Méliane
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Posté le: Ven Sep 22, 2006 19:08 pm Sujet du message: Influencé... et influençable...
Je me demander ,si vous pensiez qu'en matière de musique,on est tous
influencés par quelqu'un(Famille,amies...)ou quelque
chose(TV,radio,press...)?
Si oui,qu'es-ce qui fait qu'on aime tel ou tel chose.
Quelle sont les médias(TV,radio,press...)qui vous influense le plus?
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RichMurray
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Posté le: Ven Sep 22, 2006 19:16 pm Sujet du message:
Il est obligatoire d'être infuencé, que ce soit par des stations ou des
personnes.
Pour ma part aucun média ne m'influence ni ne m'aide à évoluer musicalement
(sauf très rarement la radio TSF ou Classique sur Paris), ce sont les
personnes et les conversations qui font le travail.
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Kadjagoogoo
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Posté le: Ven Déc 29, 2006 16:17 pm Sujet du message:
Tiens, j'avais loupé ce sujet (que je croise en recherchant désespérément
le sujet sur le prochain Mano Solo - bon sang, qu'est-il devenui, la fonction
Recherche ne m'est d'aucun secours dans ce quête ! ).
Il s'agit là d'une question complexe. En effet, on verra des artistes comme
Mano Solo, justement, qui revendique le
fait d'avoir subi le moins d'influences possibles ("j'avais lu moins de 30
livres avant de sortir mon premier album, et je me considère comme le fruit
du croisement improbable entre Oum Kalsoum et les Sex Pistols" ) et d'autres,
comme le groupe anglais Saint Etienne
(qui a la réputation d'être le plus cultivé - musicalement parlant - de la
sphère pop) ou encore le rappeur (quel terme atrocement réducteur et
galvaudé ici) Abd Al Malik qui se
réclame d'une foultitude d'influences hétéroclites, dont en premier lieu
Brel, des maîtres à penser Soufis et les grands philosophes de la Grèce
Antique.
C'est une interrogation qui se pose depuis longtemps à moi et à laquelle je
n'ai toujours pas de réponse (et ne pense pas pouvoir en trouver une un jour
- à quoi bon d'ailleurs ? ).
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Backdoor Man
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Posté le: Ven Déc 29, 2006 20:55 pm Sujet du message:
Citation: | Moi
ce n'est pas les média qui ont influencé mes choix musicaux, car mon père
écoute du Rock (du rock à l'heavy metal) donc il est totalement contre tout
ce qui est radio, chaîne musicale etc. |
J'pense très modestement que le choix de ton paternel de ne pas écouter la
radio est indépendant du fait qu'il écoute du ... Rock. Enfin, même si elle
peut exister, la relation entre ces deux faits n'est pas systématique, non ?
Pour répondre à la question, je pense que l'on sera plus ouvert/prêt à
recevoir un nouveau son, venant de quelqu'un/quelque chose pour lequel on
porte du crédit, sur le plan musical, ou plus généralement. Ca tombe sous
le sens, je pense. Cela conditionne l'attention et le temps que l'on accordera
à la découverte de ce son.
Et si l'on enlève toutes ces influences externes, je persiste à croire que
c'est la qualité et la sincérité artistique en elles-même qui me font
aimer Mike Bloomfield et pas Johnny.
Quels médias ? Ca va se contonner à la sphère internet pour ma part. Les
critiques de Sefronia collent plutôt à mes gouts, alors j'ai tendance à
leurs faire confiance. Pour le métal, ce seront plutôt celles de Cryptic
Madness.
Sinon, c'est au bout de discussions que ce soit, avec des connaissances IRL ou
sur le net.
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DelPhi
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Posté le: Mar Jan 02, 2007 14:25 pm Sujet du message:
Si l'influence existe, elle se concrétise bien souvent par le fait que
l'individu aime avoir des repères. Rares sont les jeunes auditeurs à ne pas
se sentir appartenir à un groupe, un courant, une clique... C'est le
phénomène d'identification qui guidera les écoutes. C'est par rapport aux
références du groupe que l'individu opère alors ses choix d'écoute, en
mettant en quelque sorte ses goûts en "sourdine".
Une autre influence, qui est en quelque sorte une exacerbation de celle que je
viens de mentionner, est celle exercée par le contexte social et culturel
d'une société. Ainsi, si des fans de rock n'écoutent que du rock, cela ne
les empêchera pas de reconnaître une "suprématie" de la musique
classique... alors que bien souvent ils n'en auront jamais écouté! Nous
disposons donc d'une certaine hiérarchie préétablie dans la tête... et
personnellement je pense que ces généralisations de "classement" n'ont pas
de sens.
