Chapitre 1: Vision nocturne.


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El Desdi
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Message Posté le: Lun Sep 04, 2006 23:04 pm    Sujet du message: Chapitre 1: Vision nocturne.
Voilà, je voulait vous soumettre ce petit début de nouvelle,j'espère que ça vous plaira bonne lecture!! Smile N'hésitez pas à donner votre avis Exclamation

Hachim courait,encore et encore, à travers l'obscurité de la forêt.C'était une nuit noire, une nuit sans lune, sans même une étoile;et pour cause, il pleuvait, et de sombres nuages avaient assiégé le ciel.Hachim, dans sa course folle voyait à peine les gouttes tomber autour de lui, tant la visibilité était réduite.Pourtant, il lui fallait courir, enjambant les souches, les troncs d'arbres renversés; survolant les flaques de boue, parfois même s'enfonçant jusqu'a la taille dans ces dernières, quand aucune autre alternative ne se présentait à lui.Ainsi, il filait à travers la nuit, à une vitesse folle; si vite qu'on eût cru que le danger qu'il semblait fuir était la Mort elle-même.
"Ils sont là...je le sais... c'est moi qu'ils veulent."Hachim s'arrêta un instant pour reprendre son souffle, s'appuyant contre un arbre.Où était-il donc? Il ne savait de ce lieu que ce qu'il en voyait: une forêt, mangée par l'obscurité, plongée dans le silence nocturne.Dans le tumulte de ses pensées quelques images revenaient maintenant: une pièce sombre, fermée d'une lourde porte blindée, une seule fenêtre- à barreaux.Une cellule, probablement la sienne.Puis le reste était plus confus...une explosion, des sirènes...des coups de feu... oui, il s'était évadé.Il jeta un oeil à sa tenue:un ensemble blanc, très serré, taché de boue et déchiré par endroits.Une camisole?Cette cellule, dont il se rapellait à peine, comme d'un rêve lointain, n'était donc pas celle d'un prisonnier- mais bel et bien celle d'un fou?Il s'arrêta de penser.Dans la nuit quelque chose retint son attention.De l'obscure silence s'échappaient à intervalles réguliers des bruits sourds,accompagnés de petits craquements.Quelqu'un approchait:
"-Tiens tiens... tu as réussi à leur filer entre les doigts?!C'est pour combien de temps cette fois-ci?"
Une silhouette s'était arrêtée à quelques mètres de lui. Elle se tenait immobile, adossée à un arbre, les bras croisés.Une femme.Il ne savait d'elle que ses formes;seuls ses yeux d'un vert vif s'arrachaient la pénombre:
"-Pourquoi cours tu ainsi?Tu sais qu'ils te rattraperont..."
Hachim regarda derrière lui.En effet il lui semblait distinguer au loin, au milieu des arbres, quelques lueurs perdues dans la nuit.Elle reprit:
"-C'est donc ça ta vie? Fuir, fuir le plus loin possible, fuir et se faire attraper,fuir pour se faire enfermer?
Hachim ne disait rien.Cette vie qu'on lui rappelait, ces souvenirs...Tout cela lui semblait si lointain, qu'il les aurait cru être à quelqu'un d'autre, s'il il n'avait pas eu sur lui, cette camisole en lambeaux, et devant lui cette femme, cette inconnue qui s'adressait à lui comme on s'adresse à un proche....Peut-être était-il vraiment fou...
"-Chaque fois je te tends la main, chaque fois tu me tournes le dos.M'écouteras- tu un jour?"
Elle s'avançait vers lui désormais, d'un pas léger.Le vert de ses yeux voletaient dans la nuit.
"-Tu ne dis rien? Le silence, c'est donc tout ce que tu as à me donner-quand moi je t'offres la vie?
La pluie s'était arrêtée.Un pâle croissant de lune émergeait des nuages noirs, dissipant l'obscurité, comme la brise dissipe la brume matinale.Autour de son regard se dessinaient lentement les traits de son visage, à mesure qu'elle approchait de lui.Il y avait là dans ces traits quelque chose de mystérieux, d'irréel, sentiment renforcé par la douce clarté de ses yeux.Cependant ce visage lui était familier.Cette voix aussi d'ailleurs.Il sentait resurgir au fond de lui comme une foule de souvenirs, flous et désordonés, tous marqués de cette présence, de cette voix, de ce regard.
"-Mais enfin...mais qui es-tu?"Il tressaillit.Aurait-elle perçut dans sa voix le trouble qu'il tenté vainement de dissimuler dans la pénombre? Il plaqua son corps tout entier contre l'arbre, tétanisé.
"-Pourquoi t'interroges- tu sur mon identité, alors que je suis là devant toi à te tendre la main?
Elle s'arrêta, à quelques centimètres de lui seulement.Ils demeurèrent ainsi un instant, leurs visages face à face dans l'obscurité, leur chaudes haleines s'entrecoupant par moments.Hachim ne savait plus quoi penser.Il avait peur terriblement peur.Il avair hérité d'une vie dans laquelle il ne se reconnaissait pas, une vie qui de surplus, transpirer horriblement la Mort, comme si la nuit toute entière n'eût était qu'un sombre linceul.Et puis il y avait cette femme.Cet élan de chaleur sous la pluie glacée, cette douce voix dans le silence morbide, ce regard perçant... ses lèvres...Elle approcha un peu plus son visage du sien.
"-Embrasse-moi", soupira-t-elle.
Il ferma les yeux et baisa l'inconnu.

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