines apres, mais la
j'avais essayer de fignoler le soir meme, ca se ressent dans la cassure de
rythme, dans la sensation que 'ca ne coule pas' forcement.
par contre, une chose est sure, je garde la fin... quoiqu'il arrive!
@++ metempsychose.
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