L'influence existe donc au départ. Pour mûrir dans ses écoutes (je ne
parlerai pas de "goût" car pourquoi vouloir changer une donnée qui nous est
propre et personnelle?"... si le goût reste, ce sont peut-être les façons
de le "satisfaire" qui évoluent"), donc, pour mûrir dans ses écoutes, c'est
peut-être moins d'une "influence" et davantage de "passeurs" dont nous avons
besoin. Le passeur est celui qui nous ouvre une porte et nous apprend à
regarder et observer le contenu de la pièce éclairée que nous découvrons.
Nous avons peut-être déjà vu cette même pièce auparavant mais n'avons pas
su y apprécier ce qui l'ornait. Le passeur va nous aider, faut-il encore que
nous en ayons l'envie et le goût de l'effort.
C'est ainsi que je crois évoluer dans mes affections musicales: ce sont moins
les medias que des passeurs individuels qui m'enrichissent ou, plus justement,
me donnent les moyens de m'enrichir. Mon premier passeur fut ma mère
(danseuse, pianiste amateur), ensuite mon grand-père (chef d'orchestre), mon
professeur de musique, l'ami qui m'a permis d'écouter des disques, le
disquaire qui savait autrefois faire autre chose que de placer des bockbusters
dans ses rayons et de pousser des cartons... tous m'ont permis de "me"
découvrir à travers des oeuvres que les influences seules que je subissais
ne m'auraient jamais révélées.
|
butterflyz0986
Habitué(e)

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Posté le: Mar Jan 02, 2007 15:49 pm Sujet du message:
DelPhi a
écrit: | Si l'influence existe,
elle se concrétise bien souvent par le fait que l'individu aime avoir des
repères. Rares sont les jeunes auditeurs à ne pas se sentir appartenir à un
groupe, un courant, une clique... C'est le phénomène d'identification qui
guidera les écoutes. C'est par rapport aux références du groupe que
l'individu opère alors ses choix d'écoute, en mettant en quelque sorte ses
goûts en "sourdine". |
c'est marrant, quand j'étais ado, j'ai toujours été totalement en dehors de
ma génération, parce que contrairement à tous ceux qui aimaient à
l'époque les "chanteurs" qu'on entend un an sur la radio et qu'on oublie à
jamais, j'étais plus chanson française... ptêtre que ça vient du fait que
petite, j'allais souvent ds des soirées ac mes parents où c'était plus
cloclo et sardou que les chanteurs actuels, mais bon.
même aujourd'hui, il est très rare que j'achète l'album d'un chanteur
vraiment actuel...
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Kadjagoogoo
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Posté le: Mar Jan 02, 2007 16:39 pm Sujet du message:
DelPhi a
écrit: | pour mûrir dans ses
écoutes, c'est peut-être moins d'une "influence" et davantage de "passeurs"
dont nous avons besoin. Le passeur est celui
qui nous ouvre une porte et nous apprend à regarder et observer le contenu de
la pièce éclairée que nous découvrons. Nous avons peut-être déjà
vu cette même pièce auparavant mais n'avons pas su y apprécier ce qui
l'ornait. Le passeur va nous aider, faut-il encore que nous en ayons l'envie
et le goût de l'effort.
C'est ainsi que je crois évoluer dans mes affections musicales: ce sont moins
les medias que des passeurs individuels qui m'enrichissent ou, plus justement,
me donnent les moyens de m'enrichir. |
Vrai ! Je
chéris la notion de passeur et, dans mon job (discothécaire) je m'efforce
quotidiennement de faire le lien entre musiques (médiatiquement)
sous-exposées et public potentiel (qui s'ignore, souvent ). Et vous savez
quoi ? Ca marche, parfois ! Et là, je me dis que je fais un boulot utile et que ma culture musicale, si relative et
orientée soit-elle, prend du sens dans ces occasions.
Et j'aime ce que tu dis ensuite, sur le faits que des individus isolés (et
chers à ton coeur, donc) ont plus de crédit auprès de toi que les mass
médias en ce qui concerne les conseils musicaux/artistiques. Je fonctionne
ainsi moi aussi et je crois pouvoir dire que se faisant, je cherche à mieux
connaître des gens dont j'apprécie déjà la sensibilité et l'ouverture
d'esprit. Dans ce moments-là, je crois que les gens sont tels des puzzles
éclatés dont les pièces sont de oeuvres d'art qu'il nous faudra rassembler
(sur leurs indications ! ) pour pouvoir les envisager plus globalement/complètement.
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DelPhi
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Posté le: Mer Jan 03, 2007 08:39 am Sujet du message:
Bonjour Kadjagoogoo,
Tu as raison d'écrire que le public s'ignore
la plupart du temps. Je pense qu'il y a en réalité deux phénomènes
notoires. Le premier, effectivement, relève d'une possible méconnaissance de
soi. Il m'est arrivé d'entendre quelqu'un dire à l'écoute d'un morceau à
peu près la chose suivante:"je ne savais pas qu'il y avait de la musique si
belle"... je pouvais lui répondre que c'est probablement davantage elle qui
jusqu'à présent ne s'était pas trouvée en situation de réelle écoute de
cette musique. La personne ignorait qu'elle pouvait "recevoir" cette oeuvre,
elle ignorait non pas son goût mais les multiples façons de le servir.
Le second phénomène, qui bien souvent nourrit le premier, réside dans les
apriori que nous avons à l'encontre de musiques, parfois parce qu'on
s'arrête à la première impression, la première "difficulté" quand ce
n'est pas parce que la musique en question ne rentre pas dans les "codes" de
l'environnement auquel on veut adhérer. Si on peut y voir une ignorance des
musiques en question, j'y décèle aussi une ignorance de soi, une marque
d'influence qui nous impose des oeillères plutôt qu'elle nous guide dans nos
choix. Bien souvent le fossé entre les genres musicaux est dans la tête...
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Kadjagoogoo
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Posté le: Mer Jan 03, 2007 12:54 pm Sujet du message:
DelPhi a
écrit: | Il m'est arrivé
d'entendre quelqu'un dire à l'écoute d'un morceau à peu près la chose
suivante:"je ne savais pas qu'il y avait de la musique si belle"... je pouvais
lui répondre que c'est probablement davantage elle qui jusqu'à présent ne
s'était pas trouvée en situation de réelle écoute de cette musique. La
personne ignorait qu'elle pouvait "recevoir" cette oeuvre, elle ignorait non
pas son goût mais les multiples façons de le servir. |
Bien vu. Et cette personne devrait donc plutôt s'éclamer : "j'ignorais que
je pouvais trouver une telle musique si belle (y avoir pleinement accès)."
Je suis bien placé pour te rejoindre sur ce point moi qui est parfois mis
plusieurs années à comprendre une musique, à lui trouver finalement une
coïncidence avec ma sensibilité, mon vécu, mes aspirations personnelles,
même.
C'est ainsi que je ne désespère avoir accès un beau jour au langage
sophistiqué d'un certain jazz (les plus ambitieux Coltrane ou Steve Coleman,
par exemple), lorsque tous les paramètres
seront réunis en moi pour me rendre réceptif à cette musique (savante).
DelPhi a
écrit: | Si on peut y voir une
ignorance des musiques en question, j'y décèle aussi une ignorance de soi, une marque d'influence
qui nous impose des oeillères plutôt qu'elle nous guide dans nos choix. Bien
souvent le fossé entre les genres musicaux est dans la
tête... |
J'aime beaucoup l'hypothèse que tu avances là, qui rejoint d'ailleurs ton
commentaire dans la section Art où tu évoques la musique comme l'instrument de la meilleure connaissance de ton
humanité. C'est ainsi que je suis toujours humble et ouvert à l'approche d'une nouvelle musique (ou d'une
musique que je n'ai pas su entendre/comprendre). Et que je peux me sentir
flatté d'avoir pu accéder à son essence, sa subtilité, ses codes, comme tu dis si bien.
Je suis flatté comme je le serais d'avoir obtenu une audience intime avec une
divinité, si j'y croyais, ou, plutôt prosaïquement, comme si j'avais pu
déchiffrer (même maladroitement, même approximativement) une langue
inconnue, ce qui me permettrait (même modestement) désormais d'élargir mes
possibilités de communication et, se faisant, de compréhension du vaste
monde.
Pour revenir strictement au sujet initial, je dirai que lorsqu'on accepte de
se placer sous l'influence de quelqu'un (ami, personne de confiance, critique)
dans l'optique de mieux envisager une musique ou l'univers d'un artiste, il
s'agit d'une attitude soit généreuse (mieux comprendre l'autre, ses goûts,
sa sensibilité) soit égoïste (ne pas vouloir passer à côté de la
possibilité qu'une belle expression artistique puisse nous séduire), mais en tout cas
toujours intelligente et
constructive, quel qu'en soit le résultat (révélation, déception ou
confirmation).
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DelPhi
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Posté le: Mer Jan 03, 2007 14:18 pm Sujet du message:
Kadjagoogoo,
Prends garde à utiliser le terme "musique savante" avec précaution car il
est bien souvent source d'incompréhension et d'interprétation d'élitisme
car beaucoup y voient une marque de hiérarchisation qualitative. Le terme
"savant" ne devrait s'appliquer qu'aux musiques qui exigent l'écriture et
donc le respect de règles pour être composées.
Tu fais référence à Coleman et Coltrane... ça va faire plaisir à
quelqu'un ça! Il est passé où d'ailleurs? Patientons...
Pour ma part, contrairement à beaucoup, c'est dans les ballades que je voue
la plus grande admiration à Coltrane! C'est tellement difficile de jouer
lentement et de conserver sa musicalité. Je connais moins bien Coleman: je ne
me lasse pas d'écouter "On The Rising Of The 64 Paths".
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